Aka'Magosh Snardat.

Pincement de lèvres et mine coupable et amusée de la part de la hackeuse tandis que la forêt porte le message de leurs ami de l'ombre. Elle avait vraiment fait ça a son insu ? Regard tendre sur ses amis alors qu'elle pose sa main sur son cœur. Ils voulaient se revoir, tous. Et les voilà réunis.

Éclat de rire alors qu'ils parlent des orques de son monde, de leurs motivations. Jarrax fait comme toujours preuve de sa sagesse et de sa maturité, et Ludra... Reste fidèle à elle même. Le personnage est tel que Stacy ne s'en offusque même pas, au contraire, elle rit même de plus belle, avant de lancer un regard inquiet a son ami. La manière qu'il avait de se tenir, l'absence de cette lueur caractéristiques dans les yeux... Le petit était exténué.

" - Tu as raison, ne tenons pas de comptes. On est une famille ! "

Son sourire ne fait que s'étirer à mesure que la petite créature parle, à la mention de ses cheveux, elle passe une main sur son crâne, appréciant la sensation des repousses sous ses doigts. Quelques millimètres, a peine, d'un noir de jais.

Soupir soulagé alors qu'il lui montre ses belles quenottes, elle lui adresse une moue pleine de joie, en venant tapoter dans ses mains.

" - Karess est définitivement une bénédiction ! T'es beau aussi, mon ami ! "

Elle viens piocher un fruit offert par les adorable orquons pour le porter à sa bouche. Si ceux du sanctuaire s'étaient avéré être délicieux, ceux ci, en compagnie de ses amis, lui semblaient l'être encore plus. A deux reprises, elle avait remercié les cueilleurs.

" - On a... C'est un peu compliqué. Tu te souviens des bombes dont je t'ai parlés, les machine a détruire le monde ? On a trouvé un château, pour reprendre les mots de Mozbig, un château construit sur les vestiges d'une grande explosion, une grande catastrophe, où des Ans retenaient des creatures en tout genres, et d'autres Ans aussi, sur qui ils faisaient des expériences. Alors j'ai rejoins un petit groupe, comme le votre. On était 6, avec deux faunes ! Oh, et Yuri aussi, et on à lancé l'assaut pour renverser tout ça. Mais c'était sans compter sur les démons... "

L'expression de la hackeuse se ternie légèrement, échappant à sa tentative de faire bonne figure, ses doigts font nerveusement rouler une baie entre deux de ses phalanges, avant de la porter à ses lèvres.

" Des innocents ont périt, et j'ai du ôter la vie plusieurs fois. Et Sasha, il a été enlevé par un monstre d'huile, on est allé le chercher dans un marais visqueux, on était tellement fatigués... Et les chiens... "

Il y eut une petite pause, avant qu'elle ne reprenne avec un léger sourire.

" - Pis tu m'a sauvée. Et Dominik, il nous a rejoint." Elle plaisante ensuite en désignant le chef du groupe. " C'est un peu le Jarrax de notre meute. Et il est arrivé avec tout ceux qu'on a sauvé... Ils étaient venu pour nous rendre la pareil. "

Sur ces derniers mots, elle pose sa main sur son cœur, encore émue par cette vision. Il manquait beaucoup de détail a l'histoire, mais tout était encore si flou et précipité dans son esprit.

D'autres histoires sont évoqués, des souvenirs, anecdotes, faits divers sur leurs monde respectif... Jusqu'a ce que Jarrax rappelle a la réalité et aux obligations.

Après un court échange, elle avait demandé à se mettre près de son ami, allongée sur le côté, le bras sain replié sous la tête en guise d'oreiller. De là où elle était, elle pouvais tous les voirs, et si le grand Karess veillait, elle ne voulait pas s'endormir pour autant, de peur de se réveiller dans son monde. Elle aussi, allait ouvrir un œil, une main sur son arme à feu.


La nuit était fraîche, mais agréable. Ces nuits caractéristiques de ses rencontres avec Snardat, avec un ciel a couper le souffle qui filtrait d'entre les arbres. Leurs "timidité" comme on le disait dans le monde scientifique, ce phénomène connu chez le camphrier laissait entre chaque cime comme un craquelures dévoilant le ciel, comme un marbre de feuillage au rainures étoilés.

