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Aka'Magosh Snardat.

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Aka'Magosh Snardat. Empty Aka'Magosh Snardat.

Message par Stacy Trojan Mer 24 Mar - 2:09

Une sensation de chute libre, sifflement dans les oreilles. Ses yeux s'étaient embrumés, même le dos tournés vers le sol, le vent lui cinglait le visage, tout l'oxygène de ses poumons avait été comme aspiré avant même qu'elle ne puisse crier. Constat terrifiant qu'il n'y aurait pas de deuxième chance de se raccrocher à quelque chose, il n'y avait que quelques secondes de ça, sa main s'était refermée dans le vide, ratant la barre en métal gelée. Pendant un instant, elle s'était demandée combien de temps allait durer la chute, à quel moment, son corps allait rencontrer la terre. Est-ce que ça allait faire mal ? Ou est ce qu'elle partirait sur le coup, les vertèbres en miettes ? Elle ferme les yeux, se préparant à l'impact. Ses dernières pensées sont une citation, issue d'un film qu'elle avait détesté.

-L'important, ce n'est pas la chute, c'est l'atterrissage.-

Il y avait comme une odeur de barbe-à-papa dans l'air, vague sucrée et réconfortante qui la tire progressivement de sa dormance. Ses paupières refusent de se mouvoir, Stacy se sent engourdie, mais au chaud, comme au cœur d'un petit nuage. Ses joues reçoivent des caresses toutes douces, aérienne, presque irréelle. Elle sourit, sincèrement, en profitant de l'instant de paix. Ses extrémités acceptent enfin de se mouvoir, les mains, partant à la rencontre de la matière inconnue, qui l'accueillait en ce monde. De petites sphères de cotons, quoi que moins compactes, dont la texture était une vraie merveille, apportant réconfort et une tiédeur qui bien que surprenante, était appréciable.

Spoiler:

Un champ de fleurs, du rose, à perte de vue, par delà l'horizon. Les yeux de la jeune femme qui scrutent pourtant avec beaucoup de zèles, sont incapable d'estimer la surface de l'endroit. Elle se sent soudain prise d'un vertige, face à la démesure qui l'entourait, alors qu'elle se redresse pour s'asseoir, le visage dépassant à peine des plantes inconnues. Il lui faut quelques minutes, ou elle contemple bouche bée, avant de réussir à se remettre sur ses jambes.

Un tours sur elle même, yeux grand écarquillés, est nécessaire avant que la mémoire ne lui revienne. L'immense structure en métal, la chute, le vent... Elle peine à déglutir. Est ce qu'elle était...Morte? La chaleur dans son ventre renait, ses joues s'échauffent. Une vague de résilience et de combativité lui secoue le tronc, tandis qu'elle amorce un premier pas, dans une direction au hasard. Ces espaces immenses, immaculés, cette sensation de paix, faisaient échos avec sa première ballade nocturne dans les villes fortes de sa vie, cet échappatoire aux frontières du réel, de son monde. Elle s'était réveillée, cette fois-là. Au bord de la catastrophe, mais bien en vie... Mais qu'en était-il de son ami ? Une main remonte le long de son buste, venant attraper de manière malhabile un pendentif surprenant.

Elle avait, depuis, bricolé un petit ras-de-cou avec l'une des bandes de t-shirt qui étaient sur son bras, une petite pièce de métal détournée trouvée dans le hangar, et un petit morceau d'émail, qu'elle avait identifié comme une molaire, retrouvée dans son petit "sac à souvenirs". Elle avait réfléchi longtemps, tenté avec beaucoup d'effort, de se souvenir de sa provenance, en vain. Mais l'objet l'apaisait, lui offrait un échantillon de présence réconfortante, une sensation de plénitude, aussi brève qu'un battement de cil, mais qui rappelant celle d'une étreinte chaleureuse. Elle n'avait compris que plus tard, faisant le liens avec son ami à la lèvre tuméfiée et la joue enflée et les deux petits cailloux blanc au fond de l'eau qui s'écoulait sous leurs pieds...

Son pas s'accélère, tandis qu'elle serre davantage l'objet contre elle. Karess, elle se sentait de plus en plus proche de lui, ses émotions la traversaient fréquemment. Elle lui faisait confiance pour veiller sur elle, sûrement était-elle endormie, dans le pire des cas, inconsciente... Elle en était presque sûre, mais cela ne la dissuadait pas de chercher "la sortie" par elle même. Ça lui arrivait parfois, quand elle rêvait, de devoir trouver comment se réveiller. Une issue d'urgence criarde, une gifle à son double endormis, une envie de faire pipi et la certitude qu'il ne faillais jamais utiliser un WC dans un rêve...

Elle erre, longtemps. Les odeurs de barbe-à-papa ont progressivement été remplacée par une odeur d'oeuf pourri, qui piquent le nez de la jeune femme. Les fleurs, ont prit une teinte orangée, le sol est devenu ocre. Du soufre, siffle-t-elle en grimaçant. Si elle n'avait pas réellement prit le temps de profiter des sources chaudes lors de son passage au Japon, elle avait déjà observé ce phénomène, et reconnaissait l'odeur du non-métal doré avec précision. La tiédeur du lieux est troquée avec une humidité et une chaleur assommante. Si elle échappe par miracle à la sueur, dans cette demie-réalité, la sensation de lourdeur dans le corps est bien réelle. Au loin, des pleurs attirent l'attention de la jeune femme. Une voix d'enfant, ponctuée de couinements et de suffocations, des raclements de gorges qui rappelaient à Stacy ceux des Orques. Ni une, ni deux, elle s'était élancée vers la source des sons, qui semblaient confirmer ses théorie sur le lieux ou elle se trouvait. Alors qu'elle touche au but, les suppliques résonnent de nouveau derrière elle, puis à quelques mètres sur sa droite, sa gauche, en l'air, au sol... Jusqu'à l'entourer. Cage sonore qui l'accable de plaintes et de hurlements dans une langue qu'elle ne comprends pas.



S̷̨̧̞̜̬̗̪̩̪̫̪͚͕͉͆̂̾̈͝ń̵̨̢̝̩̺̩̙͙͕̳͎͎̭̈̓́͠ã̷̡̲̠̦̟͎̹̮͒̾͗̇̚͜g̸̨̢̞͉̥̬͙̪̮͇͓̲̥͓̖͛͗̈́̾̌̈́̏̕͘a̸̢̝̬̱̺̲̞̥͚͔͔̣̠͉͛̍͑̈́̈́͝͠ ̶̡̻͉̫̟̹̙̝͑͂̂͆̋͗̀̅!̵̭̫̈̀̋̒͑͑̽̽͘ ̴͎̥͎̹͖̼̙̬͕̻͚͓̅̕ͅ ̶̧̭̬̺͕̫̻͍̘̗̩̍̀̓͐̌͑̾͊̉ͅD̷̡̨̤̯̟̺̱̠͇̭̼̍̂͗́͜ͅa̵̧͉͎̲̞̫͍͐͆̔́̅͐̈́̐́e̵̘̥̘͖̒́̆͝'̷̢̞̈̌̂̐͗m̶̢̨̦͕̥̜̤̮̮̏̌̂̑͛̓̀̀̉̊ŏ̷̺̰̭͎̠̻͇̮͕͈̺̺̹̘̀̐̌̈́̈́̃̓̍̀̕͘͜͠n̷̛͇͚͌̈́̚ ̵̨̢̛͙̮͈̙̙͉͉͉̬̊̾̅̋̃̀̾͝!̷̮͔̯͔͕̝̖̀̄̏̀͠͠͝ ̵̧̘͈͇̲̘̯͇̣̪̘̔̈́S̴̛̤͍̖͐̐͒́͗̍͋͘N̸̡̡̰̲̘̞̺͕̼͍̭͂̂̈́̓͊A̸̡͎̖̣̬̣̯̳̥̠̰̬͒͆̾́̊̇̇̑̆́͆̌̏̐Ģ̷̣̮͗͐̐͌̄̒̆͜Ă̸̛̤̥̝͍̟̰͖̥͈̭̈̾̈́͗́̃̄͆̿̈̈́͝ ̶̡̛̩̱̞̝͖͔͚̊̂̅̂͌̀͗̋!̸̢̥͕̪̹̻̪̞͇͖͚̺͌̎̀͌̚ ̵̤͓͈̪̲͉̥͚̖̯̩̍̽͒̐͆̄͂͘̕G̸̡̛̳̘̙̙̘̮̖̘͚̲̜͋͊͜͜ͅơ̸̯̜̳̮͍̬̈́̔̇̔̌̓͗̓͛̃ͅl̵̡̨̠̖̯̭̙̹̺̫̱͍̥̄̃͒͑̀́͛̓̍̿͜͠'̶̜̳̉̿̀͋̾́̈́̀̀̕K̸̢͉̘̲̩̖̻͈̥̻̜̳͔͉̼̈́͆̾̽̅̇ŏ̵̞̯̭̤͙͖̦͔̼̳̐̇̾̓̅͌̀̓͗́s̵̡̼̤̘̫̺̬̱͉̱̔̔͐̉́̇̋̃̓͆h̸̡̀̀̋̌̈́͘͘͝ ̸̤͉̦̩̪̲̻̗̒͊̔̿̀̕͜͜!̴̣͕̙̲̯̻̉͊̃͐̓̉̓̄͆͘ ̴͚̦͉͍͖͕̤͓̰̭͍͇̤͔̤̔̃̓̓͠S̴̡̛̟̜͓͔͕̪̭͔̭̭̙̖̽̔̔́̃͘Ṉ̶̺̉̎́̽͘̚Ă̵̧̨͙̪̘̦̠͇̮̳͇G̴̡̙̰̭͈̬̺̲̦͊͋̃͆̎͋̑̿̋̚A̵̡̭̩̠̘̻̩͍̥͕̟̳͌̆̋̍̔͌̒̏͜!̴̢̠̮̤̭̗̿̆̃͋͛͗͒̉͋̇̄̕̕ ̴̻̜̙̣̱̼̳̂̑͆K̶̹̀̌̂̐̈́̏̾̓̚͝a̴̻͓̳͈̰̱̯̜̟̾̐͋͌̋̓͌̈́̆ģ̵̨̡̛͓͖̠͙̰͕̥̤̓̈̌̀̓̑͂͗̓̎̍͘͜͠h̵̢̧̛̤͉͉͌̒͒͛̽́̒̓̆̀͛̚͜ ̸̧̨̢̧̡̦̮̮̘̻̲̼̪̼̈́̇̑͗́̀̋̆̐̉́͒̕͘͜͠!̷̢͖̞͉̠̫̰̿ ̴̛̝̗̋̋͊̉̃̒̎͂̈́̾͆͠͠S̸̨̧̢̯̭͉̰̲͖̰͙̽̂͋̔n̵̢͔͋̓̅͝à̵̭̣̘̲̟̮̜̈́̓͌̂͐̉̈́͗̆̏͋ĝ̶̩̞̠͎̋̈́̏̅͋ͅͅå̴̧͇̙̺̯͗̓̍̔͆͌̂͒̈̄͘ͅ ̸̨̢̛̛̺̦̹̘̬̦͕͔͔̓͐̈́̌̋̉̈́!̶̲̫̦͙͐͆̀̑̆̓̋̍͂̌̕͝ ̷̛̜̗͇̭̜̹̜̞͕̗̓̐͆̌̇͑͛͝Ṷ̷̧̢̰̗̼̦͓̹̠̘͇̞̲̈̐̊̏́͑̅̄̆͌͝ͅr̶͚͌'̴̨̧̳͚̥̳̫͍̘͚͇̈́̀̅̉́́̀̾g̴̡̛̳͉͙͓͒̌̂̽̋̔̋͑̽̎̇͌̐͝ǫ̵͇̻̖͔̖͕͚̺̈́̄̿͑͠r̸͚͋͗̔̀̎̆̏͌͑̓a̸̳̮̩͖̒̃͌̉̍͋̆͗́̐̓́͆ ̷̢̬͕̻͕̙͈̚!̴̛͍̥̯͛̈́̅̍̃̅̋͆͊͂́͆̌͘ ̵̢̭̰̗̜͚̱̱̣̓͒͑͊̉̀̿͛̄̑͜ͅ ̴̧̨̠̮͍̬͕̮͍̀͗͐̄̊́͗͊́̍͜Ṡ̴͙͂͑̈̋̇̕͝N̷̨̜̻̼̊̌͂̊̑͗̌͒͂͒̕̕͜͠Ǎ̴̛̞͇̬̯͙͗̑̿͗̊͑̚͜G̸̨̫̫̳̈́̄͊́̏̓̒̔̍̕A̷̜͈̰̰͐̋͒̐͛̓̒͐̿̈́̊̆̀͌̕ ̴̢̘͉̘͚̖̱͓͉̻̩̂͊̐̕!̴̡̹͔͖̬̓̾̀͒͛̉̈́͗̾͋́͠͠ ̵̨̡̬̗̲̬̬͓̠͙̜̘̘͛̀̄̈́̍̒͗̍͘͝



Le tout se transforme bien vite en une soupe auditive, gagnant en volume, jusqu'à devenir assourdissante, un vacarme capable de percer des tympans. Des cliquetis, et autres variantes de métal s'entrechoquant viennent s'ajouter au concert, interrompu par un hurlement bien humain. Elle ne savais pas d'où il était sortit pour avoir une intensité pareille. Il semble d'ailleurs encore résonner, et se propager dans l'espace interminable qui l'entourait, laissant en suspension des fleurs arrachées et des pétales cotonneux, comme retenu en l'air par un fil invisible. Stacy était au sol, recroquevillée comme une enfant qui aurait eu peur d'un gros bruit, mains à plat sur les oreilles et encore secouée par de violents tremblements. Ses joues étaient mouillées, le gout de sel sur les lèvres, tandis que ses grands yeux noisettes fixent le sols en attendant qu'elle ne reprennes ses esprits et le contrôle sur le débit d'air avalé.

Au travers de ses halètement, des acouphènes, elle crois distinguer des chuchotements, et bribes de conversation, sèche et autoritaires. Si elle est incapable de déterminer la langue ou le sujet abordé, il se dégage une urgence et une inquiétude palpable. Elle ramène ses extrémités à elle, protégeant sa tête avec ses bras, de peur de se faire attaquer, il lui aurait été impossible de se lever. Des bruits de pas dans la végétation omniprésente lui indique que des individus sont à environ un mètre, l'image d'un petit zèbre tentant de se cacher des lions dans la toundra apparaît dans son esprit, et au millieu des respiration étranglée et des échanges à voix basse, une syllabe revient à de multiples reprises.

" -An "

Stacy connaissais ce mot. An-aï, c'est comme ça que son ami l'appelait. Prudemment, elle libère son visage de son avant bras, afin de pouvoir examiner ce qu'il se passait autours d'elle. Miriade de visage, d'yeux, aux formes variées et aux traits exagérément marqués. Ils semblent tout aussi étonnés et perdus qu'elle, au milieu de cet étrange endroit. Elle déglutit, marmonnant maladroitement pour attirer leurs attentions, sans savoir qu'attendre en retour.

" - Mok'kra, Orques ? "
Stacy Trojan
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Aka'Magosh Snardat. Empty Re: Aka'Magosh Snardat.

Message par Karess Jeu 25 Mar - 21:53

Mes amis se sont lancés à ma recherche...
Ils me cherchent entre les lignes...
Des lignes qui s’entrechoquent dans le fracas des armes et des boucliers, dans les giclées de sang et les râles d’agonie…
Un agresseur qui ne nous fait aucune demande, qui vient juste nous saigner à blanc…

Aka'Magosh Snardat. Jarrax11Aka'Magosh Snardat. Ludra_13
Aka'Magosh Snardat. Troork12Aka'Magosh Snardat. Urktul10

« Toujours ces odeurs bizarres les gars, dit Urktul en flairant la piste. Celles de Snardat, de Golgoth et de son An puant…
A flanc de montagne, dissimulés aux patrouilles alliées sur le pied de guerre, mes quatre frères et sœurs ont rompu la marche en douce et sont revenus à Gundabad pour moi. Pour le petit Snardat, cancre de Sa Légion, les raisons logiques justifiant de mon retard, mon absence au départ du bastion, ne manquent pas. Après tout, de course pour porter la cuirasse-paiement de l’Uruk Golgoth, quoi de plus logique que je me sois tout bêtement paumé dans cette section de tunnels ?
Pourtant quelque chose, une intuition dans la Meute, mise à jour par le tempérament empathique et soucieux du Gentil Chizho, que quelque chose ne tourne pas rond.
Golgoth, ce tas de muscles au cerveau atrophié, a une lueur de démence dans ses yeux de poisson mort. Le Lieutenant, Togreh… Qu’est-ce qui leur a pris de se mettre en marche sans moi dans une situation pareille ? C’était quoi, un genre de blague ?
Juste le scenarium pour lancer le « RP », on va pas s’mentir. Vieux Yetch peut se montrer gâteux, hors scenarium, jamais il n’abandonnerait l’un des siens de la sorte. Ce vieux soldat tiendrait tête à un Roi pour l’un d’entre nous.
— Toujours cette odeur de Barbu ? demande Jarrax, l’air grave de son frère jumeau. Sur une rapide concertation avec Madhar, le jeune Uruk "peau-jaune-crâne-d’œuf numéro deux" a pris la tête de la moitié de notre Meute, revenant pour moi. Demandant la direction de la tanière de Golgoth à des gars plus grands qu’eux. Le monde n’est pas plein de connards qui cherchent à marchandent de manière lubrique leurs indications contre une copulation avec Ludra. Non. Gundabad même dans ses bas-fonds, est pleine de gars qui vous aident avec bienveillance, dés lors que vous n’avez pas la grosse tête, qui ont envie de vous aider quand ils vous voient en galère et en détresse.

La dernière chose à laquelle s’attendait le groupe de Jarrax, c’était à trouver cette tanière absente, et à découvrir que les témoins de visu, et ma piste olfactive et celle de l’Uruk les mènerait dans le monde extérieur.
Les mènerait dans la proximité d’un carnage de camarades de Gundabad, avant que la piste ne reparte pour les emmener paître dans les massifs rocheux et les flancs de collines.
Les ferait louvoyer entre des patrouilles de camarades déchainées, en état d’ébullition. Dans le lointain, des aboiements, des vociférations de Chefs de Meutes. Et cette piste, qui incorporait à présent bien plus de présences…
Ces enfoirés…
Opinant du chef, Urktul liste une nouvelle fois, formel :
— Trois Hommes, en comptant l’esclave Shôra de Golgoth. Le gros Golgoth, justement, ainsi qu’un autre Orque en plus du Rat. Deux Wargs, vous voyez les empreintes vous aussi hein.
« Et le Barbu, son infecte odeur de crasse, de gras de gigot mêlée de calcaire…


Au-dessus de lui, Jarrax inspire avec gravité. A ses côtés, Ludra a la mine sombre et mauvaise, cramponnée sur son épieu. A deux pas fermant la marche, Troork Blondin monte la garde, le petit peau-noire veillant sur le groupe. Ayant tendu l’oreille, lui aussi se fait grave… Entre Urktul et Ludra, le jeune Uruk Jarrax, athlétique et déjà épais, s’efforce d’anticiper cette étrange situation qui lui tombe dessus sans prévenir alors qu’il joue les chefs de groupe…
— Ils vont droit vers le Chemin de Souillure… Ca n’a pas de sens…
— S’ils cherchent à éviter et à fuir les patrouilles, il n’est pas exclu qu’ils aient pris Snardat en otage et qu’ils en aient fait leur guide,
suppose Urktul…

Une chose est sûre pour mes frères : je n’ai pas déserté.
Même si j’ai pu plaisanter sur la notion de désertion pour faire mon intéressant, dans les faits, JAMAIS le Snardat n’aurait déserté… Fait le mur pour partir à l’aventure, quand Gundabad n’est plus sous la menace d’un siège majeur imminent et que le taux d’absentéisme est relaxe, à la limite, pourquoi pas ! Mais abandonner les miens et mon foyer à leur sort ? Les miens me connaissent. Notre vocation, notre appartenance au collectif est la même…
Et si je sers de guide à un espion ou un éclaireur Gazat et que mes pas mènent vers le Chemin de Souillure, ça ne peut que vouloir dire que j’escompte le mener en plein cœur de Chahut, la plus féroce des antres de Sauvageons. Pas vrai les gars ?

— Continue de suivre la piste, Urktul. Tu gères, mon peau-verte !

Encouragé, le jeune Pisteur de la Meute mène les recherches…

***

« An ! » Prévient-il en pointant du doigt vers l’abondante végétation.
Ils sont dans le cratère aux abords de la gueule béante du Chemin de Souillure, quand ils te sentent, Stacy, mon amie. Une brume mystérieuse, recelant et camouflant des présences fantomatiques hors de portée du champ de vision, émane de l’embouchure noire et emplit le ravin…

— Depuis quand y a toute cette herbe ici ? Fait la réflexion Ludra à voix haute, sa voix d’enfant, de fillette, aux intonations légèrement plus rêches, comme un gosier asséché…
« Et cette brume…

— Reste sur tes gardes Ludra. Lui intime Jarrax. A leurs côtés, Urktul, Troork ont déjà leurs arcs parés à tirer, flèches encochées…

Pratiquement aux pieds de Jarrax, tu apparais soudain à sa vue, à sa merci. Les siennes et celles de Ludra, de son épieu pointé.
« Mok’kra, Orques. »
S’ils ont hoqueté de surprise en te découvrant dans une telle proximité, tes salutations les décontenancent quelque peu… Si Ludra reste sur le qui-vive, son épieu hargneux pointé vers toi, Jarrax reste plus contenu, flegme calme et humble qui le caractérise…
Un peu décontenancé par ta présence en fait…
— Uh… Mok’kra, An…
— Ben ça ! C’est pas commode, tiens… S’exclame sans se relâcher Ludra…
— Je… Hésitation de l’Uruk à peau-jaune… Je suis l’Uruk Jarrax, de la 8ème Légion du Mordor... Que faites-vous ici au juste, An ? Aux abords du Chemin de Souillure ?
— Qu’est-ce qu’on en a à fiche de ce qu’elle fout ici ? Lance Ludra. Une humaine en plein sur notre territoire alors qu'on est en plein pistage ! On règle la question et on continue de chercher le Rat, Jarrax…
— Non ! Lui interdit Jarrax. Non… Regarde, elle a pas d’armes en mains, si elle était dangereuse je serai déjà mort hein ?
Il t’observe, jeune Stacy. Chaque Orque de la troupe t’observe, mais Jarrax a une drôle d’expression. Comme s’il était en proie à un malaise…
— J’ai une drôle de pressentiment. Quelque chose qui me dit qu’on ne doit pas lui faire de mal…
— J’ai la même intuition que toi, intervient le peau-noire à tignasse blonde derrière…
— N’importe quoi… Maugrée Ludra en secouant la tête…
— Fouille-là Ludra, si tu y tiens, lui dit "l’Uruk Jarrax"…
— Merveilleux ! peste Ludra en crachant sur le côté, avant de s’approcher. Tout dans sa gestuelle transpire un dynamisme hargneux…
« Et vous An, revient à toi Jarrax... On disait donc… Que faites-vous ici au juste ?
« Tu restes tranquille !
Siffle Ludra. Pas d’entourloupes, An. T’as quelque chose de dangereux sur toi ? Une dague planquée quelque part ? »

Elle palpe tel un flic du XXIème siècle, sans sympathie… Jeune peau vert-gris à la chevelure noire, aux yeux globuleux d’un vert venin et à la mâchoire large et garnie de crocs-couteaux…


Dernière édition par Karess le Sam 27 Mar - 0:45, édité 2 fois
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Aka'Magosh Snardat. Empty Re: Aka'Magosh Snardat.

