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Comme un manteau de fourrure. [HORS-SERIE]

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Comme un manteau de fourrure. [HORS-SERIE] Empty Comme un manteau de fourrure. [HORS-SERIE]

Message par Stacy Trojan Lun 7 Mar - 17:52

Comme un gros manteau de fourrure, fait de choses mortes, mais qui protège, garde au chaud… C’est la métaphore qu’elle avait faite tandis que la silhouette assise sur son buste lui caressait la joue, l’empêchant de se lever. Elle lui chuchotait tout doucement à l’oreille, d’une voix endormie.

-Tu pourrais rester là pour toujours, nan ? Qu’est ce que t’en pense, on est pas bien là ? On a pas besoin d’eux. On a pas besoin… D’elle. On est au chaud, c’est doux. Pourquoi faire autre chose ? Pourquoi te lever ? Tu veux retourner dans le froid ? Voir des gens ? Des égoïstes, des menteurs, des manipulateurs… Des menaces. T’a pas oublié ? Le monde te déteste. Tes amis te trouvent bizarre, ta famille a honte de toi. Reste là, moi je t’aime tu sais. Je ne t'abandonnerais jamais.

“ - J’ai un peu faim à vrai dire…” Arrive finalement à marmonner la hackeuse, négociant calmement avec la masse qui finit par se dessiner avec un peu plus de précision sous ses yeux alors qu’elle entreprend d’éloigner son visage de son oreille, toujours assise sur son buste.

“ - Pourquoi faire, sérieusement. Va falloir que tu fasses la vaisselle pour pouvoir préparer quoi que ce soit. Puis tu vas devoir cuisiner. Puis refaire la vaisselle après. Tout ça pour quoi ? Mettre du poison dans ton corps. Des cadavres shootés aux antibiotiques. Des végétaux qui auront absorbé la pollution ambiante et un joyeux cocktail de pesticides qu’on leur aura déversé par litre dès leurs premières pousses. Des trucs informes transformés dont tu ne sais même pas dire c’qui est dedans, à part ces suites de lettres que tu lis sur le dos de l’emballage et que tu sais interpréter comme de l'hydrogène, perturbateurs endocriniens et autres machins fichus dedans artificiellement. Tu n’a pas non plus envie que je te parle de la déforestation causée par l’huile qu’il y a dans cette pâte repoussante que tu adores mettre sur ton pain industriel qui se conserve des semaines sans que ça ne te fasse tilt ? Si ?

Haussement d’épaule et mine à demie convaincue de Trojan qui viens se gratter l’avant bras, soulevant une couche de crasse et de peau morte qui viens rouler son ses ongles beaucoup trop long.

“ - Faudrait que je prenne une douche… Et me brosser les dents, aussi. Ça fait un moment qu...

Son interlocutrice l'interrompt, posant un doigts beaucoup trop long et crochu sur ses lèvres. Son autre main vient caresser à nouveau son visage dans un geste réconfortant, maternel. L’ombre, c’est elle. Son portrait négligé, anorexique, aux cheveux clairsemés, gras, en bataille…

“ - Shhhh ! Enfin, tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu parles encore de te lever ? Mais on est bien ici. Dans la salle de bain il fait froid, il faut se déshabiller, tu vas être mouillée, va falloir te secher… Tu as vraiment l’énergie de te frotter partout ?

“ - Pas vraiment, non…” Avoue-t-elle non sans une certaine honte. “ J’suis fatiguée.”

“ - Oui, c’est ça. Tu es fatiguée, tu as besoin de dormir encore un peu.

“ - Mais ça fait des jours que je dors… Faudrait que je mette de l’ordre, et si quelqu’un arrives ? Je serais morte de honte…

“ - Tu ne dois rien à personne. Caches toi sous la couette, fait comme s’il n’y avait personne ! Ils partiront. Ils ont déjà arrêté de t’envoyer des messages et de t'appeler, comme je l’avais prédit…”  

“ - C’est… C’est vrai.

Ils me détestent tous. Pensa-t-elle. Ils avaient pitié de moi.

***

Des projets débutés un peu partout aux quatres coins de la pièces… “Agitation Improductive” et “Hyperfixation” sont les deux traits de sa nouvelle amie qu’elle blâme pour ça. Une autre elle, qui brille et qui ne cesse jamais de l’encourager et de sourire. Et la troisième elle, celle faite d’ombre, était restée cachée dans la chambre qu’elle occupais pour lui raconter des histoires anxiogène le soir venu, et tenter de l’empêcher de sortir du lit au petit matin. Mais sa copine luisante venait toujours l’en tirer, parfois même avant les premiers rayons du soleil, pourtant très matinaux en ces journées d’étés.

Elle constate, deux torchons et un plat brûlant à la main, qu’elle n’a plus de place sur les tables et plans de travail pour sortir cette énième préparation du four. Trois pains, une tarte aux fruits du jardin, un gâteau au chocolat, un cake salé, et d’autres plats plus locaux appris en un claquement de doigts après seulement une lecture sur un blog prennent déjà une bonne partie de l’espace. En plus de crayons, de papiers, de tissus, de plantes séchées, de bouture, de pâte à sel, et ses outils informatiques éparpillés aux quatres coins de la pièce.

“ - Tu n'as qu'à le laisser dans le four pour l’instant, penses juste à l’éteindre ma toute belle. On mettra la viande à cuire une fois qu’on aura tout rangé. Ça tombe bien, plus ça marine, meilleur c’est !  Tu verras, ils seront tous très contents. T’es la meilleure. On t'aime. Tout le monde t’aime."

Un sourire radieux se dessine sur le visage de Trojan qui s'exécute immédiatement avec entrain. Resplendissante, elle a pris le temps de se laver, peigner ses cheveux en pleine repousse, et se maquiller aujourd’hui, camouflant d’impressionnantes cernes. La veille, Sylwia et elle avaient eu la coquetterie de se faire des masques pour la peau avec des épices et un yaourt, et appliqués des huiles sur leurs pointes sèches, abîmées par les colorations qu’elles s’étaient respectivement refaite. Une exclamation en Ukrainien retentit, précédée par un bruit de pas dans les escaliers, et suivi par une Sylwia qui, fidèle à elle-même, surréagit.

“ - Stacyyyy, mais t’a pas chômé ! J’veux dire. C’est le bordel, mais la maison est hyper propre ! T'as fait le ménage avant de bricoler ? Et c’est quoi tout ça ? “ Elle désigne d’un mouvement de main la nourriture et les petits cadeaux fait mains qui traînent un peu partout.

“ - C’est… Enfin, avec quelques économies, je voulais vous faire une petite surprise. Ça fait un petit moment que vous prenez soin de moi, j’voulais marquer le coup, tu comprends ?

Petit cri hystérique tandis que par dessus l’épaule de la hackeuse, Sylwia découvre une petite statuette de chat arborant les mêmes tatouages au visage qu’elle. Elle fonce en direction de cette dernière pour la saisir et l’étudier sous tous les angles en sautillant sur place.

“ - Dis moi que c’est pour moi ! Dis moi qu’c’est pour moi ! “ Sans vraiment attendre de réponse, elle serre l’objet contre elle. “ Je l’adoooooore ! T'as fait tout ça cette nuit ?

L’euphorie de la jeune femme aux cheveux bubble-gum contamine Stacy qui se met elle aussi à sautiller en agitant les mains, accompagnée par sa version lumineuse qui lui tourne autours.

