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Tous ceux qui errent ne sont pas perdus, Partie II - Le Marais de l'Huileux

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Tous ceux qui errent ne sont pas perdus, Partie II - Le Marais de l'Huileux Empty Tous ceux qui errent ne sont pas perdus, Partie II - Le Marais de l'Huileux

Message par Karess Dim 9 Mai - 21:02

Peur panique et absence d’oxygène. Le monde n’est plus qu’une sensation liquide huileuse, un monde de ténèbres insondables. Un océan d’huile.
Dans cet abîme noirâtre, je te retrouve à gesticuler dans toute l’impuissance d’une mouche prise dans une toile d’araignée. Tes paupières fermées de toutes leurs force pour protéger tes yeux d’un acide mortel. Retenir ta respiration, ta précieuse respiration. Lutter de toutes tes forces pour te retenir de respirer et battre des bras en quête d’une surface qui n’existe pas.
En désespoir de cause, tes yeux s’ouvrent d’eux-mêmes. Jusqu’ici, hormis cette sensation de gras atroce, aucune sensation de brûlure ou d’une quelconque douleur. Mais tes yeux ne voient que des ténèbres vides et insondables.  
Tes poumons te font céder. Tu aspires à pleins poumons…

Mais  comme dans un de ces cauchemars de noyade, un air irréel parviens normalement à tes poumons. L’huile assassine ne submerge pas ta bouche et tes narines en trombe. Tu arrives à respirer normalement…

Ton cœur bat la chamade. La mort par la noyade ne semblant étrangement plus te guetter, tu recouvres peu à peu ta lucidité de pensée, assez pour désespérer et prendre pleinement conscience que tu n’as aucun contrôle, que tu ne peux rien faire, sauf attendre et prier pour que le sort qui se joue entre des forces surnaturelles qui te dépassent, te soient clémentes…

Au-dessus de ta tête, soudain, comme une déchirure, une lacération dans le voile de ténèbres. De la vase qui se forme sous tes pieds… Dans ta proximité, tu aperçois Lex, et Sasha. Et le Faune que Cabi a appelé Mangua est également présent, à quelques foulées de toi.
Tout autour de vous, c’est comme si vous vous trouviez au milieu d’une mer dont le niveau s’abaisse en puissance, dévoilant la terre d’un monde. L’huile noirâtre baisse jusqu’à se réduire à un horizon de flaques fétides qui souillent de vastes étendues sauvages.
Tes genoux retrouvent la gravité tombe sur un sol boueux parsemé de végétations rêches et grisâtres, au milieu desquelles tu t’effondres inconsciente…


***


Tes efforts sont vains, l’Huileux. Tu auras beau happer mes Elus jusque dans tes plus profondes ténèbres, je romprai tes parois stomacales et les ramènerai dans leur monde… Je te conseille vivement de laisser les miens traverser librement ton domaine…
… Sinon, je vais devenir Vraiment… Méchant…




Quand tu reviens à toi, la première des sensations qui te vient, c’est cette sensation vaseuse sur ta face, le spongieux du sol sur lequel tu es affalée face contre terre.
C’est moins horrible que cette sensation d’être plongé dans un abîme huileux, dont le souvenir te fait rouler de terreur, yeux écarquillés.
L’huile noire est toujours là, mais à ce niveau de flaques. De grandes flaques qui recouvrent toute une étendue brumeuse et grisâtre, flétrissant toute végétation et réduisant les portions terrestres à de la vase spongieuse. Le décor s’apparente à un marécage fétide, sorti des cauchemars d’un enfant.
Sur le coup, ton premier réflexe est de te regarder fiévreusement et de te tâter. Vêtements, visages... Tu es vaseuse et tu te sens comme si un camion t’avait roulé dessus. Mais étonnamment, tu n’es pas une silhouette de pétrole ambulante comme tu aurais pu t’y attendre. De ton immersion dans le liquide infernal qui t’a happé, il ne demeure aucune trace, ni sur ta peau, ni sur tes yeux…
A chacun son démon, te souffle une étrange répartie cynique dans ton esprit.  
Reprenant ton souffle et tes esprits, tu lèves les yeux. Découvrant un ciel d’un noir d’encre, où règne une éclipse lunaire…
La pensée d’Andryi, de tes compagnons te vient au moment même où tu distingues une silhouette d’un de tes compagnons en treillis. Comme fantomatique dans ce brouillard épais. Ton compagnon marche en te tournant le dos, chevilles immergée dans l’huile.
Tel un zombie, lentement et sans intérêt pour le monde autour d’elle, fixant droit devant lui… Et alors que la silhouette semble littéralement disparaître dans le brouillard, tu entends une voix proche, qui appelle :
«  Sasha ?! Sasha !

Dans la brume, c’est un Lex tête nue, masque à gaz désanglé en mains et casque déchu à quelques pieds de lui dans la vase, que tu retrouves, en train d’appeler vers la brume. Il finit par te voir et tu sens un semblant de frayeur et d’égarement dans les yeux de ce soldat de fortune, à la stature charpentée...
— T’as pas vu Sasha, toi ? Il était là bordel ! Là, juste avec nous, une seconde plus tôt ! Faut l’retrouver…»

Alors que vous commencez à vous mettre en route, ta radio, toujours en place, qui se manifeste…
— Blue ?
La voix de Dominik, calme et ferme…
« Blue, écoute-moi. Ici Black… Tu ne peux pas me parler, mais moi si. Notre ami commun me fait savoir que Lex est avec toi… Ca a l’air d’un cauchemar éveillé, mais ce marécage d’encre gluante est une zone ancrée dans le monde réel, en pleine zone d’exclusion. Tu es toute proche de l’entrée du Sanctuaire du Peuple des Bois…
Survient un troublant grésillement. Et voilà que ce dédoublement fou et absurde qui avait pris les communications dans le laboratoire reviennent…
« Ce marécage est le domaine de l’Huileux, et ce qui y passe pour la voie à suivre est trompeur. Evite les lumières et efforce-toi de progresser vers le nord-ouest ! Le Sanctuaire est par là...
Et en même temps :
« Suis les lumières. Suis les lumières vers les collines dans le lointain au sud ! Le Sanctuaire, est par là…
Dans la communication, une vague de fritures couvre ce qui s’apparente à une latence. Un "lag"…
« Garde la foi… Le Grand Karess Règne et veille sur toi, te dit Dominik.
Mais la voix de Dominik te dit également autre chose :
« Je ne vous laisserai pas partir vivant. Ici c’est mon Domaine, ma Loi. Je vous trouve fort alléchants, et il y a longtemps que dans les geôles de la Corporation, je n'ai pas eu droit à un tel festin. Votre protecteur de l’au-delà n’est qu’un insecte. Son intervention pour vous sauver de la noyade l’a épuisé. Il ne tiendra plus longtemps. »  


Des lueurs se sont allumées sur vos arrières. Comme des phares de voitures. Ou des lampadaires. Et parfois, d’archaïques lanternes en fer forgés.
Leurs lueurs, oniriques et sorties littéralement de nulle part dans un endroit pareil, se sont mises à baliser la brume, le marécage, jusqu’à se perdre dans l’horizon de désolation…
Néanmoins, la plus proche lueur vous invite à partir à l’opposé de la direction dans laquelle tu as vu cette silhouette en treillis s’en aller de son pas trainant. Une silhouette qui ne peut être que Sasha…


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Message par Stacy Trojan Jeu 13 Mai - 16:19

D'abord, il y avait eu les cris, l'huile qui remontait sur elle pour la happer. Ensuite, la terreur de la noyade, les ténèbres, le néant. Puis le réveil, la prise de conscience, ses maigres forces mobilisées pour se décoller du sol, s'étudier soi, puis l'environnement. Et maintenant, il y avait Lex, debout au milieu de nulle part, et elle, radio à la main. Elle avait sauté sur l'objet, appelé Dominik avec beaucoup d'urgence les quelques secondes avant qu'il ne leurs apprennent qu'il ne pourrait pas les entendre, puis s'était résignée. Ces maudits échos contradictoires... Ils regardent l'objet, se regardent, balayent l'horizon silencieusement. Une chose à la fois. Se rassurer mutuellement, inspirer longuement, se regarder à nouveaux...

" - Sasha. Je l'ai vue aussi, il était... Il était bizarre. Non ? Et il est partit par... "

Elle lève les yeux au ciel, ce ciel noir de jais, fouillant dans les tréfond de son esprit pour retrouver de vieux enseignements, quelque chose qui parlais de grande casserole. Lex semble comprendre ce qu'elle entreprend et lui épargne la réflexion, pointant la Grande Ours du doigts, puis la direction qu'elle indiquait, vers la pénombre.

" - Par-là, le Nord. " Il se tourne ensuite à légèrement sur la gauche. "Ici le Nord-Ouest." Puis termine en pivotant une dernière fois, désignant les lumières qui s'étaient allumées plus tôt " Et donc par extension, le Sud..."

Moment d'hésitation, tandis qu'ils regardent tours à tours les deux directions évoquée par la voix dans la radio.

" -Hamno... " Murmure-t-elle.

Juron emprunté à ses amis Ukrainien qui ne manque pas de faire sourire Lex, la légende qui voulais que la première chose que l'on retient spontanément d'une langue était ses jurons s'avérait encore une fois vraie. Leurs sérieux est bien vite retrouvé tandis qu'il se font face de nouveaux.

" - Au sujet des instructions... Quoi qu'il arrive, on à une chance sur deux. Si on se concentre sur Sasha, avec un peu de bol, il aura emprunté la bonne direction..."

Stacy acquiesce, un brin travaillée par la démarche de ce dernier. Il était comme... Absent. Peut-être était-il sonné, tente-t-elle de rationaliser. Ne se lâchant pas d'une semelle, ils relancent leurs recherches, avançant à l'aveugle dans la brume ou avait disparu leurs camarades. Marcher dans l'eau, c'est tout un travail, et ça demande de mobiliser beaucoup plus de forces pour faire un pas devant l'autre et ne pas perdre l'équilibre. Essoufflé mais bien déterminés à retrouver le militaire, il stoppent régulièrement leurs progression pour écouter autours d'eux, s'il n'entendraient pas des pas, par hasard.

Le grand espace à ciel ouvert semble se réduire à mesure qu'ils s'enfoncent dans le brouillard, bientôt, sur leurs côtés, d'imposants blocs de pierres humides, dénués de toute vie. Pas de mousse. Pas de plantes grimpantes, ou d’herbes folles.  Pour seule végétation ici, ils n’avaient croisé que quelques roseaux et grands arbres décharnés, leurs racines étendues comme des pièges devant leurs pieds. Stacy avait quelques fois manquée de basculer vers l’avant d’ailleurs, systématiquement rattrapée par Lex, parfois de justesse.