Message par Stacy Trojan Ven 26 Mar - 12:43

Ça n’avait pas de sens, tout se bousculait dans le crâne de la jeune femme. Les paysages, les visages, et cette fichue cette sensation de rêver… Elle fixe longuement l’épieu qui la tiens en joug, remontant ensuite le regard sur la personne à son extrémité qui n’a pas l’air commode. Tous semblent avoir été surpris par cette rencontre improbable, et échangent maintenant des œillades teintées d’inquiétudes et de curiosité. Trojan demeure au sol, maintenant allongée sur son flanc droit. En signe de paix, elle laisse ses paumes visibles et inertes, dans l’attente d’un signal trahissant que l’urgence est passée, et qu’ils ne lui sauteraient plus à la gorge au moindre mouvement.

L’un d’entre eux se présente, le plus grand et imposant, il fait presque sa taille, mais la domine de loin, côté musculature. Jarrax, elle répète intérieurement plusieurs fois son nom, afin de s’en souvenir. Face à son attitude, elle estime donc qu’elle est en droit de se remettre sur pied. Elle amorce des mouvements lents, avec le même soin que si elle était entourée d’une horde de loups, soutenant le regard de la plus agressive des quatre pour lui signifier qu’elle ne tenterait ni fuite, ni coup-fourrés. L’orque décroche bien vite pour aboyer sur son camarade, Stacy n’a d’ailleurs même pas le temps de lui répondre. Elle lance un regard perdu aux autres. Snardat avait parlé d'elle comme d'une Elfe lorsqu’ils s’étaient rencontrés, et s'il avait ajouté qu'elle ne semblait pas faire partie des plus cruels d'entre eux, peut-être était-ce comme ça qu'ils la voyaient ? Un être arrogant les dominant par sa taille, là uniquement pour les écraser avec un joli petit sourire charmeur, mèches lisses au vent et pour pousser le vice, des p'tits papillons et lucioles multicolores autours tandis qu'ils agonisent ? Elle jette un œil à son allure, ils étaient bien loin, les longs manteaux ornés de motifs rappelant la beauté de la terre, et côté longue chevelure soyeuse, il y avait encore du travail aussi.

" - Le rat ? " Marmonne-t-elle, tirée de ses songes par la voix autoritaire de Ludra, avant de secouer la tête, et questionner avec plus d’urgence. "Un rat blanc ?"


Pas de réponses, elle doute d’avoir réussi à attirer leurs attentions, tandis qu’ils débattent sur ce qu’ils devraient faire d’elle. Stacy hoche vivement la tête à la mention de son inoffensivité, évidemment, qu’elle était pacifique ! Douce ironie, pourtant, venant de quelqu’un qui portait une tenue tactique des pays de l’Est, et un gros calibre non dissimulé à la ceinture… Modèle choisi sur les conseils de Sasha : Proche des choses qui se vendraient en Amérique, et donc, plutôt familière pour la hackeuse, et traitée contre la rouille.

Il se passe un moment, où ils se regardent dans le blancs des yeux, décontenancé, tous autant qu’ils sont. Le regard de Trojan fini par décrocher pour se perdre dans le paysage, à la recherche de montagnes, comme de grands crocs noirs, si sa mémoire était bonne. Si elle n’avait qu’une idée floue d’où elle se trouvait, ses tripes lui disaient qu’il y avait du Snardat là-dessous. Ne restait qu’à déterminer si c’était bien l’endroit qu’il lui avait décrit, et si les êtres en face d’elle étaient des alliés, ou de ceux qui lui avaient fait ces marques.

Elle comprend qu’elle va être fouillée, Trojan joue le jeu et pose le genou gauche à terre, relevant docilement ses bras engourdis qui avaient commencé à redescendre le long de son corps par fatigue, en croix et bien haut, comme la première fois que Snardat l’avait examinée. Ses pupilles noisette se baladent sur la guerrière, désireuse d’apprendre à reconnaître ses mimiques, ses signes distinctifs, mémoriser ce visage à la mâchoire acérée, comme toujours prête à mordre.  Elle se perd à étudier ses mains, qui fouillent avec assurances et il fallait le dire, sans gêne, mais ignorent l’arme à feu. S’il n’était pas spécialement étonnant que l’objet échappe à la vigilance de l’Orque, la situation arrache un sourire amusé à la jeune femme, qui avance doucement la jambe droite pour l’inviter à aller décrocher le couteau attaché à son mollet.

" -C’que t’a l’air forte ! " Echappe-t-elle, tout juste assez fort pour que seule la représentante de la gent féminine ne l’entendre. Elle complète ensuite plus naturellement, à la portée de tous. " J'veux dire, c’est la première fois que je vois une Orque fille. Ma parole, vous êtes tous tellement athlétique ! "

Alors qu’elle désigne à Ludra la poche gauche de son gilet tactique du regard, elle se laisse aller à penser à Mozbig. Tout jeune et menu, certes, mais ses bras dessinés prouvaient que l’Orque avait déjà dû travailler dur, et certainement se battre pour survivre, malgré son jeune âge. Lui qui était tellement fier de savoir démonter une arme et fabriquer des bombes... Un vrai petit enfant soldat. La même fierté se dégage de l’Orque à la chevelure charbonneuse, les mêmes creux sur les bras, laissant deviner des biceps travaillés par la rudesse de leurs quotidiens. Elle en déduit que ces éléments sont partagés par la plupart de leurs semblables, et si elle ne se montre pas tendre avec la jeune femme, Ludra lui inspire un profond respect. La hackeuse mettrait sa main à couper que plus féroce guerrière qu’elle, il n’y avait pas. Une Orque résiliente, déterminée et sûrement un peu butée parfois.

Elle regarde Ludra ressortir un poing américain renfermant une lame de sa poche, et lui adresse un sourire adorable et satisfait, qu’elle espérait assez convaincant pour la faire passer pour un innocent petit bout de femme et détourner son attention des chargeurs de munitions dans l’autre poche. Elle avait demandé les lames après tout. Et une arme déchargée n’était pas plus dangereuse qu'un bout de bois ou une grosse pierre, ce n’était donc pas vraiment un mensonge, non ?

Son attention se reporte finalement sur l’Orque à la carnation verte, son sourire s’efface immédiatement pour laisser place à une moue concentrée, les sourcils froncés alors qu’elle réfléchit à une réponse à leurs donner. Réponses qu’elle n’a bien évidemment pas. Invoquer ce cher Karess et en faire un grand manitou distordant les mondes aurait été ce qui se rapprochait le plus de la vérité, mais laissait trop de zones d’ombres et d'incertitudes. Elle n’était déjà pas sure d’où elle se trouvait, et maintenant que le dialogue était ouvert, elle aurait souhaité éviter de balancer un nom qui aurait pu être celui d’un démon, ou d’un fléau terrible… Un genre de Voldemort du monde des Orques. Rire nerveux, tandis qu’elle adresse un regard désolé à celui qui semble être le chef de l’escouade.

" -Je ne sais pas." Lâche-t-elle, laissant tout le monde dans un mélange de déception et de confusion. Elle ramène ses mains vers elle, les agitant plus ou moins nerveusement tandis qu'elle essaie de rassembler les pièces du puzzle. " Je suis tombée… D’un monstre de fer; Un monstre de fer, c’est ça. j‘ai ouvert les yeux dans un champ de fleurs, et quelqu’un pleurait. Il respirait comme vous. Et soudainement, ce vacarme… J’ai entendu des cris, du métal qui crissait, qui cognait… "

Elle appuie le bout de ses phalanges sur ses tempes, yeux plissés, comme si les informations revenaient de loin, informations qui semblent faire mal, à en croire la manière inconsciente qu’a la femme de bander les muscles et se refermer.

"  -Il pleurait."
répète-t-elle tristement, plus doucement. "J’ai cru que c’était mon ami, il m’avait dit qu’il devait aller au front, il avait peur… "

Elle soupire lourdement, revenant à elle. Son histoire n’avait ni queue ni tête, et elle en avait pleine conscience. Elle se sent obligée d'aller au bout de sa pensée, la mélancolie lisible sur son visage.

" -C’était un chouette p’tit père, courageux comme personne. Il m’avait promis qu’ils se ferait soigner, j’ai cru que je le retrouvais enfin. Mais quand j'vous regarde, je ne sais pas à quoi je pensais. Y'a pas d'hôpitaux par chez vous, pas de pilules magiques qui effacent la douleur et réparent la chaire meurtrie, pas vrai ? "

Son air s’aggrave encore, son ton était devenu amère alors qu’elle les examinait, la réalité lui avait sauté aux yeux. Si elle s'était plainte à de nombreuse reprise du système de santé inexistant dans son pays natal, quel carnage ça devait être ici... Elle semble abandonner, tout ça n'avait pas répondu à la question qui lui avait été posée et son esprit partait maintenant dans tous les sens. Son corps se ramolli, prêt à accepter la suite des évènement, résigné, l'Orque grisâtre n'attendait sûrement que ça, l'occasion de lui piquer les fesses avec son épieu.

"- Je suppose que je vais finir en brochette ? Qu'vous sachiez, y'a pas grand-chose à manger sur moi, j'ai juste mis plusieurs pulls. 'Fait froid là d'où j'viens. "


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Message par Karess Dim 28 Mar - 21:12

Le compliment marque un temps d’interruption de la part de Ludra. Sans un mot, elle reprend sa fouille, méthodique. Elle prend couteau et poing américain, des objets dont elle sonde le sens facilement. Les autres, elles posent des questions sur ce que c’est censé être, sans comprendre évidemment ce qu’elle saisit…
A ces explications, Jarrax et les autres n’y comprennent effectivement pas grand-chose. Aux tournures de phrases faisant appel aux images de manière évocatrices, Jarrax prend une inspiration légèrement contrariée :
« Attention An, ne vous moquez pas de nous, prévient-il sur un ton calme, mais ferme : Si vous prenez les Orques pour des sauvages qui ne comprennent pas leur monde et que vous pouvez baratiner avec des fables, vous allez vite déchanter. Si je vous pose une question, répondez-y simplement.

— Jarrax, l’arrête doucement Urktul. Le peau-verte vient parler à voix-basse à son chef à peau-jaune. A côté, Ludra te reprend, intriguée :
— Ton ami qui devait aller au front ? T’es amie avec un Orque ?

Urktul a fini de parler à Jarrax, et celui-ci étudie la brume qui s’opacifie dans le ravin, occultant jusqu’aux parois rocheuses autour d’eux. Il émane quelque chose de tout bonnement surnaturel dans l’embouchure de cette caverne…
Ta question-projection sur le sort qu’ils te réservent fait presque bondir sur place Jarrax, et Urktul avec lui.
— Non, ne vous inquiétez pas on ne va pas vous tuer !
— Même si vous choisissez manifestement les pires endroits pour faire la sieste, ironise le peau-noire tout derrière. Ca se voulait de l’humour, mais le timbre profond de sa voix et le peu d’expressivité de son jeune visage sérieux ne s’y prêtent pas.

Ludra pour sa part semble avoir à redire à cette affirmation. Malheureusement, dans un contexte comme celui que je t’ai décris dans notre premier échange, An-amie, tu devines que bon nombre d’entre nous tuent dés leur enfance, et que certains y prennent goût très tôt. Ludra est de ceux-là. Tuer tient du jeu et du sport pour elle, si on laisse libre cours à ses pulsions meurtrières. Mais Jarrax l’intime au silence d’un discret signe de main…

« Mais c’est juste que, reprend Jarrax… Je ne sais pas d’où vous sortez au juste, An. Tout dans votre allure a quelque chose d’étrange, je n’ai jamais vu un accoutrement pareil, vous avez tout plein d’objets étranges sur vous… Tout aussi étrange, mon pisteur me dit que votre odeur commence ici là où vous êtes, qu’il n’y a aucune piste olfactive portant votre odeur. C’est comme si vous étiez littéralement apparue là, dans ce ravin, avec cette végétation...
« Enfin, vous semblez étonnamment disons… "D’ailleurs". Vous ne semblez pas avoir conscience de vous trouver au cœur d’une zone de guerre. Et vous semblez étonnamment à l’aise en notre présence…

— Elle est amie avec un Orque, elle a dit, rappelle le peau-noire…
Alors que Jarrax opine et échange quelques paroles avec Troork, Ludra revient à toi, se baissant, genoux pliés, pour venir se rapprocher et se mettre à hauteur de regards :
— Et il a quel nom, cet Orque ?

Au moment où tu lâches mon nom, c'est l'explosion d’intérêt et de questions.
« Tu connais Snardat ?! »
Les mains griffues ont toutes foncées vers toi pour t’agripper, moins pour t’agresser, que par sentiment d’urgence, ce sentiment qu’ils avaient là leur seule piste qui leur permettrait de retrouver leur ami…
« Où est-il ?! Où est-ce qu’il est ?! »

Mais la réalité se déchire. Le monde, le ravin, les silhouettes de ces quatre enfants-Orques autour de toi, la brume grisâtre opaque...
C’est un blizzard terrible dans lequel tu migres, au cœur d’un plateau enneigé… Un plateau où le blizzard rapporte l’écho de cris, de grognements et de fracas métalliques. Dans le blizzard, tu vois des silhouettes en armures, qui chargent en groupes, qui s’époumonent, qui vocifèrent des ordres. Des êtres en armures, aux faciès "démoniaques" avec leurs dents pointues et leurs yeux globuleux, qui boitent prostrés sur des blessures qui saignent noir, titubant vers toi. L’un d’eux lève les yeux de sa blessure sur son ventre et te voit, juste avant de s’effondrer, abandonné par la vie. Il y a tout un groupe de silhouettes rachitiques et trapues, sombres et crasseuses, anonymes derrière des casques de fer noircis, qui vont autour de toi. L’un d’eux te heurte et par terre, tu te protèges la tête de la cohue, manquant de te faire piétiner... En se retournant vers l’objet de ce qui a contrarié sa course, un gars qui semble manifestement chef te voit, beugle en te pointant d’un doigt ganté. Aussitôt, un monde de silhouettes en armes aux becs et visages de métal noir aux arêtes acérées, qui te saisissent, qui te mettent "en joue" de leurs épieux, des fers de leurs lames, de leurs masses et de leurs haches… Et toujours ces mêmes questions, métalliques au-travers des filtres de leurs casques, de plus en plus empressées et agressives :
« T’es qui toi ? » « D’où tu sors toi ?! »  
« T’es qui ?! Hein ?! Réponds ! T’es qui ?! »

Aboiements et grognements.
Mais alors que l’un d’eux hurle l’alerte, d’autres silhouettes de guerriers barbus en armures et à haches fondant sur le flanc de la troupe, à nouveau le monde fond autour de toi.
Reprenant la forme du ravin, et remettant en place ses acteurs d’origine que sont les quatre enfants Orques, qui maudissent le sort de ta disparition pure et simple du ravin :

« Bon sang ! s’exclame Jarrax. Elle avait vu Snardat ! Elle aurait pu nous dire où il était.
— On sait déjà où il est,
objecte Ludra. Il est entré dans le Chemin de Souillure avec Golgoth et ce groupe dont on ne connait pas les desseins. Je ne sais pas à quelle sorte de fantôme on vient d’avoir à faire, mais peu importe après tout. On s’remet juste en route à présent.

Jarrax et les autres opinent. Avant de réaliser que cette "sorte de fantôme" est de retour, réapparue sur la corniche au-dessus d'eux…



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Message par Stacy Trojan Mar 30 Mar - 12:22

A mi-chemin entre l'admiration et la frustration, Stacy contemple la jeune Orque se saisir des munitions dans la poche accolée à celle du poing américain, peut-être avait-elle crié victoire trop vite, elle aurait du se douter que ce genre d'objet inconnu aurait attiré son attention. Perdu pour perdu, elle lui indique l'arme à sa hanche, préférant jouer l'honnêteté, tandis que Ludra s'attarde sur l'outils suspendu par un mousqueton et un câble entortillé à la lanière de son gilet. A ça, Trojan eu un petit mouvement de recul, comme si on essayait de lui dérober quelque chose de précieux. Elle prends une longue inspiration résignée, avant d'abdiquer.

" -Ça va ensemble," Explique-t-elle en désignant les munitions et le pistolet. " c'est comme un canon, mais en plus petit. Format poche, si tu préfère. Il n'est pas armé, donc inoffensif, je te l'assure. "

Son regard migre ensuite vers le petit appareil, dans l'autre main de l'Orque. Son expression change, le ton de sa voix aussi, alors qu'elle place la paume de sa main au dessus, à bonne distance cependant pour ne pas laisser penser qu'elle voudrait s'en saisir de force.

" - Ça c'est... Ce n'est pas une arme à proprement parler. C'est un genre... D'artéfact, plutôt, qui peut donner le savoir à celui qui sais s'en servir. Ou l'habilitée de communiquer avec des gens très loin, à l'autre bout du monde, pour peu qu'ils possèdent un appareil similaire. Il permet aussi de garder des images, à tout jamais. Comme des peintures, mais avec un degré de détails affolant et en une fraction secondes. J'aimerais bien te montrer à l'avenir, si jamais un heureux hasard fait que tu m'accorde une once de ta confiance. "

Elle lui adresse une petite moue inquiète, avant de chercher l'approbation pour ce qu'elle allait dire dans les yeux de jade de la jeune guerrière.

"-Il faut vraiment en prendre grand soin, de cet objet là, d'accord ? "

Son attention est reportée sur le dénommé Jarrax, dont l'intervention prend une allure de sermon. Elle hoche vivement et négativement la tête, un peu mal à l'aise. Ses joues se colorent de honte, tandis qu'elle bégaie des bribes d'excuses. Prendre les Orques pour des sauvages et des ignorants ? Loin d'elle cette idée, tout n'était que pure maladresse et confusion de sa part. Avant qu'elle ne réussisse à clarifier ses intentions, celui avec des yeux félins intervient dans l'échange, leurs couper la parole serait malvenu, et la jeune Orques la questionnes de plus belle. A nouveau, Trojan hoche la tête en désignant son raz-de-cou comme unique preuve de ce qu'elle avançait, un peu déboussolée mais cette fois ci, rassurée à l'idée de ne pas finir en amuse-gueule. Trojan-Amie-Des-Orques qu'il avait dit... C'était bien plus compliqué, que ça au final.

" - Oui, enfin..." Hésita-t-elle. Si elle ressentait beaucoup d'affection et une forte connexion entre l'Orques aux yeux amarante et elle, une légère angoisse passa dans l'esprit de la jeune femme: était-ce réciproque ? Elle chasse cette idée, se repassant leurs conversation, la manière dont elle l'avais blottis, naïvement, comme si à elle seule, elle pourrait le protéger de son monde impitoyable. " C'était impromptu, mais oui. On a passé la nuit à parler de nos mondes, nos états d'âmes... "


Songeuse un instant, nostalgie sur le visage, elle lâche le collier pour s'examiner, à la mention de son allure par Jarrax. Mêmes questionnement qu'avec Snardat, a qui elle avait enfilé son sweat. Longue inspiration de la jeune femme qui prends conscience d'a quel point elle est une étrangère ici.

" -Accorderiez vous crédit à mes paroles, si je vous disait que je ne venait effectivement pas d'ici ? Que j'ai tout bonnement apparu, après une chute dans mon monde, au milieu de ce champ de fleurs ? Je ne sais pas quel genre de croyance ou spiritualité sont les vôtres, mais si j'en crois les miennes, chaque degrés d'inconscience que je vis dans mon monde est une porte sur le votre. Une sorte de rêve un peu trop réel... "


Elle n'a pas l'occasion d'aborder le thème de sa familiarité avec les Orques que Troork lui arrache les mots de la bouche. Echange de regard avec Ludra, toute deux empreinte d'une détermination palpable. A la question, Trojan répond d'abord par un sourire tendre, C'était la première fois depuis cette nuit là, que le nom de son ami allait filtrer d'entre ses lèvres, et ça la mettait en joie, comme une enfant heureuse de répondre aux question d'un adulte sur son ami imaginaire.

" Rat blanc, ou Snardat pour les intimes. Comme les fruits, vous savez ? "

Sa phrase à peine achevée, on lui saute dessus. S'il se saisissent d'elle, elle comprend à leurs regard et leurs expressions qu'il n'y à aucune forme d'attaque, juste de l'urgence. Le même espoir dans les cinq paires d'yeux. Ses mains à elle viennent se saisir de deux avant bras au hasard, alors qu'elle avait entrouvert les lèvres pour annoncer la mauvaise nouvelle, éventuellement dire qu'il était blessé, et qu'il avait parlé de quelque chose comme " Arda", le paysage avait commencé à changer.

"-Oh non... " Eut-elle a peine le temps de murmurer.

