LORE ET UNIVERS - LE PEUPLE DES BOIS

par **Karess** Ven 7 Mai - 22:56

LE PEUPLE DES BOIS

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Il est un peuple en symbiose avec la nature, un peuple d'animaux qui se dressent sur leurs deux pattes arrières à l'image des humains, qui se dotent de mains à pouces opposables. Qui ont le goût pour l'art musical, et ont l'usage de la parole.
Gentils herbivores et fiers carnivores. Sages arbres dotés de sentience et de sens, de corps humanoïdes, leur cuir fait d'écorces et aux yeux de cervidés.
Ils sont les projections des subconscients des animaux et des végétaux de leurs forêts, leurs sanctuaires. Amicaux et solidaires sous l'égide du Pacte du Bois de Quat'Sous qui régit leurs assemblées pacifiques et leurs migrations.
Leurs présences, imperceptibles, invisibles, indicibles aux consciences aliénées par la télévision du commun humain. Leurs sanctuaires, clairières féeriques nimbées des lumières des feux follets et des raies de lumières célestes, inaccessibles à qui n'a pas les sens. A qui n'a pas la conscience. Leurs accès, cachés et secrets aux yeux profanes.

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Profonde empathie et gentillesse altruiste. Les Faunes sont les amis des animaux et du voyageur égaré dans leurs forêts. Musique, communion pacifique avec la forêt et ses habitants sous toutes leurs formes. Celui qui erre dans leurs forêts la conscience ouverte et nue de pensées de malveillance et de cynisme, se souviendra de sa traversée des bois comme d'un rêve. Un voyage onirique hors de son corps, dont la soif aura été étanchée et l'estomac soulagé. L'esprit revivifié, plus en paix avec lui-même. Dans son individualité, l'être humain est l'enfant à qui les Faunes content les mythes et légendes. Il est l'esprit meurtri que l'on nettoie de la souillure du cruel monde des adultes, son monde qu'il n'a pas voulu. Il est le camarade de jeu et l'invité.
Mais l'Homme, en temps qu'espèce, est le pire et le plus sanguinaire des prédateurs.

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Car l'Homme, égaré par les ruses et les manipulations d'esprits malveillants et cupides avatars du Néant, ne vient pas en rêveur et en enfant dans les forêts du Peuple des Bois. Il ne vient pas communier avec son monde dont il devait être le gardien. Il vient en destructeur. Ses chasseurs avinés et ses gendarmes armés de fusils, précédant des bulldozers polluant et bruyants et des ras-de-marais de goudron.
Alors le Peuple des Bois s'arme. Une Garde se constitue. Leurs Sages s'endurcissent dans leurs conviction. Les barrières et sorts de protection psychiques pour cacher l'accès à leurs sanctuaires se renforce. Avec tristesse, les mains des Faunes doivent troquer les flûtes et les luths pour du fer acéré et cruel, et ses membres se rendent invisibles aux yeux des Hommes, qu'ils suivent et observent avec appréhension durant leur traversée de la forêt.
Ces armes en vérité, rares sont les Faunes qui ont le coeur d'en faire usage. Le Faune moyen bondit et s'interpose entre le lapin et le fusil du chasseur et meurt invisible, ou en appelle désespérément à la conscience belliqueuse et avinée de l'Homme armé face à lui, dévoilant la naïveté et l'innocence d'un enfant. L'Homme, brigades de pions impitoyables et inconscients entre les mains de fer de ces esprits malveillants que sont les Corporations et les Sociétés secrètes, les abattent sans honte.
Les avatars du Néant ont bien sondé la nature pacifique et altruiste des Faunes. Et dans leur esprit de perversion, à base de profits et de contrôle, être paisible et gentil, c'est être méprisable et faible. Ne pas être de leur espèce démente et vorace, c'est être de la viande.
Seul un Garde Faune tuera un intrus violent de sang-froid. Leurs mains sont plus expertes à briser les os, et leurs esprits, énergie du désespoir mue en une triste nécessité d'adaptation, se font plus calculateurs et politiques. Plus concret. "Plus réalistes".
L'Homme influence et pervertit tout ce qu'il rencontre, contraint des esprits rêveurs et joueurs en entités froides et dures.