Un vent chaud et lourd trouble le reflet de l’éclipse dans l’eau, fait miroiter la faible lueur qui s’en dégages. Ainsi, ils errent les pieds dans la fange, non sans rappeler la première rencontre de Stacy avec l’être surnaturel. Et depuis, il avait toujours été là, quelque part dans sa vision périphérique, ou au creux de son ventre, dans l’adversité, comme dans les moments de faiblesse ou de gloire… Elle ricane intérieurement, se repassant les vœux d’une cérémonie d’union. Mais elle doute un instant, venant poser une main timide au-dessus de son nombril. Et si cette fois-ci, il l’avait laissée ? Et si ce qu’elle avait entendu dans la radio tout à l’heure était vrai ? Elle cherche sa présence, un signe. Sur leurs droite, la surface de l’eau ondule faiblement en dépit de l’absence de vent.

Comme poussé par une intuition occulte, Lex avance de quelques pas dans cette direction, suivie de près par la hackeuse. A quelques mètres d’eux, tapis dans la brume…

" -Sasha ! " Avait-elle hurlé en se hâtant vers la silhouette immobile qui regardait le ciel, sans réagir à son nom.

" - Attends... " Dit Lex, tendant un bras alors que Stacy s'apprêtait à poser sa main sur l'épaule de l'homme. " Y'a quelque chose qui va pas. "

Les doigts de Sasha qui s'agitent, comme prit d'une décharge. Une fois, deux fois... Puis se relâchent. Lex empoigne le bras de la hackeuse pour l'inviter à reculer prudemment, sans gestes brusques, ne présageant rien de bon. En l'absence de mouvement hostile de Sasha, il commence lentement à le contourner, à bonne distance, afin de pouvoir examiner son visage. Hoquètements horrifiés, tandis qu'otorragies et saignements de nez sont les premières choses qui se dévoilent à leurs regard. L'expression sur son faciès est neutre, il semble perdu, les yeux dans les étoiles. Un autre pas, et ils entrent dans son champ de vision. Son regard s'abat subitement sur eux, de la même manière qu'une caméra qui se braquerait sur une cible.
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Message par Karess Sam 15 Mai - 19:21

Des yeux d’un noir vitreux et uni, de la même noirceur que l’huile. Sasha va-t-il se jeter sur vous ? Tel un zombie de film d’horreur, qui ne contrôle plus ses faits et gestes et pour qui la mort est une délivrance…
Lex, il a le cœur lourd, et le fusil prêt. Au moindre signe ou cri hostile, il lèvera son arme et fera feu sur son frère… Mais il n’attaque pas. Il ne prend pas la moindre initiative. Se contente de respirer en une série de feulements sourds, alors qu’il vous fixe de ses yeux emplis d’huile…
Il semble soudain pris d’un malaise. Titubant, comme sur le point de chuter. Ses paupières tombent sur ses yeux, et lui à genoux. Se souillant dans l’huile noire jusqu’aux pectoraux et biceps.
Alors qu’il se met à respirer avec force et vigueur, comme libéré d’une asphyxie, Sasha rouvre les paupières en écarquillant les yeux. Des yeux profondément sous le choc, mais de nouveau humains.
Aussitôt Lex se relâche et patauge pour venir se porter à son secours, l’appelant par son nom…
L’homme soutient son frère et le porte sur la terre ferme, vaseuse tout du moins…

« J’ai été entraîné dans un abîme d’huile sans lumière, balbutie Sasha en Ukrainien, avec effroi… Il n’y avait plus rien, plus de vie, plus de mort libératrice… Seulement Lui… Son rire de démon…
-- Mais il ne t’a pas eu Sasha… Il ne t’a pas eu…

Vous restez là un moment, vous autorisant à reprendre votre souffle…
As-tu conscience, jeune Stacy, de ma présence dans la brume à vos côtés ? Du combat que je viens de mener contre l’Huileux pour lui reprendre Sasha ? Il y a des choses dans l’Huile noire et la brume…
Des choses qui ont émergé, leurs yeux noirs qui sont tels des tâches d’ombre qui vous toisent, autour de vous, fondus dans la brume et les étangs de ténèbres…
-- Viens Sasha, souffle Lex… Rentrons…

***


Des broussailles qui se muent en membres tentaculaires, qui semblent fouetter l’air à votre recherche…
« Pas par là, lâche Sasha… Je l’ai entendu… Il cherchait à se servir de moi pour vous éloigner du chemin… Il faut suivre les lumières. C’est la piste pour notre salut. Suivre les lumières…
Autour de vous, nombre de silhouettes humanoïdes vous encerclent, à bonne distance.
Et puis il y a les autres. Au début, vous ne savez pas ce que vous croyez voir, tapies derrière des arbres flétris dont les branches évoquent des mains géantes aux longs doigts acérés… Puis vous les voyez se mouvoir. Arachnés de ténèbres aux traits mêlés d’une grotesque humanité, de taille d’éléphantesque, qui vagabonde dans votre proximité… Leurs silhouettes de cauchemars se devinent dans la brume, et leurs tête humanoïdes lisses rivent leurs regards venimeux sur vous…
-- Ils sont impuissants tant qu’Il veille sur nous. Ils le savent. Ils ne peuvent rien faire d’autre qu’attendre en espérant que cet endroit l’épuise…
-- Pourquoi ce démon nous fait chier à ce point ?
Grogne Lex. Merde quoi ! On l’a fait sortir du laboratoire, on a niqué les barrières psychiques qui neutralisaient ses pouvoirs ! Il n’nous en doit pas une belle ?!
-- Il nous en veut car on n’lui a pas laissé Yuri,
explique Sasha dans un souffle. Il estime que sortir du labo par ses propres moyens n’était qu’une question de temps et de patience, et se sent doublement offensé…
-- Bah voyons ! Comme quoi, même chez les démons, y a des très gros cons ! » Peste Lex en crachant dans le bassin noir à sa gauche…

Vous suivez les lumières. Leurs lueurs qui se heurtent à la brume opaque, tels des murs aveuglants dans la nuit… Cet endroit est aussi absurde et invraisemblable qu’il est mystérieux, comme un rêve qui cherche à se créer une cohérence…
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Message par Stacy Trojan Lun 17 Mai - 21:06

Attente insoutenable tandis qu'ils se font face, dans la tête de Trojan, tachypsychie, idées qui se bousculent, scénarios catastrophes qui s'entremêlent. Mais en face, rien. Pas de muscles qui trésaillent, pas de lèvres retroussées, de crocs dehors... Sasha demeure immobile, puis s’écroule.

Lex à les bons réflexes, l'américaine, quant à elle, les suis de près, prête à se rendre utile si le besoin était ou la demande formulée. De leurs dialogues, elle ne comprend que le nom de son allié et "démon", qui même avec l'accent local, se disait quasiment de la même manière qu'en anglais. Elle comprend que Lex tente de le rassurer, et reste à leurs côté, vigilante, mais en laissant un peu d'espace à Sasha pour ne pas l'oppresser. Près d'eux dans l'ombre, deux yeux qu'elle connait bien. Présence rassurante qu'elle salue d'un demi sourire soulagé et d'un "Merci" silencieux, uniquement pensé et articulé.

" -Lex, il est avec nous. La voix dans la radio a menti. "

Une fois l'homme maître de ses esprit et calmé, Stacy joint sa main à celle de son camarade pour aider Sasha à se relever. Lex prend le temps de recharger son arme, à la vue des nouveaux arrivants apparus dans l'ombre, suivi par Stacy. Si Karess les protégeaient, combien de temps pourrait-il tenir ? Et l'affreux Mangua traînait toujours dans les parages, ainsi que quelques membres de la sécurité du labo... Arme en main, elle ferme la marche, frissonnant d'effroi sous ses pulls trop grand en croisant le regard de ces créatures.

" - Le Sud, donc..." Avait relevé Lex à la mention des lumières par Sasha, cherchant les étoiles dans le ciel pour se guider le temps de retrouver les lumières précédemment englouties dans la pénombre derrière eux.

Mains cramponnées sur son arme tandis qu'ils rebroussent chemin, Trojan guette autours d'eux. Les araignées, elles ne les aimaient déjà pas trop quand elles étaient trop proche, alors celle-ci... Leurs pieds s'enfoncent dans la vase, ralentit leurs progressions. Le terrain est glissant, instable, un poil rebutant.

Sasha leurs confirme que l'entité salvatrice veilles sur eux, ce qui enlève une part d'inquiétude à la jeune femme, attentive à ce qu'il se dit. Le nom de Yuri lui fait tourner la tête dans leurs directions. Pourquoi spécialement lui ? Après tout, il faisait partie de ceux qui avaient œuvré pour le libérer. La suite de la conversation la fait grimacer.

" - J'aurais pas dit mieux. Maudit Huileux… "

La première lueur était sous l'eau, à peine distinguable. Une dizaine de mètre plus loin, c'est une lampe de poche qui clignote, le genre de modèle que l'on trouve sur un vélo. Soulagés de revenir sur le bon chemin, le petit groupe augmente la cadence, guidé par Lex lors des longs écarts entre deux points lumineux. Ils avaient croisé une arme abandonnée par terre, le genre éclairée avec un lazer, et même une bougie qui brillait contre toute attente, défiant toute loi physique.

" - Les collines au Sud, a dit Black... " Rappelle-t-elle, plus pour se rassurer elle que les autres.

Pour l'instant, impossible de distinguer l'horizon, juste une forte odeur d'hydrogène sulfuré et de méthane qui leurs pince le nez. Au-dessus d'eux, le ciel qui s'éclaircit très légèrement.