Ses mains se ferment dans le vide, les bras qu'elle tenaient ont disparu. Plus d'Orques, ni de fleurs. Pendant un instant, elle se demande si elle n'est pas de retour en Ukraine, mais s'il ne faisait effectivement pas toujours très chaud, d'où un tel blizzard aurait-il pu sortir? Après tout, l'été battait son plein lorsqu'elle y était. De nouveau, les mêmes sons que dans le champ, vacarme qui l'assaille par vague, et sa tête, au bord de l'implosion.

Elle grogne à nouveau, ferme les yeux, couvre ses oreilles... Les vibrations dans le sol et dans la neige lui indiquent un impact à deux pas d'elle. Prise d'un élan dont elle ne ne saurait expliquer les motivation, elle se jettes vers le corps au sol pour le retourner, quelque chose comme : Un homme à terre, il faut le soigner, dans le crâne. Elle chiffonne instinctivement un pan de l'attirail de la personne pour appuyer fortement sur la plaie sur son ventre, avant même de songer à regarder son visage. Ce n'est qu'en cherchant un mouvement d'abaissement significatif sur son buste que la femme réalise : Le blessé ne respire plus, et il n'est pas humain.

Ce constat l'immobilise un instant, tandis que ses pupilles scrutent avidement le visage de la créature. Une voile devant ses yeux et sur ses oreilles, tandis que l'une de ses mains glisse lentement, en un mouvement absent, vers le cou de l'Orques pour chercher un pouls, en vain. Comme si tout avait disparu autour d'elle, et en réponse à l'absence de battement de coeur, elle viens fermer avec délicatesse ses yeux, ramassant ce qu'elle suppose être son casque à côté, pour lui poser sur le buste. 

On l'envoie dans le décor, en alerte, le bruit et la cohue reprend de plus belle. Elle se roule en boule, serrant fermement le tissus qu'elle avait à la main. Comme s'il était la dernière chose qui lui restait. On lui saute dessus, lui attrapes les bras et la capuche, qu'on maintiens fermement tiré vers l'arrière pour endiguer toutes répartie violente, et découvrir son visage. Trojan regarde partout, en état de choc. Tout ne semble qu'être bouillie verbale, aboiement, des armes pointées sur elle, et des visages hostiles qui la fusillent du regard. Elle ouvre la bouche, mais aucun mot n'en sort. Ce n'est pas qu'elle ne voulais pas répondre, elle en était tout bonnement incapable. 

Le monde change de nouveau, comme des limbes, et elle tend le cou pour tenter de voir une dernière fois le corps qu'elle avait manipulé quelques minutes plus tôt, par dessus la foule de soldat, un besoin étrange de dire au revoir à l'anonyme. 

Trojan couvre son visage de son avant bras, le temps de s'adapter à la nouvelle luminosité. Encore une fois, si son corps échappe mystérieusement aux changements climatiques, ses vêtements eux, ont gardé quelques marques de son bref voyage. Veste trempée, d'où fond à vue d'œil quelques flocons rescapés. Battements de paupières successifs, jusqu'à ce qu'elle ne peine plus à garder les yeux ouverts. Son regard, atterrit directement sur le noir de ses mains. Hoquet de surprise et d'horreur tandis qu'elle écarte les bras, s'examinant. Elle lâche précipitamment le tissus récupéré sur le blessé, tentant d'essuyer frénétiquement le liquide sur sa veste, la repirations étranglée tandis qu'elle semble en proie à la panique.
 
" -Ça s'efface pas, ça s'efface pas ! " Se répète-t-elle nerveusement plusieurs fois avant d'enfoncer son visage dans ses mains, recroquevillée. " J'ai rien pu faire... "
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Message par Karess Mer 31 Mar - 20:47

« Attends où t’es ! te lance Ludra, tandis qu’elle accourt dans la pente pour venir te chercher.
Ton à mi-chemin entre la sommation autoritaire et la supplique désespérée. Au fond du ravin, Jarrax et les autres qui l’implorent de se montrer douce avec toi :
— Calme-toi Ludra, lui fait pas de mal.
— Ouais ouais, t’inquiète Jarrax…Et toi, tu restes où t’es, te demande-t-elle en se rapprochant… "Reste où t’es, ne disparais pas une nouvelle fois" c’est ce que tu comprends :
— Tu restes où t’es, An… C’est bien, te remercie-t-elle…

En position ascendante sur la jeune Orque, ça a quelque chose de comique de voir cette maigre silhouette enfantine, à l’uniforme ample, trop ample, qui s’empresse de te rejoindre sans trop savoir quoi faire de ce qu’elle a dans les mains. Son épieu empoigné dans la droite, ton arme et un éventail de trois chargeurs dans la gauche, chacun calés tant bien que mal entre ses doigts moites qui ne savent pas aborder l’arme.

A quelques mètres de toi cependant, tu la vois soudain se figer dans son avancée. Son expression devient féroce, sa posture défensive. Elle feule, et son épieu s’abaisse. Contre toi ? Cherche-t-elle à t’intimider ? Sans ménagement, elle bondit pour te projeter sur le côté, contre le flanc rocheux de la corniche.
— GAZAT !!! hurle-t-elle. Jetée à terre, tu n’as que le temps de voir ce colosse d’acier, qui charge à la rencontre de mon amie. Cette hache de facture inégale qui rencontre la faux reconvertie en épieu de la jeune Orque.

Cette pourriture percute Ludra et l’envoie bouler dans le ravin. Tout un groupe de ces silhouettes, casquées, lourdes cottes de mailles, haches étincelantes et capes de fourrures.
Ils chargent dans la descente en hurlant des cris de guerre rauques.
Nos amis communs, mes frères et sœur de Meute, couinent de surprise, avant de défendre âprement leurs vies.
Ludra, Jarrax, aux prises avec le colosse qui leur fond dessus dans le ravin. Troork s’empresse de dégainer, hurlant à Urktul de se tailler. Au-dessus d’eux, tout un groupe de ces mastodontes en armure t’es passée devant et charge dans le sillage du meneur, prêt à se jeter sur tes nouveaux amis. Deux autres sont demeurés à quelques pas de toi dans la pente, prenant en joue tes rencontres à l’arc.

Mes amis, ils ne tardent pas à se ressaisir. Se défendre. Faire front commun pour reculer ensemble face à ce tourbillon de hache qui s’abat sur eux. Jarrax a un bouclier et est costaud, Ludra sait jouer de l’épieu maintenant qu’elle le manie à deux mains. Troork les rejoint pour les flanquer, un genre de machette tirée au clair. S’engouffrer dans l’abîme de cette grotte où ils me flairaient, dans laquelle Urktul s’engouffre le premier…
Alors que tu observes, tu réalises qu’ils ne sont pas si colossaux que ça, ces nouveaux venus. Mais trapus, et des barbes broussailleuses et imposantes qui jaillissent de leurs casques d’acier.
Des traits de visages prononcés d’hommes rudes, pour ceux de cet archer qui décoche non loin. Tu comprends que tu vois tes premiers "Nains"…
Des enfants Orques en sous-nombre face à une patrouille d’éclaireurs Nains. J’vais te dire un truc, Stacy, en temps normal, fuite, évitement du combat et ruse seraient les seules chances de mes amis. Pris les premiers et chargés comme ils le sont là, le sauve-qui-peut serait la seule option viable.
Mais ce que personne ne réalise, c’est cette confusion d’armement d’un autre monde que Ludra a lâché à l’arrivée percutante du Nain, pour ré-empoigner habilement l’arme de son temps.
Les Nains ne réalisent pas que là, à quelques pas, il y a une arme qui fera de toi l’arbitre, la juge de ce combat en ce monde, une fois que tu l’auras empoignée / chargée.
Ils ne semblent même pas te voir, te sont passés à côté sans t’accorder une once d’attention, et ne t’adressent pas un regard, pas un mot. Focalisés à massacrer mes amis, nos amis. Notre famille de rats…

Ils ne réalisent pas cette forme fantomatique, la silhouette noire qui se tient à ton côté en t’adressant un regard résolu, avant de poser sa main gantée de noir sur toi.
Te donnant une impulsion de rage.
Ils n’en ont pas encore conscience, mais tu es de leur famille. Nous sommes une même famille. Ne les laisse pas tuer les nôtres, Jeune Stacy.


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Message par Stacy Trojan Jeu 1 Avr - 0:41

L'étrangère ne réagit pas tout de suite, conservant sa posture fœtale tandis qu'elle subit les vagues d'images dans son esprit. Elle demeure muscles bandé, visage enfouis dans ses paumes partiellement ensanglantée. Impossible pour elle de déterminer à quel moment le monde avait repris ses dispositions initiales. La voix de Ludra parvient finalement à ses oreilles, si se mouvoir lui était compliqué en cet instant, elle parviens néanmoins à hocher légèrement la tête derrière ses mains encore tremblotante, animée par l'envie de signifier qu'elle avait entendu et prit note de l'instruction.

Ne pas bouger, compris. 

Le ton de la guerrière change, pour la première fois depuis leurs rencontre elle décèle une pointe de considération à son égard, ou quelque chose qui s'en rapproche. En réponse, et ce, même si ça lui demande un sacré effort, Trojan parvient tout de même à se défaire de la tension dans ses extrémités, abaissant doucement ses bras pour chercher la jeune Orques du regard.

Elle découvre une face refrognée, tout crocs dehors. Elle ne comprends pas tout de suite, l'écart entre sa voix et son expression actuelle. Est ce qu'elle s'était jouée d'elle et s'apprêtait tout bonnement à l'abbatre en traître ? En lui soufflant gentiment de ne pas bouger pour lui faciliter la tâche ? Non, ses yeux regardent légèrement plus sur la gauche...

Elle tente à nouveau de protéger son visage alors qu'on lui saute dessus. Son dos produit un bruit sourd, accompagnée d'une plainte étranglée, alors qu'elle heurte les roches à proximité. Déboussolée, elle cherche la menace du regard. Des hommes... Petit, et trappus. Barbes, armures, haches... Si c'est un peu surprenant, elle fait rapidement le lien avec ces petits personnages teigneux qui forgent des trucs Durandil. Ils étaient beaucoup moins drôle, là, tout de suite.

Un frisson lui parcours l'échine, elle se relève un peu, appuyée de manière féline sur ses quatre membres qui bien que fébriles, sont fermement tenus par une décharge d'adrénaline, la réponse combat-fuite de son hypothalamus sérieusement stimulée par les évènement précédents... Tout s'enchaîne bien trop rapidement, une confusion similaire à celle vécue dans le blizzard s'installe. La jeune femme ne sais ou donner de l'œil en premier, défilent sous son regard myriade de visages hostiles, armement archaïque... Et son matériel abandonné à quelques pas d'ici.

L'entité chuchote à son esprit, lui murmure tout ce dont elle avait besoin pour se reprendre. Une main ferme l'encourage, comme une petite tape dans le dos qui lui dirait : Vas-y. La petite impulsion part dans ses jambes. Une vague irradie son corps, vive et Intense. Ses mouvements se veulent précis et calculés, empreint d'une aura qui ne lui appartient pas. Aura dévorante qui couvre tout le reste.

Munitions et pistolet sont appairés, son outils et le couteau fourrés précipitamment dans l'une des grandes poches de sa veste tandis qu'elle continue sa course, poing américain à la main, toute lame dehors. Elle charge le nain responsable de la chute de la petite Orques, les graviers et débris de roches crissent sous ses pieds. Pas d'hésitation dans la main vengeresse de Stacy, qui fait plonger la lame dans le cou du nain par le dessus. Il lâche sa hache, venant tenir la plaie de ses deux mains, yeux grand écarquillés. D'où le coup était il venu ?

" Attrapes ! " Supplie-t-elle, alors qu'elle tend la hache  fraîchement ramassée à Ludra qui était pendue en contrebas, pour l'aider à remonter.

Une fois les deux pieds de l'Orque sur la terre ferme,  Stacy rempoigne l'arme de ses deux mains, entamant un mouvement circulaire pour stopper la course de deux autres guerriers précédemment posté plus haut. Bruit sourd, alors que les deux tombent à la renverse, frappé dans le buste par une masse improvisée. Il n'y aura pas d'autres Orques à terre aujourd'hui. Pas sous sa garde.

Une expression animale sur le visage, pupilles ambrée luisant d'une étrange lueurs, Stacy préviens une première fois, faisant face à la horde qui continuait de progresser, elle ordonne aux hommes de baisser leurs armes, de les laisser tranquilles. Hurlement rauque et autoritaire, comme accompagnés d'un écho d'outre monde. Elle se surprend, était-ce le mot famille qui venait de filtrer d'entre ses lèvres ? Deuxième avertissement, ignoré de plus belle, tandis qu'elle vois des archers bander les cordes de leurs arcs, visiblement bien décidés à répondre aux assaut de son nouvel ami, plus bas. Son sang ne fait qu'un tours, deuxième coup de haches, projetant le premier tête la première dans le vide. C'est un avertissement pour le second, à qui elle assène son plus beau revers, avant de détruire l'arc en guise de coup de sommance, ne laissant que des morceaux grossier et irréparable.

D'autres arrivent, et si un instant, le fourmillements de ses jambes l'invitent à foncer dans le tas, finir le travail, les cris en contrebas lui font faire volte face. Elle tente d'analyser rapidement la situation. Certes ils étaient plus petits, mais aussi plus massif et meilleures combattant qu'elle, et l'un d'eux, venait de réussir à mettre la main sur le peau noir.


Stacy sent battre son coeur dans ses tempes, si elle amorces quelques pas au rythme de course, sa conscience l'accable en quelques secondes. Même shootée à l'adrénaline, et enregisée par ce cher Karess, jamais elle ne pourrai couvrir cette distance avant que le jeune ne soit arraché à ce monde.

Peut être qu'elle pourrait...?

Longue inspiration tandis qu'elle évalues les chances qu'elle a de rater sa cible et blesser Troork. Ses bras s'animent, dressé devant elle, elle ferme un oeil. Alignant le crâne à découvert du nain avec le viseur, tandis qu'il relève le buste, bras au dessus de la tête, pour abbatre sa hache sur l'Orques.

On tiens fermement l'arme, on se méfie du recul, et on inspire profondément.

A sa vision, se superpose les conserves alignées par Sasha lorsqu'ils l'entraînait. Son doigts presse la gâchette. La boîte vole tandis qu'un coup de feu résonne dans la vallée. Les sons significatifs de poids morts heurtant le sols lui signifie qu'elle à touché quelqu'un, et la rappelle a la réalité. Elle secoue la tête, yeux fermés et sourcils froncés, pour balayer les images résiduelles de la soirée d'exercice avec la Meute, et découvrir en contrebas un corps inerte, et un Orque encore allongé sur le dos, un bras au dessus du visage.

" - Décampes, maintenant ! " Ordonne-t-elle.

Elle bondis en direction de ses nouveaux amis, dévalant à son tours le dénivelé. Avec hâte, elle parcourt la distance qui la séparait des créatures, l'œil attentif, et le corps alerte, prête à tirer ou a jouer du couteau s'il le fallait.
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Message par Karess Sam 3 Avr - 21:44

Il tombe mort, le crâne percé d'un geyser de sang dans le tonnerre le plus tonitruant qui n'a jamais été entendu en ce monde...

Nains comme Orques, ils se figent de stupeur. Leur monde subissant l'assaut, l'intrusion sonore de quelque chose qui ne devrait pas être. Troork Blondin est le premier à se reprendre. A ton ordre, il ne perd pas une seconde de plus à se demander par quel jugement divin il est toujours en vie, et sa Némésis raide morte au sol. "Merci" balbuti, qui se perd dans le bourdonnement collectif à toutes les oreilles, tandis qu'il titube pour regagner le groupe.

Face à toi, les Nains qui ont interrompu leur assaut.
Qui se sont détournés de nos amis pour te faire face avec terreur. La terreur d'hommes qui auraient vu un fantôme.

Même en proie à la rage et malgré tout ce que tu as vécue, tu demeures une bonne personne, hein, Stacy ?
Du genre qui épargne ses ennemis. Vivre et laisser vivre. Tu préfères les sommer de reculer et mettre un terme aux hostilités.
Moi aussi en général. Mais pas Lui. Pas cette fois... Dans ta tête, sa voix, ses injonctions, rage mêlée d'une vie d'indignations enfouies...
"ILS FRACASSERONT MES ENFANTS DE LEURS HACHES SANS UNE ONCE DE REMORD ET APPELLERONT CA LE BIEN !!! Pour eux, nous ne sommes que de la Vermine... Nous n'avons aucun droit si ce n'est de crever de faim hors de leur champ de vision !!! TIRE, STACY !!! TIRE SUR CES POURRIS DE NAINS !!! METS-LES EN PIECES !!!"

Sa rage rouge monte jusqu'à te posséder littéralement. Toute barrière morale saute soudain. Quelque chose s'empare de toi, ta main armée, tes actions qui semblent littéralkement être passées sous le contrôle d'un autre, comme si vous étiez deux dans ton corps et qu'en cette heure tu n'y étais qu'observatrice en vue subjective, douée de la perception de tous tes sens toutefois.
Tu sens le recul de l'arme dans tes mains, ses détonations assourdissantes, tandis que ta seconde conscience pointe l'arme sur les guerriers Nains en armures et tire, tire. Tire. Tire ! TIRE !!!
Aujourd'hui la Vermine, c'est vous ! Les Gazat ! Jubile cette seconde conscience...

Il ne prend pas la peine de viser la tête et les parties exposées des corps. Les armures des nains sont d'une résistance légendaire en ce monde. Mais même une arbalète ou une flèche adroitement tirée peut parvenir à les percer.
Tes balles de 9mm traversent le "mithril" comme du papier, projetant et faisant s'affaisser les silhouettes trapues. Ludra et Jarrax, tu les vois se ressaisir, comprendre que cette puissance tonitruante quelle qu'elle soit est de leur côté, et se jeter sur le dernier de leurs adversaires en vie pour le pourfendre de leurs armes et lui faire vomir ses fluides internes, sans une once de cette hésitation propre à un environnement et un mode de vie trop civilisé...

Ils pressent de leurs pieds griffus sur le corps de leur ennemi pour en dégager les lames goutantes de rouge...
Celui-ci décédé, ils louent leur victoire de quelques râles voraces, satisfaits.
Avant de redevenir tout à fait enfantins, innocents de regards et curieux à ton égard...

"C'était ton arme qui a fait ça, An ? demande Ludra. C'était... Woaw ! Shrack ! J'avais jamais vu un truc pareil ! Sans toi on était morts, mais t'as fais de ces Kozdayin de la chair à pâté !"
-- C'est quoi votre nom ? demande Jarrax. Vous nous avez sauvé, Trojan. Vous avez sauvé Troork Blondin d'une mort certaine. Merci, sincèrement...

Alors que l'adrénaline de la confrontation retombe, mes amis te remercient avec reconnaissance, avec grands égards, et ils te rendent ton "artefact" ainsi que toutes les possessions qu'ils t'avaient pris pendant la fouille...

-- Tu le referais, ça ? demande Troork. Il risque d'y avoir d'autres groupes. Des barbus, ou des congénères déments qui rôdent dans cette grotte...
Jarrax hoche la tête, avant de continuer le propos entamé par son ami :
-- Tu connais Snardat alors ? On le cherche en fait, il a disparu... On pense qu'il a été enlevé par des déserteurs et qu'il est en grand danger, au fin fond de cette grotte.
-- Si les gars qui l'ont enlevé ont un doigt d'intelligence, ils toucheront pas à un de ses cheveux, les gars,
lance Urktul en se voulant confiant, maintenant que leurs ennemis gisent morts et qu'eux sont tous en vie. S'en prendre à l'un des nôtres, c'est s'en prendre à la Légion, et notre courroux est implacable.
-- J'en serais pas si sûr, Urktul. Ce sont des déserteurs,
objecte Jarrax : ils doivent être très cons de nature, et sans foi ni loi... Et ils ont avec eux un Gazat, un Ennemi...
Il se retourne vers toi Stacy, se fendant d'un sourire ironique : On vient de vous lâcher tous nos noms. Aka'Magosh, An. Je crois que c'est le Grand Karess lui-même qui vous a envoyé pour nous venir en aide. Vous viendriez avec nous ? Vous voulez nous aider à sauver Snardat ?"

Tu aurais accepté, pas vrai ?
Mais le monde à nouveau se déchire, fond autour de toi...

Te voici projetée dans le néant. Un néant dans lequel tu as pied, sur un sol calcaire...
Des bruits caverneux et humides...
Des bruits de respiration bestiale et des grognements...

Ferme les yeux, Jeune Stacy, te souffle une intuition... Tu fermes les paupières et...
Celles-ci sont comme un voile translucide, te donnant une vision grise et spectrale du monde. De ses tunnels caverneux. Des deux créatures Orquines squelettiques, leurs corps nus hormis leurs pagnes rudimentaires et leurs ornements d'os. Leurs membres arqués tandis qu'ils hululent, pliés sur leurs armes, semblant entamer un rituel tribal...
Tu réalises rapidement qu'ils sont plus de deux, là dans la grotte à quelques pas. Et que si nous autres, moi et mes amis, parlons dans ce qui semble être un américain impeccable, eux ont des voix rauques, gutturales, aux intonations bestiales. Et des yeux qui luisent jaunes et rougeoyants...

Affairés, ils ne te voient pas. Semblant affûter leurs armes et se peindre rituellement le corps. Orner leurs faciès de masques sinistres sortis de cultures que tu rapporterais à des rites sacrificiels païens, ou d'Afrique dans ton monde... Finalement, dans une cacophonie de hullulments gutturaux, la horde se dresse sur ses membre arqués, et tout un groupe se met en marche, en chasse dans les tunnels. Tu les suis, à bonne distance pour ne pas te faire remarquer, devinant qu'un tel groupe risque de ne pas être aussi amical que nous autres. Ils progressent avec une vivacité véloce dans ces tunnels caverneux qui constituent leur domaine.
Suivre s'avère un effort trop grand qui en appelle à trop d'adresse pour une novice comme toi. Bientôt, tu ne perçois plus que de lointains, trop lointains échos tribaux dans les fins fonds du néant.
Toi, pendant plusieurs minutes, tu erres, seule, péniblement, dans le silence...
Seule dans les ténèbres des goulots d'étranglement...