Les dessins, c’est pour Dominik, inspiré par not… Par sa fresque, dans la chambre. Les boutures, c’est pour Daria, j’ai regardé sur internet ce qui pouvait repousser à partir d’une feuille coupée, puis j’ai fait la razzia dans la jardinerie du coin, il va falloir attendre quelques semaines qu’elles développent des racines. Les plantes séchées, c’est de la menthe et des tranches de gingembre avec d’autres trucs contre la gueule de bois, c’est pour Oleksander, pour se faire une tisane les lendemain de soirée. Et les tote-bags, je les ai laissés vierge exprès, c’est pour que tout les autres de la maison puissent les personnaliser et plus galérer à tout ramener quand ils font des récups ou bougent leurs affaires. J’ai bien fait ?

Deuxième cris hystérique de Sylwia qui lui saute dans les bras. Stacy prend ça pour un oui et la serre contre elle de plus belle. Son amie luisante, qui n’a pas cessé de tourner autour d’elle, continue de lui répéter inlassablement ces deux phrases.

T’es la meilleure, ils t’aiment tous.

***

Ombre et lumière se battent. Trojan est prostrée dans un coin, tentant d’échapper à la lutte. On lui saisit les cheveux, tentant de l’attirer en dehors de la chambre.

Pas question que t’aille dormir ! Tu as tellement de choses à faire ! Tu ne voudrais quand même pas décevoir tout le monde, ILS T’AIMENT ! Tu DOIS être la meilleure !”

“ - Mais je suis fatiguée, ça fait des jours que je n’ai pas dormi ! “ Geint-elle, le corps tremblant et trop faible pour se défendre.

Une autre main se saisit de son bras, une voix déchirante implore, en pleurs.

“ -Mais ils te détestent ! Ils t’utilisent ! Tu DOIS dormir ! Ne l’écoute pas ! Viens au chaud, reviens avec moi, on était bien, non ? Il n’y a que moi qui t’aime vraiment ! Même quand tu sens la transpiration et que tu ne fais rien pour avoir mon attention !

Et elle est ballotée de droite à gauche. Ombre, lumière, ombre, lumière… Un cri s’élève tandis qu’elle fait preuve de ce qui lui semble être un effort surhumain pour se dégager et foncer à toute vitesse dans les escaliers. Heurtant portes, angles et murs, elle fonce, ses yeux irrités et rougeoyant emplis de larmes pour échapper aux deux entités qui se disputaient sa compagnie. SES démons. Ceux qui avaient toujours été là.

Elle traverse des pièces vides de tout monde en cette heure pour se précipiter dehors, s’asperger le visage d’eau de pluie récupérée dans de gros barils en plastiques, eux même récupérés on ne sait trop ou. Elle lisse ses cheveux vers l’arrière, le souffle court, puis se donne une bonne gifle, tentant de déclencher un état de choc qui lui ferait reprendre ses esprits.

Elle n’avait pas eu à se battre avec ces deux-là depuis longtemps. Entre fuite et survie, peu de temps lui étaient laissé pour faire face a ses propres états d’âmes, ses “casseroles” comme elle aimait les appeler.

Machinalement, elle prend une direction au hasard pour s’éloigner de la maison. Aller n’importe où, mais loin d’ici, loin d’elles, juste quelques heures…
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Message par Karess Mer 9 Mar - 22:23

Comme un manteau de fourrure. [HORS-SERIE] Snarda15

Snardat



Un vétéran d’une guerre oubliée. C’est ce que je suis.
Sauf qu’il n’y a pas vraiment eu de guerre, et que je ne peux pas vraiment prétendre au rang de vétéran. Et ça n’a rien à voir avec l’âge. Ça, des copains comme Charir, comme Mange-Wargs, comme le Mangeur d’Epées me l’ont appris…
Et maintenant ? Que fait un vieux loup quand sa guerre est finie, que tout ce pour quoi il s’est battu, tout c’en quoi il a cru, est parti ? Eh bien, il agonise… Il agonise dans les cendres de ses illusions ; convictions, buts, espoirs… Amour de soi, confiance en soi...

Cette agonie a-t-elle obligation d’être une déchéance, une chute en enfer ? Le vieux loup ne peut-il être source de sagesse pour ses amis ? Il peut aussi mordre pour eux. Se sacrifier pour leurs rêves. Et plus simplement aussi, juste leur être de bon conseil, et les réchauffer de sa fourrure, se blottissant contre eux…


***


Le contact moelleux et chatouilleux de l’herbe qui brosse ma joue. Dans le lointain, une étrange rumeur sonore, faite de bruits multiples, continus et indescriptibles. Urbains, me souffle mon instinct. Et plus proche, plus discernable, un tambourinement sur du fer, choc régulier et brutal, à quelques pas. Où suis-je ? A un monde de chez toi, petit Rat, me souffle encore mon instinct. Un endroit doté de verdure éparse et paresseuse, broussailles et arbres ici et là, qui ont jonché la terre de brindilles piquantes. Je me redresse et évalue mon environnement. Ressentant Sa présence, là, juste à côté de moi. Sensation de vertige. Un fleuve d’images, de sensations, d’informations dans ma tête, dans mes yeux, et mes oreilles, dans mon odorat. Dans mon âme. Sa délicate attention de me donner les bases de cet univers dans lequel je viens d’atterrir…
— Son monde à elle… La "Réalité"…
Je comate, redressé sur mon séant et mes pieds, et mes oreilles enveloppées sous la capuche de ma veste, sa veste, son cadeau qu’elle m’a offert au bord de cette rivière dans cet entre-deux mondes. Laisser à ma petite tête le temps de digérer tout ce wagon d’informations qui vient d’y être enfourné comme un bélier dans la porte d’une place forte. Il fait nuit, mais les nuits sont cruelles dans son monde, plus claires que le jour avec ces soleils miniatures perchés à leurs poteaux de métal –réverbères-, qui strient les hauts des rues. Autour de cette verdure en friche, les contours noirs d’une enceinte pierreuse.

Et au-delà, ces formes cubiques, géométriques que j’avais aperçu s’élèver dans le lointain à quelques pas à présent.