Spoiler:
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Message par Karess Mer 19 Mai - 22:25

Oh oui, je veille, jeune Stacy…
Au-delà de la peur...
Le temps s’est comme figé dans cette longue nuit qui n’en finit pas… L’heure la plus noire de la nuit précède l’aurore, dit-on… Sasha, Lex, toi… Dans votre randonnée de cauchemars, au milieu de ce marécage d’huile, entourés de créatures indiscernables et de mort-vivants qui rôdent dans la brume, le ressenti qui prédomine n’est plus la peur, mais la fatigue.
Une extrême fatigue, retombée d’adrénaline et la prise de conscience du corps de tous ces efforts que vous lui demandez depuis des heures. Lex est d’une volonté de fer toutefois. Il se fait un devoir de garder la tête haute et de continuer à marcher en suivant la piste des lumières. Sasha a cette même volonté, tu le devines. Même malmené comme il l’a été, il s’efforce de mettre un peu de vigueur dans son pas, sans se plaindre…

A un moment, la piste se poursuit non plus sur un sentier vaseux, mais se réduit à l’état d’îlots isolés les uns des autres au milieu d’un lac noir. Résignés, vous entreprenez la traversée. Vous marchez à pas lents, immergés jusqu’aux bassins, les fusils maintenus à bouts de bras. Alors que vous traversez les ténèbres huileuses, comme un vrombissement mécanique dans le lointain, continu. Des vrombissements multiples. Qui se rapprochent. Tournant sur vous-même pour repérer la source de ces bruits, vous repérez les projecteurs, les lumières qui se projettent en halos mouvants et aveuglants depuis les airs. Ces vrombissements mécaniques deviennent des sons caractéristiques d’hélices et de moteurs d’hélicoptères.
Des hélicoptères militaires fendent les airs, survolant la zone. Leurs projecteurs rayonnant sur la brume noirâtre qui vous nimbe. L’armée n’a manifestement pas dit son dernier mot au laboratoire…
De la chair à canon… Comme c’est mignon…
Tout un escadron vole au-dessus de vous, au moins six engins vous passent au-dessus…


Entends-tu mon rire, Stacy ? Le rire de notre victoire au complexe ? Le rire de ma prise de contrôle de Duga-1 ? Vois le fruit de notre victoire, comme je gratifie ta victoire en abattant le mauvais sort et la souffrance sur quiconque vient se permettre de la nier…


Survient alors un événement étrange. Pris d’avaries catastrophiques, plus de la moitié des engins deviennent comme fous, tels des bêtes prises de panique et d’une intense douleur, ou démangeaison, et qui n’aspireraient plus qu’à se racler les flancs aux parois, au sol, dans le but de se soulager…
Les hélicoptères affectés, s’écrasent dans le marécage.
Des hommes en tenue de combat sont catapultés par les portes dans les airs et tombent dans l’huile noire en hurlant…
Autour de vous, le marécage, sa faune, ses mort-vivants, ils semblent tous entrer en ébullition au fracas des hélicoptères. Votre progression laborieuse s’entoure bientôt de cris, de gémissements de rescapés des crashs et des chutes, de leurs tirs, des bruits de leur combat face à quelque chose qui les dépasse. Ca dure environ trois minutes. Trois minutes durant lesquelles vous marchez les fusils à l’épaule, guettant la brume et les cris. Sans jamais rien voir de vos propres yeux, seulement des tirs, des bruits horribles et des cris.
Ensuite, le silence plane à nouveau sur les lieux, plus cryptique que jamais…

***

Il n’y a même plus d’îlots à présent… Les lanternes anachroniques, les réverbères, se contentent de jaillir directement de l’huile noire, leur base complètement immergée. Vous êtes au milieu d’un véritable lac noir… Cela doit faire près d’une heure que vous errez dans les limbes de l’Huileux…

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Message par Stacy Trojan Mer 16 Juin - 1:01

Elle avait tant puisé dans ses réserves. Jambes lourdes, myalgies, les articulations fatigués… Et sa bouche entrouverte, asséchée par l’essoufflement. Et il fallait continuer, bras en l’air, les mouvements entravés par le fluide. Qu’il était éreintant de se déplacer dans du liquide… Mais ses collègues tiennent bon, pas un qui moufte, geint, ou couine. Mâchoire serrée, elle s’applique à faire de même, quoi qu’il en coute.

Suivre les lumières. Leurs billets de sortie de ce lieux sordide.

Une éternité semble s’écouler, avancée hasardeuse, cycle cruel ou chaque franchissement de point lumineux redonne un peu d’espoir. Mais combien encore faudrait-il en dépasser ? Difficile pour le corps de gérer ses ressources, lorsque la ligne d’arrivée est fantomatique, imprécise. Intrusion dans cette abime visqueuse. L’endroit semble réagir, résonner avec les monstres de métal en formation au-dessus de leurs têtes. Comme une intuition, un frisson, qui rappelle à Stacy qu’Il est avec eux, et qu’Il semble satisfait, peut-être même en joie. Rires de l’entités tandis que le chaos s’abat sur eux.

Echanges de regards entre les trois acolytes, Lex qui hoche fermement la tête, se préparant à tirer en cas de mouvement hostile dans leurs direction, Sasha, déjà prêt à faire face à une menace, et Stacy qui s’arme à son tours les bras en guimauves et l’air inquiet sur le visage. Le vacarme semble venir de partout et de nulle part a la fois, échos sinistres d’affrontements, de terreur, qui parviennent à leurs oreilles sifflantes, meurtries par les sons de crashs tandis que le groupe accélère le pas, en alerte.

Plus que le larsen qui leurs cingle les tympans, autours d’eux, une étendue de liquide à l’infini. Seules les étoiles et les lanternes semblent leurs donner des repères dans l’espace, les gardent de cette impression de surplace, de marche interminable, à demi-immergés. Trempée de sueur, Stacy vient passer un coup de manche sur son front, qu’elle secoue vigoureusement alors qu’elle réalise qu’elle aussi, était déjà bien mouillés. Le temps semblait passer aux ralentis ici, elle avait bien essayé de consulter son outil, mais tout n’était que fritures, amas aléatoire de pixels tantôt magenta, tantôt indigo…

°°°

Lueurs rougeâtre au loin, comme découpées en lamelles inégales et anarchique. Odeur d’oeufs pourris et de méthane dans l’air. Plusieurs fois, ils avaient sursauté, les jambes frôlées par des bras invisible sous l’eau, les pieds s’enfonçant dans une masse visqueuse. Végétation discrète, tubulaire, qui pousse par-ci par-là, et bientôt, le niveau qui redescend. Soulagement, tandis que plus tôt, ils avaient dû s’organiser pour traverser un endroit à la nage sans mouiller leurs équipements : Lex était partit le premier, tandis que Sasha et Stacy avaient dû lui lancer leurs armes une fois qu’il eu de nouveau pied. A la guerre comme à la guerre…

Quelle ne fut pas leurs surprises, alors que le moral était au plus bas, de découvrir une petite habitation sur un ilot. Légèrement surélevée du sol par des poutres de bois brut et tortueux, des planches arrachées de la façade laissant deviner un feu crépitant à l’intérieur, un simple vitrage encrassé et fendu, mais un toit et un semblant de mur prêt à les accueillir et leurs offrir un semblant de sécurité. En son flanc, une vielle barque amarrée, et une nuée de nénuphar aux fleurs fermées.

Ultime effort pour rejoindre le rivage, pieds enfoncés dans la fange, ils observent un court moment la modeste cabane, avec son drôle d'air qui rappelait un insecte avec de grandes pattes. Après tout, de la lumière en émanait, et elles ne les détournaient pas de leurs directions, cette dernière ne pouvait-elle pas être un heureux hasard, ou une bénédiction de ce cher Karess ? Echange silencieux entre les trois prisonniers de l’huileux qui se questionnent du regard,  s’étudiant mutuellement. Les membres tremblant d’épuisement, leurs traits tirés… D’un accord muet, tous se dirigent vers l’escalier de bois menant à l’entrée de la demeure. Marches gondolées, mal fixées, qui craquent sous leurs poids. Un coup d’œil par l’une des fenêtres leurs dévoile un intérieur à l’abandon, au parquet gonflé par l’humidité. Quelques meubles semblant fait main de manière grossière viennent habiller l’intérieur, une table, des chaises, ce qui ressemblait à un lit… Et une cheminée, ou brûle un feu versicolore, qui semble réagir à leurs arrivée en prenant un ton froid.

C’est Lex, qui passe la porte le premier, suivi de Sasha, qui tente de chercher des signes de vie, aidé de Stacy. Pas de vivres ou d’effets personnel. Juste un petit carnet, qui pique la curiosité de la hackeuse. Sur les pages ondulées par l’humidité, des signatures et des petits mots dans toutes les langues. Surprise alors qu'elle comprends qu’elle a à faire à un livre d’Or, ou chaque petit groupe d’aventurier raconte sa petite virée Urbex dans Pripyat.

" - Les gars, regardez-ça ! " Lance-t-elle avec entrain, l’objet à la main.

Ils étaient sortit du marais de l'huileux, ils étaient de retour dans cette bonne vielle zone d'exclusion. Pour confirmer sa théorie, elle tente de rallumer son appareil: Explosion de joie tandis qu'il réagit normalement.

" - Ça marche ! Holy sh** it works ! On est sortit !  "

Petits bonds sur place un instant, bien vite interrompus par la fatigue, ses jambes qui lui rappellent combien elles l'avaient portées jusque-là Soulagée, elle tends les deux bras à Sasha et Lex, un sourire radieux éclairant son visage tiré.


Dernière édition par Stacy Trojan le Lun 21 Juin - 20:18, édité 1 fois
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Message par Karess Lun 21 Juin - 17:22

Il y a des ombres autour de la cabane, et des recoins dominés par les ténèbres dans les pièces. Des ténèbres encourageantes, qui se jouent des flammes, des lueurs du feu, de vos lampes, évoquant une forme bestiale, ailée et cornue sur les murs de manière subliminale. Des mirages dans vos yeux. Terribles pour d’autres yeux. Pas pour les vôtres, mes enfants, conscients de ma présence protectrice en ce lieu. Les deux paramilitaires se laissent aller pour la première fois, partageant ce sentiment d’avoir atteint un abri. Tu les vois s’affaisser sur les chaises, sur le mobilier présent. Libérer leur dos et leur corps de tout paquetage et besace qu’ils portaient pour fardeau.
« Tu crois que ça va marcher ? te demande Lex d’une demie-voix monocorde, alors qu’il te voit t’affairer sur ton outil.
Et finalement, c’est le sentiment de libération. Lex, Sasha, acceptant ton invitation à l’embrassade. Dans leurs visages rudes, celui de Lex taillé comme des blocs de fer, les crevasses de l’épuisement.
« Tu as été courageuse, l’américaine. Bravo, te dit Lex...