Il y a comme une présence autour de toi, que tu sens.
Karess ?
Cette sensation de présence est la même que tu ressentais alors qu'il est venu à toi, dans les égouts de City 1B.
Tout aussi malveillante et menaçante que la présence latente de Karess t'avait tenaillé le ventre la première fois...

Quelque chose de vorace.
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Message par Stacy Trojan Ven 9 Avr - 0:32

"- Aujourd'hui la Vermine, c'est vous ! Les Gazat !"

Cette phrase, ce n'était pas la sienne. Gazat ne faisait pas partie de son vocabulaire. Et pourtant, comme si elle avait migré de son esprit à sa bouche, elle l'avait crachée avec dégout et arrogance, lèvres retroussée et tout crocs dehors tandis qu'elle vidait frénétiquement un autre chargeur. Mais qu'est ce qui lui prenait ? Tout muscles bandés, parcourus de vagues d'adrénaline, elle se surprends à rire, jubiler, tandis qu'en face, ils tombent uns à uns, terrorisés.

Sa vision et son ouïe s'occulte un instant, une seconde à peine. Lorsqu'elle rouvre les yeux, son corps est mou, comme... Vidé. Ses bras pendent lourdement, parcourus par des fourmillements, sûrement provoquée par les vibrations et le reculs de l'arme. En face d'elle, c'est l'hécatombe. Un vrai massacre. Et c'est de sa faute. Elle hoquète en réalisant ce qu'elle viens de faire, l'arme lui glisse des mains tandis qu'elle s'agite sur place. Ce n'était pas ce qu'elle voulait, ce n'était pas...

Ou peut-être que si ? N'avait-elle pas parlé d'immoler les responsables des blessures de Snardat ? N'avait-elle pas eu envie de venger l'Orque venu rendre l'âme à ses pieds ? N'avait-elle pas, au fond, juste fait ce qui était bien, en protégeant les petits Orques ? Après tout, ils n'étaient que des enfants. La pauvre petite Ludra, projetée dans le vide, et ce pauvre Troork, encore il y a peu, allongé sous un nain prêt à le découper... Ce n'était que justice, non ?

Difficile pour Trojan de déterminer si elle était l'auteure de ce qu'il venait de se passer, et si elle avait eu raison de le faire, ou si elle était en train de s'autopersuader que c'était le cas. S'autopersuader ? Le feu au creux de son ventre et sa soudaine exaltation la font douter de l'appartenance de ces pensées, mais cette ivresse prend le dessus, tandis que les jeunes créatures reviennent vers elles, toute enjouées, comme si elle avait mis un panier, ou fait un salto...

Elle s'agenouille pour ramasser l'arme tombée au sol, qu'elle remet dans l'étuis prévu à cet effet, et conserve sa position pour être à leurs hauteur, en hochant positivement de la tête dans la direction de Ludra. "Sans toi on était morts" qu'elle lance. La voix enfantine résonne plusieurs fois dans la tête de la jeune femme, qui donne son nom à Jarrax.

"-Trojan, comme les... Non, rien."
Elle secoue la tête, s'accablant pour sa propre bêtises. Comment auraient-il pu connaître les malwares ? "Non, non je... Arrêtez d'me remercier comme ça, j'veux dire... C'était normal. C'était... "

C'était étrange. Et tous ces remerciement la mettent mal à l'aise. Elle frotte l'épaule de la jeune Orque, reconnaissante pour son intervention plus tôt, et commence à remercier à son tours, en dépit de ce qu'elle venait de dire.

"- Merci à vous, vraiment. Et merci Ludra, d'être montée jusque là haut pour moi et de m'avoir protégée. De ta part, ça me touche, vraiment. " Conclue-t-elle en posant la main sur son propre coeur.  Si la guerrière n'avait pas semblé lui accorder une once de considération lors de leurs premiers échange, Trojan était sincèrement reconnaissante pour ce qui avait suivi.

Ils prennent un petit moment pour lui rendre ses affaires. L'humaine avait quitté un polaire et sa veste, qu'elle était venu nouer fermement à sa taille, et avait retroussé les manches de l'autre, pour être plus à l'aise. A la question de si elle tirerait des coup de feu à nouveau, elle se trouve  incapable de répondre, ses sens encore tout confus, néanmoins son visage s'illumine alors que l'on prononce le nom de Snardat, avant de se faire soucieux.

" -Enlevé ? Il a été enlevé ? Mais la dernière fois que je l'ai vu il... Oh non."

Les marques sur son corps, sa lèvre tuméfié... Elle se souvient de ses explications sur la manière dont le temps se distordait, sur le fait que leurs rencontres tenais de son côté dans un battement de paupières au dessus d'une flaque, dans une caverne, justement. Sa mains viens se poser sur sa bouche entrouverte alors qu'elle réalise, écoutant d'une oreille distraite la suite de l'échange. Snardat, enlevé... Par un homme et un nain. Lorsqu'elle l'avait vu, il était donc prisonnier. Une culpabilité dont elle peine à se défaire s'abat sur elle, elle retourne la situation dans tous les sens mais tombe toujours sur la même question : Qu'aurait-elle pu faire ? 

C'est le nom de Karess qui achève de la tirer de ses songes, il n'était donc pas gage de mauvais présage pour eux, elle aurait du s'en douter. Elle tente de retenir l'expression "Aka'Magosh" pour en éclairer le sens plus tard, et viens se gratter le crâne, semblant approuver timidement la théorie du chef du petit groupe.  Elle ne pouvais pas s'empêcher d'avoir la sensation qu'on lui donnait trop d'importance. Tout ça était fou... Elle se laisse aller à s'interroger sur les agissement de l'entité : La situation était-elle critique, pour qu'il emploie de tel moyens ? Il lui faisait d'ailleurs assez confiance pour protéger "ses enfants" ? Ou avait-il simplement entendu les balbutiement nocturnes de Stacy, qui réclamaient une visite de son ami...

Bien sûr que je veux aider, allait-elle dire avec enthousiasme, comblée à l'idée qu'on lui propose de se joindre au groupe. Les recherches avanceraient peut-être plus vite ainsi ? Et peut-être qu'elle pourrait les protéger à nouveau, oui... Mais ses bras se referment dans le vide, alors qu'elle tente de se raccrocher à l'un d'eux: Le monde s'était encore brisé. Elle avait encore sauté sur une autre facette de celui-ci. Un "non" désespéré filtre d'entre ses lèvres, tandis qu'elle se relève de sur ses genoux, résignée, cherchant un sens à ce nouvel environnement.

°°°

"-Karess?" Avait-elle demandé timidement dans le vide, faisant un tours lent sur elle même, scrutant les moindres recoins aux alentours. "Karess, est-ce que c'est toi ?"

Petite, elle se sentait tellement petite. Comme un ratons entre les griffes d'un chat, baladé de droite à gauche par des coups de pattes sadiques. Elle avait presque oublié la terreur qu'il pouvait lui inspirer. L'effroi de cette rencontre fiévreuse dans les égouts de City-1B. Est ce que c'était lui qui faisait ça ? Mais pourquoi ? L'avait-elle déçu ? Offensé ? Quand ? Il était fâché parce qu'elle commençait à se sentir proche de lui ? Qu'elle chattait avec lui comme s'il n'était qu'un autre être humain ? Parce qu'elle à refusé de renverser la hiérarchie de Dominik ? un rappel de ce qu'il était vraiment ? Qu'est ce qui était en train de se passer ?

L'aura l'accable, lui comprime le buste. Membres ramenés vers elle, épaules rentrées, elle finit par se traîner vers une des cavités humides, pour aller se recroqueviller dans un coin, la respiration accompagnée de petites plaintes aigues. Couteau à la main, qu'elle cache dans sa manche, elle attends.

"- J'ai peur... Qu'est ce qu'il se passe ? " Demandes-t-elle à intervalle régulière, un peu plus suppliante à chaque fois. " C'est toi qui m'a emmené ici ? Je ne comprends pas, qu'est ce que tu attends de moi ?"

Et les minutes passes, interminables, tandis que les rouages de son esprits font concorder les paroles des Orques et ce qu'elle avait vu. Soit elle était dans le passé, soit elle venait de rencontrer leurs camarades enragés. A la manière des Nains dans le blizzard, tentait-il de la prévenir de quelque chose ?
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Message par Karess Sam 10 Avr - 14:38

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Mon cœur saigne de te voir si vulnérable et seule Trojan, perdue en ces ténèbres. Je te sens si seule, et pourtant, pour toi, l’expérience équivaut être toisée par le regard d’un loup vorace, qui ne voit en toi qu’une pièce de viande. Multitude d’yeux te semblent se tapir en ce noir. Ou une seule conscience, terrible…
Que veut Karess ? Que veut…
Dans ce noir, comme des mâchoires carnassières qui se profilent devant toi dans le noir, grandes ouvertes. Elles sont le noir...


***


Petite… Je t’entrevois, petite...
Petite, tu l’es toujours, pas vrai ?
Te voilà de retour, dans ta première décennie de vie, dans ta chambre d’enfant avec ton pyjama, tes petites possessions, ton petit monde, et ton doudou…
Au fond, qu’est-ce qu’être adulte, sinon le chant du signe affreux de l’enfance ?
Ainsi, toujours peur du noir, Jeune Stacy ?
Le noir, les "monstres" du placard et du dessous de lit… Enfant, on donne des faciès monstrueux à des prédateurs imaginaires que l’on imagine là, tapis dans le noir. Mais non, le seul vrai monstre, c’est le monde des adultes qui t’attend, là-dehors. Stupide. Puéril. Impitoyable. Aussi carnassier envers la Terre-Mère qu’abyssale est sa vacuité… Il vampirise ta vie, ton temps de vie, ton énergie de vie, jour après jour, pour des objectifs qui te sont au mieux insondables, et qu’à n’en pas douter si tu en prenais conscience, te révulseraient au plus profond de ton âme.
Ce qui te terrifie dans le noir, petite, c’est la férocité, la démence de ce monde là-dehors que tu entrevois au fond de toi, vers laquelle tu te diriges inéluctablement…
La triste fin de l’innocence…
Avec le recul, nous autres, les monstres du noir, avoue : ne sommes-nous pas des amis imaginaires et des compagnons de jeux, rangés au côté de ce doudou parfumé que tu gardais blotti contre toi pour t’endormir, petite ?
Alors que notre existence se dévoile comme concrète et réelle, c’est un ami imaginaire que tu veux ? Voudrais-tu que je m’efforce d’être une part de ton doudou ?



Aka'Magosh Snardat. D_i5Zv6XYAA0X8K

***


Mais elles ne se referment pas, ces mâchoires. Illusions d’optiques se désagrégeant, myriade de brumes noires…
Le silence caverneux et obscur a revêtu semble se mouvoir autour de toi, tunnel empli de ces brumes fantomatiques…
Les vois-tu, An-amie ? Aux yeux de ton esprit tourmenté, comme un jeu de formes noires qui dansent autour de toi.  
Ou qui bataillent, et se confrontent.
Une pénombre en chassant une autre, te protégeant farouchement et t’enveloppant de ses serres gardiennes…


***


«Twrroy’An ?  La voix rêche mais distinctement adolescente de Jarrax.

Recroquevillée près d’une paroi où s’écoule un ruisseau. Une mare d’eau miroitante, s’écoulant en un filet jusqu’à une crevasse ténébreuse. Extirpée de ce qui semble avoir été un cauchemar, le goulot d’étranglement s’est mué en une cavité large, et tes quatre nouveaux petits amis te regardent avec une interrogation empreinte d’inquiétude…
— On savait pas si on allait vous r’voir. Vous avez disparue de devant nous, comme ça, pfouit !
Il joint le geste à la parole, claquement de ses doigts griffus...
Il voit que ton air secouée, profondément secouée, les autres aussi :
— Eeeeh, courage ! te susurrent-il doucement en se ployant sur ses genoux afin de te tenir les épaules et la nuque, se mettre à ton niveau : Courage, répète-t-il doucement…
Les autres aussi s’approchent, venant poser sur toi leurs mains griffues… Jarrax, les autres, ils se montrent réconfortants avec toi comme ils le seraient probablement avec un de leurs bambins qui aurait peur du noir, ou envers l’un de leurs blessés…
— Vous avez une arme capable de déchirer le mithril des Gazat dans des coups de tonnerre. Et vous avez gagné votre place dans notre coterie… Quel mal pourrait vous atteindre en ce lieu, Trojan ? »

Il te laisse tout le temps dont tu as besoin pour récupérer, t’aidant à boire…


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Message par Stacy Trojan Mar 13 Avr - 20:20

Ambiance:

Parquet taché de noir par l'humidité et papier peint décoloré par les assauts quotidiens de l'astre depuis ces dernières décennies. De la frise ternie, kitsch, avec des dauphins qui faisait le tours de la pièce. Quelques meubles aux esthétiques mal accordées, et deux coffres à jouet semblant sortir de deux époques totalement différentes: Le premier en bois, travaillé, vernis et sur pied, et le deuxième, constitué de plastique de mauvaise qualité et des roulettes qui se bloquaient tout le temps dans le tapis. Sa chambre était restée disposée telle qu'elle l'était lorsqu'elle avait 9 ans, mais avec l'aspect de ces structures abandonnées qu'elle visitait ces derniers jours, cette aura donnée par les années passées. 

Une enfant aux cheveux bruns indisciplinés, coupés au carré et légèrement rasé à la nuque à sa demande, pour être "comme les copines de maman". Alors que les filles de son âge ne juraient que par les longues mèches savamment mise en plis et les barrettes papillons, la coiffeuse avait dût négocier avec la petite fille sous les yeux amusé de sa maman aux allures de punk, pour ne pas raser les côtés avec, ou les teindre en milles couleurs. Elle s'étudie dans le miroir brisé de son placard, portant un curieux mélange de robe de nuit fleurie et de Perfecto sentant encore le cirage. L'odeur lui arrache un sourire satisfait, tandis qu'elle s'anime pour voir si sa robe "tourne". Rire mélodieux alors que celle-ci s'envole avant de venir s'enrouler autour de ses deux jambes aux genoux couvert de pansement, et aux tibias patchworké de bleu et d'orange.

♫♪-- If I could fly ! Like the king of the sky, 'could not tumble nor fall, I would picture it all. If I could fly !See the world through my eyes, would not stumble nor fail, to the heavens I sail.--

La même chanson en boucle dans sa chaine hi-fi, CD piqué dans l'énorme tours de sa maman, entre l'album d'un groupe français dont le chanteur se targuait d'être un descendant direct d'un certains "Molière", et un groupe de métal symphonique Néerlandais qui était sans aucun doute leadé par une sirène. Impossible d'avoir une voix pareille, sinon, répétait la fillette à qui voulais bien l'entendre.

Dans sa main, un petit sac en toile, cousu par sa grand-mère et remplis des objets de son quotidien, les objets qui lui plaisaient, la rassuraient. Aujourd'hui, elle avait piqué en douce le briquet de celui que la bande de sa mère surnommaient "la frite", en référence à sa taille démesurée, sa minceur et sa superbe chevelure platine qui lui descendait jusqu'au bas des reins. Elle y avait également ajouté, bien qu'on aie rouspété que ce n'était pas très hygiénique, une boule de poil de son husky, rescapée du balais. Elle était heureuse, et ne craignait rien ni personne. Pourquoi s'inquiéter ? Le seul méchant avec elle, sa maman lui avait cassé la figure devant les ouvrières de son boulot. Ça lui apprendra, à dire que "de toute façon, les gonzesses ça m'fait pas peur" et se croire tout permis.

La même portion de musique se répète, le problème avec les CD, c'est qu'il fallait être délicat avec, ne pas mettre les doigts dessus, ne pas les rayer... Le son finit par sauter.

♫♪--I'm tryna get to sleep with the lights on, 'cause I am confused and I'm frightened.
I'm tryna get to sleep with the lights on, I don't understand this on my own.
I'm just a messed up kid, with sewn up lips. I can't take this shit, I need to exist. --♪♫

Elle enroule des bandages autours de sa poitrine naissante pour la cacher. A quel moment était elle passé de " Mais si, la fille qui court vite et qui grimpe aux arbres" à "Tu sais, celle qui porte des soutifs" ? T-shirt destroy et vintage passé par dessus, volé dans l'armoire de sa maman. Devant son miroir, elle sautille, fait semblant de courir, yeux rivés sur cet amas graisseux indésirable sur son buste. Soupirs, tandis qu'elle lisse entre ses doigts son unique mèche longue pour la positionner sur le coté, et vient ébouriffer le reste. Des cheveux flamboyant, fraichement colorés en rouge après tant d'années de négociation avec la coiffeuse du coin. Elle saute dans un jean noir, rapiécé au genoux, enfile ses baskets à roulette et complète son attirail par un sac à dos débordant de cahiers et une paire d'écouteur, quittant la pièce avec autant d'entrain que si on l'envoyait au casse pipe, à mi-chemin entre la résignation et la crainte.

°°°

Trojan rouvre des yeux humides qu'elle viens éponger nerveusement de sa manche, plissant les paupières pour y voir un petit peu mieux dans cette pénombre. Les ombres s'entrelacent, se repoussent, luttent... La jeune femme suis attentivement du regard, du moins autant qu'il lui est permis, les deux masses, la main fermement cramponnée sur le manche de la lame dans l'éventualité ou il faudrait en jouer.


L'instant d'après, elle s'effondre dans des bras surement imaginés. Un câlin, elle en avait bien besoin. Elle était tellement fatiguée de tout ça. Sa tête roule le long de la paroi, comme pour se poser sur une épaule invisible, se lover contre une présence redevenue rassurante. L'arme est abandonnée dans la poche de la veste de la jeune femme qui découvre du bout des doigts un petit objet, elle reconnait une mandibule de rongeurs, qu'elle viens ensserrer dans sa paume comme un porte bonheur. La paix, enfin. Un "merci" dans sa langue natale est soufflé en un soupir, manifestants son apaisement tandis qu'elle lève une main affectueuse pour tenter une caresse sur la présence. L'étreinte dure de longues minutes, où elle souffle longuement et inspire profondément pour retrouver ses esprit, appréciant le réconfort qui lui était momentanément offert.

°°°

Elle fait un bond sur place, réveillée en catastrophe, et cherche une éventuelle menace du regard pour finalement rencontrer les iris ocrés de Jarrax. A ses côté, les autres petites créatures qui constituaient l'escouade, en vie, et ne semblant pas blessés. Si la hackeuse semble quitter immédiatement son état d'alerte, sa posture reste rigide, tandis qu'elle se rassoit correctement pour leurs faire face. Ses grands yeux bruns les scrutent tours à tours, elle est soulagée de les retrouver. Émue, elle grimace légèrement, bredouillant quelques bribes de phrases incompréhensibles, toujours un peu en état de choc.

Ils... Tentaient de la consoler ? Un peu à la manière qu'aurait eu l'enfant terrible dans le miroir tout à l'heure, elle se laisse basculer vers l'avant pour se coller contre eux, saisissant des mains au hasard tandis qu'elle essaie de se contenir. Autre câlin réconfortant, aussi risible soit la scène, elle ne disait pas non. Tremblotante, elle viens caresser du pouce les doigts dans sa paume, tentant de lancer à son esprit des images et des pensées positives, en accord avec les paroles de ses amis. Elle n'était plus en danger. Elle était entourée... Et Snardat avait dit que Karess aimait le courage.

Snardat... Il attendait sûrement quelque part, tout aussi mal en point qu'elle, si ce n'est plus. Si elle s'interdisait de se dire qu'il avait besoin d'elle, elle avait néanmoins conscience qu'il aurait sûrement besoin de ses amis. Et ce n'était pas en la regardant s'apitoyer ici qu'ils se rapprocheraient du but. Si l'attention qu'ils lui portaient lui mettait du baume au coeur, elle ne voulais pas devenir l'élément retardateur de ce sauvetage. De nouveaux, elle emplit et désempli méthodiquement ses poumons, poursuivant les papouilles qu'offrait de ses pouces.

Calmée, elle relève lentement la tête, lâchant doucement, et presque à regret les mains des Orques. Des balbutiement confus, entre les excuses et les remerciements, émanent de ses lèvres tandis qu'elle viens serrer son ras-de-cou d'une main et l'ossement dans sa poche de l'autre. Hochement de tête alors qu'on lui propose de se désaltérer, c'est volontiers qu'elle accepte d'être accompagnée pour boire au bord de l'eau. Elle s'examine un instant, pas sûre de reconnaitre la jeune femme enthousiaste à la crinière azur qu'elle avait un jour été. Si elle avait toujours porté ses cernes comme des valises bien trop encombrantes, elle prenaient une dimension toute particulière, là, dans l'eau. Elle viens chasser cette image de ses mains jointe en une écuelle de fortune qui véhiculent le précieux liquide à sa bouche pâteuse, et profite également de l'occasion pour se passer une giclée d'eau froide sur le visage, tenter de se ramener à la réalité. Du moins, celle des Orques et de ce monde.

"- Snardat m'a dit que vous aussi, les Orques, vous aimiez les piercings... On riait, car j'en avait pleins avant."  

Le visage de la jeune femme avait retrouvé un peu de sa lueurs tandis qu'elle racontait des bribes de leurs échanges.

" - Il était amoché la dernière fois que je l'ai vu. Lèvre, dents, et côtes... Il m'a dit que notre rencontre tenait dans une absence de sa part, dans une caverne, et à parlé de quelque chose comme Arda. Qu'il devrait bientôt être sur le pied de guerre. Est ce que ça aide ?"