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Les Gardes Faunes sont prêts à toutes les concessions pour protéger leurs sanctuaires et leurs forêts. D'anciens ennemis jurés, race guerrière de Gobelins fanatiques et sanguinaires prompts à des rites sacrificiels, au cannibalisme et à des tueries de masses, ont été approchés. Des alliances ont été forgées. Leur haine viscérale pour la civilisation humaine, leur esprit imprégné de guerre et de violence, leurs rites d'adoration des Sombres Puissances du Chaos, mis à contribution avec un rôle central dans la défense des Sanctuaires du Peuple des Bois. Ses "cohortes", des bandes armées aguerries dans le maniement des armes humaines et l'assimilation des doctrines militaires, veillent avec hargne et résolution à la défense des forêts. Imprégnés des doctrines de leurs nouveaux alliés, l'ancienne vermine des Seigneurs des Ténèbres, les Gardes Faunes s'apprêtent à porter la guerre au coeur même des cités humaines, leurs entrailles de goudron et leur ossature de briques.
Les rites occultes les plus noirs, les assassinats ciblés, l'agitation démente urbaine et les attentats à la bombe sous faux drapeau du terrorisme humain sont autant de moyens valables pour détourner la folie humaine de leurs Sanctuaires et protéger les forêts, et les animaux qui y vivent,
Une mentalité de siège germe tristement dans les Sanctuaires.

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Il est des Faunes qui regardent avec méfiance ce basculement de philosophie. Sous l'influence du mode de pensée violent et revanchard des Orques, nombre de Gardes Faunes vont doucement vers la doctrine du "Si nous brûlons, vous brûlerez avec nous."
Plutôt que de voir toutes les forêts inéluctablement rasées par la main de l'Homme, tous les océans pollués et toutes les espèces animales jetées dans des abattoirs, l'idée de prendre l'initiative d'orchestrer eux-mêmes leur fin pour entraîner la race humaine avec eux commence à faire le tour des Sanctuaires. Pour les Cern les plus résolus, la nature est plus forte et se remettra du feu nucléaire et radioactif des Hommes. Comme le fait remarquer le Grand Enragé adulé les Orques, qu'est-ce que le sacrifice de sept milliards d'êtres humains et d'une moitié de quelques Sanctuaires déjà condamnés, quand chaque année voit périr plus de mille milliards d'animaux terrestres et aquatiques pour des motifs aussi futiles qu'abjectes ?
Des siècles d'influence intérieure par le biais d'altruistes meneurs et de courants philosophiques bienveillants au sein de la race humaine, n'ont mené qu'à des déforestations massives, des élevages intensifs, et une sixième extinction de masse...

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Malgré ses aspects les plus sinistres, résignés et tristement nécessaires, ce rattachement de la Ténébreuse Vermine au Peuple des Bois a été très bénéfique aux deux partis. Alors que l'engeance de la Rage organisait la défense des Sanctuaires et prenait en mains l'instruction des jeunes Faunes pour leur apprendre à défendre ardemment leur vie et leur forêt, ceux-ci ont trouvé en ce peuple cette paix de coeur que Dieu leur avait interdit. Dans cette affiliation au Peuple des Bois, les Orques, Gobelins et Loups-Garous, race jadis industrieuse et à jamais de tueurs-nés, communient maintenant avec la nature et perçoivent le monde dans toute sa majesté. Une telle perception leur donne le sentiment d'avoir trouvé une raison valable de vivre, et de mourir. Ou de tuer. Dans les profondeurs des forêts comme des bas-fonds des villes, les Orques affiliés au Peuple des Bois sont encore plus résolus à porter le combat et à donner jusqu'à leur dernier souffle sans en démordre.
Il est de coutume que les jeunes Orques se voient désignés "protecteurs" d'un jeune individu Faune, dont ils deviendront d'indéfectibles amis.
Sous l'influence guerrière des Orques, les Faunes deviennent plus courageux, et aussi plus rusés et résolus à la philosophie guerrière.
Ténébreuse Vermine et Peuple des Bois, chacune des deux antiques forces a conscience que leurs destins sont étroitement liés à présent.
Et leurs agents humains, à leur image, sont plein de désaccords à tous les niveaux, philosophiques, moraux, sur la stratégie à adopter et la vision du monde. Mais prompts à faire front commun.
S'ils sont désunis, l'Homme, les serviles du Néant, les engloutiront tous.