Il retourne à ses besaces, extrayant sa gourde en fer qui a déjà tourné à quelques reprises dans la traversée du marais, et qu’il vous partage une nouvelle fois. Moins carré, moins strict sur le rationnement.
C’est fini…
A l’origine de cet îlot de sûreté ou pas, ce qui est sûr, c’est que je veille dessus tel le chien de garde que je suis. Prenez-en conscience…
A la frontière de votre cauchemar, dont vous allez tous sortir…

Quelques minutes de repos et de réjouissances fatiguées. Lex finit par reprendre son sérieux et se tenir à nouveau droit sur ses jambes, fusil en mains. Partant guetter aux fenêtres… Là-dehors, les brumes du marais entourent toujours les lieux. Opaques, mais des formes et des silhouettes grotesques s’y devinent, tournant en nombre autour de la cabane… A côté de toi, Sasha regarde l’écran, tandis que tu es à l’œuvre…
— T’en fais pas Lex, dit Sasha, les yeux reprenant un semblant de couleur… Il est là. Je le sens… Karess est là et nous protège de Lui...
Hochement de tête de Lex.
— Je sais, répond-il. Mais j’ai besoin de rester actif. Et puis, on n’sait jamais. Il n’y a pas que Lui et ses saloperies dans le coin, tu sais, un des Hunk pourrait arriver jusqu’ici… »

***

Dominik s’en est tiré. A la tête de ce convoi farfelu de Faunes et de prisonniers évadés, la Meute est parvenue à l’orée du Sanctuaire, où elle s’est hâtée d’aviser rapidement ses alliés mystiques. Maintenant le Peuple des Bois s’est déjà mis en route pour les marécages de l’Huileux. Faunes et créatures anthropomorphiques, battant la forêt aux côtés de Dominik et de sa "Meute" d’humains...
Et à présent, la liaison avec Stacy et ses hommes disparus, était rétablie. A nouveau ils pouvaient se parler.
« Je suis soulagé de voir que vous êtes toujours en vie. Je voudrais que vous voyiez quelque chose, pour garder espoir…
Manoeuvrant son propre outil, Dominik fait pivoter sa caméra pour vous faire parvenir des images de tout ce cortège de créatures qui l’accompagne. Il y a des Hommes aussi parmi eux, tenue de prisonniers du laboratoire. Et Yuri, qui salue la caméra.
« Tous ceux que vous avez sorti du labo les gars. Ils viennent pour vous rendre la pareille maintenant... A votre avis les gars, si j’passe la vidéo en live YouTube, à quel degré vont s’étrangler les gros bonnets du gouvernement ? Bref. Tenez le coup les gars. Il n’y a plus rien entre vous et nous, à part quelques kilomètres de marche. On arrive vite. »




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Message par Stacy Trojan Lun 21 Juin - 21:57

Courte étreinte, deux tapes vigoureuses dans le dos chacun, distribuée par Lex qui se recule rapidement. Pincements de lèvres de Stacy, un peu à fleure de peau a cause de la fatigue, qui lutte pour ne pas se montrer trop émotive, les yeux tout brillants. Elle ramène ses bras à elle, la gorge un peu serrée et regarde un instant au sol. Courageuse qu’il avait dit. Elle qui avait craint d’avoir été un poids pour eux, de ne pas avoir su se montrer aussi tenace, ça lui faisait chaud au cœur.

" - Merci Lex, vraiment. Mais j’serais arrivé à rien sans vous, vous êtes de sacrés bonhommes, vous autres.

Tentative maladroite de rendre le compliment. Elle regarde celui qui avait été leurs guides fouiller ses affaires, et acceptes la gourde avec soulagement, s’octroyant quelques gorgées de plus que précédemment. Un sourire malicieux aux lèvres, elle plonge la main dans la grande poche de sa veste, allant chercher du bout des doigts une conserve de fruit, qu’elle tend de manière mal-assurée aux deux hommes, l’air à moitié coupable.

" - Pour fêter notre victoire… "

Sasha ricane, avec tout ça, il avait presque oublié l’avoir vue chaparder quelque chose en sortant de bunker.

- Tu t’es sérieusement promenée avec ça tout le long ? "

Haussement d’épaules et rires de Stacy, qui ne vois pas où est le problème. Trainant un peu les pieds, elle rejoint la table pour y déposer au centre le contenant qu’elle vient d’ouvrir, un oreillon d’abricot déjà en train de dégouliner dans son autre main. Flash-back au contact du sirop qu’elle est venu laper sur sa paume. Les petits Orcs apparaissent à son esprit une fraction de seconde. L’Arda l’avait rejetée… Ils se réveilleraient la mémoire lavée de son souvenir. Et si ce monde ne lui était plus accessible ? Si sa présence là-bas se résumait de manière très terre à terre à un malware, ou une erreur ? Elle voulait revoir Snardat… S’assurer qu’il allait bien. Qu’ils aillent bien, tous. Douce sensation de chaleur en son ventre, une ombre au coin de la pièce, qui veille. Ici, et sans aucun doute, là-bas.

L’abricot est porté à sa bouche, elle essuie négligemment ses mains sur sa cuisse pour se saisir de son outil, allant pour chercher la photo de Jarrax et la contempler nostalgiquement, mais son attention est attirée par la barre de réseau dans le coin supérieur droit de l’écran. Avec Duga-1 sous le contrôle de Karess, elle craignait beaucoup moins d’être repérée avec ses émissions et appels, machinalement, elle fait défiler les écrans pour chercher une application de chat tout ce qu’il y avait de plus banal, concentrée sur la conversation qu’avais les deux soldats. Lex avait raison. Ce ne serait pas quelques planches et du simple vitrage qui allait les protéger du danger.

"  -Est-ce que vous voulez qu’on mettes en place des tours de gardes ? Que tout le monde puisse avoir au moins quelques heures de sommeil, ou quelque chose qui s’en rapproche. "

Hochement de tête de Sasha, suivi de Lex, qui indique prendre le premier tour. Son attention reportée sur l’écran, Stacy clique sans trop y croire sur une bulle de conversation, pas de photo ou d’autres information sur le contact, juste le sobre nom de " Black ". Fenêtre qui s’ouvre, son visage fatigué et éclairé d’une lumière rougeoyante dans une petite miniature sur le rebours inferieur droit. Un Dominik étonné apparait.

" - Euh… Salut ? On est… On a suivi tes instructions, on est vivant. "

Long silence causé par l’étrangeté de la situation, Stacy montre à Black ses deux acolytes sains et saufs, avant de recentrer la caméra sur son visage grimaçant. Dominik finit par reprendre la parole, décontenancé, mais un sourire radieux aux lèvres alors qu’ils leurs fait découvrir le monde mobilisé pour les retrouver. Cette fois ci, la hackeuse ne parviens pas a contenir son émotion et viens précipitamment essuyer les quelques petites gouttes qui ont perlées le long de ses joues. Toutes ces créatures, tous ces gens, à leurs recherche… Toujours en frottant son visage avec sa manche elle viens montrer les images a Lex, soulagée et pleine d’espoir. A la mention de faire un live sur Youtube, elle s’esclaffe beaucoup trop fort, posant une main sur sa bouche.

- Juste, imagine leurs têtes ! Ils auraient l’air bien bête… On va essayer de se ménager un petit peu. Pour être honnête, ça a vraiment été très compliqué. Je t’envoie nos coordonnées GPS exact, ça facilitera la tâche a tout le monde. "

Elle questionne du regard ses camarades une ultime fois pour savoir s’ils voulaient dire quelque chose avant de raccrocher et s’installer dans un coin de la pièce pour enlever ses chaussures et tenter de soulager ses voutes plantaires douloureuse.
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Message par Karess Jeu 24 Juin - 21:39

Lex et Sasha n’ont pas grand-chose à rajouter. Le second est dans un état d’épuisement tel qu’il s’endort presque immédiatement après la communication, prenant une dernière gorgée, sorte de verre d’eau pour la nuit, avant de sommeiller directement sur sa chaise et la tête lovée dans ses bras en oreillers. Sommeil somnolent empli de rêves subliminaux et très nets, très clairs. Flashs post-traumatiques qui lui viennent, le faisant frémir et se cramper à intervalles irréguliers.
Lex s’est contenté d’un dernier salut de la main et d’un hochement de tête, dernière phrase formelle. Il pourrait sembler presque froid et sans émotion, mais après tout, ce n’est pas une conférence discorde entre amis posés dans leur canapé. Dominik et le Peuple des Bois sont en marche pour venir sauver les siens. Les vrais réjouissances et le vrai repos viendra pour plus tard.
Cependant, alors que Sasha vient de vous quitter, Lex, posté à une lucarne verticale flanquant la porte de la cabane, se tourne vers toi : « Je ne peux pas imaginer ce que ça fait d’être sous possession d’un démon comme l’Huileux, mais je ne voulais pas qu’il se sente comme un poids mort, sinon il n’aurait pas voulu dormir. Je sais que ce fut sacrément rude comme marche pour toi. Tu n’as pas notre entraînement, pas un passé militaire. Tu n’as plus besoin de forcer pour faire bonne figure, c’est fini. Crois-moi, je peux monter la garde jusqu’à l’arrivée de Dominik…

Le canapé présent dans la baraque avait fait la guerre et était dans un état de délabrement, mais toujours fonctionnel, et assez moelleux pour y passer une nuit qui semblerait un sommeil royal après une telle épreuve…
« Tu as du courage… Il en faut, car ta vie sera une épreuve de force, que tu incorpores la Meute ou que tu repartes sur ton chemin… Dors bien, Trojan. »

***

Les cris de douleur d’un cervidé dans la nuit…

La silhouette sentinelle de Lex, posté comme un fusilier sur le pas de la porte, et le corps endormi de Sasha, vouté sur sa chaise. La lumière orangée du feu dans l’âtre, qui se projette dans le noir de la cabane…
Pourtant, alors que tu te réveilles, que tu t’extirpes du canapé, ton corps. Qui dort profondément… Quand t’es tu endormie ? Tu n’as même pas eu conscience d’avoir fermé les paupières, tout au plus de t’être posée, assise sur le canapé…
Lex indifférent à ta conscience éveillée, qu’il ne perçoit pas, alors que tu évolues dans la pièce.
La cabane, le dehors. Il règne un silence silencieux et noir, apaisantes ténèbres de la nuit dans un pays où l’Homme n’est plus présent… A la lucarne, toujours cette multitude de silhouettes décharnées, les esclaves damnés, décharnés de l’Huileux.
Et une présence, au bas des marches de bois du ponton de la cabane, montant la garde. Ma présence… Dragon de ténèbres se tenant tel un chien de garde devant la propriété…
Pour toi la porte de la cabane est ouverte. Sasha, la conscience de Sasha, est là elle aussi, présente à mes côtés, te saluant avec un demi-sourire amical, décontraction absurde et pleinement confiante en sa sécurité.
Bientôt viens-tu nous rejoindre, face à cette multitude grotesque qui se tient à sage distance, de l’autre côté d’un cercle de flammes noires qui sortent du sol…
Bienvenue dans les limbes, jeune Stacy… Brumeuses, fantomatiques, et incolores… Le monde comme les damnés le voient…
Face à la cabane, à la tête de la multitude, il est une silhouette qui se distingue. Décharnée et hideuse, grotesque comme tous les autres, mais un sourire pervers, et dégoulinante de ténèbres visqueuses et noirâtres…