Toujours ce tambourinement sur du fer à proximité, pénible. Les ricanements qui l’accompagnent sont le premier son tangible que j’entends . Un rire idiot et gras.
Mon cœur fait un bond. A quelques pas de là, un groupe de grands An-aï mâles aux crânes rasés, accoutrements dans le même ton que ceux de ma Stacy Trojan, occupent les lieux perchés sur des infrastructures familières. Des toboggans. Des manèges. Un parc à jeux. Cet endroit est un parc à jeux pour avortons ! Mais il n’y a aucun avorton ici. Juste des grands An-aï, fiers, cons et bruyants. L’un d’entre eux saute encore et encore à pieds joints sur la ferraille du manège, plateforme circulaire en proie à la rouille. Suscitant les rires stupides d’un autre qui élève ce que je flaire comme un alcool, avant d’aller projeter un coup de pied brutal dans l’infortuné toboggan. Un autre qui use d’un objet inconnu pour profaner les lieux d’une peinture à ses motifs. Et trois autres qui moisissent, qui zonent en bande dans le sillage des trois premiers.
Saute-à-pieds-joints s’interrompt subitement. Car il m’a vu émerger du sol de terre et d’herbe, et ses yeux, vitreux d’une absence d’intelligence mêlée de méchanceté gratuite, sont rivés sur moi. Un à un, toute sa bande tourne la tête et me repèrent.
— Eh ! Qu’ess tu fous là toi ? Beugle Saute-pieds-joints en bondissant à bas du manège pour marcher vers moi, suivi de sa bande :
— C’est chez nous ici ! Dégage !
Y a de l’hostilité dans l’air, et les mains en face, elles sont armées. Mais moi j’aime ça.
— Et vous, vous foutez quoi ici ? je lui rétorque, inflexible face à la meute (de lions ? Tu parles. Ces six gars sont moins des hommes que des garçons, l’équivalent de la tranche d’âge au-dessus de la mienne. Parler a dévoilé mes crocs, et deux des suiveurs de Saute ont calé, se mettant à échanger des regards Smile
« Même en débarquant d’un autre monde, on devine que vous êtes de la racaille. T’as rien à faire ici, mon gars. Alors toi, tu dégages. Et t’emmènes tes potes avec toi fissa.
Saute hoquette de surprise : — Eh mais tu t’prends pour qui, toi ?
L’une de ses sales pattes est venue pousser sur mon épaule, me repoussant en arrière avec mépris. M’a éclaboussé de son alcool puant par maladresse, dans la foulée.
— L’albinos ! Qu’il ricane, repris par trois de ses potes.
J’ai pas reculé d’un pouce, à part l’appui d’une jambe pour me préparer à la bagarre. Mon regard qui soutient le sien, lui faisant comprendre qu’il vient de franchir un point de non-retour...
— Touche moi encore, vas-y, je lui dis.
— Eh on lui fait sa fête à ce petit con là !
— Dégage ! grogne Saute. Il a voulu répéter son geste. Son bras, je l’ai saisi, et je le lui ai cassé en une clé de bras qui l’a fracturé au niveau du coude. Et deux de ses doigts, cassés aussi sec. Avant de le laisser basculer de douleur par terre, le laissant à ses hurlements aux pieds de ses copains.
Ils entreprennent de m'assaillir en bande, mais dans Saute dans leurs pattes les ralentit, et je suis vivace. Parer leur charge et leur boxe est un jeu d‘Orquon, et m’emparer du pied que m’expédiait le premier suiveur pour le fracturer, une prise facile.

Par la suite, quand je tire le fer de mes propres armes, hache et dague, ils rigolent encore moins.

***

Cette rumeur indescriptible, quoiqu’urbaine, loin au-delà de l’enceinte de pierres de ce parc à avortons. Elle ne trouble ni la fraicheur de cette nuit, ni la sérénité rétablie dans ce parc à jeux.
Paresseusement, je pousse de mes pieds griffus dans la terre. Merveille de mécanique et, amusements d’une enfance si courte, si courte... Je savoure le fruit mérité de ma victoire. Allongé sur le manège, rêveur, au côté de ma hache qui a eu son content avec cette rotule fracassée, jouant de mes doigts sur mon poignard imbibé de sang pourpre, je contemple le ciel et la nuit. A l’écoute de mes sens, de mon intuition. Des quelques hématomes de la bagarre qui pulsent sur mon visage et mon buste. A l’écoute du Grand Karess...
Nettoyer un peu ton monde, c’était un petit bonus. Une prime. Un cadeau de bienvenue, disons. Pas de panique, An-amie, je frappe fort, mais je sais fixer mes limites. Je ne les ai pas tués. Leurs carcasses, les deux derniers qui tenaient debout les ont toutes traînées hors du parc…
« Mais t’es qui toi sale petit taré ?! » Qu’ils s’étranglaient entre les râles et les pleurs de leurs potes. Nettoyer un peu ton monde, ça fait du bien…


Dernière édition par Karess le Lun 29 Aoû - 21:11, édité 4 fois
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Message par Stacy Trojan Jeu 10 Mar - 11:48

Rouge. Vert. Orange. Cycle perpétuels du feu, voué à passer d’une couleur à l'autre jusqu'à la fin de sa vie. Dépression. Manie. Intervalle libre. Cycles perpétuels auxquels elle avait cru échapper… Tête en l’air, cela fait quelques minutes que son regard s’est plongé dans les vieilles ampoules colorées, songeant au sens de sa vie, à son devenir.

Rouge. Vert. Orange. Orange. Orange…
Clignotement de l’ampoule du milieu qui stoppe Stacy dans sa réflexion. Toutes les nuits à la même heure, en réponse à la faible circulation dans ce quartier, les feux cessent de fonctionner, ne laissant qu’une lumière clignotante pour indiquer une intersection et inviter à la prudence.

Tirée de son fil d’idée, elle reprend sa marche au hasard, traversant la route qui se dressait devant elle. I’m just a “Would have been”, “Could have been”, “Never was”, “And never ever will be”.  Disait l’un de ses titres favoris d’adolescente en colère. La voix éraillée et fatiguée du chanteur résonnait encore dans sa tête. “Aurait dû être", “Aurait pu être”, “N’a pas été”, “Et ne sera jamais”. Mais quoi au juste ? D’aussi loin qu’elle puisse remonter dans sa mémoire, elle ne croit pas avoir déjà eu d’idée de voie toute tracée. Des rêves de devenir vétérinaire, astronaute, ou princesse comme les autres de son âge par exemple. Bien sûr, il y avait toujours eu cette appétence pour la technologie : Paint, Word, la famille Cosmics et Passeport ayant rapidement remplacé le papier, les jeux de sociétés et les leçons. Mais pouvait-on, aujourd’hui, vraiment dire que c’était une bonne chose ? Certes, elle était douée mais où tout ça l'avait-elle menée ? Enfermée à tours de bras. Dominée tour à tour par des sadiques et des mollassons…

Et cette impression d’apathie, d'existence fortuite, futile, était-ce le prix à payer pour cette tête remarquable, capable d’apprendre rapidement et en quantité, de réaliser tout un éventail d'activités malgré la déprivation de sommeil et d’alimentation ? La vie était définitivement faite de contradictions. Tentative de rationaliser tandis qu’elle se remémore cette histoire de scientifique allemand qui avait fait le bien en voulant faire le mal et vice versa. Quelque chose qui ressemblait à "Frite", a cette pensée son estomac gargouille.

Reprise de contact avec le réel tandis qu’elle tente de manière désintéressée de plonger sa main dans sa poche pour trouver un peu de monnaie. Sa main glisse le long de sa cuisse, et elle réalise qu’elle porte en guise de pyjama un legging bouloché, une brassière de sport et un débardeur bien trop grand emprunté à Oleksander. Pas de poche, pas d’effets personnels, et même pas de chaussures. Maintenant qu’elle prend le temps de se reconnecter à ses sensations et à son corps, c’est le vent frais qui la fait frissonner. Marcher en chaussettes n’est pas un problème tant elle a de cornes sous les pieds, elle se montre néanmoins vigilante en présence de verre éclaté au sol et évite parcimonieusement les débris. Un nouvelle bourrasque vient soulever les quelques centimètres de cheveux sur son front qu’elle vient lisser vers l’arrière. Geste qui lui arrache un sourire, habitude gardée de lorsqu’elle avait les cheveux mi-longs. Elle est plutôt satisfaite que ces derniers ne repoussent, d’ailleurs.

