Accueil"Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
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"Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Jeu 23 Aoû - 22:15
La banquette arrière d'une voiture aux vitres teintées, presque noires. Le vieil homme écrase sa cigarette dans le cendrier, dans une dernière volute de fumée. Plongeant la main dans un sac posé à ses pieds, il en sort un téléphone portable encore emballé, coque plastique scellée. Craquements du blister qu'on découpe. Les morceaux pliés tombent sur le fauteuil.
A l'avant, en conducteur, un autre homme plus jeune, costume du même anthracite austère. Expression impassible d'un visage en lame de couteau, cheveux blonds soigneusement rabattus au gel. Concentré, observant la rue dehors, le petit matin parisien qui prend vie peu à peu. Un autre téléphone est posé sur le tableau de bord, en attente, l'écran noir.
Le fumeur a déballé le premier portable. Il insère la carte SIM, l'allume. Compose le numéro, par coeur, lent, minutieux. Son pouce taché de tabac flotte au-dessus de la touche d'appel. Il hésite, attend finalement.
Son regard se lève vers l'autre téléphone, celui du tableau de bord. Un éclat dans ses yeux, anxiété, impatience.
*
Un dédale d'anciennes rues du centre gentrifié, rénové de néo-ancien millimétré. Un autre costume sombre traverse les venelles d'un pas rapide, trench-coat flottant dans l'air d'un mois de septembre frais. Verres miroir argentés sur sa peau mate, ses yeux sondent chaque détail, attentifs et rapides.
Au détour d'une rue plus large, il s'arrête. Un immeuble haussmanien de plus, bourgeois et massif. Pas grand monde dehors, à cette heure. Les deux voitures stationnées sont immanquables, comme leurs occupants très patients, assis en places avant, à ne rien faire. Une fenêtre passager est ouverte, une main tenant une cigarette en sort. Reflet d'un visage féminin austère dans le rétroviseur, lunettes noires et oreillette mal cachée par le chignon lache.
L'homme en costume recule dans le couvert de l'angle, téléphone en main, il compose un texto bref.
*
Sur le tableau de bord de la voiture du fumeur, le portable vibre et l'écran s'illumine. Le chauffeur l'attrape, un regard rapide, puis le passe à son aîné sans un mot.
Le vieux visage s'affaisse, lassitude d'une mauvaise nouvelle qui se voit confirmée après une attente sans grand espoir. Il reste un instant figé avant de se ressaisir, ses lèvres se plissent, la détermination revient, froide, méthodique, peut-être un peu enflammée.
Il ouvre un message, écrit rapidement, l'envoie à un autre numéro. L'espace d'un transit satellitaire plus tard, le téléphone jetable donné plus tôt à Aron Grim vibrera.
"Les invités sont en avance et s'ennuient."
Puis il laisse l'appareil de côté, reprend le premier portable où le numéro qu'il a entré quelques minutes avant attend toujours.
Résolu, il lance l'appel.
*
L'appartement est immense, presque vide, le mobilier minimaliste et design. Une lanterne à piles est allumée dans le salon, les volets baissés derrière les fenêtres fermées recouvertes d'adhésif noir. Des vêtements posés n'importe où, par terre, sur le canapé de cuir en arc de cercle large devant un immense écran télé mural. Il n'est même pas branché.
Sur la table basse de laqué noir, une tablette allumée, une vidéo joue en silence – à peine un murmure dans les écouteurs qui pendent jusque sur le sol. À côté, pêle-mêle, une liseuse, des emballages de gâteaux et d'autres produits alimentaires, des briquettes de jus de fruit vides, des batteries externes – plus d'une dizaine, des modèles coûteux. Un fatras aussi aléatoire s'amasse sur une bonne partie du canapé, jusqu'à ce qui semble un amoncellement de couvertures disposé plus ou moins en face de la table basse. Un amas qui et respire et bouge un peu, mouvements ensommeillés, et d'où émerge une masse de cheveux cuivrés.
Une sonnerie déchire le silence. La jeune fille tressaille, s'entortille un peu dans les épaisseurs de couvertures, se redresse. Regard ensommeillé sur les affaires éparpillées autour d'elle, petit visage très pâle, les cernes creuses. La mélodie en synthétiseurs primitifs résonne à nouveau, elle semble réaliser ce dont il s'agit, ses traits s'éclairent et se crispent à la fois, comme la résolution d'une longue attente, à la fois espérée et redoutée.
Elle balance les couvertures, l'air froid du salon la fait frissonner malgré le gros sweat qu'elle porte. Attrape le portable, l'un des seuls objets posés bien en évidence sur un sac à dos vide. Gestes un peu fébriles quand elle décroche, et répond à mi-voix :
"Papa ?"
*
Dans l'une des voitures devant l'immeuble, l'IMSI catcher posé entre les deux sièges signale une communication en cours dans un appartement supposé vide. La femme aux lunettes noires échange un regard avec son collègue.
A l'avant, en conducteur, un autre homme plus jeune, costume du même anthracite austère. Expression impassible d'un visage en lame de couteau, cheveux blonds soigneusement rabattus au gel. Concentré, observant la rue dehors, le petit matin parisien qui prend vie peu à peu. Un autre téléphone est posé sur le tableau de bord, en attente, l'écran noir.
Le fumeur a déballé le premier portable. Il insère la carte SIM, l'allume. Compose le numéro, par coeur, lent, minutieux. Son pouce taché de tabac flotte au-dessus de la touche d'appel. Il hésite, attend finalement.
Son regard se lève vers l'autre téléphone, celui du tableau de bord. Un éclat dans ses yeux, anxiété, impatience.
*
- OST de cette scène, c'est le bon moment pour la démarrer :
- Research 2, de 0:00 à 2:40
Un dédale d'anciennes rues du centre gentrifié, rénové de néo-ancien millimétré. Un autre costume sombre traverse les venelles d'un pas rapide, trench-coat flottant dans l'air d'un mois de septembre frais. Verres miroir argentés sur sa peau mate, ses yeux sondent chaque détail, attentifs et rapides.
Au détour d'une rue plus large, il s'arrête. Un immeuble haussmanien de plus, bourgeois et massif. Pas grand monde dehors, à cette heure. Les deux voitures stationnées sont immanquables, comme leurs occupants très patients, assis en places avant, à ne rien faire. Une fenêtre passager est ouverte, une main tenant une cigarette en sort. Reflet d'un visage féminin austère dans le rétroviseur, lunettes noires et oreillette mal cachée par le chignon lache.
L'homme en costume recule dans le couvert de l'angle, téléphone en main, il compose un texto bref.
*
Sur le tableau de bord de la voiture du fumeur, le portable vibre et l'écran s'illumine. Le chauffeur l'attrape, un regard rapide, puis le passe à son aîné sans un mot.
Le vieux visage s'affaisse, lassitude d'une mauvaise nouvelle qui se voit confirmée après une attente sans grand espoir. Il reste un instant figé avant de se ressaisir, ses lèvres se plissent, la détermination revient, froide, méthodique, peut-être un peu enflammée.
Il ouvre un message, écrit rapidement, l'envoie à un autre numéro. L'espace d'un transit satellitaire plus tard, le téléphone jetable donné plus tôt à Aron Grim vibrera.
"Les invités sont en avance et s'ennuient."
Puis il laisse l'appareil de côté, reprend le premier portable où le numéro qu'il a entré quelques minutes avant attend toujours.
Résolu, il lance l'appel.
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L'appartement est immense, presque vide, le mobilier minimaliste et design. Une lanterne à piles est allumée dans le salon, les volets baissés derrière les fenêtres fermées recouvertes d'adhésif noir. Des vêtements posés n'importe où, par terre, sur le canapé de cuir en arc de cercle large devant un immense écran télé mural. Il n'est même pas branché.
Sur la table basse de laqué noir, une tablette allumée, une vidéo joue en silence – à peine un murmure dans les écouteurs qui pendent jusque sur le sol. À côté, pêle-mêle, une liseuse, des emballages de gâteaux et d'autres produits alimentaires, des briquettes de jus de fruit vides, des batteries externes – plus d'une dizaine, des modèles coûteux. Un fatras aussi aléatoire s'amasse sur une bonne partie du canapé, jusqu'à ce qui semble un amoncellement de couvertures disposé plus ou moins en face de la table basse. Un amas qui et respire et bouge un peu, mouvements ensommeillés, et d'où émerge une masse de cheveux cuivrés.
Une sonnerie déchire le silence. La jeune fille tressaille, s'entortille un peu dans les épaisseurs de couvertures, se redresse. Regard ensommeillé sur les affaires éparpillées autour d'elle, petit visage très pâle, les cernes creuses. La mélodie en synthétiseurs primitifs résonne à nouveau, elle semble réaliser ce dont il s'agit, ses traits s'éclairent et se crispent à la fois, comme la résolution d'une longue attente, à la fois espérée et redoutée.
Elle balance les couvertures, l'air froid du salon la fait frissonner malgré le gros sweat qu'elle porte. Attrape le portable, l'un des seuls objets posés bien en évidence sur un sac à dos vide. Gestes un peu fébriles quand elle décroche, et répond à mi-voix :
"Papa ?"
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Dans l'une des voitures devant l'immeuble, l'IMSI catcher posé entre les deux sièges signale une communication en cours dans un appartement supposé vide. La femme aux lunettes noires échange un regard avec son collègue.
Dernière édition par L'homme en noir le Jeu 20 Sep - 13:23, édité 1 fois
L'homme en noir- Administrative Power
- Messages : 73
Date d'inscription : 27/09/2016 -
Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Mer 29 Aoû - 12:53
« Tu crois que je pourrai choper des vieux porcs dans cette tenue ? »
Irma venait de sortir de derrière un paravent style ancien, et se mirait devant le grand miroir à dorures accolé à la porte du salon.
Aron, qui était affairé à remplir un sac à dos d’objets allant de la bouteille d’eau au petit pistolet au numéro rayé, leva les yeux et resta bouche bée :
« Bon sang Irma, tu fais vraiment des miracles ! »
La vampire, vêtue d’un jean moulant, d’un gros sweat à capuche, d’une paire de basket rose, ressemblait à une adolescente en fleur. Elle avait teint et ondulé ses cheveux bruns et plats en un blond clair, presque vénitien et rosi son visage terni par des siècles d’amertume, d’alcool et de drogue. Une paire de lentilles grise complétaient le tableau.
Tout en s’admirant, elle s’exerçait à avoir une démarche élastique, que des années de port de talons avait quelque peu tassée.
Le nain sortit une photographie écornée, qu’il plaça, selon son champ de vision, à côté de la comédienne d’un jour.
De loin, l’illusion était parfaite.
De près, la silhouette mature et le visage marqué trahissaient le subterfuge.
« Tu n’es pas si grande que tu en as l’air finalement, tu triches beaucoup, au quotidien.. »
Le regard courroucé que suivit cette remarque n’eut pas le temps de se transformer en pelleté d’injures car Rogar arriva sur ces entrefaites, ouvrant la porte et bloquant momentanément l’accès au miroir.
Ils se trouvaient dans un appartement de style ancien, au second étage d’une rue huppée de Paris. La poussière et la semi-pénombre ambiante indiquaient probablement une demeure de vacances, ou un séjour prolongé à l’autre bout du pays.
Voyant la jeune femme au centre de la pièce, l’homme-rat se replia sur lui-même et en fit le tour en la reniflant :
« Qu’efce que f’est que ça ? Une nouvelle esclave ? »
Il éternua bruyamment, puis un sourire carnassier se peignit sur son visage. Il releva la tête :
« Ah fé toi Irma, je reconnaîtrais foujours ton doux parfum.. »
Celle-ci leva les yeux en l’air et se contenta de souffler de manière appuyée.
« Qu’as tu trouvé Rogar ? » demanda Aron .
L’alchimiste secoua l’échine, se gratta le poil, ravala le filet de bave qui coulait de sa mâchoire et sortit un lecteur MP3 assortit d’une paire d’écouteurs de sa besace :
« J’ai trouvé fa, fe suis sûr que ça fera illusion ! »
Irma leva un sourcil amusé :
« Trouvé ? Vraiment ? »
Ricanements.
Aron Grim entrouvrit les lourds rideaux capitonnés, observant longuement en silence, avant de revenir vers ses compagnons :
« J’ai eu la chance, au moment où j’ai cherché à « emprunter » un appartement derrière la maison cible, d’être tombé précisément sur l’endroit où se terraient les gars chargés de la surveillance. Ils n’ont pas bougé depuis ce matin. Y’en a un qui pionce et un en faction. »
« Et fé moi qui m’en farge ! » continua fièrement le rat.