Elle s'était assise en tailleur, doucement, pour ne pas réveiller ses petit camarade. Tout le temps où elle avait fait semblant de dormir, elle avait gardé sa main sur l'arme, dans l'éventualité d'une attaque. Quel pouvoir lui avait on mis entre les mains, ce jour où Sasha lui avait confié l'objet, le pouvoir de prendre la vie. Grand pouvoir, grandes responsabilités avait elle déjà entendu dans son monde... Mais en voulait-elle seulement encore ? Les vies sauvée contrebalancaient-elle les vies perdues ? Frisson d'effroi, tandis qu'elle se rend compte qu'au fond, elle est maintenant esclave de cette machine létale. C'était si facile, de presser sur une gâchette, mais si difficile, d'accepter d'avoir autant de sang sur les mains.

Meurtrière.

Non.

Assassin, corrige-elle.

Car tout cela avait été prémédité. Elle savait.

Sa main quitte l'objet pour aller caresser l'épaule de son ami, tentative de se raccrocher à quelque chose de beau, de positif. Son ami orque, son petit frère...

Elle hoche négativement la tête, gorge serrée. Tuer n’est pas dans sa nature, non. Elle n’avait pas développé un gout pour le sang ou la chaire, ni même pour le combat. Oh, ses collègues avaient bien essayé de lui apprendre, mais la plupart de ses mouvements étaient mal assurés et hasardeux.

« - Je crois que l’on peut dire que si… Ces gens versaient le sang d’innocent quotidiennement. Surement pensaient-ils le faire pour le bien mais… L’enfer est pavé de bonne intention, comme on dit. »

Elle apprécie les caresses offertes par Ludra et passe une main affectueuse sur sa tête, lui retournant un doux sourire en guise de remerciement, avant de l’adresser au peau-verte du groupe.

« -Madhar ? tu as donc un jumeaux Jarrax ? Pourquoi le « Mange-Warg ? » Avait-elle demandé avec entrain, avant de réaliser que la situation était grave. « Oh, nous devrions aller nous coucher, alors… »

°°°

« -Bonsoir, Karess. Mon ami de l’ombre… »

Salutation calme, bien qu’on devine une légère amertume dans sa voix. Sa main avait cessé de flatter l’épaule du jeune Orque, et avait été tendue en direction de l’entité qui avait revêtue sa forme d’émeutier. Trojan questionne du regard, curieuse de savoir s’il accepterait une poignée de main. Dans le monde des faunes, elle s’était essayée à être plus tactile, plus… Elle. Sans ses « casseroles », petits nom affectueux donné à ses névroses. Juste avant d’arriver là, avec ses amis, elle avait cauchemardé, encore… Le passage dans le laboratoire allait laisser des marques. Comment ses jeunes amis faisaient-ils pour ne pas se retrouver hanté par leurs agissements ?

Elle observe la scène, aveugle a toute manifestation de surnaturelle. Ce qu’elle voit, elle, c’est un enfant profondément endormi, dont les muscles ne tressaillent plus après l’intrusion. Trop vivante, Ça avait quelque chose de drôle a ses yeux.

« -Snardat est loin d’être bête, il est très mature pour son âge, comme eux tous. » Déclare-telle simplement, touchée par l’affection qu’il leurs porte. « S’il prévoient d’exécuter mon ami… Tu sauras le protéger, pas vrai ? » A la question formulée par Karess, elle marque une hésitation. Bien sur, qu’elle voudrait leurs offrir un nouveau monde, mais elle n’en connaissait qu’un, le sien. Déglutissement nerveux. Les faunes lui avaient apprit à méditer. Oh, elle n’étais pas très douée pour ça, ses pensées partaient toujours dans tout les sens, mais elle avait eu, quelques fois, de beaux moment de paix, de voyage intérieur.

« - Emmenons les. Faisons ça, emmenons-les avec nous. »

Images de son monde dans ses pensée, Kiev, la zone d’exclusion, le sanctuaire…