N’ais pas peur, jeune Stacy... Il ne peut plus rien contre toi...
— Quelle arrogance qu’il a, ton ami de l’Ombre ! Croire avec une telle confiance que sa force te protège de moi ! Se croire si invulnérable, si surpuissant par rapport à moi ! Alors que tu es sur tes limites, petit garçon…
La voix de l’Huileux. Incisive et agressive, et en même temps sèche comme le vent d’un désert…
« Et quel égo pour le moins… Narcissique ! Un Dragon ? Tu n’as pas trouvé plus gros et plus viril comme figure à laquelle t’identifier ? Je vois bien là tes fantasmes et tes frustrations de vie, petit garçon...
Grondement blasé, indifférent… Voudrais-tu que je fasse semblant de me mettre en colère ? Que je rugisse et que je gronde de rage en te promettant une énième mort, afin de te procurer le sentiment d’être vivant et de gagner du terrain ? Continues de cracher insultes et provocations autant qu’il te plaira. J’incarne la frénésie des désespérés et des lunatiques, le courage des braves, la fureur guerrière. J’ai pour ennemis des dieux, et leurs empires. Des insultes et de la provocation infantile sur mon avatar ? C’est tout au plus distrayant, et je pourrais me prêter au jeu. Mais un Dieu est au-dessus de ça…

C’est un duel silencieux qui s’orchestre dans l’Invisible et dans la nuit, aux limites du marais de l’Huileux.
Mais bientôt, des échos émanent de la nuit. Echos d’aboiements, de grognements et de cris bestiaux, de douleur et de lutte. D’impacts sonores et organiques… J’étais là, indifférent et demeurant sur mes gardes autour de l’abri des miens.
Et en même temps, je me suis levé, forme humaine, noire et encagoulée de l’émeutier, fendant la nuit, vous invitant à me suivre pour aller voir ce qu’il en était…
Tu t’es réveillé dans la cabane, en sursaut. Sasha toujours dans le pays des songes, affalé sur la table. Mais Lex aussi s’est mis sur ses gardes.
Là-dehors, tout proche de la cabane dans les ténèbres, ces bruits de lutte, ces aboiements et ces cris d’animaux, qui se répercutent en écho jusqu’à la cabane.
« Un Faune ? » a émis Lex, réticent à l’idée de sortir de la cabane, et pourtant, s’il était ici dans cette galère, c’est bien car il avait signé de conviction d’âme et de cœur pour se mettre en danger afin de sauver des Faunes cette nuit.
Mangua, te souffle immédiatement ton intuition. Mangua, et les Chiens…
Dans la forêt, les grognements se font sifflants, et les cris de cette voix mi-homme mi-animale, déchirants… Et des morts, qui se détournent de la cabane qui leur est refusée, pour partir en direction des cris…

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Message par Stacy Trojan Ven 2 Juil - 17:46

La vision de Sasha qui tombe de fatigue lui pince le cœur, elle regrette de ne pouvoir le couvrir, et hésite à le déranger pour lui proposer de partager le canapé. Ses affaires, comme celle de ses camarades, sont détrempées, elle s’autorise a quitter quelques couches superficielles de vêtement qu’elle s’apprête a aller étendre sur une chaise près du feu, mais elle se stoppe dans sa manœuvre, le regard plongé dans celui de l’ami Lex. Petite grimace émue de la part de la jeune femme en guise de réponse a ses paroles réconfortantes, suivi d’un hochement de tête.

" -J’ose pas imaginer non plus, il m’impressionne. "

Elle soupire ensuite longuement, relâchant la tension dans ses muscles et cherche un instant dans son esprit parmi les enseignements linguistiques de Dominik.

" -Spasybi, Lex. Merci beaucoup. "

Débarrassé de ses pulls, ses chaussures, chaussettes et son équipement, elle se laisse tomber sur l’un des vieux coussins du canapé, appuyant ses bras et sa tête sur l’accoudoir de manière a laisser une petite place a côté d’elle, toujours en maintenant le lien visuel avec Lex. Gorge serrée, elle se contente d’apposer une main sur son cœur et de sourire tristement à l’homme. La Meute était définitivement constituée d’êtres exceptionnels. Elles les appréciaient tous sans exceptions, sincèrement.   

°°°
Premier réveil, avec la sensation qu’il y avait de la vie autour d’elle, comme au petit matin alors que chacun s’efforce de ne pas faire de bruits pour ne pas déranger les autres, mais qu’indéniablement, tout le monde se retrouve comme par magie tiré des bras de morphée sensiblement au même moment. Elle se retrouve nez à nez avec son propre corps qui semblait bien endormis, en boule sur un coussin, la joue écrasée sur son avant-bras. Entre les deux manifestations de la jeune femme, comme des liens qui lui rappellent les fils de fromages sur une part de pizza. Elle ricane à cette idée, mouvant sa main devant elle pour voir comment tout ça allait réagir. Main qui passe tout bonnement au travers de ce qu’elle suppose être de l’énergie, ou son âme.

Fatiguée de ce petit jeu, elle avait ensuite tenté d’avoir l’attention de Lex en s’agitant à côté de lui, passant sa main devant ses yeux. Un rêve, sûrement. Ou une pause dans le temps offerte par ce cher Karess ? Elle le sentait en son for intérieur, la même sécurité que lors de son premier voyage en Arda. Un coup d’œil est jeté à la fenêtre :  La cabane ? Entourée de flammes irréelles et après inspection plus méticuleuse, au pieds de celle-ci, l’entité et ce très cher Sasha. Elle presse le pas vers l’extérieur, étudiant une dernière fois la pièce et les personnages qui y évoluaient. Trottinant dans les escaliers, elle gratifie l’homme d’un sourire et d’un salut de la main mais n’a pas l’occasion de le questionner, elle remarque instantanément la masse ennemie en face d’eux. Tranquillement, Karess l’accueille, lui apprends qu’elle erre dans les limbes, un bien drôle de concept qu’elle affectionne pourtant, et prend également le temps de la rassurer. L’huileux est furieux…

Moue mesquine sur le visage de la jeune femme qui se garde de tirer la langue ou lever le doigt à l’égard du monstre, elle arque tout de même un sourcil en découvrant le surnom qui avait été donné a son ami de l’ombre. Un petit garçon ? Elle songe un instant. Se pourrait-il qu’ils se soient connus avant ? Du moins, sous une autres forme ? La réponse donnée par l’entité à l’insupportable personnage arrache un franc sourire a la jeune femme, quelque chose comme un « bien envoyé » résonnant dans son esprit.  
Mais ça la travaille, cette idée d’un Karess enfant. Il n’avait pas répondu ce soir-là dans le squat, à la question de qui il était. Pas le diable en tout cas, ça, elle l’avait conclu toute seule. Regard lourd de questionnement en direction du dragon, ses pensées qui s’égarent. L’entité avait-elle eu quelque chose d’humain dans un passé plus ou moins lointain ? D’où venait-il ?

De l’agitation au loin la tire de ses songes, la figure maintenant bien connue de l’émeutier se désolidarise du dragon, appelle à venir… Elle se relève avec précipitation du canapé, cherches autour d’elle la source des sons qui l’avaient tiré de son sommeil, avant de bondir vers Lex. Ses jambes cotonneuses absorbent l’impact, non sans lui rappeler d’une douleur lancinante d’y aller doucement.

" - L-les Chiens ! " Lance-t-elle avec un frisson d’effroi en réalisant qui ils poursuivaient. " Et le traitre de faune, c’lui qui a blessé Cabi ! "

Déstabilisée, elle piétine un instant sur place avant de se précipiter vers ses docs et ses armes pour se préparer le plus rapidement possible, ressortant descendre les marches de la petite bâtisse quatre à quatre, en débardeur et pantalon treillis, prête à faire feu cette fois ci, elle ne referait pas la même erreur qu'avec Cabi et Andryi, il ne devait pas avoir l'occasion de les approcher, ni espérer rejoindre le sanctuaire lui aussi. Arme en main, elle adopte une position de tir, balayant l'endroit du regard pour retrouver la silhouette de l'entité qu'elle s'empresse de rejoindre, tenue par l'adrénaline.
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Message par Karess Dim 4 Juil - 17:49

Te revoilà dans le noir, jeune Stacy. A crapahuter parmi les broussailles, à l’orée du marais maudit. Accourant vers ces bruits d’une lutte bestiale. Les morts de l’Huileux vous convergent dans la même direction. Babines retroussées et crocs acérés, yeux révulsés et pourtant si voraces, si cruels…
Et nous n’avons pas tardé à découvrir Mangua, et les Chiens aux prises avec lui. Les monstrueux canidés sortis du laboratoire ont gambadé jusqu’ici et ont reniflé une odeur de proie cervidé. S’en tenant à leur nature, ils se sont mis en chasse et sont maintenant sur le Faune, grognant et lui sautant dessus. Des plaies saignantes de précédents assauts sur les flancs, les épaules, les pattes du Faune, déjà meurtri par l’explosion de la grenade d’Andryi dans le laboratoire. Même dans ce piteux état, pourtant, il se montre combattif pour sa vie. Une certaine vaillance martiale lui est incontestable tandis qu’il boîte en arrière, s’efforçant de tenir droit sur ses sabots. Et quand les Chiens ne sont pas sur lui, Mangua doit se défendre des assauts des zombies de l’Huileux, qui émergent des ténèbres pour lui.
A tes côtés, Sasha lève son fusil pour tirer. Il peste alors que l’arme est enrayée. Pour lui, pour Lex même, Mangua est un de ces Faunes que la Meute est venue sauver. Ils n’ont pas vu sa traîtrise. Sa prise sur Dominik, sa connivence avec le docteur.
Les Chiens sont les premiers à remarquer vos présences.
Leurs orbites animées d’une cruauté sadique et malveillante, leurs rictus salivant avec des crocs comme des couteaux… Non, les Chiens ne sont pas toujours vos alliés… Une trêve et une alliance de circonstance s’était formée dans le laboratoire, afin d’en sortir et de forcer le passage. Mais maintenant qu’ils sont à l’air libre, de retour à leur vie sauvage, l’alliance n’a plus lieu d’être. C’est chacun pour soi, et les Chiens ont toujours faim. Faim de douleur, faim de cris d’horreur, faim de convulsions et de vaines tentatives de se débattre de leurs proies…

La question, Jeune Stacy, c’est de savoir si le Faune Mangua qui s’en est pris à vous et a failli vous faire tuer, qui a fait coulé le sang d’un de ses propres frères par sa trahison… Cet être, vaut-il la peine de rentrer dans la mêlée contre les Chiens et l’Huileux pour le sauver ? Ou ajouteras-tu ta rancune sous forme de quelques balles dans son dos avant de le laisser en pâture à ses prédateurs infernaux, tandis que vous rentrerez sagement dans votre abri ?

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Message par Stacy Trojan Mar 6 Juil - 9:51

Sol glissant, pieds qui s’enfoncent dans la boue… Stacy est là, arme à la main, fermement pointée sur le faune qui lutte pour son salut. Profonde inspiration. Son index se pose avec méthode sur la gâchette. Mangua est à elle.