À ce moment là, le bruit d’un message retentit. Le nain regarda son téléphone, s’assombrit, puis annonça la nouvelle en tendant une clef ancienne à la vampire :
« Bon, les renforts sont arrivés en face. Irma, tu devras faire doublement attention. La porte de service est usée, il faudra faire jouer la serrure pour qu’elle coulisse. Une fois là-haut c’est le troisième étage, à droite. Le code a été convenu et transmis à la petite au téléphone, c’est trois coups longs puis deux coups courts.
Quant à toi Rogar, si tu manques ton coup...(soupirs)… je ne suis pas sûr que la situation reste maîtrisable. »
« Moi manquer mon coup ? Me prend tu four quelqu’un d’incomfétent ? »
« On va tous y arriver. » coupa la vampire d’une voix tremblante qui se voulait rassurante.
Le nain reprit son portable, et envoya un message énigmatique à un vieil ami :
«L’apéritif ne va pas tarder.. »
Irma venait de sortir de derrière un paravent style ancien, et se mirait devant le grand miroir à dorures accolé à la porte du salon.
Aron, qui était affairé à remplir un sac à dos d’objets allant de la bouteille d’eau au petit pistolet au numéro rayé, leva les yeux et resta bouche bée :
« Bon sang Irma, tu fais vraiment des miracles ! »
La vampire, vêtue d’un jean moulant, d’un gros sweat à capuche, d’une paire de basket rose, ressemblait à une adolescente en fleur. Elle avait teint et ondulé ses cheveux bruns et plats en un blond clair, presque vénitien et rosi son visage terni par des siècles d’amertume, d’alcool et de drogue. Une paire de lentilles grise complétaient le tableau.
Tout en s’admirant, elle s’exerçait à avoir une démarche élastique, que des années de port de talons avait quelque peu tassée.
Le nain sortit une photographie écornée, qu’il plaça, selon son champ de vision, à côté de la comédienne d’un jour.
De loin, l’illusion était parfaite.
De près, la silhouette mature et le visage marqué trahissaient le subterfuge.
« Tu n’es pas si grande que tu en as l’air finalement, tu triches beaucoup, au quotidien.. »
Le regard courroucé que suivit cette remarque n’eut pas le temps de se transformer en pelleté d’injures car Rogar arriva sur ces entrefaites, ouvrant la porte et bloquant momentanément l’accès au miroir.
Ils se trouvaient dans un appartement de style ancien, au second étage d’une rue huppée de Paris. La poussière et la semi-pénombre ambiante indiquaient probablement une demeure de vacances, ou un séjour prolongé à l’autre bout du pays.
Voyant la jeune femme au centre de la pièce, l’homme-rat se replia sur lui-même et en fit le tour en la reniflant :
« Qu’efce que f’est que ça ? Une nouvelle esclave ? »
Il éternua bruyamment, puis un sourire carnassier se peignit sur son visage. Il releva la tête :
« Ah fé toi Irma, je reconnaîtrais foujours ton doux parfum.. »
Celle-ci leva les yeux en l’air et se contenta de souffler de manière appuyée.
« Qu’as tu trouvé Rogar ? » demanda Aron .
L’alchimiste secoua l’échine, se gratta le poil, ravala le filet de bave qui coulait de sa mâchoire et sortit un lecteur MP3 assortit d’une paire d’écouteurs de sa besace :
« J’ai trouvé fa, fe suis sûr que ça fera illusion ! »
Irma leva un sourcil amusé :
« Trouvé ? Vraiment ? »
Ricanements.
Aron Grim entrouvrit les lourds rideaux capitonnés, observant longuement en silence, avant de revenir vers ses compagnons :
« J’ai eu la chance, au moment où j’ai cherché à « emprunter » un appartement derrière la maison cible, d’être tombé précisément sur l’endroit où se terraient les gars chargés de la surveillance. Ils n’ont pas bougé depuis ce matin. Y’en a un qui pionce et un en faction. »
« Et fé moi qui m’en farge ! » continua fièrement le rat.
À ce moment là, le bruit d’un message retentit. Le nain regarda son téléphone, s’assombrit, puis annonça la nouvelle en tendant une clef ancienne à la vampire :
« Bon, les renforts sont arrivés en face. Irma, tu devras faire doublement attention. La porte de service est usée, il faudra faire jouer la serrure pour qu’elle coulisse. Une fois là-haut c’est le troisième étage, à droite. Le code a été convenu et transmis à la petite au téléphone, c’est trois coups longs puis deux coups courts.
Quant à toi Rogar, si tu manques ton coup...(soupirs)… je ne suis pas sûr que la situation reste maîtrisable. »
« Moi manquer mon coup ? Me prend tu four quelqu’un d’incomfétent ? »
« On va tous y arriver. » coupa la vampire d’une voix tremblante qui se voulait rassurante.
Le nain reprit son portable, et envoya un message énigmatique à un vieil ami :
«L’apéritif ne va pas tarder.. »
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Ven 31 Aoû - 23:28
A la lueur de diodes de lanterne, la jeune fille fouille le monceau d'affaires éparpillé sur le sofa, en jette de côté, empile les autres dans une valise ouverte, type attaché case, d'aspect très officiel. La tablette les y rejoint, avec une série de batteries rechargeables, sa liseuse, la peluche d'une créature étrange - ailes de dragon et tête de pieuvre.
Elle a quitté son sweat-shirt, enfilé une chemise sombre froissée. Sur le dossier du canapé, un blazer et un pantalon de costume, et d'énormes lunettes noires en équilibre à côté.
*
Dans la rue, les portières d'une voiture s'ouvrent. La femme au chignon descend, elle glisse quelque chose à sa ceinture, sous le rabat de sa veste de cuir. Un homme sort également d'une place arrière, chauve, blouson bomber sur une stature athlétique. Il ajuste ses gants, un éclat métallique sur les phalanges accroche la lumière.
Ils regardent autour, chaque bout de la rue. Personne en vue. La caméra du hall ne les filme pas, tournée dans l'autre angle. De même pour celles des deux lampadaires. L'angle mort parfait.
D'un même geste, ils enfilent ce qui ressemble à des bonnets sombres, étrange précaution pour la saison. Puis s'élancent vers l'immeuble, le pas déterminé, calmes.
Un nouveau regard alentour, puis à l'instant même de leur entrée dans le champ des caméras, ils déroulent les cagoules.
*
À l'angle de la rue, l'homme aux verres miroirs laisse dépasser la caméra de son téléphone. Lèvres plissées, il envoie un nouveau message, directement sur le portable de Grim.
"Les bières commencent à se réchauffer"
Elle a quitté son sweat-shirt, enfilé une chemise sombre froissée. Sur le dossier du canapé, un blazer et un pantalon de costume, et d'énormes lunettes noires en équilibre à côté.
*
Dans la rue, les portières d'une voiture s'ouvrent. La femme au chignon descend, elle glisse quelque chose à sa ceinture, sous le rabat de sa veste de cuir. Un homme sort également d'une place arrière, chauve, blouson bomber sur une stature athlétique. Il ajuste ses gants, un éclat métallique sur les phalanges accroche la lumière.
Ils regardent autour, chaque bout de la rue. Personne en vue. La caméra du hall ne les filme pas, tournée dans l'autre angle. De même pour celles des deux lampadaires. L'angle mort parfait.
D'un même geste, ils enfilent ce qui ressemble à des bonnets sombres, étrange précaution pour la saison. Puis s'élancent vers l'immeuble, le pas déterminé, calmes.
Un nouveau regard alentour, puis à l'instant même de leur entrée dans le champ des caméras, ils déroulent les cagoules.
*
À l'angle de la rue, l'homme aux verres miroirs laisse dépasser la caméra de son téléphone. Lèvres plissées, il envoie un nouveau message, directement sur le portable de Grim.
"Les bières commencent à se réchauffer"
L'homme en noir- Administrative Power
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Jeu 6 Sep - 11:45
L’homme-rat se faufila par une fenêtre à l’extérieur de la maison inoccupée qui servait de repaire à sa bande. Ses pattes griffues lui permettaient de s’accrocher aux murs crépis, sa petite taille et sa fourrure à nue lui permettait de passer pour un gros chat. Il atteignit rapidement le toit. Devant lui, le chemin était tout tracé, bordé de cheminées et tapissé de tuiles moussues.
Outre les renforts exceptionnels qui, selon Aaron, étaient arrivés devant le bâtiment où résidait leur cible, ils avaient repérés également deux pieds de grue permanents, qui avaient établis leurs quartier dans un immeuble décrépi derrière la cible. Voilà une jeune fille bien entourée.
Le plan était qu’Irma se charge d’évacuer l’enfant grâce à son aptitude à semer la confusion avec son art du déguisement. Rogar devait, quant’à lui, se charger de mettre hors d’état de nuire les deux potentiels lanceurs d’alerte, par un stratagème très simple.
En quelques minutes, il était au-dessus de l’appartement de ses proies.
Prudemment, il avança sur le toit, attentif à la moindre fissure pouvant, sous son poids, faire céder avec fracas le sol d’ardoise. Sa concentration était telle que son poil luisant était trempé de sueur. Un filet de bave de toute beauté dégoulinait le long de ses babines torves, qu’il se retint d’avaler avec beaucoup de peine.
Il arriva au niveau de la bouche d’aération. Il sortit d’une besace dissimulé sous son pelage une petite boule pas plus grande qu’une bille. Elle était rougeâtre, son aspect semblait craquelé, comme de l’argile. Avec volupté, il gratifia l’artefact d’un grand coup de langue humide, puis immédiatement la déposa dans le conduit dont il condamna l’accès extérieur avec son propre corps. Un gloussement sardonique lui échappa.
Dans le grand appartement vide, la lumière filtrait à travers les planches de bois mal accordées qui bloquaient les fenêtres. Pour seul mobilier, un matelas au sol, occupé, une chaise, occupée elle aussi, un réchaud à gaz et une bassine à l’odeur nauséabonde dans un coin.
Un monceau de boites de conserves s’entassait au milieu de la pièce. Des ronflements légers s’échappaient du sac de couchage, dont seule une touffe de cheveux bruns émergeait.
Assis, devant la fenêtre un homme chauve, fin, la cinquantaine, le regard bleu glace, habillé intégralement de noir, faisait le guet avec une paire de jumelles. Un cendrier plein à ras bord à ses pieds indiquait qu’il fumait cigarette sur cigarette. Sa peau très pâle et ses cernes marqués indiquaient une grande fatigue, cependant, il ne clignait pas des yeux.
Un talkie-walkie se mit à grésiller.
« Allô allô, ici station 25. Répondez. »
Il s’en saisit :
« Allô allô, ici Faucon, rien à signaler. »
L’appareil cracha encore un peu, puis le calme revint, et le silence s’abattit à nouveau dans la pièce sombre.
De temps en temps, le « Faucon » quittait les yeux de ses jumelles pour avaler une longue gorgée d’une liquide brûlant qu’il tenait contre lui, dans un thermos.
Au bout de combien de temps s’en rendit-il compte ? Une minute ? Une heure ?
Mais une impression diffuse, terrifiante, s’insinua petit à petit en lui. Une impression d’étouffer, un léger tournis. Comme si tout autour de lui se mettait à tourner, puis semblait totalement étranger à sa mémoire.
Il se redressa, aux aguets :
« Hey Marc ! »
Une silhouette ensommeillée sauta brusquement du matelas : un homme entre deux ages, avec une barbe de trois jours et une queue-de-cheval.
« Qu’est ce qui se passe ? »
Le vieux reprit, apeuré :
« Tu trouves pas que.. quelque chose.. dans la lumière.. l’odeur.. »
Le dénommé Marc inspira un grand coup.
« Waah, je me suis levé trop vite mec.. »
Il se laissa choir sur son lit de fortune, le regard un peu vague.
De son côté, celui en faction avait laissé tomber son thermos et ses jumelles, qui se brisèrent au sol. Celà ne sembla affoler aucun des deux. Leurs iris se dilatèrent, leurs muscles semblaient s’être liquéfiés, ils s’étaient tous deux affalés, l’un sur sa chaise, l’autre sur son matelas. Un éclat étrange dans le regard et un sourire confus termina le tableau.
« Il nous faut chercher du lait, pas vrai ?
-Oh oui, du lait frais, comme en achetait maman.
-Comment tu sais ce qu’achetait ma maman ?