Ton sérieux et rigoureux, il s'échappait néanmoins une faiblesse dans la voix de la jeune femme qui avait décidé de leurs donner le plus d'information possible avant qu'elle ne soit amenée à disparaître à nouveau. Elle se relève finalement, cherchant du regard l'ombre qui l'avait étreinte plus tôt, avant de sourire timidement en posant les yeux sur ses amis. Elle était prête, encore un peu secouée, mais prête à repartir.
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Message par Karess Jeu 15 Avr - 15:48

Avec nos traits déjà rudes, grimaçants et nos teints de peau que les Hommes perçoivent rebutants et crasseux, mes quatre amis Gobelins auraient fait des méchants naturels dans n’importe quelle production Hoolywoodienne, ou dans un dessin animé.
Mais comme souvent dés lors que l’on ne vient pas arme au poing et en nous traitant comme des êtres vivants dignes de respect, nous nous révélons aussi humains et chaleureux que n’importe quel groupe de personnes.
Quant à leur côté bas du front et un peu rude dans votre première rencontre, Jarrax, Troork, Ludra et Urktul sont des représentants d’une caste militaire, formé et éduquer à attendre respect et réponse sans fioritures de la part de nos interlocuteurs, qui doivent se soumettre à leur autorité.
Des "flics" Orques, en somme.
Malgré quoi, dés que l’on gratte un peu, ils sont sympathiques et "humains", et leur côté belliqueux est davantage motivé par la quête de protéger les leurs et leur foyer, que de faire le mal…

Les révélations sur mon état les emplissent d’inquiétude et ils ne perdent pas un instant de plus, se raidissant et se préparant à l’expédition dans les profondeurs des cavernes…
« Au moins, on sait maintenant que Snardat est en Arda, ironise Ludra...
-- Il ne vous a pas dit où chercher plus précisément dans ces cavernes ? Parce que dans ce cas, ça n’aide pas vraiment, en effet, se désole Jarrax… Ces cavernes s’étendent sur des lieues et des lieues dans la montagne. Et Arda, c’est ni plus ni moins que notre monde…
Devant lui, Troork passe en avant, ouvrant la marche.
« Remettons-nous en route. » Dit Jarrax.

***

Urktul et Troork ouvrent la marchent, pistant ma trace. Suivi de quelques pas par Jarrax. Ludra, qui veille farouchement à ta protection, fermant la marche… Les tunnels sont labyrinthiques, plongés dans l’obscurité, un air moite et froid, nimbé de brume. Malgré quoi, tu te sens rassuré à présent, et ce n’est pas seulement entourée par les petits Gobelins solidaires et protecteurs. Tu sens Sa Présence autour de vous, Sa Protection contre la chose aux dents voraces, qui se tapie dans les ombres de la grotte…
« Je peux vous demander quelque chose, An ? Demande doucement Ludra au cours de votre progression…
« Vous dîtes que Snardat a dit qu’il devait retourner en Arda… Ça veut dire qu’il avait conscience d’être sorti de notre monde, si j’vous suis, non ? Est-ce que… Vous venez d’un autre monde, vous ? »
« Ça ressemble à quoi, d’où vous venez ?
« La vie est-elle plus clémente pour nous autres Orques, de par chez vous ? »
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Message par Stacy Trojan Dim 18 Avr - 0:24

Elle n'avait pas saisi, au début. Que voulais dire Ludra ? Ce n'est qu'après l'intervention de Jarrax qu'elle réalise l'énormité de ce qu'elle venait de dire. Le visage de la hackeuse change de couleur, elle mordille légèrement l'intérieur de sa lèvre inférieure avant de rire nerveusement, préférant prendre ça à la rigolade. Elle frotte rapidement ses mains sur ses cuisses pour achever de les sécher, puis époussette ses fesses pour débarrasser ses vêtements des résidus présents au sol. Alors qu'elle se prépare à son tour à se remettre en route, elle leurs adresses des excuses bredouillées: Elle est incapable de leurs fournir plus d'information sur la localisation de leur ami, et ça la peine beaucoup.

Le premières minutes de trajet se font dans l'absence totale de paroles et dans environnement sombre à souhait, à l'instar de ces films muets que l'on pouvait admirer dans le temps, le genre dont on distingue à peine les personnages du fond, avec les dialogues sur de grandes pancartes venant entrecouper les scènes... Le silence, mais pas de ceux pesant, qui annoncent une mauvaise nouvelle, non. Le calme, un temps de réflexion et d'errance pour la jeune femme qui se sent à présent beaucoup mieux grâce à ses petits camarades et son ami de l'ombre. Elle admire un instant leurs dégaine, la manière dont ils s'animent, et compare leurs démarches à la sienne. Ils étaient génétiquement si proche et si éloignés à la fois...

Elle accorde ensuite une pensée à Karess, le coeur chaud. L'écart entre cette angoisse des égouts de City-1B et ce qu'elle ressentait actuellement, c'était fou. Deux opposés. Sans vraiment savoir si c'était de cette manière qu'il fallait s'y prendre, elle fait mine d'envoyer plein de bons sentiments, de gratitude, d'affections à son intention, et peut-être aussi, à celle de Snardat. Ludra l'interpelle timidement, la jeune femme lui adresse un regard tendre, tandis qu'elle la questionne, se penchant pour se faufiler entre deux roches, ou éviter quelques stalagmites. Si ses amis Orques semblaient parfaitement à l'aise dans cette pénombre, ses yeux à elle, même habitués, commençaient à avoir du mal.

" - Snardat a eu beaucoup plus d'instinct que moi ce soir-là, je pense effectivement qu'il saisissait mieux ce qu'il se passait et qu'il avait compris qu'il n'était plus dans sa réalité. Si moi, j'ai traversé les paysages de mon passé pour me retrouver au bord d'une rivière qui aurait pu faire partit de ma terre, lui, s'est retrouvé nez à nez avec d'immense cube de pierre illuminés qui montaient vers le ciel... Nos habitations. Je crois qu'il n'y a rien de semblable chez vous, peut-être que c'est ça qui lui a mis la puce à l'oreille. Ou mon allure. Il a demandé à m'inspecter, et regarder mes vêtements. C'était drôle. "

Elle échappe un rire mélancolique, avec toujours la même tendresse dans le regard. Visiblement piquée par cette histoire de cube en pierre, Ludra rebondis sur l'aspect de son monde, de comment il est. Il faut quelques instants à Stacy pour trouver comment lui expliquer, et tente de lui apporter un début de réponse alors qu'elle se saisit de son outils, semblant fouiller.

" -Selon ou on se trouve, ce n'est pas très différent du votre je crois. On à les mêmes plaines, les mêmes forêts... Moi je suis née dans un endroit ou le soleil brulait presque tout, avec beaucoup de sable et de poussière. J'avais la peau plus foncée, quand j'étais petite. Mais j'ai aussi vu des pays enneigés, des pays à la végétation luxuriante, et surtout, des villes gigantesques, et les entrailles de la terre."

Elle lui tend l'appareil après avoir baissé la luminosité au maximum, sa galerie photo ouverte, et c'est avec beaucoup d'amusement et un grand sourire qu'elle lui apprends à "Swiper", lui montrant le geste sur deux photos représentant Tokyo, l'une prise depuis l'appartement qu'elle avait occupé, et un selfie dans les rues, ou elle s'était amusée de voir que les gens étaient aussi originaux qu'elle, si ce n'était plus.

" -J'avais plus de cheveux, à l'époque. Ils étaient bleus, comme le ciel en été. Et là ou j'étais, c'est sûrement comme vos camps, mais en très grand, avec des chez-soi ou les sources de lumière et d'eau qui réagissent à la pression d'un simple bouton ou levier. Mais ne te méprends pas, on n’est pas forcément plus heureux... Le miens, pour la plupart, sont devenu des monstres d'égoïsme et de haine. Quant aux Orques, je ne sais pas trop s'ils sont plus heureux. Snardat était le premier que je rencontrais en chair et en os. Mais ce que je peux te dire, c'est qu'on raconte vos aventures encore aujourd'hui, parfois vous êtes de grands méchants, parfois des héros... Certains sont très drôles aussi ! Je ne sais pas si ça vous rend justice, mais certains sont vraiment très appréciés, admiré pour leurs résistances et leurs débrouillardises. Vous êtes tantos des antagonistes puissants, tantôt des modèles, Ludra. Vous n'avez pas été oubliés. "

Elle se garde de mentionner les films et les jeux vidéos, supposant qu'il serait compliqué de lui expliquer. Les Orques avaient laissé leurs traces dans son monde, c'était indéniable. Elle tend la main vers son outil pour le récupérer, jetant un oeil attendrit à la photo restée ouverte. Un selfie avec The Smilling Dog, renommé Smiley. Un chien à la fourrure dégoulinante de rouge, et un sourire très perturbant avec qui elle avait réussi à sympathiser. En échange de sa vie et d'une nuit de dialogue, elle avait accepté de donner un peu de sa personne, en témoigne les cicatrices sur ses bras, et de lui offrir un terrain de jeu plus grand, avec un virus de sa conception. Soupir tandis qu'elle hésite à ouvrir l'appareil photo pour faire de même avec eux, garder un souvenir de ses amis Orques, ce qu'elle fait après un court temps de réflexion, le redonnant à la jeune guerrière pour qu'elle puisse se familiariser avec.

" -Comme promis, je te montre la... Peinture instantanée, amuses-toi ! Snardat m'a déjà un petit peu parlé du Mordor, de votre chez vous, de vos terribles Valars... Mais racontez-moi. Comment sont mes semblables ici ? Eux aussi, ce sont des égoïstes destructeurs ? "
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Message par Karess Lun 19 Avr - 10:32

Vermine et Rage, sont mes domaines… Violeur, terrible tourmenteur et Juge, dans le monde des cauchemars, dans la psyché du genre humain…
J’ai été appelé Démon tant de fois, et vu tant de mes hôtes dévier dans des rites sanguinaires à ma gloire, que j’ai fini par considérer que c’était là ce que j’étais. Un Démon…
Aujourd’hui pourtant, alors que mes forces sont tournées à vous protéger, toi et mon petit Rat Blanc… Alors que je ressens ces ondes et ces pensées que tu m’adresses…  
Le sens-tu, dans le tressaillement caverneux audible, cette vibration, que ce que tu dégages comme émotions me fait chaud au cœur ?
Une sensation de chaleur, comme dans la poitrine d’un vivant, que je partage avec toi…
Sache que Karess te protège en cette heure. Laisse-moi souffler un fragment à Snardat…
Un fragment de courage…

***

Ludra a bien du mal à rester digne et cacher qu’elle boit chacune de tes paroles (et à rester concentrée sur la marche).
« Tarh ! Huhu… C’est vrai que vos vêtements, on n’a jamais vu leur pareil de toute notre vie, ça pousse à l’envie d’être étudiés de près. Ils ont l’ai de si bonne facture…
L’idée de vivre au soleil lui procure des frissons moins agréables, bien qu’elle demeure curieuse.
-- C’était un genre de pays de l’Est, votre terre natale ? Comme le Rhûn ou Harad ? Il y a de grands déserts brûlants sous le soleil là-bas aussi, à ce qu’on dit…
« Moi par contre je ne voudrais pas de cheveux bleus "comme le ciel d’été"… Nous sommes des créatures de la nuit nous, quand un Orque arbore des couleurs vives du jour dans ses peintures, on peut considérer qu’il est devenu fou… C’est éblouissant, le soleil…


Tu lui montres ton écran avec l’option photo et… Disons que Ludra a VRAIMENT beaucoup de mal, à demeurer concentrée sur sa marche. Elle observe avec des grands yeux écarquillés, émerveillés, ta « peinture instantanée », fascinée, elle voudrait essayer… A tel point que Jarrax vous reprend :
-- Un peu de concentration Ludra s’il-te-plait ! Je m’doute bien qu’une étrangère comme Trojan recèle des choses fascinantes à nos yeux, mais on s’émerveillera autour d’un feu plus tard. Là, on marche, et on cherche Snardat…
-- C’est juste Snardat !/b] glousse Ludra. Jai vu sa vilaine trogne tous les jours ! Ce que Trojan me fait voir, personne ne l’a jamais vu… Des chez-soi avec de l’eau et de la lumière qui obéissent à un simple levier ?! Reprend Ludra, de concert avec ses deux compagnons les plus trapus, tous éberlués. Même Jarrax a du mal à ne pas être dans la même exclamation et peine à recadrer avec crédit sa petite bande. Eux qui doivent attribuer au quotidien toute une partie de l’organisation quotidienne de la vie aux corvées d’eau, ce qui peut représenter des heures de marche aller-retour dans les souterrains de leur grotte, un tel luxe semble tout bonnement princier...
Pas de jalousie méchante en soi pourtant, juste une envie de pouvoir s’offrir pareillement de tels luxes, à eux et à leurs semblables… Les
Quant à un chez-soi, eux pour qui copulent dans des réseaux de tunnels et de tranchées bondés de leurs congénères, en devant se contenter d’un coin avec pas trop de passage pour les mieux lotis… Seul leurs meilleurs Capitaines et leurs chefs, peuvent prétendre à un chez-soi…
Ils semblent plutôt satisfaits de la manière dont ils sont dépeints à tes dires…
-- Grands héros ou grands méchants, reprend Ludra… Ça me plaît ! Les Orques méritent de jouer des grands rôles dans les histoires, pas d’être traités comme de vulgaires faire-valoir !
-- Ouais ! Ironise Troork… Imagine qu’ils fassent comme dans certains récits particulièrement stupides d’Hommes, d’Elfes et de Hobbits de notre monde, dans lesquels le héros tue nos congénères par dizaines sans sourciller !
-- Alors que c’est nous qui avons la culture la plus guerrière, à la fois la plus grande férocité et la plus grande discipline martiale de notre monde, avec Rhûn et Gondor,
rajoute Urktul…
-- Ca sonnerait tellement stupide ! ironise Ludra…
Long rire collectif appuyé, auquel se joint même Jarrax…
Tu le sens, comme l’ironie perce la toile entre les mondes ?
-- Moi, objecte Jarrax, j’veux bien que les Orques soient dépeints comme des bêtes stupides par les récits des Hommes. Si ça les pousse à nous sous-estimer et à ne pas prendre garde…

Peu après, alors que les choses retrouvent gentiment leur calme et que la troupe baisse d’un ton, tu prêtes ton appareil à Ludra, fonction photo, lui faisant voir discrètement comment ça marche.
Intelligente, elle comprend assez vite le fonctionnement basique de la chose, les gestes qu’elle doit faire, sur quoi appuyer pour produire une "peinture instantanée"…
-- On s’concentre, j’ai dis… Rappelle Jarrax.
Comme un écho d’une autre vie, passée ou future, la verdâtre Ludra élève discrètement l’appareil, et immortalise son petit chef trop sérieux.

« Je ne peux pas faire un portrait très flatteur de tes semblables, dit Ludra… Car nous sommes en guerre contre les Hommes qui nous environnent, qui font front commun avec les Gazat sans aucun autre but que de nous exterminer. Les Hommes de l’Ouest, nos ennemis, sont venus en conquérants et dominent la moitié du continent. Nos amis maraudeurs et nomades de ma race nous rapportent des persécutions constantes.
« De fait, les tiens semblent incapables de garder la tête froide et de ne pas diaboliser ce qui leur résiste. J’ai moi-même pris en chasse un groupe il y a quelques mois, aux abords d’un village. Des An si jeunes, et déjà fanatiques, qui se donnaient pour devoir d’aller brûler les pauvres Gobelins de passage à qui ils tendaient des pièges dans les bois…
« Mais pour la défense des tiens, j’imagine que nos tendances à la razzia ne font pas de nous des voisins faciles à vivre,
ironise Ludra. Et puis, il passe parfois des parias des tiens, ou de pauvres voyageurs. Tant qu’ils gardent l’épée au fourreau, ça a toujours fait des conversations curieuses et plutôt amicales, ceux qu’il m’a été donné de voir converser avec mes aînés semblaient assez éprouvés par la vie pour ne plus être trompés par quelques calomnies grossières sur notre compte… Individuellement, en général, je n’ai rien contre les tiens. C’est plutôt les royaumes, les bannières sous lesquelles vous êtes rangés, qui sont destructeurs et incontrôlables… »
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Message par Stacy Trojan Sam 24 Avr - 0:35

Toujours avec cette sensation de chaleur dans le buste, de liens avec leur ami de l'ombre, elle se penche un petit peu pour protéger sa tête des reliefs caverneux. Il était fou de se dire que ces courbes dans la roche n'étaient que le fruit de petites gouttes ruisselant encore et encore, déposant tours à tours d'infime quantité de sédiment sur leurs passages. Un travail de fourmis, étalé sur des milliers d'années. Ses mains rencontrent la surface humide tandis qu'elle prend appuis pour se faufiler sous une arche. Les pays de l'Est, mentionnes Ludra. Trojan sourit. Chez elle, l'Est était plutôt synonyme de froid, pas de désert.

" -Je crois que ça peut ressembler à vos pays de l'Est, de ce que tu m'en dit. Peut-être en moins aride, on y vivait plutôt bien. Des créature de la nuit tu dis ?" Elle ricane brièvement. Snardat n'était donc pas une grenouille, mais une chauve-souris.

La vision de Ludra s'émerveillant devant son appareil lui arrache un large sourire, elle n'était pas si différente des enfants qu'elle avait pu côtoyer, au fond. Curieuse, vive, réactive... Avec une pointe d'innocence, quand on savait où chercher. Les remontrances de Jarrax la font ensuite légèrement grimacer, gênée d'attirer des ennuis à la jeune Orque, peut-être aurait-elle effectivement dut attendre un petit peu avant de s'étendre de la sorte, profiter d'un moment de calme et de détente, une fois qu'ils auraient eu confirmation que leur ami était hors de danger. Mais c'est plus fort qu'elle, elle ne peut s'empêcher de se laisser aller à la légèreté, là, tout de suite, étouffant un rire alors qu'ils évoquent leurs rôles dans son monde. Elle se garde bien de leurs dire que les Hommes, pour la plupart, ont effectivement transmis des histoires ou ils décimaient par vague ces créatures. Heureusement, d'autres étaient là pour contrebalancer, rendre justice à ce peuple.

Autre rire contenu, entre deux respiration courte, alors que Ludra photographie discrètement le dénommé Jarrax. C'était décidément la scène la plus drôle à laquelle elle ait pu assister depuis son arrivée ici, la renvoyant à l'image de deux chipies chuchotant à la barbe des autres collègues. Finalement, elle demande gentiment à récupérer son outil pour s'éclairer. Depuis quelques minutes déjà, le passage est de plus en plus compliqué pour elle, même avec sa silhouette plus ou moins ectomorphe. Les cavités se réduisent, le nombre d'obstacles croissant l'obligent à se contorsionner, et surtout : Elle n'y voyait rien du tout sans son appareil. Pour ne pas éblouir ses amis, elle règle l’intensité du flash au minimum.

" - Ouaip, pas de doute. Qu'ils viennent de ton monde ou du miens, on a à faire aux même... "An" ? Qui se croient au-dessus de tout, butés et bornés qu'ils sont. " Déclare-t-elle tranquillement, semblant oublier un instant à quelle espèce elle appartenait. " Des jeunes tu dis ? Oh nan... Je suis tellement désolée que les choses soient ainsi. Mais qu'est ce qu'il se passe chez vous ? Un peuple s'est réveillé un matin et est allé taper sur l'autre ? "

Elle ne comprenait déjà pas toujours les guerres de son monde, mais celle-ci lui échappait. Snardat lui avait bien donné quelques bribes de l'histoire, à travers la sienne, mais tout était resté très flou dans son esprit. Nouvel obstacle obligeant Stacy à se faufiler dans un tout petit espace, puis progresser genoux fléchit. Plus ils avançaient, plus elle avait de peine à se mouvoir. Une boule dans la gorge, elle questionne :

" - Comment on fait, si jamais je me retrouve bloquée ? Est ce qu'il y a un autre chemin que je pourrais emprunter ? "
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Message par Karess Mer 28 Avr - 23:07

Mine pensive de Jarrax qui médite sur la question…

« On te mangera les largeurs qui coincent ? Suggère-t-il. Les autres Orques ricanent à la plaisanterie. Sa mine sérieuse n’a pas trahi Jarrax, son ton quant à lui est monté d’un subtile cran, juste ce qu’il faut pour faire comprendre qu’il fait dans l’ironie.
— T’en fais pas Trojan, il plaisante, te dit Ludra, consciente que le sens de l’ironie n’est pas quelque chose d’innée à toutes les cultures, peut-être bien autant dans ton monde que dans le leur : On n’va pas t’manger quoiqu’ce soit.
— Urktul, on est d’accord que tu flaires toujours les odeurs de ce groupe avec Snardat ?
Urktul opine du chef, expliquant la pensée de Jarrax :  
— On sait que Snardat a marché jusqu’ici en compagnie de tout un groupe d’adultes. Qu’est-ce qu’ils font ensemble, ça on l’sait toujours pas, sûrement des déserteurs qui l’ont embarqué en vue de le rançonner. On sait que dans ce groupe, il y a un Uruk du nom de Golgoth, et son esclave humain aux cheveux pâles. Et deux Wargs. Tant que la piste de Snardat ne diverge pas de la leur, il n’y a aucune chance que vous ma Dame, vous ne passiez pas dans un tunnel emprunté par un Uruk adulte... »


***

Des percussions dans les ténèbres. Suivis d’échos de grognements et de bruits de lutte.
Jarrax sourcille avec gravité ; vous adresse à toi et Ludra un regard ferme, son index griffu devant ses lèvres. Alors que vous avancez, Sa torche dévoile des corps cannibalisés, décomposés, qui jonchent les lieux… Des corps d’hommes… Non, en fait d’Orques des cavernes, au vue des attributs vestimentaires rudimentaires et primitifs. Contrairement à tes quatre compagnons dont les accoutrements rapiécés, certes des assortiments de fourrures, peaux et pièces de mailles ou de ferrailles, s’efforcent malgré tout d’évoquer des habits de soldats, ces créatures  mortes sont pratiquement nues, hormis des pagnes et quelques capes de fourrures grossières.  