" - C’est un faune ! "  Aboie Lex qui ne comprends pas pourquoi l’américaine le prends pour cible.

" - C’était le molosse du docteur, il a tous failli nous faire tuer ! " Clarifie-t-elle.

Rapidement, elle réajuste son arme, aligne le viseur avec la tête de la créature… Mais le coup de feu ne part pas, sa main refuse de réagir. Images de Pabinioff mis en pièce par ces monstres dans l’esprit de la jeune femme. Les Chiens ne se contenteraient pas de le tuer, ils joueraient avec lui, se délecteraient de sa souffrance, et quand leur jouet sera cassé, ils partiront en quête d’une autre victime à malmener. Personne ne mérite un sort pareil, et en cet instant, c’était les Molosses qui représentaient la plus grande menace, pour eux, et pour le sanctuaire non loin. Que se passerait-il s’il étaient lâché au beau milieu du peuple de la forêt ? Un carnage, pur et simple.

" - Les Chiens, il ne faut pas qu’il puisse trouver les autres ! " Lance-t-elle finalement en changeant de cible.

La balle rebondit sur le cuir de l’animal, qui se détourne de sa proie pour la fusiller du regard, tout crocs dehors en guise d’avertissement. Mangua lui-même marque une pause, surpris, tandis que la hackeuse se fige sur place, les yeux plongés dans ceux de l’animal, des yeux cruels, menaçant. Les yeux ?

" - Les yeux ! "  Souffle-t-elle a l’équipier le plus proche.

S’il était vain de tenter de les blesser ou les abattre, les rendre définitivement aveugle aiderait surement a faire pencher la balance… Nouvelle tentative de Trojan qui profite que l’animal aie reporté son attention sur le faune en détresse, elle lève son arme a nouveau, inspire une fois longuement, adresse quelque chose à mi-chemin entre la prière et un mantra à leurs ami de l'ombre… Et tire.
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Message par Karess Mer 7 Juil - 20:07

Les Yeux. Visez les yeux…
Ta visée qui commence à ne plus trembler. Tu t’expérimentes. Tu t’habitues à tirer sur des cibles vivantes. Est-ce mon office, ou celle d’une autre puissance plus céleste qui a posé son regard sur toi ? Ton tir, béni, frappe le Chien en plein dans l’œil droit…
Le Chien tressaille. Clot les paupières en couinant. Un instant, même son congénère s’est désintéressé du Faune, et le temps semble se figer sur le sort de la créature meurtrie…
Elle rouvre doucement les paupières : rien. Son globe oculaire intact. Intact et rempli de haine. Les Chiens grognent. S’élancent au-travers du tir de barrage de Lex et Sasha, tandis que ton arme lâche tir sur tir.
La panique commence à monter dans le trio impuissant. Les chargeurs des armes tombent à sec. Les monstres seront sur vous avant que quiconque n’ait pu recharger.
Et dans ton dos, sorti de nulle part, un mur. Un pilier de briques rouges, anomalie urbaine qui n’a rien à faire là. Mes pouvoirs. Pardon, Jeune Stacy…
Courage du sacrifice, Lex empoigne son couteau de combat et s’élance au contact d’un des Chiens. Le choc est brutal, totalement en défaveur de l’homme bien sûr. Arrachant un cri estomaqué à Sasha, qui pourtant entreprend de faire de même pour venir au secours de son ami. Te voilà face seule face à la charge en bonds véloces d’un des Chiens, toute retraite coupée par mon mur...
Mes pouvoirs. Leur volonté…

***

Ils étaient des animaux comme les autres jadis. Chiens sauvages, errant avec une meute dans la zone d’exclusion de Tchernobyl. Leur histoire est semblable au mythe du héros humain dont la famille se fait exterminer dans l’enfance par les barbares, et dont le traumatisme le pousse dans une quête de vengeance et justice. Les barbares, ici, c’était des braconniers humains, puant l’alcool et gras du bide. Méprisables inconscients qui n’ont rien de mieux à foutre de leurs dimanches que de transformer l’habitat naturel des animaux sauvages en une zone de guerre. Un champ de tir…
Sens-tu la terre du marais, qui frémit de deuil, Jeune Stacy ?
Dans le monde réel, enfants humains ou animaux martyrisés, en quête de vengeance face à l’Homme, ne sont pas des héros. Les premiers, tel Lex ou Sasha, sont taxés de terroristes. Les seconds, sont catégorisés nuisibles. Ca ne te dégoute pas, ça ?
Moi si…
Leur deuil était teinté de colère et cette fratrie de quatre louveteaux, guère plus capables de se résoudre à juste suivre leurs instincts d’animaux. Ils rêvaient de sang. Vengeance et Justice ! Alors je suis venu à eux, et je leur ai offert mon Pacte…
J’ai paré leur peau de métal. Aiguisé leurs crocs tels des couteaux. Et plus encore, j’ai aiguisé leur intelligence et leurs esprits, que j’ai ouvert dans leurs rêves à la perception humaine du monde. Je leur ai offert mes pouvoirs, dans lesquels ils puisent à volonté.
Ces animaux avaient la force de rendre Justice pour eux, pour le règne animal, et d’être les précurseurs de quelque chose de grand.
Au lieu de quoi, une fois leur vengeance primaire assouvie sur les enfants des braconniers… Au final, rien ne leur a… Rien ne nous a procuré autant de plaisir et de jouissance que les cris d’horreur et les convulsions de douleur de leurs proies, quand nous avons chassé les cervidés en communion…
Au fil de leur croissance, la quête de vengeance s’est muée en chasses d’offrandes rituelles. Offrandes à ma gloire, et aux noms animaux hurlés à la lune d’Oggorr et de Beku, deux de mes confrères infernaux émanant chacun d’une dimension propre en quête d’adorateurs pour mener chacun leurs dessins insondables aux aspects primaux… C’est Beku qui leur a donné le don de converser avec les Hommes comme ils le font avec autant d’aisance et de cynisme. Et c’est Oggorr qui s’est ri d’eux, qui leur a jeté une malédiction qui a fait qu’ils ont tout le temps faim…
Lié à eux par le Pacte, Jeune Stacy, je ne peux leur interdire d’en appeler à mes pouvoirs, quand bien en appellent-ils à eux pour te piéger en se jouant de la réalité pour ériger des fondations urbaines autour de toi, entravant tes mouvements et te coupant la retraite. Et leurs yeux voraces, de ce noir semblable à l’huile du marais de cauchemar, l’Huileux avide de vengeance commence à s’en faire le réceptacle pour une ultime tentative de vous assassiner, je ne peux les purger de ces inflictions de douleur psychique qui en émanent pour te paralyser de tourments…

…Mais toi, Jeune Stacy ? Alors que le Chien sorcier et démoniste marque son ultime bond pour te plaquer au sol à la merci de sa gueule féroce… N’as-tu pas accédé à quelque faveur et appui à me quémander ? Légions de rats et amis de l’au-delà auxquels faire appel ?
Alors que le Chien te tient à sa merci, son attention soudain se fige sur une présence étrangère des plus absurdes. Sur ton épaule, Ekhlat se dresse, son petit museau velu faisant face à la gueule carnassière du Chien…

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Message par Stacy Trojan Jeu 8 Juil - 14:53

Elle l’avait eu. Curieux mélange d’étonnement, de satisfaction et de culpabilité tandis qu’elle ne tarde pas à recharger son arme, bien en appui sur ses deux jambes. Il s’écoule une poignée de secondes ou elle retient son souffle, fixant l’animal qui secouait la tête. Hoquet de surprise alors qu’il rouvre les yeux. Elle fait un pas en arrière, en proie à une peur panique. Comment diable atteignait-t-on ces créatures ?

Les coups de feu fusent a côté d’elle, elle imite ses collègues instantanément, réalisant avec effroi que les balles n’y faisaient rien, pas même une égratignure. L’animal s’approche dangereusement Un pas, puis deux... Le troisième arrêté par un obstacle qui n'aurait pas dû être dans son dos. Ses mains cherchent, tâtonnent sur ce qu'elle pense identifier comme des briques. Mais comment ? Un coup d'oeil rapide derrière elle lui confirme sa théorie, un sentiment de culpabilité qu'elle sait ne pas être le sien l'envahie.

Oh Karess...

Sur la droite, les deux hommes aux prises avec l'un des canidés, elle aurait accouru si l'autre animal n’était pas en train de piquer droit sur elle. Hurlement de terreur qui retentit. Elle tombe à la renverse, se débat tant bien que mal en repoussant avec ses jambes, envoie ses pieds dans l’air, les bras relevés pour protéger son visage. Sur son buste, deux imposante pattes qui la maintiennent à terre. Un chien comme celui-ci, maudit et à l'ADN influencé par les radiations, ça frôlait les deux-cents kilos, beaucoup trop pour les petits bras de l'américaine.

Le temps semble suspendu à nouveau alors qu'elle croise le regard menaçant de la créature. Une impression de regarder la faucheuse en personne dans les yeux. Instant brisé par des claquement de dents juste à côté de son visage. Est ce qu'il... Est ce qu'il était en train de jouer avec ses nerfs ? De grand yeux humides scrutent l'animal, quelques flashs de lui, plus jeune, sa famille braconnée... Ce n'étais pas des monstres.

Mais leurs frères.

Céphalée à la douleur lancinante, aiguë, comme une bombe à retardement, la tête qui menace d'imploser. Gémissements et plaintes émanent d'entre les lèvres de la jeune femme, mêlé au rire sadique du loup qui la domine de toute sa hauteur. Quel délicieux spectacle pour lui...
Et elle serre son crâne, elle serre, elle serre. Mâchoire crispée, visage grimaçant... Ultime satisfaction pour l'animal alors qu'au milieu des bruits de lutte, on croit distinguer quelques pleurs... Un rire mauvais s'élève, gagne en puissance alors que le petit rat apparaît. Piques et provocation vociférée à l'égard de la jeune femme qui se voit saisie comme une peluche par les vêtements et envoyée voler au loin. Ekhlat le rongeur est projeté de l'épaule de la jeune femme, mais sans grand mal.

" - Un rat ? Sérieusement !  "

Dans la main de la hackeuse, quelque chose de chaud, en verre. Brûlant même. Usant du peu de force qui lui sont donné, elle vient éclater l'objet sur le visage de l'animal qui reviens à la charge.

Merci Karess, merci Sylwia.

Couinement et grognement commun tandis que la manche de Trojan et le visage du loup s'embrase. Si une brûlure n'étais jamais une bonne chose, celle-ci eu le mérite de ramener partiellement Stacy à elle. En dépit de l'impression de coeur qui bat dans sa tête, elle parvient à gratter la terre pour recouvrir son bras enflammé et l'éteindre. Dans son autre main, une étrange sensation de chaleur et de picotements, Karess qui lui indique que cette anomalie pourrait se reproduire.