-T’as une maman toi aussi ?
-Pas possible, il peut pas y en avoir deux pareilles.. »
Le chauve s’était levé, le regard fou et la démarche chancelante. Il haletait.
« J’me sens.. j’me sens.. de l’air ! Vite ! »
Il tituba jusqu’à la porte, qu’il ouvrit en grand. Devant lui, un homme-rat le regardait avec un sourire carnassier.
Marc entendit juste un cri, puis un glouglou étrange, comme une bonbonne que l’on vide. Mais il était bien trop loin pour s’en préoccuper. Dans sa tête, il était redevenu enfant, et souriait béatement dans le vide. Ainsi il mourut, la gorge tranchée par une paire d’incisives acérées, sans s’apercevoir de rien.
Rogar ressortit dans le hall et reprit sa respiration longuement, puis s’attaqua à un toilettage consciencieux. Quand il fut enfin propre et reposé, il rouvrit la porte, regarda les deux cadavres ensanglanté et son regard s’illumina :
« Il est femps de faire les courfes ! Héhéhéhé ! »
Outre les renforts exceptionnels qui, selon Aaron, étaient arrivés devant le bâtiment où résidait leur cible, ils avaient repérés également deux pieds de grue permanents, qui avaient établis leurs quartier dans un immeuble décrépi derrière la cible. Voilà une jeune fille bien entourée.
Le plan était qu’Irma se charge d’évacuer l’enfant grâce à son aptitude à semer la confusion avec son art du déguisement. Rogar devait, quant’à lui, se charger de mettre hors d’état de nuire les deux potentiels lanceurs d’alerte, par un stratagème très simple.
En quelques minutes, il était au-dessus de l’appartement de ses proies.
Prudemment, il avança sur le toit, attentif à la moindre fissure pouvant, sous son poids, faire céder avec fracas le sol d’ardoise. Sa concentration était telle que son poil luisant était trempé de sueur. Un filet de bave de toute beauté dégoulinait le long de ses babines torves, qu’il se retint d’avaler avec beaucoup de peine.
Il arriva au niveau de la bouche d’aération. Il sortit d’une besace dissimulé sous son pelage une petite boule pas plus grande qu’une bille. Elle était rougeâtre, son aspect semblait craquelé, comme de l’argile. Avec volupté, il gratifia l’artefact d’un grand coup de langue humide, puis immédiatement la déposa dans le conduit dont il condamna l’accès extérieur avec son propre corps. Un gloussement sardonique lui échappa.
Dans le grand appartement vide, la lumière filtrait à travers les planches de bois mal accordées qui bloquaient les fenêtres. Pour seul mobilier, un matelas au sol, occupé, une chaise, occupée elle aussi, un réchaud à gaz et une bassine à l’odeur nauséabonde dans un coin.
Un monceau de boites de conserves s’entassait au milieu de la pièce. Des ronflements légers s’échappaient du sac de couchage, dont seule une touffe de cheveux bruns émergeait.
Assis, devant la fenêtre un homme chauve, fin, la cinquantaine, le regard bleu glace, habillé intégralement de noir, faisait le guet avec une paire de jumelles. Un cendrier plein à ras bord à ses pieds indiquait qu’il fumait cigarette sur cigarette. Sa peau très pâle et ses cernes marqués indiquaient une grande fatigue, cependant, il ne clignait pas des yeux.
Un talkie-walkie se mit à grésiller.
« Allô allô, ici station 25. Répondez. »
Il s’en saisit :
« Allô allô, ici Faucon, rien à signaler. »
L’appareil cracha encore un peu, puis le calme revint, et le silence s’abattit à nouveau dans la pièce sombre.
De temps en temps, le « Faucon » quittait les yeux de ses jumelles pour avaler une longue gorgée d’une liquide brûlant qu’il tenait contre lui, dans un thermos.
Au bout de combien de temps s’en rendit-il compte ? Une minute ? Une heure ?
Mais une impression diffuse, terrifiante, s’insinua petit à petit en lui. Une impression d’étouffer, un léger tournis. Comme si tout autour de lui se mettait à tourner, puis semblait totalement étranger à sa mémoire.
Il se redressa, aux aguets :
« Hey Marc ! »
Une silhouette ensommeillée sauta brusquement du matelas : un homme entre deux ages, avec une barbe de trois jours et une queue-de-cheval.
« Qu’est ce qui se passe ? »
Le vieux reprit, apeuré :
« Tu trouves pas que.. quelque chose.. dans la lumière.. l’odeur.. »
Le dénommé Marc inspira un grand coup.
« Waah, je me suis levé trop vite mec.. »
Il se laissa choir sur son lit de fortune, le regard un peu vague.
De son côté, celui en faction avait laissé tomber son thermos et ses jumelles, qui se brisèrent au sol. Celà ne sembla affoler aucun des deux. Leurs iris se dilatèrent, leurs muscles semblaient s’être liquéfiés, ils s’étaient tous deux affalés, l’un sur sa chaise, l’autre sur son matelas. Un éclat étrange dans le regard et un sourire confus termina le tableau.
« Il nous faut chercher du lait, pas vrai ?
-Oh oui, du lait frais, comme en achetait maman.
-Comment tu sais ce qu’achetait ma maman ?
-T’as une maman toi aussi ?
-Pas possible, il peut pas y en avoir deux pareilles.. »
Le chauve s’était levé, le regard fou et la démarche chancelante. Il haletait.
« J’me sens.. j’me sens.. de l’air ! Vite ! »
Il tituba jusqu’à la porte, qu’il ouvrit en grand. Devant lui, un homme-rat le regardait avec un sourire carnassier.
Marc entendit juste un cri, puis un glouglou étrange, comme une bonbonne que l’on vide. Mais il était bien trop loin pour s’en préoccuper. Dans sa tête, il était redevenu enfant, et souriait béatement dans le vide. Ainsi il mourut, la gorge tranchée par une paire d’incisives acérées, sans s’apercevoir de rien.
Rogar ressortit dans le hall et reprit sa respiration longuement, puis s’attaqua à un toilettage consciencieux. Quand il fut enfin propre et reposé, il rouvrit la porte, regarda les deux cadavres ensanglanté et son regard s’illumina :
« Il est femps de faire les courfes ! Héhéhéhé ! »
Dernière édition par Aron Grim le Sam 6 Oct - 11:39, édité 1 fois
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Jeu 6 Sep - 14:03
À l’entrée de l’immeuble, une main gantée de cuir presse longuement la sonnette de l’appartement numéro 7. Les deux cagoulés se tiennent chacun d’un côté de la caméra de l’interphone, hors de vue, laissant un mur vide s’afficher à l’écran de qui répondrait à l’appel lancé. Ils attendent.
*
Face au mur-miroir de la salle de bain, la jeune fille tressaille quand la sonnette de l’interphone déchire le silence. Elle déglutit derrière son noeud de cravate mal serré. Elle essaye de l’arranger, ses mains fines tremblent un peu. Le résultat n’est pas bien mieux, renonce.
Elle porte un costume complet noir à présent, coûteux et un peu froissé. Sous la veste, elle triture les attaches du petit gilet pare-balles, vérifie encore une fois sur la vidéo que joue sa tablette si tout semble mis correctement.
La sonnerie de l’interphone insiste, lui arrache un nouveau sursaut. Très pâle, elle mordille sa lèvre, ses yeux s’embuent, mais elle chasse les larmes.
*
Toujours pas de réponse à l’interphone. Les deux cagoulés échangent un regard. La femme sort un trousseau de petits outils. Après avoir forcé la plaque de l’interphone high-tech, elle entreprend de connecter une série de fils à un appareil doté d’un petit écran tactile. La vieille porte haussmannienne est pourvue d’implants modernes, connectée sur alarme. Elle ne va peut-être pas le rester longtemps.
Derrière la femme, à l’angle de l’entrée, l’autre cagoulé fait le guet, une main dans le dos, sur la crosse de son arme.
*
Face au mur-miroir de la salle de bain, la jeune fille tressaille quand la sonnette de l’interphone déchire le silence. Elle déglutit derrière son noeud de cravate mal serré. Elle essaye de l’arranger, ses mains fines tremblent un peu. Le résultat n’est pas bien mieux, renonce.
Elle porte un costume complet noir à présent, coûteux et un peu froissé. Sous la veste, elle triture les attaches du petit gilet pare-balles, vérifie encore une fois sur la vidéo que joue sa tablette si tout semble mis correctement.
La sonnerie de l’interphone insiste, lui arrache un nouveau sursaut. Très pâle, elle mordille sa lèvre, ses yeux s’embuent, mais elle chasse les larmes.
*
Toujours pas de réponse à l’interphone. Les deux cagoulés échangent un regard. La femme sort un trousseau de petits outils. Après avoir forcé la plaque de l’interphone high-tech, elle entreprend de connecter une série de fils à un appareil doté d’un petit écran tactile. La vieille porte haussmannienne est pourvue d’implants modernes, connectée sur alarme. Elle ne va peut-être pas le rester longtemps.
Derrière la femme, à l’angle de l’entrée, l’autre cagoulé fait le guet, une main dans le dos, sur la crosse de son arme.
L'homme en noir- Administrative Power
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Ven 14 Sep - 17:16
« Pourquoi ai-je toujours porté des talons alors que je fais fureur en basket ? »
Ainsi se lamentait Irma tandis qu’elle avançait sur la grande avenue pavée, à la fois agréablement et désagréablement surprise par son manque de douleur pédieuse.
Son grand sweat dernière mode dissimulait habilement ses formes, ses baskets légères rendaient son pas silencieux. Dans les oreilles, une paire d’écouteurs blancs avec microphones, et dans sa poche un téléphone directement relié au nain imberbe qui lui servait de chef d’équipe.
« Je le sens pas Aron » grommela-t-elle entre ses dents.
La réponse ne se fit pas attendre :
« T’as bien raison. Je viens de recevoir un message. Il ne faut surtout pas qu’on te voie entrer. Rogar a neutralisé l’arrière-garde, il est remonté sur le toit me faire un signe, comme prévu. »
« Chier » siffla la vampire. Des sueurs froides parcouraient son corps glacé. Il lui suffisait de traverser la route, et elle y serai. Elle avait repéré la porte de service, une porte qui semblait solide et inutilisée depuis bien longtemps. Impossible de la forcer, à moins d’avoir la clef.. Mais Aron Grim avait des clients un peu partout dans le monde des humains, des clients prêts à tout pour une petite dose supplémentaire... De l’autre côté de la rue, et surtout de l’autre côté du bâtiment de l’autre côté de la rue, il y avait des gens qui l’abattraient sans vergogne s'ils comprenaient qu’elle s’apprêtait à se mettre en travers de leur chemin. Ses jambes tremblaient : elle jetait constamment des regards à l’angle de l’avenue, prête à voir débarquer l’ennemi à tout moment. L’estomac noué, elle remonta la rue sur quelques centaines de mètres pour traverser en toute discrétion. La circulation était très faible, voir quasi-nulle.
« Aron je suis sûre que je suis davantage suspecte en me faufilant de porche en porche qu’en marchant normalement ! »
Le nain étouffa un rire :
« Tout va bien se passer, Irma. Crois moi. »
La vampire finit par arriver au niveau de la lourde porte. Elle glissa la clef avec précaution : ça ne tournait pas. Affolée, elle regarda autour d’elle, se dissimula dans l’embrasure épaisse avant de retenter l’opération. Le contact de la vieille clef sur le métal rouillé produisit un grincement à en réveiller les morts.
Comment annoncer ça à Aron ?
J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. C’est la bonne clef. Mais je ne peux pas l’ouvrir sans me faire repérer.
Putain tu n’aurais pas pu graisser la porte AVANT de m’envoyer dans une opération suicide ?
Tu crois que tu peux les retenir combien de temps ?
Non, trop pathétique. Il fallait qu’elle trouve la solution par elle-même. Elle prit une grande inspiration, puis se figea : serai-ce ...? Un léger bourdonnement avait troublé ses tympans. Ce bourdonnement s’accentua, augmenta de volume, devint de plus en plus dérangeant. Elle sauta de joie. Alors que la motocyclette pétaradante passait juste derrière elle, elle en profita pour donner un grand tour de clef dans la porte qui s’ouvrit en grinçant. Mais en ne grinçant pas autant que le deux-roues archaïque. Elle entra précipitamment et referma derrière elle.
Quelques minutes lui furent nécessaires pour qu’elle s’acclimate à l’obscurité. Petit à petit, elle remarqua les escaliers de marbre, le local électrique, et une porte entrouverte d’où s’échappait un rayon de lumière tamisée. Certainement le concierge.