Soudainement, plusieurs ombres se dessinent sous ses yeux noisettes, silhouettes masculine, en groupe. Le genre de choses qui ne rassurerait malheureusement aucune femme en ce monde. Une vague monte en elle. Signe de Karess ? Sa main vient se saisir du pendentif sur son ras-de-cou, geste qui se voulait réconfortant tandis qu’elle se met sur le qui vive. La dent irradie d’une chaleur douce, surprenant la hackeuse qui change de trotoire dans l’optique d’éviter tout ennuis.

Alors qu'elle les croise, prête à toute éventualité, elle constate qu’il ne sont pas seulement un groupe alcoolisé, mais aussi blessé. Tandis qu’elle se tâte à leurs demander ce qu’ils s’est passé, d'où venait le danger, elle intercepte dans leurs conversation des bribes d’interrogation quant à l’identité de leurs agresseurs:  A l’aise au combat, de petite taille, avec des propos semblant délirant concernant sa provenance d’un autre monde… Son cœur loupe un battement. Karess lui aurait-il fait grâce d’une visite de son ami ?

“ - Tu d’vrais pas aller par là, machine. C’est un malade.” Interpelle l’un des types encore en relativement bon état. Intérieurement, elle remercie Dominik pour les leçons d’Ukrainien.

“ - Tu parles du Parc pour enfants ? “


“ Ouais.” Crache-t-il, accompagné de salive cruorée.

Ni une ni deux, elle fait un bond pour s’élancer dans la direction proscrite, sous les protestations véhémentes de ses interlocuteurs qui la traitent de tarée elle aussi. Bien trop heureuse à l'idée de retrouver son ami, elle escalade l’un des murs de pierre pour atterrir près d’une balançoire aux chaînes rouillées par les années. Surexcitée, elle lance un regard à droite, puis à gauche afin de dénicher l’Orque de sa supposée cachette. Au loin, sur le tourniquet, semble s’amuser quelqu’un. Moment de doute alors qu’elle étudie la silhouette encapuchonnée, bien incapable a cette distance de discerner s’il s’agit de son protégé ou d’un inconnu. Pire, après quelques pas, c’est le poignard ensanglanté qui luit à chaque passage sous le lampadaire qui attire son attention. Mal assurée, elle finit par se dégager la gorge, lorgnant sur la branche à ses pieds en cas de danger.

“ - Snardat, c’est toi mon ami ? “
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Message par Karess Sam 12 Mar - 11:13


Mes oreilles qui se dressent à la voix familière, et moi avec. Rabattant la capuche de la veste (sa veste, celle qu’elle m’a donné la première fois), je la regarde, en douce rotation sur le manège :
— Mok’kra, Stacy Trojan ! Cette fois c’est à mon tour de venir te visiter dans ton monde.
Voix douce, posée. Avant de lancer une nouvelle petite poussée dans la terre pour refaire un doux tour complet. Ca tangue légèrement. Stupides voyous de ce monde, qui abîment et détériorent l’appareil. Karess m’a dit à sa manière d’y aller doucement avec mon amie, qu’elle ne va pas très bien et n’a pas besoin d’une petite furie comme je peux l’être des fois. J’essaie de soigner le ton. Et l’élocution, tant que j’y suis.
— J’ai chassé la racaille de cet endroit tout à l’heure, dis-je alors que je reviens face à elle, bondissant sur mes mains pour élever mes pattes et les amener en position accroupie : Il est tout à nous ! Tu veux venir t’amuser avec moi ? On a des jeux comme ça chez moi, nous aussi.
Mimine tendue, l’invitant à me rejoindre.

— Il y a une étrange familiarité en moi dans ce monde. Cet endroit est une ville je présume. Tu m’en feras visiter les rues et les tunnels ? Tu pourrais me présenter à tes amis, et à cette meute dont tu m’avais parlé au Sanctuaire des Faunes…
Evoquer cette espèce de lieu entraperçu dans cette communion rêvée avec ma fratrie d’armes et mon amie me rappelle sa fin abrupte, en suspens…
— D’ailleurs que s’y est-il passé ? Une bataille venait d’y éclater et… Nous n’avons pas eu la fin, je me souviens juste d’avoir été séparé de toi par ces fumées brûlantes, et de nous battre avec ces soldats noirs…
Sursaut en voyant des lumières mouvantes sur l’environnement cubique. Mouvantes à des vitesses absurdes, dans des bruits mécaniques inconnus. L’espace d’un instant, je prends conscience de me trouver là, en territoire totalement inconnu –et méconnu-. Mais pas de signaux d’alertes dans mon instinct, sa manière à lui de prévenir que quelque chose de malveillant ou de dangereux approche. Et surtout, Stacy Trojan qui ne semble pas prête à déguerpir. Ici, chez elle, ses réactions et son ressenti du danger seront les miennes...
— Je suis content d’être là avec toi, mon amie… Le Grand Karess m’a murmuré que tu n’allais pas fort, mais j’ai pu venir pour toi cette nuit...
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Message par Stacy Trojan Dim 13 Mar - 14:21

Les épaules de la hackeuse s'abaisse, ses muscles se détendent. Elle amorce un premier pas pour rejoindre son ami d'une démarche comique tandis qu'elle quitte la pelouse pour venir tâtonner sur les graviers, deux bras étendu sur les côtés en guise de perche pour garder l'équilibre. Elle parvient finalement à rejoindre le tourniquet sur lequel elle s'installe, provoquant un crissement métallique, comme une plainte du mécanisme sous son poids. Tout proche du petit Orque, elle ouvre un bras pour l'inviter à venir contre elle en guise de salutation.

" -Mok'kra Snardat ! Je vois ça, t'imagines pas c'que je suis contente de te voir ! " Elle lui adresse son plus beau sourire, serrant doucement le petit être contre elle en frottant son épaule. " Laisse moi deviner, une bande de type alcoolisés à la même allure que moi ? J'l'ai aient croisés en chemin, ils m'ont dit de faire attention. Leurs description de leurs agresseur plus le pendentif qui réagit... Je me suis doutée que Karess me faisait un cadeau. "

Elle sourit de plus belle, jetant un regard aux alentours en une tentative de discerner la présence de son ami de l'ombre avant de reprendre.

" -Il y a des jeux chez les Orques ? Je suis plutôt surprise, mais ça me fait plaisir de l'entendre. Tout n'est donc pas que guerre et violence ? "

Petite grimace coupable tandis qu'elle réalise qu'elle entretiens les clichés elle aussi.

" - Vous avez des balançoires chez vous aussi ? Ça te dis qu'on en fasse ? J'adorait quand j'était p'tite. On en avait fabriqués avec de vieux pneus, j'enroulais les chaines pour me faire tourner a toute vitesse... "

Un brin nostalgique, elle passe une main affectueuse sur le crâne de celui qu'elle considère comme un frère, souriant alors qu'elle reconnait la veste offerte lors de leurs première rencontre.

" - Je ne connais pas encore très bien la ville, mais je serais très heureuse de te faire visiter ! Je pourrais te montrer ma chambre aussi ! Mais je ne sais pas si je peux te présenter à tout le monde au squat... Certains ne sont pas au courant de l'existence des Orques. Je veux dire, ils connaissent votre peuple, mais à travers des œuvres qui ne rendent pas forcément justice à votre idéal ni à votre culture..." Elle se frotte la nuque, quelque peu mal a l'aise. " A vrai dire, la plupart des gens ici pense que vous n'êtes que des légendes. Ça risque de leurs faire un choc s'ils te voyaient... "

Un léger silence s'installe, le temps qu'elle ne chasse les images de violence au Sanctuaire des Faunes, elle aussi, n'avait jamais eu le fin mot de cette histoire.