Son bras gauche superficiellement brûlé est ramené contre elle. Trojan est sonnée, dire que la douleur était insoutenable tiendrait du mensonge en cette instant, tenue par l'adrénaline c'est la vision de la peau amochée qui lui cause soucis. Vision d’horreur de son épiderme cloquée et rouge…

Profitant que l'animal tente de se rouler par terre en une tentative d'éteindre les flammes, elle referme sa main saine sur une autre de ces bouteilles miraculeuses pour l'attaquer de nouveau, titubant après l'avoir lancée pour prendre de la distance. L’objet explose au sol et repend autours de lui des flammes aux teintes changeante à l’instar du feu versicolore de la cabane. Le mal de crâne s'est transformé en perte d'équilibre, la même otorragie causée par l'huileux que celle de Sasha s'empare d'elle. L'affrontement n'était définitivement qu'une course contre la montre pour les membres de la meute, peu d'espoir pour le moment...

Au loin, les ombres dansent, trois masses qui se tournent autours, hurlent, aboient, s’entrechoquent… Elle croit deviner la silhouette de l’un de ses camarades, sûrement Lex, assener un coup de poignard. Couinement et pleurs de l’animal, tandis qu’une quatrième ombre aux trait de cervidé semble se rapprocher.
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Message par Karess Sam 10 Juil - 22:14

Sens-tu mon cœur saigner alors que les cocktails incendiaires s’abattent sur cet être qui fut l’un des miens ?
Dans ces yeux noirs, soudain, un soupçon de peur animale qui revient, la peur d’un être qui brûle vif, qui sent qu’il va mourir. Aux côtés de Lex et de Sasha, le Faune déloyal qui vient, emploie ses ultimes forces à entraver l’animal au sol… Bannir l’Huileux de ses yeux, de ses pouvoirs de Gardien du Sanctuaire…
« Attends ! Glapit celui qui te fait face, d’une voix humaine... Attends…
Dans ta main, le cocktail qui se fige dans ta main. Sa combustion même qui semble comme figée dans le temps… Tu vois ce muret, timide muret de brique, qui s’élève entre toi et l’animal, trahissant le manque de confiance de son invocateur canin et le besoin désespéré d’avoir des obstacles à opposer à ton nouveau lancer… Tu réalises qu’il ne parle pas à toi, mais à travers toi… A moi…
« Karess ! implore-t-il. Grand Seigneur de la Vengeance ! Pourquoi un tel parti pris en faveur de ma proie ?! N’aimes-tu pas que l’on honore ton existence par l’Ordalie ?!
A tes côtés, ma présence qui enrage. Mes pensées, audibles et distinctes à l’oreille comme elles ne l’ont jamais été pour toi…
A terre, Chien ! Courbe l’échine et soumets-toi ! Tu as raison, c’est mon Ordalie, mais rien ne m’oblige à demeurer spectateur indifférent, ai-je grincé en marchant d’un pas tyrannique vers l’animal… Humain… Humanoïde monstrueux… Draconique... Loup… Ma silhouette de ténèbres oscille, saccade, bug entre mes multiples avatars, les confond et les alterne par milliers d’alternatives, tel un bug informatique, tout en demeurant étonnamment stable, sondable…
La puanteur d’influences intruses vous imbibe depuis trop longtemps, et en cette heure tu te fais le réceptacle de cette vermine Huileuse !! J’avais foi en vous, mes animaux… Vous auriez été les crocs de la vengeance animale… Vous pouvez encore sauver quelques fragments de vous-mêmes, de ce que vous auriez pu être de terrible pour le monde des Hommes, ou même de noble pour le monde animal ! Si seulement… Si seulement vous acceptiez de renoncer à l’influence cruelle des Eldars Noirs ! Soumettez-vous, maintenant ! »

Le Chien a continué d’afficher la crainte et la soumission, courbant la tête. Et pendant un instant, j’ai cru que j’étais parvenu à ramener mes Chiens à la raison. Mais ce n’était qu’une ultime ruse. Du Chien et de l’Huileux. Son regard s’est de nouveau empli de l’Huile noire. Et la bête, rassemblant toute sa rage et sa faim, a bondi à travers moi, ma noirceur, pour venir te broyer entre ses mâchoires, Jeune Stacy.

L’ombre d’Ekhlat s’est mue en quelque chose de manière absurde et subliminale, arborant une forme humaine, quoique plus rachitique et grotesque. De l’autre côté de toute cette noirceur qui était moi, le Chien t’a sauté dessus et t’a plaqué à terre à nouveau. Avant qu’un épieu acéré ne le frappe en plein dans l’œil…

Pardon, Chien…

La bête t’a oublié, perdue… Hagarde… Ne croyant pas ce qui lui arrivait. Après de longues secondes à tituber, le Chien a fini par s’effondrer, mort…
A ton côté, une silhouette ombreuse d’enfant Orque, t’as salué avec complicité de sa main griffue… Avant que celle-ci ne se dissipe, il se devinait son teint albinos blanc, et ses yeux rouges…
Sous l’emprise de Mangua, l’autre Chien a poussé un long cri de deuil dans la nuit. Ses larmes ont chassé les influences immondes de l’Huileux de ses yeux... A quelques pas de là, celui-ci est toujours là, entre rumination de la défaite des Chiens qui auraient pu lui procurer satisfaction, et l’amusement cruel de la situation… Non, jeune Stacy… Ne le regarde pas. Ne lui parle pas. Bannis-le de ton esprit, de tes préoccupations présentes et à venir. L’Huileux n’est qu’un monstre du placard, un "creepypasta", ou une parodie de "SCP". Tout comme l’étaient mes Chiens sous toutes ces influences intruses… A se complaire en tueries faciles d’innocents et de proies faciles, ils n’ont pas pris le temps d’assimiler qu’ils peuvent être plus que des monstres : devenir des idées... Des avatars d’une émotion primaire… L’absurde combat dans le marais est terminé…

Meurtri de vos multiples blessures, avec le Faune renégat boiteux à vos côtés et le dernier Chien prisonnier, vous marchez entre les damnés de l’Huileux, et regagnez la cabane… Rentre à l'abri, mes protégés... Une partie de moi veille sur vous. Une autre pleure mon Chien que je n'ai pas su garder...

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Message par Stacy Trojan Jeu 15 Juil - 15:29

Le cœur qui bat la chamade, semble cogner dans les tempes et les tympans, puis qui se serre. Profonde sensation de tristesse, mais pas la sienne, non. Ô cruel dilemme pour le grand Karess...  Plus que deux regards mutuellement terrorisés, l'un par l'idée de brûler vif, l'autre par celle d'être mis en pièce par une mâchoire surpuissante. Entre deux, le petit muret, dont s'échapper une brique qui viens percuter le sol bruyamment. Qui s'effrite, sûrement à l'instar de la confiance et de la volonté de l'animal.

Une vague de regrets tandis qu'il supplie que l'on fasse une pause. Trojan s'immobilise, espoir qu'ils en restent là, que ce renversement marque la fin de l'affrontement. Mais ce n'était pas elle que l'on implorait, mais Lui. Celui qui veillait sur leurs deux camps. Celui qui devrait rendre des comptes, faire un choix.

Le temps s'arrête un instant alors qu'Il apparaît. La hackeuse assiste à l'échange tout muscles bandés, le souffle court. Rester debout demandes un effort considérable avec les vertiges de l'huileux, une main passe sur son cou pour déterminer s'il s'agissait de sueurs ou de sang qui y coulait. Fichue créature qui ne voulait pas lâcher l'affaire... Elle tangue, plusieurs fois, et parviens tout juste à bondir vers l'arrière pour tenter d'esquiver l'attaque en traître du chien.

Son dos heurte le sol alors qu'elle tombe à la renverse, des crocs viennent se refermer sur l'une des jambes qui battent l'air. Cri suraiguë mêlé au son quelque chose qui craque. Le treillis qui commence à se rougir.... Et tandis qu'elle se débat en hurlant, tente de dégager sa jambe piégée. Au-dessus d'elle, une ombre qui bondit pour la défendre.

Les yeux. Viser les yeux, qu'elle avait dit.

Les siens en tout cas sont grand ouvert, étudiant la silhouette salvatrice. Tressaillement dans ses muscles alors qu'elle voudrait bondir vers le nouvel arrivant. C'était son ami, il était venu la protéger, elle l'aurait juré ! Mais sa jambe et son otite la rappellent à l'ordre, la présence disparaît aussi vite qu'elle est venue en la saluant de la main. De son bras sain, elle rend le signe bien qu'un peu en retard, ne réalisant pas encore tout à fait ce qu'il venait de se passer.

Merci Karess, merci Rat Amarante.

Les pleurs de l'autre chien la ramènent à la réalité, le cœur en bataille, elle constate le décès de la créature a ses pieds, venant caresser doucement le pelage de son flanc.

" - Je suis tellement désolée, on n’aurait pas dû en arriver là... "

Grimace tandis qu'elle découvre sa blessure à son mollet, une bonne morsure qui avait eu raison de sa jambière qui avait cédé sous la puissance de la mâchoire de l'animal. Les autres semblent avoir pu se libérer et se rapprochent doucement d'elle. Lex, Sasha et l'américaine échangent un regard inquiet qui se transforme rapidement en un sourire soulagé, pas de blessures mortelles dans leurs rangs, justes des morsures et des morceaux d'équipements esquinté.

L'huileux qui fulmine de colère, la conscience collective veux qu'il faille l'ignorer, ne pas s'abaisser a son niveau. Trojan l'évite du regard et reporte sa concentration sur le méchant faune. Froncement de sourcils. Pas d'animosité dans les yeux de ce dernier qui peine a tenir sur ses pattes, mais peut être bien de la détresse.

°°°

Curieux tableau dans cette cabane ou tout le monde joue au docteur improvisé avec sa trousse de secours récupérée au bunker. Le faune, bien trop grand pour le mobilier est assis dans un coin de la pièce. Rivés droit sur lui, les yeux de Stacy se sont teintés d'une drôle de mélange d'émotions qui l'empêchent de tenir en place. Et pourtant, il allait falloir. En momie, qu'ils l'ont transformé, selon ses dires. Elle avait pesté, alors que l'adrénaline était passée et avait lui avait laissé tout le loisir d'apprécier ses blessures. C'est sa jambe saine, qui tressaille, son pied qui bat nerveusement un rythme imaginaire.

