Forum RP du fantastique et du paranormal
Bienvenue sur ce forum de roleplay dédié au fantastique et au paranormal.

Vous êtes bien sûr libre de visiter les lieux, mais sachez que le contenu est à réserver à un public adulte en raison des thématiques sombres et parfois violentes, si nous étions dans un jeu vidéo, il serait classé PEGI 18.

Merci de respecter cet avertissement !

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum RP du fantastique et du paranormal
Bienvenue sur ce forum de roleplay dédié au fantastique et au paranormal.

Vous êtes bien sûr libre de visiter les lieux, mais sachez que le contenu est à réserver à un public adulte en raison des thématiques sombres et parfois violentes, si nous étions dans un jeu vidéo, il serait classé PEGI 18.

Merci de respecter cet avertissement !
Forum RP du fantastique et du paranormal
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Karess Dim 1 Mai - 22:33


D’aucun diront que ce sont des sacrifices à leur juste valeur, et que de valeur, c’est là tout ce que vaut justement la vie d’un fantassin Mordorien. Le temps gâché à le prendre en visée, à tirer, à ré-encocher une flèche pour l’Ennemi, ce gâchis de flèches investies à abattre cet enquiquinant huscarl qui fait obstacle de son corps entre les projectiles et son chef. Le temps qu’il gagne à contester et tenir le terrain pour son camp, une affaire minable qui se mesure en battements de cœur. Le temps glané à détourner, à accaparer la lame d’un champion de l’Ennemi… Un contexte ? Un soldat Orque en a-t-il besoin pour justifier sa vie, pour justifier le sacrifice de sa misérable peau ? D’aucun disent que les Orques n’ont que détestation pour leur propre existence. Je l’aime, ma peau. Je l’aime, mais je sais ce qu’elle vaut. Elle vaut le tout.
Ma légion a un ordre de marche offensive en territoire contesté. Mon monde, ma vie, ma famille, mes amis et mes aînés, tout et tous sont jetés au feu dans une bataille frontalière avec l’ordre de prendre et tenir le terrain. Sur place, ma légion se heurte à une légion de l’Ennemi, et je plonge aux côtés des miens dans la bataille, sans chercher le pourquoi du comment. Tout ce que je sais de cette bataille, c’est que la victoire rapportera les honneurs à ma légion et la gloire au vieux loup de guerre qui nous sert de chef, et plus je m’y impliquerai farouchement, plus de mes amis en réchapperont. Si nous sommes défaits et si je faillis, des amis vont mourir, et les miens se verront jeter l’opprobre au pays. Je n’ai pas besoin de connaître le contexte. De contexte, il n’y en a guère plus que dans une partie d’échecs. Une bataille infantile de soldats en figurines sur une table…


ACTE I : RECONNAISSANCE




Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Vieux_11
Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Chef_d10 Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Togreh12
Vieux Yetch, Woggha, Togreh