" - Je ne sais pas ce qu'il s'y est passé non plus. Je me suis réveillée dans mon lit, et la peinture de Dominik avait changé, sur le mur à côté de moi. Tu te souviens de lui, au fait ? Ce très cher Black. "

Le sursaut de son ami est contagieux, regard rapide autours d'elle pour identifier la source du danger, en vain. Elle oublie donc rapidement, donnant un petit coup d'épaule rassurant à son ami.

" - Je veille sur toi, t'en fait pas. Je suis enchantée que tu sois là, vraiment, tu m'est d'un grand réconfort. Karess n'est pas tout à fait la seule entité qui m'accompagne, si tu veux savoir, et elle sont vraiment pas sympa ces temps-ci..."

D'un bond, elle se remet sur ses jambes, tanguant légèrement de droite à gauche tandis que les graviers lui laissent une impression désagréable sous la voute plantaire. Elle adresse un signe de tête à son amis, lui laissant le choix d'aller jusqu'à la balançoire ou explorer la ville.
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Message par Karess Lun 14 Mar - 21:19


Affection physique. Un chaleureux frémissement de plaisir me parcourt alors que j’accepte l’invitation à me blottir contre elle. Elle est comme une grande sœur d’un autre monde pour moi. Une grande et petite sœur, chacun de nous capable de s’enseigner, de se protéger, de nous faire grandir ou au contraire, de nous aider à garder une part d’enfance en ce monde. Des jeux chez les Orques... J’avais déjà pris conscience de cette "anomalie" au cœur de ma culture, si martiale, si guerrière… Oui, aussi rude soit notre vie, notre jeunesse à transpirer, à se faire endoctriner, à bastonner et se faire bastonner pour nous préparer à notre rôle de soldats, nos aînés ont toujours veillé rigoureusement à ce qu’il y ait des jeux. Les Sergents et les chefs qui nous accablent à l’entraînement, des parents qui arbitrent nos sports. Des frères aînés, des compagnons de jeux, les vétérans de l’unité…
Les mêmes frères à qui l’on apporte ravitaillement en flèches, boucliers et lances sous les volées de l’Ennemi, pour qui on creuse des tranchées. Auxquels on joint les boucliers, le cuir de la Cohorte…  
— On est un peuple sérieux, Stacy Trojan ; très sérieux, et très désabusé aussi... Mais ! dis-je enjoué en envoyant une poussée dans le tourniquet : Si on n’sait plus s’amuser, alors c’est une nouvelle chose qu’ils nous auront arraché. Notre esprit bon enfant. Et ça moi je dis jamais, jamais je ne les laisserai gagner sur ce terrain !

Entendre son rire gentil et doux me réchauffe le cœur. Me donne le sentiment d’avoir peut-être encore une raison d’exister. Comme une invitation, la balançoire rouillée à proximité voit ses places dandiner au gré du vent, grincement métallique. Même si j’ignore ce qu’est un pneu, son idée d’enrouler les chaînes de la balançoire me donne envie d’essayer !
Une légende, nous les Orques… Cela, Il m’y a préparé en m’amenant ici, je le réalise…
Des Rats et des Loups…

— Je serais heureux de te suivre et de découvrir ton foyer et tes amis. Et de montrer que nous ne sommes pas des monstres mangeurs d’enfants comme les barbares de l’Ouest le racontent sur nous…

Aime les Orques qui aime son rapport à l’altérité, jeune Stacy. Ca se passera bien…

— Tu m’avais parlé de ce Black déjà, je me souviens… Tarrrsh !  Mais tu n’as pas eu le temps de me le présenter, ni lui, ni ta meute, car c’est à ce moment là que ça s’est mis à barder... J’avoue que je m’intéressais moins aux Hommes qu’aux Hommes-Bêtes, je n’en avais jamais vus de tels de ceux-là, tout poilus !

Mangua…

Quand elle me laisse le choix, j’opte pour la fameuse balançoire. Je lui demande de m’enrouler comme elle m’a montrer et Woooow ! Guuuhuuhuuh ! Je tournoie sur moi-même, la tête qui tourne…
— C’est… Ca c’est marrant ! Guuuhuh… Encore !
On le fait plusieurs fois. On rigole. A un moment, Quelque chose se parant de la forme du vent vient souffler sur la balançoire et nous pousser, force invisible, fantomatique…
C’est une belle nuit…

— Alors parle-moi d’eux, je l’invite en marquant une pause dans mon balancement. Ces entités qui n’sont pas sympas, que je puisse t’aider…  

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Message par Stacy Trojan Dim 20 Mar - 16:39

" -Tu as bien raison, Snardat. Ne les laisse pas vous enlever ça... "

Sourire nostalgique qui accompagne sa réponse. Elle regrette un peu au fond, les années de quasi-insouciance ou tout ce qu'elle voulais, c'était grandir "pour pouvoir faire ce qu'elle veux.", si seulement elle avait su dans quel traquenard elle s'engageait.

" -Des monstres mangeurs d'enfants ? "

Elle rit jaune, de ce qu'elle sais de la situation du monde de son ami, c'est plutôt les hommes qui viennent agresser les enfants Orques sans une quelconque forme de pitié.  L'hypocrisie de ses semblables n'était définitivement pas un phénomène récent et c'était un fait qui avait le don de l'irriter. Cependant, son ami avait l'air de le prendre sur le ton de l'humour, son agacement s'estompe donc tout naturellement pour laisser place à du sarcasme.

" - Oh, c'est vrai, l'attaque... "

Elle regarde longuement le sol, tentant de remettre les choses dans l'ordre dans son esprit. Elle ne sais que trop peu quoi penser de ce qu'il s'est passé. Tout ceci lui laisse une impression de mauvais rêve. Particulièrement prenant, mais teinté d'une forme... D'irréel ?

" - Il est rentré au squat il y a peu, mais on a pas vraiment prit le temps d'en parler. On se lance juste quelques regard interloqués ou quelques signes de têtes quand on entend des infos qui nous y ramènent, mais... Je crois qu'on à tout les deux un peu peur de se poser la question de ce qu'il s'est réellement passé."

Large sourire tandis que le souvenir de l'athmosphère chaleureuse et insouciante prend le dessus sur celui de l'attaque.

" Les faunes, oui. Je n'en avait jamais rencontré jusqu'a mon arrivée ici. Et la meute de combattant, je ne sais pas trop ou ils sont. Dominik m'a juste dit qu'ils allaient bien, qu'il leurs avait rendu visite. Cette nuit, c'est un autre groupe que je te présente. Bien moins musclés et armé ! "


Rire tandis qu'elle imagine Sylwia accoutrée en grand guerrier. Tout lui allait de toute manière...
Elle s'était saisi des deux liens de la balançoire pour aider son ami tourner sur lui même, se reculant ensuite alors qu'elle le lâche. Nostalgique et amusée, elle s'installe à son tours pour l'imiter, cramponnée de toutes ses forces aux cordes pour ne pas être éjectée du siège.  

" -T'a vu, je t'avais dit ! Après on marchait plus droit. On disais qu'on était ivres en riant, comme pour imiter les plus grands sans vraiment comprendre ce que c'était vraiment. "

Instants d'innocences et de joies, elle s'accorde le luxe de redevenir une enfant tandis qu'elle joue avec l'adorable créature puis se laisse gentiment pousser par son ami de l'ombre qu'elle remercie en son for intérieur. Pour cette visite, pour cette soirée...