Faisant profil bas, à pas silencieux vous progressez aux aguets dans des galeries qui se sont davantage élargies, des galeries que se disputent manifestement différentes tribus d’Orques.
Jarrax et les siens échangeant par signes et en rares murmures entre eux comme une véritable unité militaire en opération, ne parlant que pour donner des informations importantes. Toutes les autres conversations sont en sourdines.
Ludra te guide de sa main toute la manœuvre durant, alors qu’elle ferme la marche en observant attentivement.
Par chance, cette péripétie ne vous fait pas dévier de la piste, qu’Urktul s’efforce de retrouver garder malgré celle persistante du sang…

***

Suffisamment de distance creusée pour s’autoriser à nouveau à parler oralement.
« Ca s’bagarrait sévère, observe Urktul.
— Les sauvageons du Chemin de Souillure forment leur hiérarchie pour la guerre, dit Jarrax…
— Comme j’me languis de la Jeune Garde, dit Ludra. Avant de t’expliquer : Ca nous arrive de descendre nous aventurer au-travers de ces tunnels, nous autres la jeunesse de Gundabad. Nous autres fils de la Légion, avec nos pairs guerriers Ordayin, les fils des clans, et nos p’tits copains snagas aussi. Quand on descend en force, rien ne nous fait peur. On avance en force en bondissant sur la rocaille des tunnels en grognant et en nous époumonant. Ca fait fuir les parias et tout ce qu’il y a de dangereux, car rien n’est plus dangereux dans le coin qu’une horde de jeunes Orques en chasse.
« Mais là on n’est que quatre, comme tu peux l’voir. C’était pas du tout prévu, qu’on vienne ici ce soir. Faut faire profil bas, car ici, nous comme toi, s’ils nous attrapent, ils nous cuiront à la broche...


***

La faim et la fatigue commençait gentiment à peser sur les estomacs et les corps. Mais la conviction de me retrouver moi, leur frère disparu, leur donnait la détermination de continuer leur route…  Vous êtes arrivés dans cette salle… Circulaire et haute… Sa toiture rocailleuse, ouverte sur une raie lunaire du monde extérieur…  Il y avait deux issues dans cette salle… La première ramenait à un autre réseau de galeries quelconques.
La seconde était plus atypique aux yeux de tes compagnons… Un trou béant dans une paroi, comme une porte sur un abîme. Et un rocher déplacé sur son côté, orné d’un motif écarlate…
« Le sigle de l’Ordalie… Murmure Troork…
— Hum… C’est celui de l’Interdit et de l’avertissement sur un grand danger en vérité, rectifie Urktul, avant de dévisager ses trois compagnons : ...Mouais… J’imagine que dans vos cervelles de bourrins, vous ne faites pas la distinction et vous voulez quand même foncer là-dedans tête baissée…
Reakh ! (Une des rares remontées gastriques de l’ami Jarrax, Ah non, pour le coup, tu te plantes sur mon compte Urktul, dit Jarrax. Sauron m’en préserve, des Ordalies de Karess. Moi, contrairement à Ludra et à mon frère, je suis comme toi moi, je suis partisan de la prudence…
Tarrrh ! Et toi Trojan ? Demande Ludra avec un sourire espiègle. T’es du genre à porter tes couilles quand les dieux te mettent à l’épreuve ? Ou t’es du genre "prudente" toi aussi ? C’est dingue ! C’est un endroit qu’on n’connait même pas, à Gundabad ! Y avait des runes naines au devant de l’issue… On va p’têtre découvrir un tombeau Gazat oublié !
— Ouais, reprend Jarrax sans l’enthousiasme de Ludra, plus sombre… Ou alors, on va atterrir en plein cœur d’une tanière des filles d’Ungolianth qui vont nous bouffer la bite et pondre leurs œufs dans nos entrailles…  
Même la lueur du téléphone et les torches du petit groupe, semblent se faire happer en ces ténèbres…
— De toute façon, c’est là-dedans qu’ils se sont engouffrés, dit Urktul.
— Alors en avant, allez les filles ! » Décrète Jarrax…
Ensemble, à ma recherche, vous vous engouffrez dans l’abîme…

***

La voie est close…
« Non, s’apeure Urktul en hoquetant… Non, non, non ! C’est pas possible !
Devant toi, tes quatre petits compagnons s’avancent avec stupéfaction, tâtant ce mur de roches qui vous barre la route devant vous, tel un abcès crevé par un trou…
« C’est impossible ! C’est littéralement im-po-ssible ! Y avait qu’deux chemins et la piste menait par ici…
C'est ce qu’on appelle dans le jargon "un trou de souris". Juste assez grand pour laisser s’y faufiler des enfants Gobelins, inaccessibles pour un An adulte.
Ou une jeune femme An. Comme toi, mon amie Stacy… Tes quatre compagnons ont échangé des regards, circonspects… Avant de tourner leurs regards vers toi…
— C’est absurde et pourtant, c’est la situation que t’avais suggéré plus tôt, constate Jarrax...
Malgré lui, il est passé au tutoiement, mais il est trop accaparé par la situation absurde pour en avoir conscience :
« T’en fais pas Trojan. On t’abandonne pas. On n’abandonne pas nos amis An au fin fond d’une grotte…
— Avec ta permission, j’m’y faufile, et j’te dis si je sens toujours la piste du Rat Blanc et d’son groupe de ravisseurs de l’autre côté ? Tu approuves ?
Demande Urktul avec hésitation…
— Vas-y Urktul, acquiesce Jarrax d’un hochement de tête. Mais reste sur tes gardes. »
Avec agilité et un clair sens de l’expérience, vous voyez Urktul qui s’engouffre. Qui rampe dans les ténèbres… Vous restez là, les nerfs à vif, à observer le trou et à attendre la confirmation ou l’infirmation d’Urktul…
— Putain, quel abîme, maugrée Ludra à ton bas, ne tenant pas en place et regardant derrière vous… J’parle pas juste de ce trou d’souris, même l’endroit dans l’ensemble… Ces ténèbres… Un vrai rempart de noir devant nos yeux… »

Urktul ne tarde pas à appeler. La voie est libre. Et la piste, aussi absurde que ce soit, il ne l’a pas senti alors qu’il rampait dans le trou, mais la sent à nouveau de l’autre côté…
— Ca ressemble vraiment à une Ordalie… Dit Ludra…
— Bon sang… Bon… Jarrax se tourne vers le jeune peau-noire à son côté :
« Troork. Tu vas rester avec Dame Trojan et l’accompagner.
— Tu veux pas qu’j’aille avec elle ?
S’étonne Ludra.
— Troork n’a pas le flair d’Urktul, mais il en a plus que toi, Ludra. J’préfère que cette An ait un gars capable de flairer Snardat si ils retrouvent son odeur…
« Vous allez retourner au croisement et prendre l’autre chemin. Avec un peu de chance, les deux voies convergeront un peu plus loin… Troork. Si ça craint, si vous tombez sur un truc qui essaie de vous tuer, que ce soit une bête ou des sauvages, vous rebroussez chemin. Ne reviens pas ici et ne condamne pas Dame Trojan à la mort. Tu l’escortes hors de ce trou, puis tu la ramènes au monde extérieur. »
Troork a opiné. Et Ludra t’a adressé un signe de tête à la suite d’une tape amicale sur le flanc.
Avant de s’engouffrer avant Jarrax dans le trou de souris…

— On va y arriver » Vous encourage Jarrax, avant de s’engouffrer à son tour. Vous laissant rebrousser chemin…
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Message par Stacy Trojan Mar 4 Mai - 20:15

Les largeurs ? Elle s'était étudiée l'espace d'une seconde, avait tiré sur la peau sur son ventre avant qu'on ne lui confirme que le petit venait de faire une blague. Elle surenchérit, feignant d'entrer dans son jeu, tout sourire.

"-J'vous ai déjà dit qu'y'avais pas grand-chose à manger sur moi, c'est juste que j'ai mis deux pulls ! Non vraiment, pas de quoi caler une dent creuse, même celle de petits Orques ! "

Et pour accompagner sa réponse taquine, elle était venue pincer doucement la taille de la jeune Ludra, se demandant si les Orques étaient chatouilleux. Et ils l'étaient, semble-t-il. La petite guerrière avait sursauté et agilement fait volte-face pour donner une tape sur la main de l'humaine, qui gonfle légèrement les joues alors qu'elle retiens un éclat de rire. En guise d'excuse silencieuse, elle appose un instant sa paume sur l'épaule de la jeune fille, puis reporte son attention sur Urktul.

" -Pardon mais... Qu'est c'qu'un Warg ?  Ou un Uruk ? Snardat a déjà prononcé ce mot devant moi, mais je n'ai pas eu l'occasion de lui demander plus d'informations."

°°°

Si Jarrax avait dû demander à plusieurs reprises le calme et la concentration, cette fois-ci, l'urgence de la requête fait taire immédiatement et définitivement la hackeuse qui se met en état d’alerte. Sa grande main dans la petite mimine griffue, Trojan suivait silencieusement, ne quittant pas l'Orque d'une semelle. Ses yeux s'attardent un instant sur les corps, le temps d’identifier à quelle espèce ils appartenaient. Les petits rouages de son esprit travaillent, et font le lien avec les collègues déments dont ils avaient fait mention plus tôt. Frisson d'effroi, alors qu'elle se demande ce qui a bien pu leurs arriver. Était-ce des marques de morsures sur leurs membres ?

Alors que le dialogue redevient possible, Trojan les questionne silencieusement du regard.  Ludra répond à ses interrogations dans la seconde qui suit, un brin nostalgique semble-t-il. La description qu'elle lui fait d'une horde de petit Orques qui déboulent comme des chiens fous lui arrache un léger sourire.

" - Nous cuire à la broche ? Décidément... " Déclare-t-elle en riant, amusée par la récursivité du thème "se faire manger".  

Mais, amusant, ça l'est beaucoup moins lorsqu'elle repense aux morsures sur les corps croisés plus tôt. Cette fois-ci, ce n'était pas une blague...

" - Je n'ai plus qu'à me faire toute petite, alors…"

Et elle fait mine de se zipper les lèvres, retournant au silence.

°°°

Une pensée était allée à la petite conserve dans sa poche alors que son ventre gargouillait. Snardat avait dit des dattes que c'était un petit régal sucré, elle devinait que tout comme l'eau, la nourriture ne devait pas être très abondante ici. Elle avait hâte de voir ce qu'ils penseraient des abricots au sirop, mais là n'était pas le moment. En cet instant, elle découvrait avec de grands yeux fasciné une énorme cavité dont quelques faibles rayons de lune filtraient de la voute. La scène avait quelque chose d'hypnotisant, d'irréel. C'était beau.

Une fois la fascination passée, elle s'était permis d'évoluer un petit peu dans l'endroit, étudiant les parois, les issues, et ce fameux sigle sur lequel ses jeunes amis étaient en train de débattre. Doux frissons qui lui parcours l'être alors qu'on mentionne son ami de l'ombre. Elle semble réfléchir un instant : Prudente ou tête brûlée ? Elle ne savait pas trop, en réalité. Poussée par sa curiosité insatiable et son inconscience notoire, elle avait plutôt été plutôt de ceux qui prenait des risques. Mais était-ce fait consciemment, et une preuve de courage ? Elle ne le savait pas. Elle était aussi de ceux qui se cachaient et fuyais, et puis, son tempérament avait commencé a changer, ces derniers temps. Elle répond, malicieusement.

"-Je suis de ceux qui s'attirent des ennuis quoi qu'ils fassent et qui s'en sortent toujours pour des raisons occultes. "

Estomac qui se tord. Elle ne savait pas ce qu'était les filles d'Ungolianth, mais elle ne tenait pas à les rencontrer aux vues de la description qui en avait été faite. Peut-être de grosses Manthes Religieuses ? Ces insectes avaient toujours fait drôle à Stacy... Ses doigts viennent effleurer le motif annonciateur de danger, une sensation de fourmillement envahissant sa main.

" -Advienne que pourra, on compte sur toi..."
Souffle-t-elle à destination de son ami de l'ombre en emboitant le pas à ses petits camarades.

°°°

Le flash de la jeune femme rasait les murs à proximité, cherchant une autre issue.  Ça n'avait effectivement pas de sens que la route soit barrée ainsi. A côté d'elle, les jeunes Orques en pleines ébullitions.

" -Un éboulement ? Une grosse roche qui aurait été déplacée ? Je ne vois pas d'autres issues non plus... " Ils la rassurent. " Awhn, merci les gars. Ça me fait chaud au coeur. "

Tous se creusent les méninges pour trouver la meilleure conduite à adopter. Urktul est finalement envoyé en éclaireur. Pendant les quelques instants de doutes, Trojan continue d'examiner les lieux, à la recherche de quelque chose qui expliquerait ce non-sens, ou une trappe secrète, se laisse-t-elle aller à imaginer. Ludra a raison, les ténèbres sont tenaces, opaques... Y avait-il là une quelconque intervention de ce chez Karess ? Elle l'interroge en son for intérieur, espérant trouver quelques réponses.

Le peau noir les informes qu'il a retrouvé la piste, effervescence alors que le groupe s'organise. L'intervention de Ludra lui arrache un sourire attendri. Finalement, elle m'aime bien, pense-t-elle. Mais l'idée de voyager avec Troork ne lui déplaisait pas, ils avaient tous leurs particularités qui les rendaient aussi attachant qu'efficace. Comme si elle était officiellement aux ordres de Jarrax, elle hoche sérieusement la tête pour signifier qu'elle a bien pris en compte toutes les instructions distribuées par ce dernier. En réponse à la tape amicale de la jeune guerrière, elle vient lui ébouriffer les mèches de devant de manière taquine, lui adressant un clin d'œil.

" -On va y arriver, oui. " Répète-t-elle, plus pour se rassurer elle qu'autre chose.

Une fois les échos des trois hors de portée, et l'assurance qu'il ne leurs était rien arrivé dans les minutes qui avaient suivi leurs départs, elle signifie d’un signe de tête déterminé qu'elle est prête à partir, tournant les talons pour suivre l'Orque qui ouvrait la marche. Par souci de prudence, elle garde son couteau à portée de main, au cas où quelque chose ne leurs tombe dessus.

" -Je te remercie, Troork, d'm'accompagner et me guider. "

Si elle avait dû rebrousser chemin toute seule, elle l'aurait fait. Mais elle n'était pas persuadée d'aller bien loin sans ses camarades. Elle lance un dernier regard en direction de la salle, hypnotisée par les quelques lueurs qui filtraient au plafond.

" -Snardat... Ça fait longtemps qu'il a disparu ? Je m'en veux, de me dire qu'il était captif lors de notre rencontre..."  

Ses beaux yeux rouges... Elle soupire longuement, une pointe dans le cœur et tente de se consoler. Une Amarante, ça ne meurt jamais.
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Message par Karess Jeu 6 Mai - 23:10


Vous avez fait marche arrière, avec le dénommé Troork.
Bifurqué au croisement pour tenter l’autre tunnel…
Celui-ci, très consciencieux, adaptait son rythme de marche à ta progression, sans te distancer d’un pas… Il est peu bavard et opine souvent de simples hochements de tête, même si ceux si semblent sincères. Peut-être l’Orque est-il juste timide ? Mais une certaine confiance très mature, expérience dirait-on, semble le guider dans ses mouvements.
Il répond néanmoins à tes questions, simplement :
«Non. On était ensemble il y a à peine quelques heures…
Vous avancez, descendant dans les profondeurs des ténèbres, la torche de Troork et ton portable lumineux fermement tenus alors que vous vous efforcez de garder l’équilibre… Quelque chose semble gêner Troork. Comme s’il avait quelque chose sur le bout de la langue, qu’il hésiterait à garder pour lui ou à lâcher…
— On était punis, confesse-t-il finalement alors que vous marchez… Beuverie en pleine marche, et pas pour notre entraînement. De retour de notre baptême du feu. C’est une grande honte…
«Et Snardat y est pour beaucoup,
ajoute-t-il… C’est lui et les autres qui n’ont pas pris leur devoir au sérieux, qui ont pousser Lizhu et d’autres Uruk-Haï de la Section à boire et à se droguer, comme s’ils pouvaient cacher ça aux grands…
Troork semble sonder son ressenti intérieur, en proie à un grand trouble…
« Je n’ai jamais beaucoup aimé le Rat, confesse-t-il à présent, dans un murmure… Y a tout un passif entre lui et moi, dans notre tendre enfance. On s’connait d’avant la Légion, lui et moi. On a essayé de s’entretuer avant même d’apprendre à parler, quand nos consciences respectives n’étaient qu’animalité et qu’il n’y avait assez à manger et de place pour s’abriter du froid que pour une fratrie, la sienne avec son frère de portée, ou la mienne avec mon protégé Chizho… Et même après cela, je l’ai toujours trouvé moqueur... Turbulent… Distrait, incapable de se concentrer… Il nous a attiré plus d’une punition, et lui et son pote Ghik le Singe Noir ont eu mauvaise influence sur plus d’un camarade dans la Section…
« Pourtant Chizho m’a rappelé qu’il est notre frère… Je me dois d’aller à son aide comme je le ferais avec Madhar, ou avec Jarrax, ou Urktul, pas vrai ?


Soudain, vous vous stoppez net. Vous êtes face à un mur. Une paroi rocailleuse.
Une autre impasse.
— Oh, Non… Non non non non non ! S’affole Troork en tâtonnant la paroi, en proie à un désespoir paniqué…
— Troork ? Trojan ?! Appelle une voix de l’autre côté de la paroi entre les pierres. Les voix de Jarrax et de Ludra !
— Jarrax ! Appelle désespérément Troork. Le passage est bloqué ! On n’peut pas passer !
— C’est… C’est vivant ! C’est vivant ! » S’horrifie Ludra, horrifiée…
Tu prends conscience de cette ombre devenue rampante dans votre dos. De ces parois qui… Palpitent, tel des artères !
La grotte est vivante.
Organique !
Ce que l’on nomme le Chemin de Souillure est un organisme vivant qui menace à présent de vous engloutir ! De vous digérer !
Là à votre côté, Sa Silhouette noire qui surgit hors de la pénombre pour se tenir entre les ténèbres voraces et vous, qui les tient à distance de sa force de volonté…
« Non ! S’il-vous-plaît ! C’est pas c’que j’voulais ! Implore Troork, larmoyant… C’est vrai, j’le reconnais ! J’ai pressenti l’premier que quelque chose ne tournait pas rond avec son absence, que Snardat ne revenait pas ! Et j’ai rien dis… Rien, jusqu’à ce que Chizho me l’signale ! Qu’il me confronte et m’oblige à faire ce qui était juste. Mais je… J’pensais juste qu’il tardait parce qu’il faisait encore le con quelque part au lieu de s’magner l’train ! J’voulais pas… J’voulais pas l’abandonner à une galère ! J’vous le jure ! Pitié, Grand Karess… C’est mon frère ! Il est de notre Meute ! »
Troork s’affaisse contre le mur, semblant en proie à une culpabilité extrême…
Une paroi qui disparait. Comme toutes les parois d’ailleurs…
Il ne reste que vous, sur un sol de grotte d’un gris cendreux et pourtant, comme fluorescent. Perdu dans un abîme d’un noir néant. Mais tes quatre amis Orques sont là, avec toi… Troork assis par terre, la tête enfouie entre ses membres…

« Le monde vous rejette… dis-je, moi la silhouette noire sortie de la pénombre…
— Rat ? m’appelle Ludra…
— Oui et non, dis-je en tournant la tête… Le visage de Snardat, mais avec des orbites noires en place de ses doux yeux amarantes, et un accoutrement à capuche noir anachronique… Je suis autant Snardat que je suis chacun d’entre vous. Je suis la somme de toutes nos envies de vivre, nos envies d’exister… Mais ce monde nous rejette… Quelque chose est entrée en conflit avec le plan de l’existence. Comme une "fatal error", pour parler un langage qui parlera à votre amie An qui a marché à vos côtés…
« Quelque chose, voyez-les comme les Valars, veut votre disparition du monde... Quelque chose t’a détecté toi, Stacy Trojan, comme une anomalie profonde, une erreur système. Ca "blue screen", en Terre du Milieu.

— J’sais pas si t’es vraiment Snardat ou pas, mais… Ce que tu racontes n’as aucun sens ! s’énerve Ludra.
A son côté, Jarrax la reprend d’un chuchot et la retient, appréhendant de froisser cette entité plus ou moins divine qui se tient devant eux…
— N’aies crainte, jeune Jarrax. Je ne suis pas votre ennemi… Je les en empêcherai, de vous détruire…
Je vous protègerai… Je garantirai votre existence, même au péril des frontières entre les mondes… Mais Trojan ne va pas pouvoir aller plus loin. Je suis désolé... Vous marchez dans une bulle. Une anomalie parallèle à la trame du monde. Je ne m’attends pas à ce que vous compreniez. Mais, Vous n’en avez pas besoin… Relaxez-vous, en sachant que je vous protège. Le noir absolu ne vous happera pas. Vous allez juste finir par vous endormir. Quand vous vous réveillerez, mes Orques, dans les jours proches qui suivront, il ne demeurera de cette rencontre et de cette anomalie, qu’une vague sensation d’un rêve oublié…Pour toi, Trojan, les souvenirs seront plus clairs. Mais il te faut te revenir à Pipryat à présent… »

Une longue heure… Une longue heure, je demeure à vos côtés à veiller, entre vous et ce noir néant…

***

« Il a suivi l’Uruk Golgoth pour porter son paiement en échange de nous avoir gardé avec lui et corrigé pendant deux jours, continue de confesser Troork aux ténèbres, à votre petit groupe... C’était l’idée du Vieux Yetch pour nous donner une bonne leçon tout en esquivant la voie officielle, éviter de désappointer l’Capitaine, tout ça… Mais Togreh… Togreh, je l’avais entendue… Elle a vendu Snardat à Golgoth…
« Vendu… Comme un snaga…
« J’aurais dû l’ouvrir…
« J’aurais dû ouvrir ma gueule à ce moment là, putain !
— Schrak, Troork…
Murmure Ludra… C’est clair qu’t’aurais dû l’dire !
Troork enfouit davantage la tête encore…
— Togreh va nous le payer ! Grince Jarrax avec résolution…
Dans l’abîme, comme des grognements muets, faits de courants d’air fantômatiques…

— Non, Jarrax, lui dis-je. Togreh n’est pas en cause…
J’ai tourné le dos aux ténèbres, les laissant gagner quelques pouces de terrain pour venir relever la tête de Troork d’entre ses membres, lui rendre un peu de dignité…
— Togreh a écouté ses intuitions et elle a entendu ma volonté. C’est moi, qui l’ai "vendu"…
— Vous… Mais… Pourquoi ? Demande Ludra.
— Car tel était le prix pour vous donner une nouvelle existence. Et j’ai foi en Snardat… J’ai foi, car je suis lui. Je connais son moi profond. Je sais, et Togreh sait, que le Rat Blanc, vendu ou pas, n’acceptera jamais une telle farce comme le snaga pour lequel Golgoth le prend. Il se rebellera. Il reviendra à la Meute. Il montrera à ce monde ce que c’est qu’être un Orque du Mordor…
« Et vous, vous allez avoir vos rôles à jouer en ce monde, quels qu'ils soient...