J’vous fais le topo : on est au crépuscule, notre aube à nous les Orques. Ce territoire contesté que doit prendre et tenir ma légion, c’est une zone qui précède les régions boisées et fourbes du pré carré Gondorien, des plaines austères en bois et parsemées de collines sur lesquels nos instincts de soldats visualisent parfaitement les fortins, les postes avancés qui pourraient s’y enraciner. Sous les ordres des capitaines de cavalerie légère et du Vieux Yetch notre Lieutenant, incorporés à sa section de vétérans de la régulière et flanqués de nos alliés les cavaliers des tribus, on constitue l’avant-garde. Eclaireurs et escarmoucheurs. On trottine loin, loin au-devant des tambours et des pas cadencés, du "Cuir de la Cohorte", de la caste des Uruk-Haï cuirassés et des Trolls. Ici, il n’y a que des Gobelins miteux, des chevaucheurs de loups, et des gros noirs du Bras Disciplinaire. Togreh et une poignée des siens seconde Yetch pour nous encadrer, nous la Section de jeunes, veiller à la discipline des Meutes et à la cohésion dans les manoeuvres.
De l’autre côté de la plaine, les bannières rougeoyantes trahissent, ou devrais-je dire nous laissent deviner la présence de l’armée ennemie. Les sections et les tribus de chevaucheurs se sont déployées en une ligne éparse planquée aux abords de la zone, faisant profil bas tandis que des gars sont envoyés prévenir les Chefs de la présence ennemie à l’opposé. Une heure plus tard, les gars sont revenus avec les ordres des Chefs, et chaque front fait réunion autour des Capitaines, Sections et Tribus mercenaires :
— Le Général nous ordonne d’engager, déclare le Capitaine Uruk Timurz à dos de Warg, en charge des manœuvres sur cette aile jusqu’à l’arrivée de la force principale. Protocole de base. On se lance en mission de reconnaissance pour prendre la mesure des forces, et on tient le terrain pour la vague principale.
Personne ne rigole plus, personne ne bavarde plus. Les cœurs palpitent, gagnés par la montée d’adrénaline, et les têtes se couvrent de casques, les faciès de mes frères se parent de visières et de facials. Madhar, son frère Jarrax, Ludra, les sympathiques Ghik et Yari, et les autres, leurs visages sont des visages de fer et leurs mains gantées se crispent sur leurs armes, et je suis comme eux. A travers les fentes rondes de mon casque à bec, que des museaux de ferraille et des têtes casquées. Le Vieux Yetch me donne envie de le prendre au sérieux et de le respecter comme un vénérable aîné survivant tandis qu’il hoche sa tête engoncée face aux instructions de Timurz, un gros et gras vert à la personnalité cruelle et vicieuse, que la Meute n’a jamais aimé. C’est un de ces Uruk-Haï "racistes", ceux qui considèrent que nous autres Orques de l’Oeil Rouge ne devrions pas exister, que nous devrions n’être que des snagas. Aujourd’hui, la section va suivre les ordres de Timurz sans réserve et avec un peu de chance, prouver aux gars comme lui qu’ils se méprennent sur notre compte :
— Togreh, grogne le gros vert au mépris de Yetch : avec tes gars et tes Gobelins, tu te faufiles dans l’ombre de cette crête qu’on a vu sur la gauche, ça devrait te permettre de faire passer tes gars discrètement et de me faire un bon rapport sur la force ennemie, estime-t-il, avant de passer au chef tribal : Et toi Woggha, tu prends mes gars et les tiens, et ensemble, vous progressez sous le couvert de ce bras de forêt dans la plaine. Comme ça, si les forestiers du Gondor sont déjà là, ça devrait vous permettre de vous protéger des flèches le temps de réduire la distance, avant de charger et les tailler en pièces…
Un seul bavardage, messe basse cynique entre adultes, entre nos deux sergents de Section, probablement sous la nervosité, pour relâcher un peu de tension :
— Heh, c’est que ça a l’air d’un bon plan, dans l’idée, souffle Dartak à Raqsh, qui pouffe discrètement :
— On pourrait presque croire qu’il sait ce qu’il fait le Timurz…
Sous les casques, nos aînés sourient tristement…
— Allez, tous à l’abattoir ! Grogne Yetch…