Légère grimace tandis qu'il aborde le sujets de ses tracas, a son tours, elle stoppe le balancement pour pouvoir regarder son protégé dans les yeux, cherchant quels mots utiliser.

" - Elle sont comme moi. Si ce n'est moi, je n'ai jamais vraiment trop su. Elle n'ont pas toujours eu cette apparence, la plus sombre d'entre elle recouvrait le mur d'yeux quand j'étais ado, me faisait craindre les caméras, tu sais, comme sur mon outils qui fait des peintures instantanée. Avec le temps elle a perdu du terrain de ce côté, elle s'est faite de plus en plus douce, elle a changé pour continuer de pouvoir vivre a mes côtés. Elle est comme une amoureuse un peu toxique, qui démoralise, démotive, pour que tu reste avec elle pour toujours, à ne rien faire, à te morfondre... L'autre, elle est radiante, vraiment. Mais elle n'est pas plus gentille pour autant. Elle veux que je fasse pleins de choses, que je sois la meilleure, tout le temps, et ce au detriment de mon sommeil, de mon alimentation... Je n'ai pas le droit d'arrêter une seconde avec elle, je n'ai pas le droit a l'erreur, tout doit toujours être parfait, sinon elle deviens violente. Et ces deux la se disputent ma compagnie. Parfois elles disparaissent un moment, par fois elles sont omniprésente et je ne sais pas quoi faire d'elles, ni vers qui me réfugier. "

Long soupire tandis qu'elle donne une impulsion pour se donner un peu d'élan.

" - J'ai fui le squat pour leurs échapper tout a l'heure, elle doivent probablement être en train de se chamailler dans leurs monde maintenant, attendant ma prochaine vulnérabilité pour tenter de me coller a nouveau. Du moins, c'est ce que j'imagine. Et toi, comment ça se passe dans ton monde, les autres vont bien ? "
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Message par Karess Sam 26 Mar - 21:24

Un ragot parmi d’autres sur le compte de mon engeance, parmi nos ennemis. La progéniture dégénérée des Elfes. Des engeances sans parents ni enfants, nées dans la boue. Des monstres mangeurs de chair humaine. Des cannibales…
A leur décharge, nous n’avons pas fais grand-chose pour démentir cette réputation. En fait, la mentalité de siège constant nous pousse même à jouer d’une telle réputation et à la créditer de tueries sanglantes et de massacres retentissants. Le courage et les bonnes intentions, c’est bien, mais ça ne fait pas peur à l’Ennemi.
L’Ennemi ne respecte rien, n’a aucun honneur. La Rage, voilà tout ce qui lui fait peur et l’éloigne de notre patrie. La Rage, et la Discipline des Légions Uruk-Haï…

J’écoute avec attention l’histoire de mon amie. Ses "démons". Sous certains angles, je me dis qu’elles s’apparentent au châtiment du Seigneur des Ténèbres lui-même, capable d’influer sur nos émotions, notre ressenti, dans tout un groupe. Dans toute une légion.
— Ne t’en fais pas pour les autres, ils vont bien. Je suis sûr qu’ils reviendront la prochaine fois quand tu en auras besoin. Et il en sera sûrement de même pour toi avec nous.
J’ai préféré couper court au sujet de mon monde. Eviter de parler de cette sensation de rejet, de vide abyssal qui m’habite…
De ne pas venir de mon monde aujourd’hui, mais de littéralement nulle part. Confusion d’images figées, sans contexte et sans lien. Tel que je le ressens, revenir aux conflits de Stacy Trojan tient d’une affaire de survie pour moi.
— Et ces démons… Elles ne t’ont pas dit pour quelles raisons elles en ont après toi ? La sombre m’évoque un avatar de la défaite, ou de quelque chose qui s’y rapporte. Avez-vous subi une défaite avec les tiens il y a peu, Stacy Trojan ? Ton combat a pris un revers du destin ?
J’ai repris mes balancements. En plus de procurer des bonnes sensations, ça m’aide à mettre en sourdine mon anxiété. A réfléchir à mettre des mots sur ce que je me dis :
— La lumineuse, on dirait un Sergent à l’entraînement. C’est chiant, les Sergents quand même, je ricane. Et Karess ? Son aura ne te protège pas ?

J'ai posé la question à Stacy Trojan, mais elle s'adresse tout autant à toi, Grand Karess.
Une vague de frisson m'a parcouru les os. Je continue de me balancer, gagnant en vigueur.
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Message par Stacy Trojan Jeu 8 Sep - 18:54

La défaite... Sa gorge se serre malgré elle. Si elle en avait connu ? Une vague d'amertume se fait sa place, tandis que, silencieuse, elle continue de se balancer. Au fond, avait-elle vraiment envie de faire le bilan de sa vie ? Le résultat en valait-il la peine ?

" - Parfois j'ai la sensation que je n'ai jamais réellement fait quelque chose de bien, que je ne suis pas à la hauteur. D'autres fois, je suis totalement exaltée, je me sens au dessus de la masse, il n'y a pas de juste milieu. "

Lourd soupir. Yeux clos, elle s'assure de vider ses poumons. Peut-être sa tête suivrait-elle le mouvement ?

" - Il m'a choisi pour ce que je suis, dans mon authentique entièreté. Je suppose que cet instabilité en fait partie, que... Tout bien intentionné qu'il est à mon égard, il n'a pas envie de me changer, de m'altérer en me retirant quoi que ce soit. Le bien comme le mal. Peut-être que ça lui plaît. Ou peut-être qu'il est impuissant, je ne sais pas. Mais je ne lui en veux pas, je lui suis reconnaissante de ne pas tenter de me transformer comme d'autres l'ont fait auparavant."

Souvenir du gout chimique de cassis de la lamotrigine, de la camisole chimique... Au fond. Voulait-elle vraiment que ça s'arrête ? Serait-elle vraiment... Elle, sans cet aspect de son être ? Un léger sourire étire ses lèvres tandis qu'elle donne un coup dans le vent avec ses jambes pour prendre de l'élan, et s'élever plus haut. La vie était faite d'épreuve, et elle allait s'en sortir, une fois de plus. Si l'on tentait d'aborder la chose sous un angle plus positif, l'une des entité la forçait à prendre du repos, chose qu'elle se refusait inlassablement. Combien de temps son petit corps aurait tenu sans elle ? N'en était elle éventuellement pas la gardienne ? Venant exiger de se poser avant qu'il ne soit trop tard ? Et l'autre, ne révélait-elle pas ce qu'il y avait de mieux en elle ? Lui donnant l'énergie de faire le bien autours d'elle ?

" -Je n'ai jamais trop aimé l'armée et sa discipline pour ne rien te cacher, mais dans ton cas, je respecte. Je vous admire même un petit peu à vrai dire. Et les sergents... J'imagine qu'ils veulent juste ce qu'il y a de mieux pour vous. Peut-être que c'est ce qu'elles veulent aussi pour moi..."

Grincement métallique de la balançoire rouillée alors que Trojan gagne en vitesse.