***

Echange de regards incrédules dans la Meute alors que vous avancez dans les tunnels. Mais c’est vrai que cette visiteuse provient d’un autre monde, se rappellent-ils…
« Les Wargs, c’est comme des loups géants, t’explique Ludra. Des loups qui parlent. Ce sont des animaux libres et sauvages pour la plupart, mais qui reconnaissent être les vassaux des Orques et qui acceptent de nous laisser les chevaucher pour la guerre.
— Le destin des Wargs est étroitement lié au nôtre,
ajoute Troork, un ton qui semble bien sombre, mais le jeune Orque n’a pas un timbre de voix très gai.
— Et les Uruk-Haï, enchaîne Ludra, t’en as un beau représentant avec Jarrax, hein Jarrax ? Fais pas ton timide ! (Il est timide en vérité notre Jarrax ! te souffle Ludra…) Tu vois comme il est naturellement lourdaud ? -Enfin… Grand et fort, autant pour moi, Jarrax !, le taquine Ludra…- Eh bien voilà. C’est ça, les Uruk-Haï. Ce sont les plus gros Orques, ceux qui forment la caste guerrière de notre race…
— C’est un peu plus strict que ça en vérité, Ludra, se défend Jarrax... Certes, le critère premier de l’Uruk, c’est la stature de naissance qui nous octroie un rang. Mais ce rang, il appelle à un devoir d’exemplarité et de dignité et cela à chaque instant. En tout cas, c’est comme ça qu’on voit les choses dans la Légion. Nous sommes privilégiés et nous attendons le respect de nos inférieurs raciaux, car nous, sur les champs de bataille, on sera toujours à la pointe des affrontements. C’est une autre valeur indissociable de l’Uruk : le courage, et l’acceptation d’être un fantassin sacrifiable.
Et un dévouement total à sa légion, ou à son clan, et à la cause des Orques en général.
« Un Uruk sans honneur n’est plus un Uruk,
s’explique clairement Jarrax. C’est juste un gros Orque. Un tel Uruk, la Légion donne même sa bénédiction à nos ennemis pour les abattre à vue…

— Les animaux totems de notre Légion et de nos Cohortes, rajoute Urktul, ce sont des Wargs noirs. Deux têtes de Wargs qui émanent d’un même soleil noir, entrecroisées…
— Ouais, ricane Ludra... Mais bon ! C'est une façade qui cache notre héraldique véritable que l’on brandit sur des bannières que l'on ne déploie que le moment venu : un GROS doigt d’honneur ! Un doigt d’honneur levé bien haut, à l’attention des Valars et de ce monde qui ne veut pas de nous ! » Ricane-t-elle en marchant avec vigueur.
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Message par Stacy Trojan Sam 8 Mai - 14:31

Warg et Uruk sont ajouté à son vocabulaire. Les Wargs d'ailleurs, ça lui plait bien. Des images de Smile Dog lui reviennent à nouveau, mais plus grand, beaucoup plus grand, et sauvage, surtout. Et les explications concernant les Uruk ne manquent pas d'arracher un rire à la jeune femme, Ludra était décidément très drôle. Elle était sincèrement heureuse d'en apprendre plus sur eux et leurs bannières, sous laquelle elle se serait bien rangée en dessous, elle aussi.

" Tiens c'est marrant, chez nous aussi on lève le majeur... " Déclare-t-elle, amusée.

°°°

Elle ne sait trop que penser de ce que lui confie le jeune Orque au début. Si cette confession ne change ni l'affection ni l'image qu'elle a de Snardat, ça lui fait tout de même une drôle d'impression.

" Je te remercie d'avoir partagé ça avec moi, Troork. Et je crois que tu as le droit de ne pas être trop dur avec toi. T'es la et tu fais de ton mieux, c'est tout ce qui compte. Tu ne crois pas ? "


Encore une issue de barrée. Avec la même panique que son ami, ses mains viennent chercher sur le mur, un relief étrange, une pierre à déloger...

" -Est ce que tout vas bien pour... " Elle est coupée, avec plus d'urgence dans la voix, elle reprend. " Vivant !? Qu'est-ce qu'il se passe de votre côté ? "

Et sous ses mains, un pouls... Cri de terreur alors qu'elle fait un bond en arrière, se saisissant de son couteau pour se défendre, elle, et son ami qu'elle tente de garder près qu'elle, de consoler.

" - Ça va aller Troork, ça va aller. "

Derrière elle, ses amis, le décor a disparu. Si Snardat semble se tenir devant eux, quelque chose dans le ventre de Stacy lui interdit de s'approcher, lui hurle de ne pas aller le serrer contre elle. Elle comprend cette sensation en découvrant le visage de son ami, ou plutôt, de son ami de l'ombre, qui leurs expose la situation. Si pour les Orques, c'est effectivement un non-sens complet, la hackeuse, elle, est en mesure de comprendre partiellement ce qu'il se trame.

Un Fork raté sur Git... C'est donc tout ce que cette aventure représentait. Pas de Merge, pas de possibilité de sauvegarde dans ce Directory. Envolé l'espoir de retrouver Snardat. Et ses nouveaux petits amis qui allaient l'oublier... Le coeur en bataille, acceptant néanmoins son sort, elle se tourne vers l'entité avec une dernière faveur à lui requêter. Elle le sonde un instant du regard, faisant abstraction de son apparence altérée du petit Orque. Sourire triste alors qu'elle reconnait le sweat bouloché qu'elle avait posé sur ses épaules lors de leurs première rencontre. Ses doigts s'animent machinalement, venant pianoter sur son outil.

[ Est ce que j'ai le temps de partager une collation avec eux et... Dire adieu ? ]

Accord silencieux du Snardat factice. Gorge serrée, ses remerciements ne veulent pas filtrer d'entre ses lèvres. C'est un hochement de tête humble qui viens exprimer sa gratitude tandis que, le coeur lourd et les yeux embrumés, elle retourne vers ses petits camarades. Elle feint son enthousiasme habituel, sortant une conserve de sa poche, mais ne trompe personne avec son sourire forcé et ses épaules basses.

" -Et si on profitait de ces dernières précieuses minutes généreusement offertes par le grand Karess pour faire un truc fun ? "

Elle s'assoit en tailleur sur ce drôle de sol, venant essuyer la lame de son couteau sur son pantalon. L'opercule de la conserve est retiré avec soin, l'un des oreillons d'abricot est piqué de la pointe de l'arme blanche pour être tendu à Troork, le plus proche de Trojan qui arbore une maintenant une moue bienveillante. Et elle répète l'opération pour chacun d'entre eux, observant d'un œil curieux et amusé leurs réaction.

Pour sa part, aux vues de la faible quantité de nourriture, elle s'autorise quelques menues gorgées du liquide sucré, faisant mine de trinquer à leurs rencontres en levant la conserve au-dessus de sa tête, puis la leurs faire passer. Elle savait quand elle mangerait pour la prochaine fois, elle. Eux, elle en doutait. Et même si tout ceci allait bientôt être balayé et oublié, il lui était vital de prendre soin d'eux tant qu'elle en avait encore l'occasion.

" - J'vous promet que j'vous oublierais pas. Vraiment. Et de retour dans mon monde, je jure de mettre bouchée double pour que la vie des Orques soit plus belle... "

A ces mots émus, elle tend les bras devant elle, leurs laissant le choix d'accepter l'étreinte ou non. C’est un long câlin collectif, joues écrasées contres les épaules et inversement, qui va perdurer de longues minutes. Ils allaient lui manquer, laisser un vide dans son être, mais Pripyat appelait, ses collègues devait surement être en train de devenir fous de ne pas la voir se réveiller.

Elle passe un bon moment à les remercier, eux, et Karess, pour lui avoir offert ce passage ici, cette rencontre, ou il a farouchement veillé sur eux. Elle leurs répète en boucle de prendre soin d'eux, qu’elles les considèrent comme de vrais amis, échappe parfois le mot "famille". Elle leurs demande aussi de veiller sur Snardat quand ils le retrouveront, plusieurs fois, de le saluer de sa part, voir même de lui faire "le plus gros câlin du monde". Et lorsqu'elle se sent prête, après avoir ébouriffé une dernière fois les cheveux de Ludra et prit leurs mains entre les siennes, elle dégaine son outil, l'air résigné. En un trait d'humour risible de développeur web, elle envoie l'ultime message sur son terminal, à destination de ce cher Karess. Son feu vert pour la ramener.  

[ git reset : <Arda> [--] <Tchernobyl> ]

°°°

Et c'est l'abîme, instant d'isolation dans le néant. Là, dans le vide, vaste et silencieux, elle s'autorise à être authentiquement faible et triste. A être réduite à l'état d'enfant qui aurait perdu ses amis, ses frères et sœurs. Qui aurait peur du noir. Peur de la mort. Peur des monstres. Peur de grandir. Car là-bas, dans les ruines d'une époque soufflée par la folie des Hommes, elle devrait rouvrir les yeux et bomber le torse, garder les épaules et la tête haute. Elle devrait combattre cette même folie, peut-être, ne jamais ressortir de cet endroit. Vague de doute en elle, céphalée cinglante tandis qu'une lumière vive et des sifflements dans ses oreilles viennent l'arracher à ces limbes.
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Message par Karess Jeu 22 Juil - 22:21

Aka'Magosh Acte II


Ta dernière venue dans mon monde a été refoulée par les dieux, An-amie… Mais ce que nous percevons comme une fraction de seconde, Karess le vit différemment. Dûga-1 a démultiplié sa puissance. Les dieux de mon monde, quelle surprise, n’ont pas tenu parole auprès de notre plan matériel, et en représailles, nous revoici, ensemble, prêts à "hacker" le monde et son ordre naturel…

« Trwowyan ? Trwrorrian ?
Cette voix féminine qui croasse ton nom, c’est celle de ta copine adolescente du genre Gobelin. Accroupie à tes côtés, ses gros yeux écarquillés, la créature à peau verte empreinte de crasse se tient au-dessus de toi, ses mains griffues te secouant pour te ramener à la réalité. A notre réalité…
Tes yeux sont de nouveau sous cet effet de nyctalopie qui t’a été accordé, le monde des yeux d’un vrai Orque pour voir dans les grottes. De près, tu as conscience de la peau empreinte de crasse de l’adolescente Orque. L’hygiène élémentaire n’est pas son fort. Peut-être cette dignité lui est-elle tout bonnement refusée, inaccessible dans ce monde qui ne tourne qu’autour des Elfes, des Hommes, des Nains…
Une force supérieure arbitraire, An-amie, nous condamne à la puanteur et aux ténèbres, nous les Orques. Dire qu’un sage a dit en un temps que nous, les Orques, devînmes une part de leur monde...
-- Doucement, Ludra ! Dit une voix qui pourrait être celle du grand-frère : Elle revient à elle, laisse-la respirer un peu.
Te voilà de retour dans les grottes du Chemin de Souillure. Aux côtés de Ludra, également penché sur ton cas, apparaît la face jaune, chauve et garnie de dents pointues du jeune Jarrax. Derrière eux, tu repères Troork, et Urktul, soucieux également de ton cas, mais déployés de manière à monter la garde. Penchés au-dessus d’un gouffre, cette grotte est surréaliste, une brèche béante en ses hauteurs sur la lumière de la lune, qui filtre dans cette cavité, et dans la large grotte que les deux archers Orques guettent au-dessous de vous.
Tes deux plus proches amis te ménagent l’espace de te redresser, l’expression de Ludra d’une chienne qui attend l’aval de son maître pour venir faire de débordantes fêtes en gage de son amour.
-- Tu es revenue, An-Amie ! Se réjouit-elle sobrement, avec le rictus grimaçant et malicieux qui chez elle fait office de sourire…

-- On est réapparus devant ce trou, dit Jarrax… C’est un niveau au-dessus de la salle que l’on avait traversé avec toi, mais…
Soudain, Troork siffle discrètement à votre attention, signe de la main, et tout le monde fait silence, interrompant les retrouvailles pour se taire et venir ramper à l’orée du trou, pour observer.
Là en bas, le bruit d’un groupe en mouvement. Un groupe en approche.
Et me revoilà, Trojan… Tu peux me voir, là, en bas. Avorton semi-prisonnier dans ce groupe d’adultes de toutes races. Trois An-aï mâles. La silhouette barbue et grincheuse d’un Nain, qui ne mettra pas longtemps pour vous apparaître comme l’ordure de ce groupe et le mâle alpha. Et deux Orques adultes. Le premier a une allure digne d’un plouc des bas-fonds de ton monde, une attitude qui t’évoquerait une pâle caricature de Beleth Zäler…
L’autre est un énorme Orque à peau-verte, corpulent et grand.
Vois mes regards en furtif vers mes deux congénères, vers le Nain. Mais surtout vers lui. Prends conscience que c’est lui, qui m’a cassé les dents. Prends conscience que je vais le tuer…
Moi, hélas, je n’ai pas eu la moitié de votre conscience quand je vous repéré, sans savoir qui j’avais repéré. J’ai cru repérer des maraudeurs locaux. Du danger. Danger pour les membres de ce groupe contre lesquels je n’ai aucune inimitié.
Avant que Jarrax ne peste et ne vous souffle de vous cacher, vois comme discrètement, l’air de rien, je souffle l’alerte à l’Homme à l’arc, afin de passer le mot sur la présence de ce que je crois être des ennemis…
Alors que je fais mon tour du trio d’Hommes, gros vacarme d’un rocher qui tombe. L’entrée de l’abîme dans laquelle vous aviez plongé, dévoilé… Paradoxes temporels… A tes côtés, mes amis qui se confrontent pour la première fois à un tel événement paranormal, frissonnent et baragouinent des propos incohérents à voix basse… En bas, ça s’embrouille sur ce qu’il faut faire. L’Orque roublard cherche mon soutien pour dissuader le groupe de s’aventurer dans l’abîme.
Tu prends conscience de sa présence, sa venue parmi vous. A vos côtés, sous sa forme émeutière, Karess observe avec amusement, avant de sembler plonger dans un état de transe…

A mon tour de jouer, Trois-Doigts, l’entends-tu se moquer du roublard. Avant de fondre en moi…

Jouant les Chamans, ma provocation, une voix comme l’acier, le doigt que je pointe sur l’absence de courage du roublard, porte jusqu’à vous en semblant fendre le silence de la grotte… Secoué par mes mots, les mots de la vérité sur son absence de courage, des mots de Karess, l’Orque roublard semble plus hagard que si je l’avais frappé en pleine figure...
Karess, lui, s'extrait de mon corps pour tourner tel un lion, un lion de ténèbres que toi seul perçoit dans la salle, lorgnant les mouvements des Orques adultes et veillant sur moi...
Regardez ! Grimace Urktul en indiquant du doigt au-dessus de vos têtes. Dans un bruit écoeurant, un cocon d'insectes, une ruche d'étranges frelons, vient d'apparaître... L'essaim d'insectes, indifférent à votre présence, ne vient à aucun moment vous harasser, Ses serviteurs attendant leur heure...
 
On ne s’y engouffre pas, dans l'abîme. Car derrière leurs paraître de gros durs et leurs masses graisseuses, mes ravisseurs, les dominants de ce groupe sont des lâches et des irrésolus, Au lieu de se lancer, ils décrètent une pause. Pause que je passe à part, mais dans la proximité des Hommes, l’épieu apprêté. Je n'ai clairement aucune confiance en ce groupe, et clairement aucune intention de mettre la main à la patte. Les fous se rient de mon attitude sur la défensive, m'ignorant, clamant que je boude pour mes dents, avant d'aller dormir. Les fous...
Quand ce groupe reviendra à lui, ce sera le carnage.
Environ une heure s’écoule, durant laquelle vous restez cachés au-dessus de votre trou, à observer… Vous êtes aux premières loges pour admirer. Voir la horde de Gobelins arriver de toutes les gueules de la cavité, à l’exception de l’abîme. Les Hommes de mon groupe qui se réveillent, qui tentent de s’éclipser sans réveiller l’autre partie du groupe. Je ne dormais pas plus que vous, car tout mon fëar a attendu et prié de toutes ses forces pour ce moment, aussi je suis le mouvement des Hommes. Contribuant avec zèle. Comme tu peux me voir chaparder outres d’eau, torches et corde, avant de filer avec les Hommes. Mais quelques instants plus tard, alors que la horde se fait féroce, sur le point de passer à l’attaque de mes ravisseurs dominants, mon retour en force dans la caverne se marque d’un brouillard de gaz poivré, ce que dans ton monde on appellerait une grenade lacrymogène. Ludra, Jarrax, Troork, Urktul, ils toussent et s’étouffent alors que les fumées et leurs poisons volatiles parviennent au trou, cherchant refuge plus loin… Mais toi, An-amie, vois Ses frelons, qui s'élancent telle une aura de défense autour de moi.
Vois comme je me bats avec ardeur et courage. Vois comme je ne t’ai pas menti, quand je t’ai dis que j’étais un guerrier… Vois, alors que le Warg périt de mon épieu, et l’Uruk tombe sous mes coups, comment le Nain en est réduit à devoir m’attaquer d’un angle mort, fourbement, pour espérer me tuer…
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Message par Stacy Trojan Ven 30 Juil - 12:41

Sensation de froid dans son dos, on la secoue, tentative de la ramener. Les yeux de Trojan peinent à s'ouvrir, les paupières se soulèvent faiblement et s'abaissent a plusieurs reprises. 
La petite trogne de Ludra sur un fond de roches obsidienne...
 
 Un léger sourire étire les lèvres de la jeune femme, qui tente de souffler un "Salut", encore un peu dans l'éther. Dans son bras et sa jambe, de légers fourmillements, quelques petites douleurs, plus inconfortable que réellement handicapantes, comme restée dans l'autre monde, a l'inverse de son treillis rougis et son bras bandé sous son pull...
 
Elle parvient finalement à revenir à elle, non sans un dérangeant étourdissement qui lui fait se tenir le crâne alors qu'elle s'asseoit.
 
Pas que Ludra, ses amis Orques étaient là. Ils étaient tous là. 
 
" - On dirait ! " Lance-t-elle finalement, presque totalement revenue à elle. "Contente d'vous retrouver... Que s'est-il passé ? "
 
Évaluation rapide de la situation après avoir offert une caresse maladroite mais toute affectueuse sur l'avant-bras de la petite guerrière en réponse à son sourire. On lui apprend pour le "Glitch" dans la réalité, elle souffle le nom de l'entité protectrice, constatant son œuvre. Karess avait encore fait des miracles pour les réunir à nouveau.

Silence. Le petit groupe évolue jusqu'à ce que Trojan aurait appelé une sorte de balcon. Et s’il lui avait fallu ramper sur quelques mètres, l'ouverture lui avait néanmoins laissé assez d'espace pour se faufiler sans trop de contraintes.

 
En bas, ça bouge, et pas toujours avec discrétion. Elle plisse les yeux, ceux-là même qui ont reçu la bénédiction de la nyctalopie afin de trouver l'objet de l'agitation de ses camarades à côté, qui ont soudainement changé de comportement. Une petite congrégation hétéroclite s’offre à leurs vue, un nain, des hommes, des orques dont un qui lui donne une drôle d’impression… Et lui, enfin.
 
Le petit Snardat était juste là, en contrebas, et son regard venait de se poser sur eux.
A deux doigts de lui faire des grand signes, faute de pouvoir lui hurler combien elle est heureuse de le revoir et qu’elle allait trouver un moyen de descendre, Jarrax ordonne le repli, ordre auquel elle obéit immédiatement sans questionner. Un peut tard, mais elle l’avait vu, cette manière qu’avait eu l’interlocuteur du petit orque de changer inconsciemment sa posture, le regard cherchant autours de lui. Snardat les avaient remarqués, malin qu’il était, et avait donné l’information à l’archer.

Bruit sourd. Trojan sursaute et passe discrètement la tête au-dessus du relief pour observer ce qu’il se passe. A côté d’elle, c’est l’affolement. En bas, la discorde. Karess est là, lui aussi, tout le monde est réunis. Tentative de calmer les autres et de contenir sa propre excitation. Il allait intervenir, et quoi qu’il fasse, elle savait que ça en vaudrait la chandelle. Et elle admire le spectacle tout sourire, satisfaite du tournant que prenait la scène.

Urktul attire leur attention plus haut, un autre présent laissé par Karess bourdonne à un volume affolant, tandis que plus bas, une nuit se prépare. Trojan devine que Snardat est plus a l’aise avec les « An », comme il le dirait, qu’avec les autres créatures du groupe pourtant morphologiquement plus proche de lui. Leur comportement fait d’ailleurs serrer les dents de la jeune femme qui cherche des réponse dans les yeux de ses petits camarades.

" - Qu’est ce qu’on fait, on attends qu’ils dorment pour y aller ? J’ai pas votre pas silencieux, malheureusement… Mais je peux peut-être attirer son attention autrement ? Avec de la lumière ?"

C’est Ludra qui prends la parole la première, invitant le petit groupe à aller botter des fesses, vite interrompue par Jarrax qui estime que tant que Snardat n'est pas directement en danger, il était plus sage de faire profil bas et attendre de voir comment évolue la situation. La petite guerrière qui s’impatiente et s’agace agrippe son épieu de plus belle, jambes fléchies, prête à en découdre. Elle râle, tente la provocation. Stacy retiendra le mot « lavette » de son discours, qui lui arrache un sourire amusé. Quel caractère elle avait cette petite Orque…  

" - Ludra, on est quatre gosses face à un groupe d'adultes, avec deux Wargs. Sans te manquer de respect, ami Trojan. "

A ça, la jeune femme lève les deux mains, l’air de dire que tout va bien.