Il suffisait de ne pas faire de bruit et de monter tout doucement au troisième. Un seul pas en avant et la lumière s’alluma, illuminant le couloir et aveuglant la pauvre femme. Le temps qu’elle se dirige, tête baissée vers l’étage, elle entendit la voix d’une vieille dame derrière elle :
« Melle Roxane ? Mais je ne vous pensais pas ici, je ne vous ai pas entendu rentrer.. »
La vampire savait deux choses : la vieille mégère la prenant pour quelqu’un d’autre ne la laisserai pas en paix avant d’avoir eu une explication valable sur sa présence ici. Cependant, elle semblait aussi âgée et essoufflée en parlant, ce qui voulait dire qu’en montant les escaliers quatre à quatre, elle pourrait la tenir à distance quelques minutes. De précieuses minutes.
Ni une ni deux, elle accéléra son ascension tandis que, tête baissée toujours, elle gratifiait la pauvre concierge d’un pouce vers le haut, en espérant que ce geste apaise ses pulsions de commérage.
Arrivée sur le palier, elle ne prit pas le temps de reprendre sa respiration : elle se plaça devant la porte de droite, légèrement de biais, et frappa trois coups longs et deux courts.
Ainsi se lamentait Irma tandis qu’elle avançait sur la grande avenue pavée, à la fois agréablement et désagréablement surprise par son manque de douleur pédieuse.
Son grand sweat dernière mode dissimulait habilement ses formes, ses baskets légères rendaient son pas silencieux. Dans les oreilles, une paire d’écouteurs blancs avec microphones, et dans sa poche un téléphone directement relié au nain imberbe qui lui servait de chef d’équipe.
« Je le sens pas Aron » grommela-t-elle entre ses dents.
La réponse ne se fit pas attendre :
« T’as bien raison. Je viens de recevoir un message. Il ne faut surtout pas qu’on te voie entrer. Rogar a neutralisé l’arrière-garde, il est remonté sur le toit me faire un signe, comme prévu. »
« Chier » siffla la vampire. Des sueurs froides parcouraient son corps glacé. Il lui suffisait de traverser la route, et elle y serai. Elle avait repéré la porte de service, une porte qui semblait solide et inutilisée depuis bien longtemps. Impossible de la forcer, à moins d’avoir la clef.. Mais Aron Grim avait des clients un peu partout dans le monde des humains, des clients prêts à tout pour une petite dose supplémentaire... De l’autre côté de la rue, et surtout de l’autre côté du bâtiment de l’autre côté de la rue, il y avait des gens qui l’abattraient sans vergogne s'ils comprenaient qu’elle s’apprêtait à se mettre en travers de leur chemin. Ses jambes tremblaient : elle jetait constamment des regards à l’angle de l’avenue, prête à voir débarquer l’ennemi à tout moment. L’estomac noué, elle remonta la rue sur quelques centaines de mètres pour traverser en toute discrétion. La circulation était très faible, voir quasi-nulle.
« Aron je suis sûre que je suis davantage suspecte en me faufilant de porche en porche qu’en marchant normalement ! »
Le nain étouffa un rire :
« Tout va bien se passer, Irma. Crois moi. »
La vampire finit par arriver au niveau de la lourde porte. Elle glissa la clef avec précaution : ça ne tournait pas. Affolée, elle regarda autour d’elle, se dissimula dans l’embrasure épaisse avant de retenter l’opération. Le contact de la vieille clef sur le métal rouillé produisit un grincement à en réveiller les morts.
Comment annoncer ça à Aron ?
J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle. C’est la bonne clef. Mais je ne peux pas l’ouvrir sans me faire repérer.
Putain tu n’aurais pas pu graisser la porte AVANT de m’envoyer dans une opération suicide ?
Tu crois que tu peux les retenir combien de temps ?
Non, trop pathétique. Il fallait qu’elle trouve la solution par elle-même. Elle prit une grande inspiration, puis se figea : serai-ce ...? Un léger bourdonnement avait troublé ses tympans. Ce bourdonnement s’accentua, augmenta de volume, devint de plus en plus dérangeant. Elle sauta de joie. Alors que la motocyclette pétaradante passait juste derrière elle, elle en profita pour donner un grand tour de clef dans la porte qui s’ouvrit en grinçant. Mais en ne grinçant pas autant que le deux-roues archaïque. Elle entra précipitamment et referma derrière elle.
Quelques minutes lui furent nécessaires pour qu’elle s’acclimate à l’obscurité. Petit à petit, elle remarqua les escaliers de marbre, le local électrique, et une porte entrouverte d’où s’échappait un rayon de lumière tamisée. Certainement le concierge.
Il suffisait de ne pas faire de bruit et de monter tout doucement au troisième. Un seul pas en avant et la lumière s’alluma, illuminant le couloir et aveuglant la pauvre femme. Le temps qu’elle se dirige, tête baissée vers l’étage, elle entendit la voix d’une vieille dame derrière elle :
« Melle Roxane ? Mais je ne vous pensais pas ici, je ne vous ai pas entendu rentrer.. »
La vampire savait deux choses : la vieille mégère la prenant pour quelqu’un d’autre ne la laisserai pas en paix avant d’avoir eu une explication valable sur sa présence ici. Cependant, elle semblait aussi âgée et essoufflée en parlant, ce qui voulait dire qu’en montant les escaliers quatre à quatre, elle pourrait la tenir à distance quelques minutes. De précieuses minutes.
Ni une ni deux, elle accéléra son ascension tandis que, tête baissée toujours, elle gratifiait la pauvre concierge d’un pouce vers le haut, en espérant que ce geste apaise ses pulsions de commérage.
Arrivée sur le palier, elle ne prit pas le temps de reprendre sa respiration : elle se plaça devant la porte de droite, légèrement de biais, et frappa trois coups longs et deux courts.
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Jeu 20 Sep - 17:57
De retour dans le salon, la jeune fille tasse d’autres affaires dans l’attaché case. Elle tressaille à nouveau quand les coups résonnent à la porte. Les mains fébriles, elle verrouille la valise, la laisse en plan sur l’accoudoir du sofa, rejoint rapidement la porte d’entrée.
Un moment d’hésitation avant d’ouvrir, sa glotte fait un va et vient difficile. Elle fait tourner la série de verrous. Tire le battant.
Face à la vampire déguisée, elle se raidit un peu, cille sans rien dire. Toujours sans dire un mot, elle recule pour la laisser entrer.
Dans son costume noir, le gilet pare-balle élargissant un peu son torse, les cheveux tirés en queue de cheval ondulée, Roxane semble vaguement androgyne, entre élève d’un collège huppé particulièrement chic et très jeune homme aux cheveux longs, endimanché pour une grande occasion. Mariage. Ou enterrement.
*
Devant l’entrée, l’écran tactile vient d’afficher une interface de contrôle domotique. La main gantée désactive la série d’options proposées. Alarme. Verrouillage de la porte principale. Caméras de surveillance.
Le verrou émet un déclic sec. La femme débranche les câbles et rempoche l’appareil, son collègue la rejoint. Ils entrent, regards sombres sous leur cagoule noire.
Le cri étranglé de la vieille concierge les accueille. Debout près de l’escalier, elle se précipite vers sa loge.
“Aux voleurs, aux…!”
Une manchette à la gorge interrompt sa clameur dans un gargouillis. Un autre coup suit, précis, à la tempe, elle s’effondre. Ils la traînent dans son appartement, la laissent au milieu du couloir, referment la porte sur le miaulement d’un chat curieux.
Ils échangent un regard. Sortent leurs armes, les crans de sécurité claquent. Puis, la femme en pointe, ils se lancent dans l’ascension, sans plus chercher la discrétion.
*
Au bout de la rue, le guetteur de l’homme en noir fixe l’image filmée par son téléphone, grave.
Il ouvre l’application de SMS, envoie rapidement un message commun à Grim et son patron.
Le traiteur est déjà là
Il hésite, puis compose un deuxième texto.
Est-ce que je sers l’apéro ?
Il rempoche le portable, regarde aux alentours. Se glissant dans un porche, il sort un pistolet automatique d’un holster d’épaule. Fait claquer la culasse, armant la première balle dans la chambre, avant de le passer à sa ceinture, caché sous un pan du trench.
*
Dans sa voiture, le vieux fumeur ouvre le message. Ses lèvres se plissent, il prend une longue inspiration avant de répondre – joignant aussi le message à Grim :
Attendez le champagne
Son chauffeur le regarde dans le rétroviseur. Leurs regards se croisent, le vieil homme hoche imperceptiblement la tête, et le séide sort un pistolet mitrailleur de la boîte à gant, qu’il pose sur le bord de son siège, caché en partie par sa cuisse.
En place arrière, l’homme en noir dévisse le silencieux d’un autre automatique.
Un moment d’hésitation avant d’ouvrir, sa glotte fait un va et vient difficile. Elle fait tourner la série de verrous. Tire le battant.
Face à la vampire déguisée, elle se raidit un peu, cille sans rien dire. Toujours sans dire un mot, elle recule pour la laisser entrer.
Dans son costume noir, le gilet pare-balle élargissant un peu son torse, les cheveux tirés en queue de cheval ondulée, Roxane semble vaguement androgyne, entre élève d’un collège huppé particulièrement chic et très jeune homme aux cheveux longs, endimanché pour une grande occasion. Mariage. Ou enterrement.
*
Devant l’entrée, l’écran tactile vient d’afficher une interface de contrôle domotique. La main gantée désactive la série d’options proposées. Alarme. Verrouillage de la porte principale. Caméras de surveillance.
Le verrou émet un déclic sec. La femme débranche les câbles et rempoche l’appareil, son collègue la rejoint. Ils entrent, regards sombres sous leur cagoule noire.
Le cri étranglé de la vieille concierge les accueille. Debout près de l’escalier, elle se précipite vers sa loge.
“Aux voleurs, aux…!”
Une manchette à la gorge interrompt sa clameur dans un gargouillis. Un autre coup suit, précis, à la tempe, elle s’effondre. Ils la traînent dans son appartement, la laissent au milieu du couloir, referment la porte sur le miaulement d’un chat curieux.
Ils échangent un regard. Sortent leurs armes, les crans de sécurité claquent. Puis, la femme en pointe, ils se lancent dans l’ascension, sans plus chercher la discrétion.
*
Au bout de la rue, le guetteur de l’homme en noir fixe l’image filmée par son téléphone, grave.
Il ouvre l’application de SMS, envoie rapidement un message commun à Grim et son patron.
Le traiteur est déjà là
Il hésite, puis compose un deuxième texto.
Est-ce que je sers l’apéro ?
Il rempoche le portable, regarde aux alentours. Se glissant dans un porche, il sort un pistolet automatique d’un holster d’épaule. Fait claquer la culasse, armant la première balle dans la chambre, avant de le passer à sa ceinture, caché sous un pan du trench.
*
Dans sa voiture, le vieux fumeur ouvre le message. Ses lèvres se plissent, il prend une longue inspiration avant de répondre – joignant aussi le message à Grim :
Attendez le champagne
Son chauffeur le regarde dans le rétroviseur. Leurs regards se croisent, le vieil homme hoche imperceptiblement la tête, et le séide sort un pistolet mitrailleur de la boîte à gant, qu’il pose sur le bord de son siège, caché en partie par sa cuisse.
En place arrière, l’homme en noir dévisse le silencieux d’un autre automatique.
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Sam 6 Oct - 11:26
Sans dire un mot, Irma entre, referme, à double, triple tour si cela lui est permis.
Elle dévisage un instant la jeune fille devant elle, laisse échapper un sourire attendri, puis se met à l’ouvrage sans étaler davantage ses états d’âme.
Son ouvrage ? Une exploration sommaire du lieu, en empoignant et traînant contre l’entrée tout ce qui pourrait constituer un obstacle ou un frein à l’ouverture de celle-ci.
« Aide-moi » finit-elle par dire alors qu’elle traîne le sofa contre la porte.
Son oreillette grésille, Aron lui donne des instructions d’une voix calme, posée. Irma le sait, quand il agit d’un ton rassurant c’est qu’il y a matière à s’inquiéter. Et elle n’aime pas ça du tout.