" - Merci, " Déclare-t-elle enfin. " Merci, vraiment. Mais je ne te pardonne pas pour Cabi. "

Regard accusateur qui se détourne de la créature pour revenir sur son mollet amoché, dont elle tente de soulever le bandage. Fermement, Lex la reprend, lui arrachant une nouvelle jérémiade agacée. Et comment ils le verraient, si sa jambe était en train de devenir bleue ? Avait-elle pensé, pleine de mauvaise foi. Agacée qu’elle était,  la hackeuse, rendue bougon par les douleurs lancinantes qui n'étaient que partiellement passée avec l'anti-douleur et la fatigue aussi bien mentale que physique .
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Message par Karess Lun 19 Juil - 13:21

Semblant d’hésitation de la part d’un Faune que l’on devine fier de nature… Une fierté qui fut sans doute source d’aveuglement au labo…
Avec concession, Mangua se justifie :
« Je vois cet être auquel vous êtes liés… Je connais ce genre d’âmes noires en tourment… Ils sont plein de rage… Destructeurs et porteurs du Chaos… Ceux qui pactisent avec eux n’en sortent pas heureux à la fin, ils errent perdus sur une voie de violence et de colère impuissante… Je ne souhaite pas cette fin à mon peuple…
-- Pourtant, le Sanctuaire est plein de créatures liées aux Ténèbres,
remarque Lex en demeurant calme… Des créatures qui vous aident à vous défendre et qui font front commun avec vous depuis des générations…
-- Ce n’est pas aussi harmonieux entre Gobelins et Faunes, conteste Mangua… L’influence Orque avilit mon peuple. Elle le rend plus… Violent, et guerrier. Plus puéril vis-à-vis de sa propre fin… Nous autres, les "Créatures", on résiste contre le monde des Hommes dans des barouds d’honneur sans issue de victoire… On résiste cinq mois… Cinq ans… Cinq générations, peut-être. Et après ? Au final le monde des Hommes nous piétinera. Nous mourrons tous. Juste un monde gris perdu dans l’inconscience… Je croyais avoir trouvé en Mikhlao un interlocuteur réceptif. Un homme sage, capable d’éduquer les siens. J’étais son cobaye, et lui, mon initié… J’étais parvenu à le convaincre de ne plus tuer de Faunes, par respect mutuel… Parler à l’entité de l’inconscient humain, à travers lui, cela me semblait si proche et accessible…

Méditant sur les raisons du Faune en se massant le crâne et la chevelure, Lex secoue finalement la tête, rejetant en bloc :

-- "635" c’était ça ? Désolé de vous le dire de manière aussi brute, mais, vous vous plantez. Mikhlao n’était pas réceptif pour un sou, ni aucun de ces laborantins. Vous n’avez pas les rapports archivés. Nous si. De vos espoirs d’élever le niveau de conscience de la race humaine, il n’y a pas un dossier, pas un rapport, pas une pauvre note d’archive. Tout ce qui l’intéressait, c’était de repérer les failles exploitables dans votre psychologie, vos capacités à vous rendre invisible, vos spécificités anatomiques. Et s’il n’envoyait plus un Faune sur la table d’opération, c’est tout simplement car il estimait avoir acquis tout ce qu’il avait besoin de savoir sur l’anatomie des Faunes pour le moment. Il convoitait vos connaissances sur le "paranormal" surtout, et les esprits tels que Karess. Et vous le serviez bien, à détourner la colère des autres Faunes sur vous par votre attitude de Kapo… Au final, les seuls alliés, que vous n’ayez jamais eu, c’est nous, les "sectateurs du Chaos", les "engeances des Ténèbres"… Et dans la foulée, vous avez trahi vos semblables de manière impardonnable.

Avec honte, Mangua enfouit sa tête caprine entre ses bras entrecroisés, sur son torse massif…
-- Non… Vous n’avez pas vu le regard du docteur… Moi si… Il y avait de la sincérité dans son regard, mais… Prendre d’assaut son château et tuer ses sujets ne peut aboutir à aucune raison……
Je regrette pourtant… Je regrette tellement pour le jeune Cabi. Et pour tant d’autres… Peut-être que m’en aller au plus loin et errer seul pour le restant de mes jours serait la seule chose décente à faire à présent… Cabi et les miens, je sais qu’ils me pardonneraient…
Moi pas... »
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Message par Stacy Trojan Mar 20 Juil - 9:00

Elle s'etait vexée, et avait envoyé un regard mauvais au Faune. Deux iris ambrés qui avaient semblés s'embraser. Lex avait parfaitement pris le relais, ce Mangua avait visiblement passé trop de temps avec l'horrible Docteur, il avait lui aussi cette fâcheuse manie de déstabiliser la jeune femme avec les mots, semer les graines du doute. Il y eu donc un long silence de sa part, silence ou elle fixait le sol, l'air grave. Comment ça, ceux qui s’alliaient à son ami de l’ombre ne s’en sortaient pas bien ? Jamais, elle ne s’était sentie plus capable. Jamais, elle n’avait eu la sensation d’être aussi libre. Echo des mots d’Aaron qui la mettait en garde au sujet de son amitié avec Killian que Trojan s’empresse de balayer de son esprit. L’arrivée de Karess avait plus tenu de la bénédiction que de la malédiction jusqu’ici. Les derniers évènements cependant laissaient un gout amer …

Si elle l'avait pu, elle se serait décalée de quelques mètres
pour rejoindre le faune qui s’était recroquevillé. Elle regrette de ne rien avoir a lui offrir pour le réconforter, et en tentative d’avoir son attention et de faire un semblant de paix, elle fait glisser sa trousse de secours vers lui, afin qu’il puisse se soigner a son tours, même s’il l’avait visiblement refusé par fiertée plus tôt.

" -Et moi je connait les gens comme le docteur. "

Elle déglutis, chassant les réminiscences de gout chimique de cassis sous sa langue. Dans ses yeux, plus que de la compassion, un air attristé au visage. Zäler, Sevastian, l'homme en noir... Ils avaient ce parlé parfait. Cette même aura qu'avait Mikhlao.

"  - Des langues de serpents qui viennent chanter à nos oreilles, qui promettent monts et merveilles. Des mains qui ont baigné dans ce qu’il y a de pire qui nous caresse gentiment dans le sens du poil pour nous adoucir, nous asservir. Toujours immaculés, vêtements impeccable, l’odeur d’après rasage ou de désinfectant et pourtant, si l’on pouvait voir à quel point ils sont pourris à l'intérieur… Ils ne nous aident pas, ils nous utilisent, nous contrôlent. Ce qu’il a fait avec toi, ce n’est rien de moins de ce que l’on fait avec les chiens que l’on dresse. Du renforcement négatif, on encourage un comportement en retirant un stimulus désagréable. Et quel stimulus !  Tu vaux mieux que ça, tu ne crois pas ? Habituellement, je suis pour dire que la clé de tout est l’éducation, la communication, qu’a la base elle éviterait bien des conflits, je comprends tes motivations et je respecte ton œuvre maintenant que j’en ai les détails, c’était juste ce que tu faisais. Mais je ne crois pas que ça eu été suffisant face a une monstruosité pareille. Il y a fort à parier qu’une fois ses recherches achevées, ça finisse très mal pour toi et les tiens. Et nous, on espère avoir envoyé un message qui va calmer tous ces petits gens. Qu’ils vous fichent la paix une bonne fois pour toute. Maintenant soignes-toi, s’il te plait. "

Elle désigne le matériel de premier secoure de menton à la créature, un subtil mélange de colère, de tristesse et de détermination sur le visage.
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Message par Karess Mer 21 Juil - 21:20

Avec des gestes lents, Mangua a pris la trousse de soins. Tâtonnant et hésitant sur le contenu, avant de lâcher gêné :
« Je… Je ne sais pas me guérir…
Alors, il fallait mettre la main à la patte... Il semblait digérer avec stupéfaction et prise de conscience crue l’ampleur de son égarement… Tout dans son attitude coupable, son besoin désespéré d’une main tendue, cassait les liens avec ce Faune noir qu’il avait été dans le laboratoire aux côtés de Mikhlao, collabo et bouffi d’orgueil cruelle… Cherchant ses mots, le Faune jette un regard sur le dernier Chien. Gavé de calmants par les deux hommes, la bête dort, le museau ruisselant de larmes et crispé sur un rictus dévasté de tristesse… Dort d’un sommeil sans rêves, dans lequel je n’ai pas le cœur à m’insinuer…

-- Terre-Mère… Je ne voyais dans les enfants du Chaos que des meutes de tueurs sanguinaires… Cette bête pourtant a encore un cœur, enfoui dans toute cette noirceur dont elle s’est enveloppée… Et vous, "jeune Stacy", vous êtes une bonne âme… Je vous vois à présent… Vous avez votre place au sein du Peuple des Bois… »

Et lui… Mangua… 635… Quelle a été notre décision, Jeune Stacy ? Lui a-t-on dit de revenir avec nous au Sanctuaire, lui a-t-on accordé le… Pardon débonnaire des siens ? Ou l’a-t-on laissé partir en errance ? Peut-être nous servira-il dans un combat futur, si tu lui dis que sa rédemption se trouve dans les égouts humaines, à l’instar de ces "séides du Chaos" qu’il a tant méprisé…

***


Leur venue s’annonce par de vives luminescences dans la nuit, lumières angéliques illuminant les plus opaques ténèbres. Feux follets et féérie. La horde d’horreurs de l’Huileux, refoulée à son marais… Vous êtes sortis de la cabane pour découvrir la congrégation venue à votre rencontre, de Faunes armés et d’animaux mystiques, sangliers et cervidés géants. Lapins et rongeurs curieux. D’autres créatures plus étranges, dont les corps humanoïdes ou animaux semblent faits de de végétaux, et voir même de minéraux. Trolls des forêts et golems géants, fondus dans la pénombre… La lointaine silhouette d’un cerf dépassant les trois mètres, aux yeux étincelants de blancheur dans la nuit. Et vos amis, Dominik, à la tête de cette hallucination féerique, saluant vos retrouvailles d’un sourire et d’un hochement de tête.
« Vous avez survécu, dit-il, alors que des créatures d’ombres aux silhouettes grotesques, oreilles pointues et gueules garnies de crocs, s’élancent de ses côtés pour venir vers vous. Leur opacité de ténèbres s’estompe pour dévoiler des Gobelins. Silhouettes à première vue malicieuses et malveillantes pour des non-initiés et pour les critères de jugement de monsieur tout-le-monde, mais qui ne vous veulent aucun mal, leurs mains portant des trousses médicales beaucoup mieux fournies afin de vous prendre en charge. Derrière eux, des porteurs de civière, un véritable équipement d’ambulanciers prêt à l’emploi…
« C’est fini, les gars, dit Dominik, telle une promesse… Vous êtes tirés d’affaire… On va pouvoir se reposer maintenant… »

***

Une part de moi qui demeure en arrière, pour pleurer mon Chien. Emotions négatives, deuils, désillusions et colères… Le carburant de mon indicible rage…
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