" - Même si on arrive à en tuer un chacun avec l'initiative, et ce n’est vraiment pas sûr qu'on y arrive, on aura toujours une tête chacun, et des copains vont mourir. C'est ça que tu veux ? Sauver Snardat au prix de Troork, d'Urktul ? De toute la Meute ? On n'se comporte pas en imbéciles, on guette les opportunités et on attend le bon moment pour tirer Snardat de là. Et on rentre tous en vie, tous entiers... "

Rentrer en vie et entier, tous, c’était évidemment ce que Stacy voulait. Elle hoche lentement la tête, pensive. Le plus sage était donc de rester cacher, surveiller de loin, discrètement. Elle se défait de son pull qu’elle attache a sa taille, afin d’être plus libre de ses mouvement, dévoilant les bandages de son bras, et s’installe dans un angle la ou elle pourrait surplomber la scène en contrebas sans risquer d’être remarquée. Pendant cette heure, elle avait tantôt papouillé le bras de Ludra pour la contenir, tantôt gigoté sur place pour se contenir elle-même. Quelle frustration de le savoir si proche, et en même temps si inaccessible… En son ventre, elle sentait que le moment n’était pas venu, qu’il faudrait ronger son frein encore un petit peu. Il était là, Il veillait sur le sommeil factice de leur ami.

Du mouvement, les deux filles se redressent instantanément, ménageant leurs déplacements pour faire le moins de bruit possible alors qu’elles étudient le déroulé des évènements en contrebas. Trojan comprends qu’une partie du groupe tente de fausser compagnie à l’autre, dérobant tout ce qui pourrait être utile à la survie. Du monde est arrivé, se joignant à la fête… Snardat à disparu du champ de vision, et la gorge de Trojan commence à gratter… Oh elle ne connaissait que trop bien cette sensation, les affrontements dans le bar en Colombie, la Millice de Dieu…  Elle lance à ses amis orques son pull afin qu’ils puissent couvrir leurs voies respiratoires comme ils le pouvaient, et rabat son keffieh sur son nez, cherchant de ses yeux embrumé le rat au yeux amarante en contrebas.

Les frelons attaquent, bourdonnent encore plus fort que précédemment alors qu’ils protègent farouchement le petit orque. Il avait réapparu, oui, offensif, guerrier. Il n’avait pas menti, Snardat était un soldat.

Et Trojan tousse, tente de comprendre le sens de cette scène en contrebas, approche du bord pour tenter de percer cette purée de pois. Un Warg à terre, un blessé, et un traitre… On lui envoie la petite impulsion, la vague de chaud dans le corps qui lui indique que c’est maintenant, le moment. L’arme est chargée, pointée sur le nain. Un dernier coup de feu, pour Snardat. Pour son salut.

La balle fend l’air, et viens transpercer l’assaillant en pleine épaule. Si Trojan se résolvait plus facilement a jouer de la gâchette, tuer n'était pas encore acquis. L’affrontement fait rage, les autres petits copains s’en sont mêlé, elle perd la trace de son ami dans cette foule ou il semble s’être camouflé.


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Message par Karess Sam 31 Juil - 22:50

L’entends-tu rire, jeune Stacy ? Entends-tu cet écho caverneux qui gronde à répétition et fait trembler la grotte ? Comme il rit aux éclats, Karess. Comme il se rit du sort du Nain ! Sans ton intervention, ton tir l’aurait tué net. Mais nous le voulons vivant. A Vif ! Aüle le Valar des Nains, le renie pour son infâmie. Son âme appartient aux enfers maintenant, et je l’ai maudit des bonnes prières. Sa vie, le dernier bien précieux de cet être d’égoïsme et de méchanceté intrigante, ne sera plus qu’humiliation, échecs, et souffrance. Les Ténèbres vont venir pour lui, personnifié par les miens, mes aînés, une fois que je les aurai retrouvés. Alors ton tir l’a frappé au bras, sauvant la vie du Rat Blanc, ma vie. Si petit et pourtant déjà, en cette heure me voici Son Elu… Le vois-tu dans ce brouillard brûlant qui s’étend, me protéger et garantir ma fuite ? Ce premier festin de vengeance assouvi, j’ai quitté la mêlée, laissant derrière moi la honte et l’humiliation de la veille, et j’ai gagné l’abîme…

Que s’est-il passé ensuite, dans l’abîme ? Une course éperdue pour la survie, et pour la renaissance. Tel est le butin que l’on récolte dans Son Ordalie… Vous aussi vous êtes parvenus à sortir à ma suite. Vous faufilant parmi les sauvageons, les patrouilles et le Nain perdu. Le crépuscule vous a salué à la sortie de sa douce fraîcheur, la porte ouverte sur le monde extérieur...

« Au fond, nous n’aimons pas plus que vous les tunnels, An, t’as dit Jarrax las… Vous étiez épuisés, mais vaillants, et proches du but…
« Marcher là, dans des plaines herbeuses à la faveur de la nuit, c’est quelque chose que l’on aimerait faire toutes les nuits… Mais il y a la guerre et les traques, et notre peuple se retranche dans les positions les plus stratégiques, quitte à sacrifier le bon vivre et la joie… C’est tout ce qu’on cherche à reconquérir pour notre peuple, un peu de dignité, tu vois…

Et à une plaine de là, enfin, vous vous êtes tapis sur un vif signe de Jarrax. Vous vous êtes rapprochés dans la furtivité. J’étais là. Avec les Hommes. Leurs plaies soignées rapidement par mes soins. Avant de leur faire mes adieux. Les ahuris… Ils étaient là, à me regarder avec leurs yeux écarquillés, me demandant si j’avais vraiment compris ma situation, que j’étais un fugitif maintenant, et que Baltog allait me tailler en pièces. Vous étiez suffisamment proches pour m’entendre leur rire au nez :
« Vous n’avez toujours pas saisi comment ça marche chez moi, pas vrai ? Vous m’voyez toujours comme une créature, un snaga… Alors j’vous explique les gars : toute ma vie, mon monde, est à Gundabad. Ma seule famille et ma raison de vivre, c’est ma Légion, qui est en garnison à Gundabad. Mes camarades sont mes frères, mes sœurs, et surtout mes amis. Mes Sergents, les vétérans, mes aînés. Mes chefs, mes parents, mon Capitaine pour père. Sans compter la milice de la Jeune Garde et les copains Ordayin, mes amis. Et vous, vous débarquez, vous n’connaissez que dalle de mon peuple à part vos stupides préjugés d’Orques cannibales mangeurs d’enfants et séides du Seigneur des Ténèbres, et vous me dîtes que parce que je n’abandonne pas tout ce que j’ai de plus précieux et de plus vital en ce monde, ma famille mon but, mon statut de Légionnaire assermenté aussi, pour vous suivre à travers mille lieues en pays ennemis, en vue de rejoindre une terre glaciale où je crèverai de faim et de froid en cherchant le servage auprès d’un Maître avec qui je n’ai aucun lien qui ferait de moi un authentique snaga, je serai stupide ?
Je laisse planer un beau silence, avant d’imposer mon point de vue de manière non-négociable.
« Merci bien, ce fut fort distrayant, cette petite aventure, mais j’suis pas un déserteur, moi. J’ai moins goût à cette vie que de me faire flécher dans le dos par Narion, si vous êtes de ce genre là… Bien sûr, faudra pas qu’il se loupe. Trois Doigts peut vous le dire, je suis balèze et faut vraiment pas m’énerver… Vous êtes libres de vous coltiner mon congénère à trois doigts, si vous le voulez comme animal de compagnie, et si c’est ce qu’il veut… Moi, je retourne auprès des miens. Quel qu’en soit le prix. Et tous ceux qui se mettront en travers de mon chemin en paieront le prix… »
Je vais pour tailler mon chemin, mais je me retourne une dernière fois, un dernier point à mentionner :
-- Oh. Et je vous souhaite de jouir de votre liberté retrouvée. Profitez de vos vies et chérissez vos foyers, mais faites-le en paix, loin de Gundabad. Je vous ai aidé à vous enfuir parce que le sort des esclaves An-aï qui vous attendait, ça me fend le cœur. Je rechercherai la famille de Simo pour la faire sortir dés que j’en aurais le temps, en gage de reconnaissance… Mais si je vous reprends à rôder dans mes montagnes ou à vous joindreà ces envahisseurs Gazat, je vous tue. »
J’ai laissé mes paroles peser sur l’atmosphère un instant. Avant de faire demi-tour. Aucune flèche ne m’a frappé dans le dos. J’ai traversé la plaine…

Ensuite le Rat Blanc, si combatif, si hargneux, est redevenu moi, Snardat, et je me suis figé un instant, pris d’un tremblement et d’une montée de larmes de chagrin…
-- Bon sang… Ce sentiment d’avoir été seul toute une vie… J’ai besoin de vous revoir là maintenant, les gars… »
Je ne me doutais pas que ça allait être noël, Stacy, mon amie…
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Message par Stacy Trojan Mar 3 Aoû - 11:01

Karess est satisfait, Karess jubile. En témoigne ce rire d’outre-tombe, cette sensation qui part de ses extrémités, et viens gagner peu à peu le reste de corps, pour se concentrer en son ventre. Il lui donnait les trippes d’agir, c’était le cas de le dire. Mais avec tout ça, la fumée s’épaississait, l’affrontement faisait rage, et le petit Snardat… Il avait quitté les radars. Les jeunes orques, toussotant, viennent attraper le bras de L’An pour la tirer vers une issue qu’ils avaient trouvés en tentant d’échapper à la fumée. Et on rampe, se faufile entre les agencements rocheux en crachant ses poumons…

Le passage mène à la salle précédemment espionnée en contrebas, le petit groupe tente au mieux d’éviter l’affrontement, détalant à contresens, repoussant les quelques assaillants qui leurs bloque le chemin. A mesure qu’ils progressent, l’air se rafraichis et se décharge en poison, leurs permettant une respiration plus facile bien que la course ne les ait essoufflés.  Enfin, au-dessus d’eux, s’offre un ciel étoilé à couper le souffle, et une lune dont le quartier semblait tel un sourire les accueillant la dehors, en sécurité. Du moins, ce qui s’en approchait le plus.

Ambiance facultative:

Il y eu de long silence alors que Jarrax avait prit l’initiative de les guider un peu plus loin, entrecoupé de toux, de crachat et de reniflements. Les yeux piquaient eux aussi, ceux de Trojan pleuraient tout seul, des larmes saturées de produit qui leurs donnait une consistance désagréable, les faisant coller aux cils. Un plan d’eau serait une bénédiction en cette heure, pour débarrasser leurs corps et leurs vêtements des résidu de la fumée. Un peu de dignité qu’avait dit Jarrax, elle comprenait et compatissait. L’accès à la nourriture, à l’hygiène, au confort…


" - Nous vivons comme des rats, Snardat m’a dit que je devais être fière de ça. Vous aussi, vous pouvez être fier de ce que vous êtes et de ce que vous faites. Si jeunes, et déjà accablé par le poids d’guerres dont vous n’êtes même pas a l’origine. J’souhaite le meilleur a votre peuple, un plus bel avenir, un avenir qui sera proche, je l’espère, pour que vous puissiez en profiter aussi. "

La marche nocturne a le mérite de laisser le temps au petit groupe de se réoxygéner et reprendre ses esprits, à la question d’où pouvait bien se trouver leurs jeune ami le rat aux yeux amarante, une réponse fut vite apportée. Pas de loup et prudence furent de mise, pour approcher le petit groupe et se fondre dans l’obscurité. La conversation épiée, Stacy était émue, et fière de son petit camarade. De sa droiture. Mais impressionnée aussi, avec ce drôle de sentiment, au fond… Snardat était un soldat, il lui avait dit, pourtant. Mais cette image dénotait de celle du petit être qu’elle avait rencontré la première fois.

Et les jeunes Orques bondissent de leurs cachettes, le temps semble s’être arrêté pour Stacy Trojan. Encore à l’abris, elle les regarde accourir vers leurs ami, elle sourit, à la vue de Ludra qui alterne entre cris moralisateurs et embrassades. La scène fait chaud au cœur, un instant, elle hésite à se relever a son tours, elle s’en voudrait de perturber ce tableau. Comme une petite tape que l’on donnerait a un enfant timide le jour de la rentrée, elle crois deviner l’influence de Karess qui l’encourage, l’invite à approcher à son tours.

Dans la nuit noire, c’est une ombre qui semble émerger de derrière le relief. La respiration encore un peu éraillée, la silhouette qui aurait pu sembler imposante avec tout son barda para-militaire s’avance épaule rentrée, à petit pas, comme mal assurée, ou contenue. Les rayons de lune dévoilent progressivement un treillis taché de rouge, une taille ornée d’une arme à feu, un buste féminin flottant dans un débardeur bien trop grand jaunis par la sueur, une paire de bras tremblant dont l’un des deux était bandé, et enfin une petite tête presque chauve, aux traits creusés et au yeux cernés.

" - M-Mok’kra, Snardat. "  

Les yeux rougis par la fumée irritante s’embrument de nouveau, son visage s’illumine d’un large sourire venant contraster avec ses traits fatigués. Tremblante, elle vient poser un genou à terre à quelques mètres de son ami, deux bras tendu.

" - Tu m’a tellement manqué, mon ami. "
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Message par Karess Mer 4 Aoû - 11:24

Le sentiment que ces quelques jours de séparation avec les miens ont duré une année entière… Mes yeux se sont embués.
« Crâne d’oeuf ! Je me suis jeté dans les bras de Madhar, l’embrassant en demandant pardon, pardon, pardon mon frère… Troork, Urktul, Ludra, venus jusqu’ici pour moi… La fin du cauchemar. La délivrance.
– T’es mon frère, Madhar. Tu l’as toujours été…
Embarras gentil de Jarrax, qui dit doucement :
– Loupé, p’tit gars, c’est Jarrax…
– Je sais, je dis… Je sais… Mais vous êtes mes frères, toi comme lui, vous tous… Le monde peut s’écrouler, rien ni personne ne nous séparera jamais !

Et puis il y avait toi…
« T… Toi ? An-amie des rêves ?
– Stacy Trojan nous a accompagné à travers tout le Chemin de Souillure. Même après que les dieux lui aient interdit notre monde, elle nous est revenue. C’est une vraie amie-des-Orques que tu t’es faites…
– Mok’kra Trojan, balbutie-je en venant dans tes bras… Mok’kra mon amie…

Tous ensemble, notre joli groupe s’est tourné vers un coin densément boisé…
« Venez, a dit Ludra. On n’doit pas rester autant à découvert, on va se cacher là-bas le temps de se reposer un peu.

La nuit est belle. Comme la clairière qu’on se découvre, où dépérissent deux vieilles souches d’arbres parmi des rochers. Chacun se pose avec décontraction à un endroit, se mettant à l’aise tout en veillant à ce qu’on ait la vue sur la venue d’éventuels emmerdeurs…
Tout le monde m’entoure, tel un blessé ou une mère ayant mis bas, dont il faut prendre soin…
– C’était des déserteurs qui ont essayé de t’enlever ?
J’opine de la tête…
– C’est un peu plus compliqué qu’ça… Ces gars, c’était des prisonniers et des déserteurs qui complotaient ensemble pour décider d’une même conduite à tenir… S’ils s’enfuyaient ou s’ils restaient à lécher le cul de Baltog, selon que la guerre nous soit favorable ou pas... Ils ont essayé de me tirer des informations sur les défenses. Et le Nain… Le Nain, je suis persuadé que c’est un gars important, au moins un noble. Peut-être de la parenté du Roi Thoriq. Faut qu’on retourne au plus vite auprès des grands, qu’ils envoient des gars en chasse pour le choper ; y a d’l’otage qui vaut son pesant d’or…

Je me dis qu’une telle attitude rude n’est dans le goût de personne, et certainement pas au tien, An-amie…
– C’est un traître envers les siens, qui intriguait avec nous pour voir si il allait poignarder Thoriq dans le dos. Il n’ira pas nulle part, on aura son nom… Ça peut attendre un peu… Et pour raconter… J’ai pas été enlevé à proprement parler, Jarrax. Golgoth m’a ordonné de le suivre, et sur le coup, j’ai pas osé dire non, alors je l’ai suivi. Vraiment loin, hors de Gundabad. J’ignorais en le suivant qu’il allait me mener au coeur d’une confrérie de déserteurs où l’on essaierait de me tirer les vers du nez. Mais ils m’ont pris pour un snaga aussi longtemps que j’ai été avec eux, malgré que l’Orque à Trois-Doigts m’ait identifié comme un légionnaire, alors ils n’ont pas trop insisté... Mais une patrouille de Gundabad nous a repérés, et… Les gars ont attaqué sans poser de questions. Même moi ! Même moi j’ai dû me battre pour ma peau, aux côtés de déserteurs contre des compagnons d’armes…

Faut-il que je mentionne que j’ai tué le Mangeur d’Epées, notre ami de la milice de la Jeune Garde ?
J’ai préféré le garder pour moi pour l’heure…

Après, on n’a pas arrêté de courir… Ils voulaient que je les guide à travers des voies de snagas, alors je les ai menés au Chemin de Souillure. Discret, loin des confrontations avec d’autres camarades… Je voulais juste qu’ils s’en aillent, qu’ils sortent de nos vies, et revenir le plus rapidement et entier possible au cantonnement de légion… Mais Golgoth, ce gros traître, il a commencé à me défoncer l’portrait dans mon sommeil. Ou peut-être est-ce le Nain, mais quoiqu’il en soit, Golgoth avait laissé faire…

– On t’a vu lui régler son compte, à lui et au Warg. Pour rendre Vengeance et Justice, t’es sacrément doué Rat, dit Ludra… T’aurais ta place dans le Corps des Piquiers, si tu veux que j’en souffle un mot à Thurgix…

– On l’emmerde Thurgix, avec tout le respect que je lui dois, lâche Jarrax.
– Si je le revois, j’irai lui faire un câlin, à ce gros Uruk acariâtre. Et à Charir aussi... J’les remercierai tous les deux de m’avoir préparé à un truc pareil.
– Pour l’heure, on s’détend,
invite Urktul...

Je lâche un gros soupir, me remettant de mes émotions… Avant de ramener mon regard vers toi, m’efforçant de retrouver des couleurs de vivant paisible :

– Et toi, An-amie ? Ta présence me réchauffe le coeur, mais… Comment peux-tu être ici, de retour parmi nous ? Et pourquoi ?



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Message par Stacy Trojan Sam 14 Aoû - 17:43

La scène était poignante. Ces retrouvailles, beaucoup trop belle. Il l’avait vu a son tour. Elle, l’amie des Orques, elle était bien là, oui. Ses bras s’étaient refermés avec délicatesse et bienveillance sur la créature, caressant affectueusement le dos de cette dernière.

" - Oui, moi. C’est bon d’te revoir. " Elle marque une petite pause, fermant les yeux, avant de se reculer doucement, toute émue, puis se saisi de nouveau de son ami pour une dernière embrassade rapide. "Merci, Karess… Merci pour ces retrouvailles."

Même avec sa transformation physique, le regard du petit être sur elle n’avait pas semblé changer, toujours empreint de cette curiosité, de ce respect, de cette petite étincelle de malice... C’était beau à voir. Ludra invite le groupe à aller se mettre a l’abris, sans questionner, Trojan lui emboite le pas, cherchant de temps à autre le rat aux yeux amarante du regard, comme pour s’assurer qu’il ne disparaitrait pas de nouveau. C’est une vielle souche d’arbre qui accueille la jeune femme qui viens s’asseoir près de la petite guerrière pour lui papouiller le bras, tout sourire alors qu’elle croise le regard de Snardat. Et elle écoute, l’histoire de sa fuite, de ses péripéties, grimace un peu alors qu’elle réalise à nouveau qu’il n’est pas qu’un gentil Orque, mais un soldat, un légionnaire, et tout ce qui va avec. Mais il prend le soin de lui expliquer, apporte les réponses quand a ses blessures… A ça, la hackeuse ne peux s’empêcher d’attraper la petite dent qu’elle porte en pendentif, hésitant a attirer l’attention dessus.

Ce n’est pas rien, d’être confrontée à des enfants soldat. Les regarder se féliciter pour leurs exploit au combat, si ça peut avoir quelque chose d’attendrissant, ça laisse un arrière-gout de malsain et de triste. A cet âge-là, n’est-on pas sensé jouer avec ses copains et ronchonner au sujet des devoirs ? Urktul invite le groupe à relâcher la pression. Stacy n’échappe pas à la règle et viens libérer la tension dans ses épaules, arquant légèrement le dos pour adopter une posture plus détendue, moins sur le qui-vive. Son ami la regarde… Elle lui adresse une moue qui se voulait soulagée et heureuse, avant de regarder ses pieds.

" -Je ne sais pas trop. Tout ce que je peux te dire, c’est que j’ai beaucoup pensé a toi, sûrement que Karess a entendu ma demande… Je voulais te revoir. Vous revoir. " Son excitation reprend le dessus, tandis qu'elle agite les mains en reprenant. " J’ai trouvé des semblables à vous dans mon monde ! Oh vous les adoreriez ! Ils se battent farouchement au côté des faunes, un peuple plus pacifique, pour les protéger, et cohabitent dans une forêt qui à tout d’un lieu enchanté. Mozbig, il te ressemble, j’avais cru te retrouver ce soir-là. "

Sourire nostalgique tandis que pour la première fois, elle évoque positivement le passage a Tchernobyl. En témoigne l’état de son corps, l’attaque du labo avait laissé de nombreuse marque, aussi bien physique que mentale. Ses yeux s’illuminent, alors que les souvenirs lui reviennent, elle avait tant a raconter..

" -On est quittes maintenant, au fait. Ton coup d’épieu contre le chien, ma balle contre le nain. "

Elle se lève pour aller déposer une bise bienveillante et quasi maternelle sur son front, saisissant délicatement ses deux joues dans le creux de ses mains.  

" -Tu m’a sauvée cette fois-là, petit père. Merci.  "

Les images des crocs du molosse repassent dans son esprit, la terreur lorsque son dos s’était retrouvé plaqué contre le mur lui secoue le tronc un bref instant. Elle n’est pas fière, la hackeuse. Une ombre passe sur son visage, c’est toute émue qu’elle entrouvre les lèvres, assaillie par le constat fait précédemment : Son regard sur elle n’avait pas changé. Elle n'était pas une lâche, une faiblarde, ou quoi que ce soit d'autres.

" -Honnêtement, j’avais peur que tu ne me reconnaisse pas, mon ami. Il s’est passé des choses terribles dans mon monde. "
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