Abandonnant le sofa-bouclier, elle se dirige vers la fenêtre la plus proche de la cloison, celle donnant sur l’arrière du bâtiment : elle l’ouvre sans prendre le temps d’être discrète, pousse vigoureusement les volets. Presque simultanément, une corde tombe du toit, avec un petit harnais de hanche au bout. Elle se tourne vers Roxanne :
« Enfile ça, vite. Je vais m’accrocher à toi, va falloir tenir le coup. Je te servirai de bouclier. Ton papa m’a dit que tu t’en sortirais bien.. »
Une goutte de sueur perla sur son front moite : elle entendait la montée des tueurs dans l’escalier.
Elle ferma son visage à toute expression de terreur et se contenta de sourire froidement, telle une prof trop sévère :
« Allez, on se grouille ! »
Du haut de son toit, Aron avait sécurisé la corde : solidement arrimée à non pas deux, mais trois pitons d’alpinisme, eux même solidement enfoncés dans le béton d’une cheminée, rien ne tomberai aujourd’hui sous sa régence. Enfin, peut-être Irma, mais elle était solide, il avait confiance en elle.
Il lui narrait calmement les derniers évènements, tout en lui rappelant les étapes du plan qu’elle connaissait déjà. Si son flegme apparent pouvait aider les deux femmes, à ne tenir ne serait-ce qu’une seconde de plus face à l’adversité, il aurait accompli sa mission.
Mais que faisait Rogar ? Il n’avait plus de nouvelle du rat baveur depuis ce fameux signal.. et un peu d’aide ne serai pas de trop pour supporter les poids des deux rescapées.. Le bruit sec des volets qu’on ouvre le fit sursauter. Sans attendre, il balança l’extrémité du filin qu’il tenait en main. Celui-ci se mit à pendre mollement, puis bougea et tira. Il avait bien été réceptionné. Il s’agissait maintenant au nain de doser le mou, de bander ses muscles, de hausser sa stature trapue et de.. oh mon dieu où est ce fainéant de Rogar ?!
Elle dévisage un instant la jeune fille devant elle, laisse échapper un sourire attendri, puis se met à l’ouvrage sans étaler davantage ses états d’âme.
Son ouvrage ? Une exploration sommaire du lieu, en empoignant et traînant contre l’entrée tout ce qui pourrait constituer un obstacle ou un frein à l’ouverture de celle-ci.
« Aide-moi » finit-elle par dire alors qu’elle traîne le sofa contre la porte.
Son oreillette grésille, Aron lui donne des instructions d’une voix calme, posée. Irma le sait, quand il agit d’un ton rassurant c’est qu’il y a matière à s’inquiéter. Et elle n’aime pas ça du tout.
Abandonnant le sofa-bouclier, elle se dirige vers la fenêtre la plus proche de la cloison, celle donnant sur l’arrière du bâtiment : elle l’ouvre sans prendre le temps d’être discrète, pousse vigoureusement les volets. Presque simultanément, une corde tombe du toit, avec un petit harnais de hanche au bout. Elle se tourne vers Roxanne :
« Enfile ça, vite. Je vais m’accrocher à toi, va falloir tenir le coup. Je te servirai de bouclier. Ton papa m’a dit que tu t’en sortirais bien.. »
Une goutte de sueur perla sur son front moite : elle entendait la montée des tueurs dans l’escalier.
Elle ferma son visage à toute expression de terreur et se contenta de sourire froidement, telle une prof trop sévère :
« Allez, on se grouille ! »
**********************************
Du haut de son toit, Aron avait sécurisé la corde : solidement arrimée à non pas deux, mais trois pitons d’alpinisme, eux même solidement enfoncés dans le béton d’une cheminée, rien ne tomberai aujourd’hui sous sa régence. Enfin, peut-être Irma, mais elle était solide, il avait confiance en elle.
Il lui narrait calmement les derniers évènements, tout en lui rappelant les étapes du plan qu’elle connaissait déjà. Si son flegme apparent pouvait aider les deux femmes, à ne tenir ne serait-ce qu’une seconde de plus face à l’adversité, il aurait accompli sa mission.
Mais que faisait Rogar ? Il n’avait plus de nouvelle du rat baveur depuis ce fameux signal.. et un peu d’aide ne serai pas de trop pour supporter les poids des deux rescapées.. Le bruit sec des volets qu’on ouvre le fit sursauter. Sans attendre, il balança l’extrémité du filin qu’il tenait en main. Celui-ci se mit à pendre mollement, puis bougea et tira. Il avait bien été réceptionné. Il s’agissait maintenant au nain de doser le mou, de bander ses muscles, de hausser sa stature trapue et de.. oh mon dieu où est ce fainéant de Rogar ?!
Aron Grim- Messages : 39
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Dim 7 Oct - 17:18
Sans un mot – elle semble raidie, un peu paralysée par l’angoisse – Roxane suit les instructions de la vampire, l’aidant à déplacer des meubles et pousser l’immense sofa contre la porte.
Elle la suit près de la fenêtre, main crispée sur la poignée de sa valise. Quand le harnais tombe et se balance dans le vide, elle blêmit, le regard rivé sur la rue, relativement loin en contrebas.
Ferme les yeux, un instant, très fort, les rouvre quand Irma dit :
« Enfile ça, vite. Je vais m’accrocher à toi, va falloir tenir le coup. Je te servirai de bouclier. Ton papa m’a dit que tu t’en sortirais bien... »
Elle hoche la tête. Entreprend d’enfiler le harnais, ses mains sont tremblantes. Une fois prête, elle ramasse la valise, la serre très fort contre son torse. Déglutit, avant de dire, très doucement. Pas sur le ton d’une plainte, plutôt d’un constat ou d’excuse.
« J’ai un peu le vertige. »
*
Le souffle accéléré, les deux cagoulés parviennent en haut des marches. Ils se plaquent contre le mur, chacun d’un côté de la porte, l’arme prête. Signe de tête de sa comparse, l’homme tend sa main libre, fait jouer la poignée. Il insiste. Rien.
Nouvel échange de regards. Il se décale à présent, se place en face de la porte. L’autre reste de côté, en couverture, prête à entrer.
Il vise, la mire de métal s’aligne avec la première serrure.
L’arme rugit, le bruit d’acier de de bois déchirés répond en écho comme le verrou éclate à l’impact. La douille de gros calibre tinte sur le carrelage. Le canon descend vers le verrou suivant.
*
De l’extérieur, le coup de feu est assourdi, on pourrait croire à une explosion dans le lointain, ou une fusée d’artifice peut-être.
Au bout de la rue, le guetteur tressaille. Il fixe son téléphone, en attente du message qui lui donnerait l’ordre d’agir.
Elle la suit près de la fenêtre, main crispée sur la poignée de sa valise. Quand le harnais tombe et se balance dans le vide, elle blêmit, le regard rivé sur la rue, relativement loin en contrebas.
Ferme les yeux, un instant, très fort, les rouvre quand Irma dit :
« Enfile ça, vite. Je vais m’accrocher à toi, va falloir tenir le coup. Je te servirai de bouclier. Ton papa m’a dit que tu t’en sortirais bien... »
Elle hoche la tête. Entreprend d’enfiler le harnais, ses mains sont tremblantes. Une fois prête, elle ramasse la valise, la serre très fort contre son torse. Déglutit, avant de dire, très doucement. Pas sur le ton d’une plainte, plutôt d’un constat ou d’excuse.
« J’ai un peu le vertige. »
*
Le souffle accéléré, les deux cagoulés parviennent en haut des marches. Ils se plaquent contre le mur, chacun d’un côté de la porte, l’arme prête. Signe de tête de sa comparse, l’homme tend sa main libre, fait jouer la poignée. Il insiste. Rien.
Nouvel échange de regards. Il se décale à présent, se place en face de la porte. L’autre reste de côté, en couverture, prête à entrer.
Il vise, la mire de métal s’aligne avec la première serrure.
L’arme rugit, le bruit d’acier de de bois déchirés répond en écho comme le verrou éclate à l’impact. La douille de gros calibre tinte sur le carrelage. Le canon descend vers le verrou suivant.
*
De l’extérieur, le coup de feu est assourdi, on pourrait croire à une explosion dans le lointain, ou une fusée d’artifice peut-être.
Au bout de la rue, le guetteur tressaille. Il fixe son téléphone, en attente du message qui lui donnerait l’ordre d’agir.
L'homme en noir- Administrative Power
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Sam 20 Oct - 18:01
« J’ai un peu le vertige. »
dit doucement la jeune fille. Irma l’aida à monter sur le rebord de la fenêtre, tira un grand coup sur la corde pour en vérifier sa solidité, puis prit Roxanne dans ses bras :
« Ma pauvre chérie.. je suis vraiment désolée.. »
Au moment où elle prononça le dernier mot, les pas bruyants arrivèrent devant la porte d’entrée. Au moment du coup de feu, la vampire poussa sans plus de ménagement sa protégée harnachée dans le vide. Puis elle se mit face à la fenêtre, faisant barrière avec son corps entre la cible et ses ennemis.
Ses yeux brillaient légèrement, sa bouche était déformée par un rictus étrange, ses crocs luisaient en contre-jour.
Elle n’avait plus peur, ne tremblait plus.
« Je vous attends... » murmura-t-elle.
Sa langue passa lentement sur ses lèvres : la chasse allait commencer.
Aron était en train de scruter les alentours à la recherche de Rogar, quand il sentit une brusque pression sur la corde. Tout était prêt, il devrait se passer de son acolyte. Il s’allongea sur le ventre et se saisit fermement du filin : il avait, avec l’aide d’un contact dans le milieu, monté un système de poulie sommaire. La corde en étant bloquée, ne demandait aucun effort pour retenir une charge. Quand il la débloquerait pour remonter le colis, par contre, il devrait utiliser sa propre force pour la hisser. Il avait l’impression d’arriver à ce moment du plan où plus rien ne fonctionnait et où il fallait improviser du mieux qu’on pouvait.
Cela ne lui plaisait guère.
Soudain, le câble se tendit comme un arc, tandis qu’un coup de feu étouffé, provenant de la maison, résonnait. Le nain risqua un coup d’œil et aperçu avec soulagement que c’était bien Roxanne qui se balançait au bout du harnais. Le saut dans le vide ayant été brusque, la corde tanguait affreusement, risquant de blesser la jeune fille en percutant le mur. Il banda ses muscles et s’attela à stabiliser l’ensemble, en maintenant fermement le cordon.
Il pesta.
« Hum hum.. t’as l’air occufé cher ami.. »
Se dressait derrière lui, un sourire énigmatique sur le museau, un homme de petite taille, couvert de fourrure, au faciès pointu et aux yeux brillants.
« Rogar ! Vient m’aider ! Où tu étais passé ?
-Oh zuste quelques courfes.. héhé. »
L’homme-rat s’était rapproché sans se presser entre les tuiles et avait saisit le téléphone portable qu’Aron avait laissé tomber. Celui-ci s’en aperçut :
« Faut les prévenir ! Je peux pas lâcher la corde, envoie-leur le message, j’avais commencé, suffit d’écrire et d’envoyer. »
Le rongeur eut un rire nerveux qui projeta un filet de bave sur ses babines. Puis il commença à pianoter :
« Ze suis pas très doué avec ces machines.. Z’écris quoi ?
-Euh.. « Envoyer le champagne », voilà, tu écris ça !
-Le champ.. mais pour..
-.. dépêche toi ! »
Rogar avala bruyamment sa salive puis envoya à deux destinataires le message suivant :
« Envoyagef le champgen ! »
dit doucement la jeune fille. Irma l’aida à monter sur le rebord de la fenêtre, tira un grand coup sur la corde pour en vérifier sa solidité, puis prit Roxanne dans ses bras :
« Ma pauvre chérie.. je suis vraiment désolée.. »
Au moment où elle prononça le dernier mot, les pas bruyants arrivèrent devant la porte d’entrée. Au moment du coup de feu, la vampire poussa sans plus de ménagement sa protégée harnachée dans le vide. Puis elle se mit face à la fenêtre, faisant barrière avec son corps entre la cible et ses ennemis.
Ses yeux brillaient légèrement, sa bouche était déformée par un rictus étrange, ses crocs luisaient en contre-jour.
Elle n’avait plus peur, ne tremblait plus.
« Je vous attends... » murmura-t-elle.
Sa langue passa lentement sur ses lèvres : la chasse allait commencer.