" -Est ce que... Tu aurais envie de découvrir la ville ? "
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Message par Karess Dim 11 Sep - 20:33

Cramponné sur ma balançoire élancé, une dernière singerie. Quand le mouvement de balance est au plus haut, je me projette hors de ma planche, roue agile dans les airs avant d'atterrir avec dextérité sur le support de la balançoire. Rictus du pitre qui est fier de lui. Je reste un instant là-haut, rires de mon amie en contrebas, observant le parc où joue l'esprit des vents, faisant tourbillonner les feuilles en des silhouettes spectrales...
« Tarrh ! » J'éructe, en me laissant retomber sur la terre ferme. Ignorant le choc dans mes pieds, j'adresse un sourire enclin à mon An-amie :
– Je veux visiter la ville avec toi, Stacy.
Derrière moi, le mouvement de balançoire expire doucement. Main dans la main, nous avons laissé la balançoire et le parc retourner à son agonie, le vent pour seule présence faisant crisser  les vieux fers rouillés et dandinant les assises de notre balançoire...

***




J'aime Stacy, cette amie d'outre-monde, et j'aime cette faveur qui m'est offerte de visiter son monde, même si je dois dissimuler mes traits sous la capuche de sa veste-cadeau qu'elle m'a donné. Me dissimuler dans son monde parmi les Hommes est étonnamment facile. Il n'y a pas d'interaction avec ceux qui passent, pas de regards alertes. Chacun semble éteint, perdu dans sa vie. Ce ne sont pas les lumières éblouissantes de ce qu'elle appelle des voitures qui patrouillent tels des démons au grondement sonore et vibrant et aux yeux incandescents qui leur permette de prendre conscience de la présence d'un Orque au sein de la ruche. J'en suis craintif au début, pendant longtemps en fait. Toujours, d'ailleurs. Mais avoir la main de mon An-amie Stacy qui me tient et qui me mène avec assurance sur leurs flancs et dans la lueur aveuglante de leurs yeux me rassure et m'aide à avancer au petit pas avec elle. Ainsi nous évoluons dans ses rues où les bâtisses sont des donjons géants et aussi impressionnants par la précision de leur maçonnerie.
Ai-je déjà mentionné que dans ce monde qu'elle me fait visiter, je découvre que sa nuit est presque plus clair que mon jour ? Mené par Stacy, c'est monde de lumières et de couleurs vives qui se présente à moi, des cavernes illuminées et enluminées aux trésors innombrables et variés que l'on peut voir au-travers de mille parois lumineuses de ce matériau peu répandu de par chez moi qu'on appelle le verre. Stacy Trojan a appelé ça des "galeries marchandes". On a des galeries marchandes de par chez moi, j'ai dis. De vulgaires mouroirs où l'on expose des charognes au pourrissement et aux mouches, comparé à sa ville.
Et il y a les odeurs aussi, odeurs de nourritures, de sucres et de gras qui m'affament à chaque pas.
Comment un lieu faisant étalage d'un tel faste peut-il ne pas avoir déjà été pillé dix fois ? Le Seigneur qui règne sur ces galeries marchandes doit avoir une milice redoutable ou être un grand sorcier !
– Le Seigneur qui règne sur ces galeries marchandes doit avoir une milice redoutable ou être un grand sorcier !
Là, dans la plus grande indécence, un bijoutier expose ses biens de valeurs, portes ouvertes, n'attendant que la première troupe de brigands venue pour se faire saccager. Ce "verre" ne les arrêterait certainement pas. Mais c'est un étal de chausses qui retient le plus mon attention. Conception de facture remarquable, des couleurs absurdes et criardes, mais pas déplaisantes, faites de lignes en croissant oranges, vertes, qui parcourent les chaussures. Stacy appelle ça des "baskets".
Je veux des baskets. Naturellement.
Et je veux manger des choses grasses et sucrées !



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Message par Stacy Trojan Jeu 10 Nov - 15:52

La main de son ami dans la sienne... Du pouce, elle la caresse doucement alors qu'elle la sens parfois se resserrer. Un mouvement subtil, contrôlé, mais qui trahis une certaine anxiété aux yeux de Stacy. La ville, même pour une native de ce monde, est une source de stimuli qui peux vite donner le tournis. Notre cerveau est-il réellement fait pour vivre de cette manière ? Elle en tout cas, ne le pense pas.

" - En fait, la plupart des gens sont éduqué à ne pas voler. On se fait taper sur les doigts depuis qu'on est petits, avec cette idée que si l'on veux quelque chose, on doit le gagner dignement. Et puis, pour éviter les petits malin, ils y a des systèmes de sécurité. Des alarmes qui crient très fort pour alerter tout le monde, par exemple. Si tu es vu en train de voler, c'est une grande honte, et la police, des gens qui sont sensé défendre les plus faibles, viendra te chercher pour t'enfermer."

Rire jaune, tandis qu'elle s'accroupis pour se mettre a la hauteur, un regard très sérieux plongé dans le sien.

" - Avant on les appelaient les gardien de la paix. Aujourd'hui c'est surtout les gardiens des tyrans les plus riches si tu veux mon avis. "

Elle se relève ensuite, effectuant un petit tours sur elle même, les yeux scrutant les boutiques. Au dessus de la bijouterie, clignotant de rouge, une caméra est pointée sur la rue. Leger frisson chez la hackeuse qui bien que certaine que cette dernière est brouillée par son collier, n'aime toujours pas le regard indiscret de ces machines.

" - Tu vois ce petit boîtier la haut ? Elle et ses semblables étaient mes pires ennemies. C'est comme des yeux mécaniques, qui scrutent à toute heure... Avec ça, on me surveillait, on me traçait, on essayait de faire pression sur moi. C'est ça aussi, qui dissuade les petits malin de braver les interdit. Ces yeux qui ne dorment jamais et qui si tu es un peu attentif, sont partout. "

Elle lui adresse un doux sourire, se saisissant du pendentif à son cou.

" Mais j'ai trouvé comment les rendre aveugles. Et depuis, elles ne sont plus tant une menace. "

Confiante, elle tends de nouveau la main à son ami.

" Il y a quelque chose que tu voudrais faire en particulier ?  "


Dernière édition par Stacy Trojan le Mar 19 Déc - 12:26, édité 1 fois
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Message par Karess Mer 23 Nov - 1:04

« Je vois. » 
Hochement de tête, écoutant poliment mon hôte et guide en ce lieu, en ce monde (en vérité je l’avoue, distraitement, une grande part de mon attention capturée, envoûtée par ce monde de verre, de lumières, d’odeurs autour de moi, sans parler de toutes ces images hallucinantes de couleurs, de glyphes alphabétiques et souvent, des objets figés dans leur meilleur profil, des visages figés sur des sourires enjôleurs...)  
« Ce que tu me décris, la police, existe de par chez moi. Dis-je simplement. Captivé par le lieu, mais surtout voulant profiter de l’instant présent aux côtés de mon amie, je n’ai pas le coeur à lui parler de police, de ma première campagne de répression et de maintien de l’ordre.
Mais quand mon amie vient se mettre à ma hauteur pour me confier son jugement sur la police, je me chagrine pour elle, tandis que je perçois cette profonde désillusion en la vie et en ses semblables...
Elle, elle n'a pas ma Légion... Moi-même qui ai commencé ma vie comme un voleur, pour ne pas dire comme un sale petit rat chapardeur, si je n'avais pas eu la Légion, comment je verrais la police ?
Déjà que je n'en ai pas une bonne image, feignasses aux panses grasses pour la plupart.