************************
Aron était en train de scruter les alentours à la recherche de Rogar, quand il sentit une brusque pression sur la corde. Tout était prêt, il devrait se passer de son acolyte. Il s’allongea sur le ventre et se saisit fermement du filin : il avait, avec l’aide d’un contact dans le milieu, monté un système de poulie sommaire. La corde en étant bloquée, ne demandait aucun effort pour retenir une charge. Quand il la débloquerait pour remonter le colis, par contre, il devrait utiliser sa propre force pour la hisser. Il avait l’impression d’arriver à ce moment du plan où plus rien ne fonctionnait et où il fallait improviser du mieux qu’on pouvait.
Cela ne lui plaisait guère.
Soudain, le câble se tendit comme un arc, tandis qu’un coup de feu étouffé, provenant de la maison, résonnait. Le nain risqua un coup d’œil et aperçu avec soulagement que c’était bien Roxanne qui se balançait au bout du harnais. Le saut dans le vide ayant été brusque, la corde tanguait affreusement, risquant de blesser la jeune fille en percutant le mur. Il banda ses muscles et s’attela à stabiliser l’ensemble, en maintenant fermement le cordon.
Il pesta.
« Hum hum.. t’as l’air occufé cher ami.. »
Se dressait derrière lui, un sourire énigmatique sur le museau, un homme de petite taille, couvert de fourrure, au faciès pointu et aux yeux brillants.
« Rogar ! Vient m’aider ! Où tu étais passé ?
-Oh zuste quelques courfes.. héhé. »
L’homme-rat s’était rapproché sans se presser entre les tuiles et avait saisit le téléphone portable qu’Aron avait laissé tomber. Celui-ci s’en aperçut :
« Faut les prévenir ! Je peux pas lâcher la corde, envoie-leur le message, j’avais commencé, suffit d’écrire et d’envoyer. »
Le rongeur eut un rire nerveux qui projeta un filet de bave sur ses babines. Puis il commença à pianoter :
« Ze suis pas très doué avec ces machines.. Z’écris quoi ?
-Euh.. « Envoyer le champagne », voilà, tu écris ça !
-Le champ.. mais pour..
-.. dépêche toi ! »
Rogar avala bruyamment sa salive puis envoya à deux destinataires le message suivant :
« Envoyagef le champgen ! »
Aron Grim- Messages : 39
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Dim 4 Nov - 21:19
Roxane tressaille au premier coup de feu, son regard croise celui de la vampire au moment où celle-ci la pousse dans le vide. Gémissement étouffé, elle ferme les yeux, très fort. Le balancier de la corde l'éloigne de la façade, elle rouvre les paupières en sentant le mouvement inverse. Tend les mains juste à temps pour se réceptionner au mur tant bien que mal. La valise qu'elle tenait se maintient un instant, coincée contre elle. Puis tombe.
*
Devant l'appartement, l'encagoulé envoie un violent coup de pied dans la porte aux verrous défoncés. Eclats de bois et de polymères, le battant claque contre le mur, la femme se rue à l'intérieur, l'arme pointée, tandis que son comparse se repositionne.
Ils s'arrêtent à peine entrés dans le salon, peut être décontenancés, un instant. Braquant la silhouette qui se tient devant la fenêtre ouverte, bras en croix.
"Roxane ?" L'homme demande, sec.
"Eloigne-toi de cette fenêtre." Le ton de la femme est froid, son souffle encore un peu court. "On ne va pas te faire de mal."
*
Au bout de la rue, le guetteur aux verres miroirs vient de recevoir le message. Il s'élance à pas rapides, l'arme dissimulée dans son manteau. Au moment où il passe l'angle, la valise heurte le sol au bas de l'immeuble dans un bruit sec, rebondit et s'immobilise au milieu du trottoir. L'homme de main en place chauffeur dans la deuxième voiture des hostiles sort la tête par la fenêtre. Il lève les yeux vers l'étage, vers la silhouette sombre pendue dans son harnais, sa longue queue de cheval aux reflets cuivrés.
Il touche son oreillette, ouvre la bouche pour dire quelque chose. Nouvelle détonation. Son crâne éclate. L'arme tendue, l'homme aux verres-miroirs s'avance vers la voiture, droit, criblant les vitres d'un déluge de balles.
Le deuxième occupant, en siège passager avant, s'écroule dehors, à couvert de la carrosserie métallique. Il rampe dans le caniveau, du sang sur son blouson de cuir, une balle a glissé contre les côtes.
*
Dans l'appartement, la fusillade qui éclate dehors prend de court les deux cagoulés. L'espace d'un instant, leur attention est du côté de la rue. Le temps peut-être d'une infime ouverture.
*
Plus loin dans les rues de Paris, une voiture noire s'élance dans la circulation matinale.
Le regard fixe pointé sur le pare-brise, l'homme en noir écrase sa cigarette dans un cendrier de portière. Le téléphone à côté de lui encore ouvert sur le message de l'homme-rat.
Le cran de sécurité de son arme claque.
*
Devant l'appartement, l'encagoulé envoie un violent coup de pied dans la porte aux verrous défoncés. Eclats de bois et de polymères, le battant claque contre le mur, la femme se rue à l'intérieur, l'arme pointée, tandis que son comparse se repositionne.
Ils s'arrêtent à peine entrés dans le salon, peut être décontenancés, un instant. Braquant la silhouette qui se tient devant la fenêtre ouverte, bras en croix.
"Roxane ?" L'homme demande, sec.
"Eloigne-toi de cette fenêtre." Le ton de la femme est froid, son souffle encore un peu court. "On ne va pas te faire de mal."
*
Au bout de la rue, le guetteur aux verres miroirs vient de recevoir le message. Il s'élance à pas rapides, l'arme dissimulée dans son manteau. Au moment où il passe l'angle, la valise heurte le sol au bas de l'immeuble dans un bruit sec, rebondit et s'immobilise au milieu du trottoir. L'homme de main en place chauffeur dans la deuxième voiture des hostiles sort la tête par la fenêtre. Il lève les yeux vers l'étage, vers la silhouette sombre pendue dans son harnais, sa longue queue de cheval aux reflets cuivrés.
Il touche son oreillette, ouvre la bouche pour dire quelque chose. Nouvelle détonation. Son crâne éclate. L'arme tendue, l'homme aux verres-miroirs s'avance vers la voiture, droit, criblant les vitres d'un déluge de balles.
Le deuxième occupant, en siège passager avant, s'écroule dehors, à couvert de la carrosserie métallique. Il rampe dans le caniveau, du sang sur son blouson de cuir, une balle a glissé contre les côtes.
*
Dans l'appartement, la fusillade qui éclate dehors prend de court les deux cagoulés. L'espace d'un instant, leur attention est du côté de la rue. Le temps peut-être d'une infime ouverture.
*
Plus loin dans les rues de Paris, une voiture noire s'élance dans la circulation matinale.
Le regard fixe pointé sur le pare-brise, l'homme en noir écrase sa cigarette dans un cendrier de portière. Le téléphone à côté de lui encore ouvert sur le message de l'homme-rat.
Le cran de sécurité de son arme claque.
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Sam 17 Nov - 15:23
Silencieusement, le visage rouge, les veines dilatés, un nain et un rat s’affairaient à hisser un paquet nommé Roxanne jusque sur le toit.
Le balancement de la corde ayant considérablement ralenti la manœuvre, la jeune fille devait se trouver à mi-fenêtre. Dans une cinquantaine de centimètres, ses jambes ballantes ne seraient plus visibles. Encore fallait-il que ses deux sauveurs tiennent le coup jusque-là.
Quand elle entendit le nom de Roxanne, la silhouette juvénile debout en contre-jour tressailli légèrement. Laissant échapper un petit gémissement, elle baissa la tête, levant ses mains en signe de capitulation.
Irma fulminait intérieurement :
« Si seulement j’avais une grenade, une toute petite grenade… »
Elle s’imaginait leur tête, l’explosion, et son évasion in extremis basée sur un saut par la fenêtre, une réception de fortune à l’étage en dessous et puis.. oh et puis il fallait être prévoyante !
Elle nota mentalement qu’il lui faudrait préparer un laïus pour qu’Aron leur fournisse plus de matériel, puis baissa davantage la tête pour que ses traits matures ne la trahissent pas. Pour l’instant, elle avait un plan moins amusant mais qui fonctionnait à merveille. Ah, ils sont bigleux ? Très bien, on va jouer un peu !
Les mains du nain étaient ensanglantées, laissant une trace rouge sur le filin qu’il tirait. L’homme-rat relâchait ses efforts, il ne fallait pas beaucoup compter sur Rogar pour s’auto-discipliner.
Le nain eut alors une vision très nette d’un futur où tout capotait : il lâche la corde, entend le cri d’une jeune fille qui s’écrase à terre, Irma plonge dans un chagrin meurtrier, le rongeur part se terrer au loin, l’homme en noir est mort ou emplit de vengeance.. Et Aron.. Bah il redevient seul, cherche à recruter de la clientèle pour survivre, comme toujours.
Non.
S’il y avait bien une chose qui était inconcevable, c’était de perdre ces gens qui constituaient sa vie.
Il se redressa, et, avec une ardeur nouvelle, fit à lui tout seul monter la jeune fille d’une trentaine de centimètres. Rogar, abasourdit, un peu penaud, se précipita pour lui venir en aide.
Dans l’appartement du troisième étage, il n’y avait plus personne à dissimuler dans l’encadrement de la fenêtre. La chasse était ouverte.
Le balancement de la corde ayant considérablement ralenti la manœuvre, la jeune fille devait se trouver à mi-fenêtre. Dans une cinquantaine de centimètres, ses jambes ballantes ne seraient plus visibles. Encore fallait-il que ses deux sauveurs tiennent le coup jusque-là.
*
Quand elle entendit le nom de Roxanne, la silhouette juvénile debout en contre-jour tressailli légèrement. Laissant échapper un petit gémissement, elle baissa la tête, levant ses mains en signe de capitulation.
Irma fulminait intérieurement :
« Si seulement j’avais une grenade, une toute petite grenade… »
Elle s’imaginait leur tête, l’explosion, et son évasion in extremis basée sur un saut par la fenêtre, une réception de fortune à l’étage en dessous et puis.. oh et puis il fallait être prévoyante !
Elle nota mentalement qu’il lui faudrait préparer un laïus pour qu’Aron leur fournisse plus de matériel, puis baissa davantage la tête pour que ses traits matures ne la trahissent pas. Pour l’instant, elle avait un plan moins amusant mais qui fonctionnait à merveille. Ah, ils sont bigleux ? Très bien, on va jouer un peu !
*
Les mains du nain étaient ensanglantées, laissant une trace rouge sur le filin qu’il tirait. L’homme-rat relâchait ses efforts, il ne fallait pas beaucoup compter sur Rogar pour s’auto-discipliner.
Le nain eut alors une vision très nette d’un futur où tout capotait : il lâche la corde, entend le cri d’une jeune fille qui s’écrase à terre, Irma plonge dans un chagrin meurtrier, le rongeur part se terrer au loin, l’homme en noir est mort ou emplit de vengeance.. Et Aron.. Bah il redevient seul, cherche à recruter de la clientèle pour survivre, comme toujours.
Non.
S’il y avait bien une chose qui était inconcevable, c’était de perdre ces gens qui constituaient sa vie.
Il se redressa, et, avec une ardeur nouvelle, fit à lui tout seul monter la jeune fille d’une trentaine de centimètres. Rogar, abasourdit, un peu penaud, se précipita pour lui venir en aide.
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Dans l’appartement du troisième étage, il n’y avait plus personne à dissimuler dans l’encadrement de la fenêtre. La chasse était ouverte.
Aron Grim- Messages : 39
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Mar 27 Nov - 20:25
Dans la rue, le silence retombe avec les derniers débris de verre et le tintement des étuis de balles vides sur le sol. Tout en contournant l’automobile criblée d’impacts, l’homme aux verres-miroirs retire son chargeur, le glisse dans une poche, en sort un autre qu’il replace. Claquement sec, qui fait tressaillir le survivant tombé dans le couvert de la voiture. Tordu au sol, le dos en sang, il grimace, tâtonne autour de lui pour retrouver son arme perdue dans sa chute. Sur le bord du trottoir, son oreillette sans fil grésille, une voix de femme :
« …votre statut, rép... »
*
« ...ondez, bordel ! »
La cagoulée s’énerve dans son micro. Un coup d’oeil nerveux à son complice, puis elle se détourne vers la porte d’entrée qui pend sur ses gonds. Quelque part dans l’immeuble, la voix d’un vieillard crie dans un téléphone. Quelque chose au sujet de terroristes et de coups de feu.
À son tour, elle sort un téléphone, sa main tremble un peu quand elle lance l’appel.
Son comparse s’élance vers ‘Roxane’, le regard sombre. L’empoignant par le bras (si elle se laisse faire), il gronde :
« Amène-toi… Bouge. »
Dans la pénombre de l’appartement, il ne la perçoit pas comme une menace, il tient toujours l’automatique dans son autre main, sans le pointer vers elle.
Un nouveau coup de feu dans la rue lui arrache un sursaut, il se baisse d’instinct, essayant de pousser Irma dans le même geste.
*
Sur le trottoir, le deuxième occupant de la voiture ne bouge plus. Une étoile rouge sombre s’étale lentement autour de sa tête.
L’homme aux verres-miroirs lève les yeux vers la silhouette que l’on hisse vers le toit. À plusieurs fenêtres dans la rue, les rideaux s’agitent, des coups d’œil affolés, furtifs.
Dans le lointain, des sirènes de police, lancinantes.
« …votre statut, rép... »
*
« ...ondez, bordel ! »
La cagoulée s’énerve dans son micro. Un coup d’oeil nerveux à son complice, puis elle se détourne vers la porte d’entrée qui pend sur ses gonds. Quelque part dans l’immeuble, la voix d’un vieillard crie dans un téléphone. Quelque chose au sujet de terroristes et de coups de feu.
À son tour, elle sort un téléphone, sa main tremble un peu quand elle lance l’appel.
Son comparse s’élance vers ‘Roxane’, le regard sombre. L’empoignant par le bras (si elle se laisse faire), il gronde :
« Amène-toi… Bouge. »
Dans la pénombre de l’appartement, il ne la perçoit pas comme une menace, il tient toujours l’automatique dans son autre main, sans le pointer vers elle.
Un nouveau coup de feu dans la rue lui arrache un sursaut, il se baisse d’instinct, essayant de pousser Irma dans le même geste.
*
Sur le trottoir, le deuxième occupant de la voiture ne bouge plus. Une étoile rouge sombre s’étale lentement autour de sa tête.
L’homme aux verres-miroirs lève les yeux vers la silhouette que l’on hisse vers le toit. À plusieurs fenêtres dans la rue, les rideaux s’agitent, des coups d’œil affolés, furtifs.
Dans le lointain, des sirènes de police, lancinantes.
L'homme en noir- Administrative Power
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Ven 14 Déc - 11:47
Irma/Roxanne garda la tête baissée. Elle se laissa empoigner, en gémissant toujours. Ses jambes fines tremblaient tandis qu'elle redescendait au niveau du sol.
Au moment du coup de feu elle poussa un sanglot et se blottit dans les bras de l'homme qui s'accroupissait.
Surpris, celui-ci se laissa faire sans pour autant chercher à réconforter ce qu'il pensait être une enfant terrorisée.
Ce fut là son erreur fatale...
Tout d'abord il ne se passa rien. Tout se figea, comme si le temps était prostré, alors que tout autour d'eux les sirènes de police, les bruits de voix et de la circulation résonnaient dans le lointain. Mais dans cette pièce, durant quelques instants, rien ne respira plus.
Irma/Roxanne retira son étreinte de l'homme au gros calibre. De dos par rapport à la femme cagoulée, elle fit un mouvement comme pour s'essuyer la bouche. Sa main en ressortit rouge sang. C'est alors que la vampire se retourna avec un sourire mauvais et fit face à sa dernière adversaire. Son collègue, blanc comme un linge, deux trous rouges au niveau du cou, tomba à la renverse comme une poupée de chiffon sans vie.
Du sang gouttait des deux canines de la jeune femme, dégoulinait le long de son menton et dans son cou. Elle se lécha langoureusement les babines :
"Humm.."
Visiblement, la femme en face d'elle ferai un excellent dessert..
************************************************************
"Ho-hisse ! Ho-hisse !"
Sur le toit, un rat et un nain tiraient de toutes leurs forces une poulie improvisée à laquelle était accrochée une jeune fille sans valise.
Elle était à présent à portée de main, excellente excuse pour lâcher la corde et lui tendre une patte accueillante. Du moins c'est ce que se dit Rogar. Abandonnant son collègue à ses efforts pharaoniques, il lâcha la corde sans prévenir, frotta ses coussinets endoloris, cracha dans ses paumes, puis tendit sa main poilue à Roxanne, en prenant une voix mielleuse :
"Mmmademoizelle Roxanne ? Ze suis z'un ami... mmhh de votre père si l'on puis dire... Prenez donc ma main, nous allons vous z'aider à vous hisser..."
Aron, laissé seul, poussa un cri de douleur tandis que son visage se décomposait sous l'effort. L'homme-rat reprit, d'un ton plus grave :
"Ze ne saurais que vous conseiller de vous dépêcher, demoizelle..."
Au moment du coup de feu elle poussa un sanglot et se blottit dans les bras de l'homme qui s'accroupissait.
Surpris, celui-ci se laissa faire sans pour autant chercher à réconforter ce qu'il pensait être une enfant terrorisée.
Ce fut là son erreur fatale...
Tout d'abord il ne se passa rien. Tout se figea, comme si le temps était prostré, alors que tout autour d'eux les sirènes de police, les bruits de voix et de la circulation résonnaient dans le lointain. Mais dans cette pièce, durant quelques instants, rien ne respira plus.
Irma/Roxanne retira son étreinte de l'homme au gros calibre. De dos par rapport à la femme cagoulée, elle fit un mouvement comme pour s'essuyer la bouche. Sa main en ressortit rouge sang. C'est alors que la vampire se retourna avec un sourire mauvais et fit face à sa dernière adversaire. Son collègue, blanc comme un linge, deux trous rouges au niveau du cou, tomba à la renverse comme une poupée de chiffon sans vie.
Du sang gouttait des deux canines de la jeune femme, dégoulinait le long de son menton et dans son cou. Elle se lécha langoureusement les babines :
"Humm.."
Visiblement, la femme en face d'elle ferai un excellent dessert..
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"Ho-hisse ! Ho-hisse !"
Sur le toit, un rat et un nain tiraient de toutes leurs forces une poulie improvisée à laquelle était accrochée une jeune fille sans valise.
Elle était à présent à portée de main, excellente excuse pour lâcher la corde et lui tendre une patte accueillante. Du moins c'est ce que se dit Rogar. Abandonnant son collègue à ses efforts pharaoniques, il lâcha la corde sans prévenir, frotta ses coussinets endoloris, cracha dans ses paumes, puis tendit sa main poilue à Roxanne, en prenant une voix mielleuse :
"Mmmademoizelle Roxanne ? Ze suis z'un ami... mmhh de votre père si l'on puis dire... Prenez donc ma main, nous allons vous z'aider à vous hisser..."
Aron, laissé seul, poussa un cri de douleur tandis que son visage se décomposait sous l'effort. L'homme-rat reprit, d'un ton plus grave :
"Ze ne saurais que vous conseiller de vous dépêcher, demoizelle..."
Aron Grim- Messages : 39
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Sam 22 Déc - 19:08
« Merde ! »
Voyant son complice tomber, la femme cagoulée se baisse instinctivement, téléphone toujours à l’oreille. Avant de sembler réaliser la situation. Lâchant le portable pour empoigner son arme à deux mains – un peu tremblantes. Les yeux agrandis derrière les ouvertures de la cagoule.
« Bordel de merde, tu… Bouge plus, putain, bouge plus… ! »
Si la vampire continue de s’avancer, elle ouvre le feu, plusieurs fois, visant à hauteur de torse. Reculant à mesure jusqu’à se retrouver acculée au mur.
Par terre, une voix résonne dans le téléphone, répétant inutilement un « Allo » bourru.
*
Au bout de la corde, livide, paupières fermées très fort, Roxane tressaille au son de la voix de l’homme-rat. Ouvre des yeux un peu hagards, qui se portent immédiatement sur le vide ou plutôt le sol, loin, loin en contrebas.
Le cri de douleur d’Aron, plus loin sur le toit, lui arrache un nouveau sursaut. S’agrippant à la corde elle s’étire, tend une main tremblante vers celle que tend la créature. Le regard affolé, bredouillant (dans une direction vague qui pourrait s’adresser à l’homme-rat comme au nain) :
« Ne… ne me lâchez pas, s’il vous plaît... »
Voyant son complice tomber, la femme cagoulée se baisse instinctivement, téléphone toujours à l’oreille. Avant de sembler réaliser la situation. Lâchant le portable pour empoigner son arme à deux mains – un peu tremblantes. Les yeux agrandis derrière les ouvertures de la cagoule.
« Bordel de merde, tu… Bouge plus, putain, bouge plus… ! »
Si la vampire continue de s’avancer, elle ouvre le feu, plusieurs fois, visant à hauteur de torse. Reculant à mesure jusqu’à se retrouver acculée au mur.
Par terre, une voix résonne dans le téléphone, répétant inutilement un « Allo » bourru.
*
Au bout de la corde, livide, paupières fermées très fort, Roxane tressaille au son de la voix de l’homme-rat. Ouvre des yeux un peu hagards, qui se portent immédiatement sur le vide ou plutôt le sol, loin, loin en contrebas.
Le cri de douleur d’Aron, plus loin sur le toit, lui arrache un nouveau sursaut. S’agrippant à la corde elle s’étire, tend une main tremblante vers celle que tend la créature. Le regard affolé, bredouillant (dans une direction vague qui pourrait s’adresser à l’homme-rat comme au nain) :
« Ne… ne me lâchez pas, s’il vous plaît... »
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Sam 2 Fév - 10:48
« Ze fais te montrer qu’un homme-rat est beaucoup plus fort qu’on fe le penfe ! »
Rogar, bandant ses muscles fins, attira à lui la jeune Roxanne, dont les pieds touchèrent enfin les tuiles du toit. Le brusque écart de poids entraîna le nain qui tomba en arrière, tirant d’un coup sec la corde sous l’impulsion de sa chute.
Le rongeur agrippa fortement la jeune fille par les épaules, l’empêchant de basculer à son tour.
« Ze feux pas fauver tout le monde ! » gémit l’animal à fourrure en avisant son collègue qui se frottait douloureusement le séant.
Et alors que le plus gros danger était passé, tous prirent conscience du calme qui régnait autour d’eux : l’air en hauteur était frais, un léger vent soufflait. On pouvait entendre quelques piaillements d’oiseaux et le vrombissement des avions dans le lointain.
Plus bas, des bruits de voix confus, des automobiles, et surtout des sirènes de police se rapprochant dangereusement.
Aron Grim se redressa, suspendant son attention quelques secondes pour écouter. Son air était grave, son teint pâle. Il passa une main sur son front moite, puis sur son menton glabre, et planta enfin son regard dans ceux de ses compagnons d’infortune.
« Le danger n’est pas loin, fuyons ! »
Il ramassa pêle-mêle son sac ainsi que quelques outils se pressa vers une lucarne entrouverte quelques maison plus loin.
*****************
Dans l’appartement plongé dans une semi-pénombre, Irma n’avait pas perdu son sourire joueur.
Dans l’air, une odeur de renfermé, de transpiration, et de sang. Son regard brillait, elle s’était redressée et son visage semblait s’épanouir. Face à la mort, il semblait que la vampire n’avait jamais eu l’air plus vivante. Elle ne quittait pas un instant du regard celle qui la mettait en joue.
« Tout doux, tout doux, jeune créature. Ça va bien se passer. Recule, recule encore... »
Sa voix était suave, grave, presque rassurante.
Elle s’approcha lentement, les mains relevées en signe de pacifisme, juste assez pour saisir le téléphone tombé à terre.
Éteignant le combiné d’une main tâtonnante, elle soupira :
« Tu peux remercier ton collègue. Je n’ai plus faim... »
Un rire sordide emplit sa gorge, aiguë, soudain, dément. Il résonna dans la cage d’escalier à travers la porte défoncée.
Sans crier gare, la créature fit volt-face, courut puis sauta par la fenêtre, laissant, peut-être ? Une fenêtre de tir au cagoulé épargné.
***************
Quelques pâtés de maisons plus loin, une équipe hétéroclite composée d’un homme-rat, d’un nain et d’une adolescente attendaient dans l’ombre d’une cour privée. Entre deux massifs de d’arbustes, recroquevillés sur eux même, ils tentaient tant bien que mal de se faire discret.
Après les sirènes de police, ce furent celles des pompiers que l’on pût distinguer. L’immeuble haussmannien devait générer un sacré remue-ménage.
« Je pense que le repas a assez duré. » Envoya Aron Grim à deux destinataires en y ajoutant des coordonnées GPS.