Mais j'observe ces "yeux mécaniques" que Trojan me montre. Ils m'ont paru totalement insignifiants jusqu'ici, et à l'approche d'un frémissement d'effroi à l'idée de tous ces yeux qui nous scrutent, je redouble d'impétuosité, prétendant que leur regard m'est toujours aussi insignifiant :
– Tarrkh ! Que pourraient nous faire ces yeux si l'on décidait d'entrer en insurrection là, maintenant, juste sous leur nez ? N'en aies pas peur, Trojan ! Moi je n'aurai pas peur de faire c'que j'veux sous leur regard !
Elle et moi, on se tient à nouveau la main. Ensemble... Dans la chaleur de sa gentillesse, je m'assagis à nouveau, regagnant un calme enthousiaste et dépourvu de cette hargne arrogante :

– J'aimerais beaucoup manger, Stacy ! Tout ici me donne faim et me donne envie de sauter par-dessus les présentoirs en verre et de tout avaler ! »


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Message par Stacy Trojan Mar 19 Déc - 18:14

Ardente petite créature qui bombe le torse et qui défie les caméras. Trojan échappe un sourire tendre, si seulement ça pouvait être aussi simple pour elle. Rire, tandis que Snardat lui confie sa faim. D'une main, elle vient serrer son collier, ce protecteur contre les machines indiscrètes, de l'autre elle vient se saisir de nouveau celle de son ami, l'invitant lentement à la suivre alors qu'elle reprend sa route. Leurs ombres se dessinent sur le sol, se mêlant à celle du mobilier urbain, se déformant, dédoublant...

"-C'est vrai que ça sent bon, il doit y avoir un vendeur à la sauvette et son chariot dans le coin."


Tentative d'user de sa mémoire et de déduction afin d'identifier l'endroit d'où provenait le fumet sucré. Elle espérait que la petite place non loin soit l'hôte de leurs gourmandise, et c'est après quelques dizaines de mètres sous des arches de béton que l'objet de leurs convoitise apparut. Arborant des affiches griffonnées à la main dans la langue locale et de grosses roues de vélo semblant avoir été maladroitement bricolée, un chariot à mi chemin entre un engin de transport et un bidon coupé était stationné ici. Posé sur une grille au dessus des braises, un gros contenant d'huile ou l'on y faisait frire des beignets surgelé typiquement américain. Ça ferait l'affaire, tant qu'il y avait du chocolat dedans, Trojan se fichais bien de savoir si c'était local ou pas. Déjà, une fournée fumait à côté de la cocotte, toute fraîchement sortie de cette dernière.

" - Tu cours vite, mon ami ? " Lança-t-elle, espiègle. " Je vais l'occuper. "

Bien sûr, qu'il courrait vite. Sûrement même plus qu'elle et ses pieds nus d'ailleurs. Sa main quitte celle du petit Orque, tandis que tout sourire, elle prends la direction du vendeur. Tant pis s'il entrevoyait Snardat, les cameras étaient brouillées et qui ici accorderait crédit à un vendeur de rue qui délire au sujet d'une créature fantastique voleuse de beignets ? Prenant son accent le plus anglophone et son air de touriste perdue, elle interpelle l'individu.

***

Eclats de rires et exclamations de joies. C'est avec deux bras en l'air que Trojan sautille sur place, satisfaite de leurs méfait. Il avait fallu ruser, sauter par dessus des murets et des buissons, mais ils avaient finalement réussi à échapper à l'homme. Ils étaient maintenant sur le chemin du retour direction le squat de Daria. Sylwia et les autres devaient probablement faire la fête à l'extérieur, elle aurait voulu que Dominik soit là, mais sa présence se faisait rare depuis l'attaque. Du coin de l'œil, elle étudie la réaction de Snardat alors qu'il prends sa première bouchée dans le beignet encore tiède.

" - Alors ? "

Elle se demandait si le chocolat existait dans son monde, et si c'était le cas, s'il avait déjà eu l'occasion d'en goûter.


Dernière édition par Stacy Trojan le Dim 4 Fév - 9:27, édité 1 fois
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Message par Karess Mar 9 Jan - 21:57

« Courir vite ? Tarrh ! Snardat est le plus rapide des Orques à détaler quand il faut !»
Ah ben bravo ! C'est malin ça, de se vanter de ses talents à prendre la fuite auprès d'une fille...
N'empêche que tactiquement, l'unité du Snardat a appris à courir vite et à se replier en vitesse. Ça fait partie du rôle d'un Orque de l'Oeil Rouge.
Je viens d'un monde où tout n'est que pure aptitude physique. Entraînements, bagarres, et jeux d'entraînements, jeux de bagarre pour se détendre entre deux. Autant dire que le marchand de beignets grassouillet du XXIème siècle terrien n'est pas bien dur à semer. Pour son propre bien, car avant d'être un coureur, on a fait de moi un tueur...
Courir à tes côtés, Stacy Trojan, ça nous fait nous sentir vivants...
Rire avec toi aussi...

– Ensemble, je sens qu'on est invincibles, Stacy Trojan !
Danse de la victoire... Singeries et pitreries en ta compagnie...
Le convoité butin sucré a failli finir dans la flaque huileuse d'une ruelle plongée dans les ténèbres de son arcade. Rattrapé dans sa chute de justesse. Empressons-nous donc d'en profiter avant de se rendre coupable d'une catastrophique maladresse...
Je flaire brièvement. Çà sent délicieusement bon le sucré...
Première bouchée...
C'est... Un paradis de saveur.
– Je... Les larmes aux yeux... J'ai jamais rien mangé d'aussi bon !
Et Rhamiamiamiamiam !
Disparu à grandes bouchées, le beignet ! Déchiqueté et mâchouillé à grandes dents ! N'en est subsisté qu'un minuscule bout empreint de cette substance marron délicieuse entre mes doigts, tandis que ma gueule était pleine de pâtisserie et de ladite crème. Soucieux soudain d'avoir peut-être été bien impoli en ayant dévoré, littéralement englouti le cadeau culinaire de mon amie, je fais l'effort de prendre le temps pour la dernière bouchée...

J'ai relevé les yeux, des yeux que je veux empreints de sympathie...
– Je suis heureux qu'il m'ait envoyé avec toi ce soir. Ta compagnie m'est précieuse...

Amusement, tandis que je sonde mes pensées... Je prends un air de connivence avec mon amie, lui soufflant :

– Gnéhéhé... Je crois que le Grand Karess est contrarié... « Débauche de sucré ! » Je l'entends s'alarmer... « C'est pas bon ! Pas bon du tout ! Du sucre pour un Rat ? C'est plus addictif que la cocaïne ! Tu vas faire du petit Rat Blanc un indiscipliné grassouillet et un drogué ! » Mais ne t'en fais pas, Stacy Trojan. On en mangera d'autres quand on voudra !

Après quoi, on entreprend de partir pour ton abri, afin que tu me fasses découvrir ton chez-toi. Je suis curieux de découvrir à quoi ça ressemble et on trottine ensemble, toute joie, à travers ces rues où l'on parlerait demain d'une fille et d'un Gremlin voleurs de beignets.
Mais voilà que les voyous, les ruffians que j'ai rossé dans le parc, réapparaissent en vue. Ils sont aigris de la correction et de l'humiliation que je leur ai fait subir. Ils sont revenus en plus grand nombre. Et leurs mains sont armées de bâtons...

Alors on bat sagement en retraite. Et on gagne le monde souterrain des égouts, Son Domaine...
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