Rogar, bandant ses muscles fins, attira à lui la jeune Roxanne, dont les pieds touchèrent enfin les tuiles du toit. Le brusque écart de poids entraîna le nain qui tomba en arrière, tirant d’un coup sec la corde sous l’impulsion de sa chute.
Le rongeur agrippa fortement la jeune fille par les épaules, l’empêchant de basculer à son tour.
« Ze feux pas fauver tout le monde ! » gémit l’animal à fourrure en avisant son collègue qui se frottait douloureusement le séant.
Et alors que le plus gros danger était passé, tous prirent conscience du calme qui régnait autour d’eux : l’air en hauteur était frais, un léger vent soufflait. On pouvait entendre quelques piaillements d’oiseaux et le vrombissement des avions dans le lointain.
Plus bas, des bruits de voix confus, des automobiles, et surtout des sirènes de police se rapprochant dangereusement.
Aron Grim se redressa, suspendant son attention quelques secondes pour écouter. Son air était grave, son teint pâle. Il passa une main sur son front moite, puis sur son menton glabre, et planta enfin son regard dans ceux de ses compagnons d’infortune.
« Le danger n’est pas loin, fuyons ! »
Il ramassa pêle-mêle son sac ainsi que quelques outils se pressa vers une lucarne entrouverte quelques maison plus loin.
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Dans l’appartement plongé dans une semi-pénombre, Irma n’avait pas perdu son sourire joueur.
Dans l’air, une odeur de renfermé, de transpiration, et de sang. Son regard brillait, elle s’était redressée et son visage semblait s’épanouir. Face à la mort, il semblait que la vampire n’avait jamais eu l’air plus vivante. Elle ne quittait pas un instant du regard celle qui la mettait en joue.
« Tout doux, tout doux, jeune créature. Ça va bien se passer. Recule, recule encore... »
Sa voix était suave, grave, presque rassurante.
Elle s’approcha lentement, les mains relevées en signe de pacifisme, juste assez pour saisir le téléphone tombé à terre.
Éteignant le combiné d’une main tâtonnante, elle soupira :
« Tu peux remercier ton collègue. Je n’ai plus faim... »
Un rire sordide emplit sa gorge, aiguë, soudain, dément. Il résonna dans la cage d’escalier à travers la porte défoncée.
Sans crier gare, la créature fit volt-face, courut puis sauta par la fenêtre, laissant, peut-être ? Une fenêtre de tir au cagoulé épargné.
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Quelques pâtés de maisons plus loin, une équipe hétéroclite composée d’un homme-rat, d’un nain et d’une adolescente attendaient dans l’ombre d’une cour privée. Entre deux massifs de d’arbustes, recroquevillés sur eux même, ils tentaient tant bien que mal de se faire discret.
Après les sirènes de police, ce furent celles des pompiers que l’on pût distinguer. L’immeuble haussmannien devait générer un sacré remue-ménage.
« Je pense que le repas a assez duré. » Envoya Aron Grim à deux destinataires en y ajoutant des coordonnées GPS.
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par L'homme en noir Lun 4 Fév - 22:02
Une fois Roxane montée sur le toit, dans la rue, l’arme toujours à la main, l’homme aux verres-miroirs s’est avancé tranquillement jusqu’à la valise lâchée par la jeune fille un peu plus tôt. La ramasse, d’un geste aussi naturel que s’il s’était trouvé dans un hall de gare à attendre un train.
Sa tête se redresse instinctivement lorsque plusieurs coups de feu éclatent à nouveau dans l’appartement, juste avant qu’une silhouette ne jaillisse littéralement de la fenêtre, d’un bond surnaturel. Impassible, il observe l’atterrissage de la vampire, prêt à la rejoindre pour leur fuite.
*
« Merde ! »
Dans l’appartement, la femme cagoulée baisse son arme encore fumante après que la vampire ait disparu hors de son champ de tir. Le choc, la peur et la précipitation ont rendu ses tirs imprécis alors qu’elle tentait de faucher la fuyarde dans le dos. Les balles n’ont probablement que fait résonner aux oreilles d’Irma leur claquement caractéristique au passage du mur du son.
Encore haletante, elle ramasse le portable, hésite un instant en observant son comparse immobile à terre, les yeux grands ouverts sur une stupeur éternelle. Les sirènes montant crescendo semblent la décider, elle s’élance dans l’escalier, l’arme toujours au poing, dévale les marches.
Si elle ne recroise pas la route d’Irma, elle s’éclipsera par la porte de derrière pour disparaître dans les rues de la capitale.
*
Dans une cour privée nichée entre d’autres immeubles anciens, plus loin, une voiture noire s’engage lentement, ses pneus crissant sur les pavés inégaux. La vitre arrière s’abaisse, et les traits fatigués de l’homme en noir apparaissent. Regard triste, balayant hâtivement les alentours, les buissons d’ornement… pour s’arrêter sur la silhouette qui émerge entre deux arbustes, se redressant lentement, encore un peu tremblante.
Le soulagement éclate dans le regard de vieil aigle las. Le même sentiment passe dans les iris gris (similaires en cet instant) de la jeune fille.
Qui se fixent en silence un très bref instant avant que les tracas reprennent vie sur les traits du vieux fumeur. Dès qu’il ouvre la portière et se recule sur la banquette, Roxane monte, se blottissant contre son père qui l’accueille en passant son bras sur ses épaules, geste protecteur qui semble un peu emprunté, vaguement maladroit.
Il s’éclaircit la voix, dit à l’attention des deux créatures près du buisson :
« Montez. Nous n’avons plus beaucoup de temps. »
Sa tête se redresse instinctivement lorsque plusieurs coups de feu éclatent à nouveau dans l’appartement, juste avant qu’une silhouette ne jaillisse littéralement de la fenêtre, d’un bond surnaturel. Impassible, il observe l’atterrissage de la vampire, prêt à la rejoindre pour leur fuite.
*
« Merde ! »
Dans l’appartement, la femme cagoulée baisse son arme encore fumante après que la vampire ait disparu hors de son champ de tir. Le choc, la peur et la précipitation ont rendu ses tirs imprécis alors qu’elle tentait de faucher la fuyarde dans le dos. Les balles n’ont probablement que fait résonner aux oreilles d’Irma leur claquement caractéristique au passage du mur du son.
Encore haletante, elle ramasse le portable, hésite un instant en observant son comparse immobile à terre, les yeux grands ouverts sur une stupeur éternelle. Les sirènes montant crescendo semblent la décider, elle s’élance dans l’escalier, l’arme toujours au poing, dévale les marches.
Si elle ne recroise pas la route d’Irma, elle s’éclipsera par la porte de derrière pour disparaître dans les rues de la capitale.
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Dans une cour privée nichée entre d’autres immeubles anciens, plus loin, une voiture noire s’engage lentement, ses pneus crissant sur les pavés inégaux. La vitre arrière s’abaisse, et les traits fatigués de l’homme en noir apparaissent. Regard triste, balayant hâtivement les alentours, les buissons d’ornement… pour s’arrêter sur la silhouette qui émerge entre deux arbustes, se redressant lentement, encore un peu tremblante.
Le soulagement éclate dans le regard de vieil aigle las. Le même sentiment passe dans les iris gris (similaires en cet instant) de la jeune fille.
Qui se fixent en silence un très bref instant avant que les tracas reprennent vie sur les traits du vieux fumeur. Dès qu’il ouvre la portière et se recule sur la banquette, Roxane monte, se blottissant contre son père qui l’accueille en passant son bras sur ses épaules, geste protecteur qui semble un peu emprunté, vaguement maladroit.
Il s’éclaircit la voix, dit à l’attention des deux créatures près du buisson :
« Montez. Nous n’avons plus beaucoup de temps. »
L'homme en noir- Administrative Power
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Re: "Les invités sont en avance et s'ennuient." Aron & L'homme en noir
par Aron Grim Sam 16 Fév - 0:33
C'est dans une impasse exiguë aux émanations putrides, au plus profond des quartiers insalubres de la capitale, qu'Irma s'autorisa à inspirer profondément.
Foulant des pieds les amas d'immondices déversés çà et là, à peine éclairée par la lumière verte d'un réverbère déclinant, la petite troupe avait été jusque-là silencieuse.
"On y est, on a réussi, pas vrai ?"
Aron ne répondit que par un sourire, trop raisonnable pour crier victoire de sitôt.
Rogar ne l'entendait pas, tout occupé à recompter mentalement les divers trésors qu'il avait récolté et enfoui au plus profond de sa besace.
Les grandes silhouettes de l'homme en noir et de celui aux verres miroirs semblaient veiller sur le groupe étrange qui s'enfonçait dans les ténèbres.
Le dédale humide débouchait sur un mur de briques décrépit.
La vampire s'approcha doucement de Roxanne et lui susurra à l'oreille :
"Il y a des vibrations étranges ici, ne t'inquiètes pas, c'est justement ce que nous recherchons."
Ce fut au tour de l'homme-rat d'entrer en scène. Il s'approcha, voûté, reniflant tout autour de lui jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait. C'est sur des pavés sans histoire qu'il s'installa et qu'il se mit à disposer diverses fioles :
"Ze fais vous montrer que les pofions sont plus effifaces que fos gadgets électfoniques !" dit-il à l'intention des deux costumés.
Fermant les paupières, il se mit à entonner un chant guttural, très doucement, à peine perceptible, tandis qu'il ouvrait puis répandait le contenu de ses mixtures devant lui. Beaucoup de fumées tout d'abord, une fumée colorée, bleue, rouge, verte. Puis, des crépitements dans l'air, des petits éclairs bleus qui apparaissaient, disparaissaient, s'étendaient au fur et à mesure.
Quand l'électricité ambiante fut si concentrée qu'elle en était presque palpable, on entendit un bruit étrange, un bruit qu'une oreille humaine normale n'aurait sans doute jamais entendu. Cela ressemblait de près ou de loin à un déchirement.
Devant le rongeur, une faille luminescente d'un mètre de diamètre s'était formée dans l'espace-temps.
"Tu peux y aller, continua de chuchoter Irma à l'adolescente, on ne risque plus rien maintenant..."
Sans se rendre compte que le piège s'était déjà refermé sur eux, ils avancèrent confiants vers leur perte.
Foulant des pieds les amas d'immondices déversés çà et là, à peine éclairée par la lumière verte d'un réverbère déclinant, la petite troupe avait été jusque-là silencieuse.
"On y est, on a réussi, pas vrai ?"
Aron ne répondit que par un sourire, trop raisonnable pour crier victoire de sitôt.
Rogar ne l'entendait pas, tout occupé à recompter mentalement les divers trésors qu'il avait récolté et enfoui au plus profond de sa besace.
Les grandes silhouettes de l'homme en noir et de celui aux verres miroirs semblaient veiller sur le groupe étrange qui s'enfonçait dans les ténèbres.
Le dédale humide débouchait sur un mur de briques décrépit.
La vampire s'approcha doucement de Roxanne et lui susurra à l'oreille :
"Il y a des vibrations étranges ici, ne t'inquiètes pas, c'est justement ce que nous recherchons."
Ce fut au tour de l'homme-rat d'entrer en scène. Il s'approcha, voûté, reniflant tout autour de lui jusqu'à ce qu'il trouve ce qu'il cherchait. C'est sur des pavés sans histoire qu'il s'installa et qu'il se mit à disposer diverses fioles :
"Ze fais vous montrer que les pofions sont plus effifaces que fos gadgets électfoniques !" dit-il à l'intention des deux costumés.
Fermant les paupières, il se mit à entonner un chant guttural, très doucement, à peine perceptible, tandis qu'il ouvrait puis répandait le contenu de ses mixtures devant lui. Beaucoup de fumées tout d'abord, une fumée colorée, bleue, rouge, verte. Puis, des crépitements dans l'air, des petits éclairs bleus qui apparaissaient, disparaissaient, s'étendaient au fur et à mesure.
Quand l'électricité ambiante fut si concentrée qu'elle en était presque palpable, on entendit un bruit étrange, un bruit qu'une oreille humaine normale n'aurait sans doute jamais entendu. Cela ressemblait de près ou de loin à un déchirement.
Devant le rongeur, une faille luminescente d'un mètre de diamètre s'était formée dans l'espace-temps.
"Tu peux y aller, continua de chuchoter Irma à l'adolescente, on ne risque plus rien maintenant..."
Sans se rendre compte que le piège s'était déjà refermé sur eux, ils avancèrent confiants vers leur perte.
Aron Grim- Messages : 39
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