***

Rage. Frustration. Douleur. Les vociférations confuses des tribaux et de leurs bêtes nous parviennent, de l’autre côté de la crête, empêtrés dans les fourrés de leur bras de forêt tandis que les rangers, archers émérites du Gondor ont dévoilé leur jeu et les prennent pour cibles.
C’est un corps de cavaliers en armures qui se dévoile face à nous et s’élance à notre rencontre dans l’ombre boueuse de la crête. Je sens la peur qui gagne mes tripes, qui gagne toute la section, et les bouches qui crachent nerveusement des jurons et des malédictions. Raqsh et Rugar et Yourch qui pointent du doigt un des cavaliers en face, s’efforçant de nous faire focaliser, de nous faire prendre conscience du meneur ennemi à viser :
— Putain ! Eructe Yetch, car n’en déplaise à Timurz, ce n’est pas Togreh mais bien le Vieux Yetch qui nous mène… Restez bien groupés, serrez les rangs les gars ! Grogne-t-il. Si vous vous débandez, tout le monde est mort.
— On fait quoi Lieutenant ? Demande l’archer vétéran Virag. Mais avec Togreh et les Uruk-Haï de Skulaï qui gagnent l’avant de la troupe en cognant sur leurs boucliers, on a déjà la réponse et déjà, tout le monde se prépare, élève la haie d’épieux et de boucliers en un bloc compact.
— On avance ! Ordonne Yetch. C’est pas eux qui nous chargent, c’est nous qui les attaquons ! Et toi Virag, tu me flèches ces chevaux !
Et le bloc avance à la rencontre de la cavalcade ennemie. Rugissant. Une fièvre me gagne, gagne le rang serré. Des flèches fusent entre les camarades Uruk-Haï du Bras Disciplinaire –car vous l’êtes, nos camarades- sur les chevaux en course. Précédant le choc des groupes, brutal et charnel. Nos hurlements guerriers dans notre avancée, épieux brandis. Ces chevaux de l’enfer qui hennissent, tenus au respect par Togreh et ses Uruk-Haï, et par nos lances. Comme nos Uruk-Haï sont forts, et comme nous le sommes ensemble, à tenir en respect ces bêtes et leurs cavaliers, à les faire reculer coi. Lointaine, la rumeur de l’affrontement entre les tribaux de Woggha et les Rangers de l’Ennemi dans leur bras de forêt, tout notre être ne focalise que sur la frénésie présente là, maintenant. Une des bêtes s’effondre, puis une autre, et encore un autre cheval. Masses de viande empalées sur nos armes…
— Leur chef ! Invectivent Yetch et les Sergents en pointant leurs doigts à la troupe : Chopez leur chef ! Abattez-moi son cheval et chopez-le !
Ils ne sont qu’une poignée, se lance-t-on les uns les autres pour s’encourager. On en prend conscience à présent. Qu’est-ce qui leur a pris de nous charger droit dessus ? Des envies de suicide ? Tous les chevaux crèvent sans espoir de pouvoir pivoter et fuir, leurs cavaliers crèvent misérablement dans la boue. A travers les fentes de mon casque, je distingue deux captures de prisonniers. La première méthodique, menée par un Uruk et les proches gars, qui jouent de leurs boucliers, de la menace de leurs armes et d’intimidation pour soumettre docilement le cavalier désarçonné dans la terre. La seconde est plus brouillonne, plus comique un peu, avec le Gobelin Erkû qui s’élance et vient sauter sur le dos de l’homme, roulant avec lui dans la terre, cramponné à son Homme comme un bambin à un compagnon de jeu plus âgé, hormis qu’il finit par lui placer la pointe d’un couteau au creux de l’œil.
Leur chef, en vérité la section galère un bon moment sur lui. Le cheval recule, recule, l’homme tente de tourner bride face à la horde mais rien à faire, Togreh veille à lui couper tout élan de fuite tandis qu’avec toujours plus de gars, on l’attaque sans répit. L’épée de l’Homme frappe de toute sa hauteur mais ne trouve que de boucliers, des épieux qui dévient ses coups. Bientôt, submergé par l’effort collectif à l’encercler et l’assaillir, on parvient à le désarçonner et à le foutre à terre. Se désintéressant de sa monture qui s’enfuit. L’Homme, un centurion à l’armure jusqu’ici rutilante, roule dans la terre à bas de sa monture mourante. Se retrouve au milieu de nous. Horde grognante de coups de pieds, de coups de gourdins, de haches et d’épieux menaçants. C’est avec fierté pour la Meute que l’on contribue avec Mange-Warg et Ludra à venir frapper et désarmer le bras armé de l’Homme avant qu’il ne blesse l’un des nôtres, protégeant la section. Son épée échoue dans la poussière, puis parmi les mains gantées Orques.
— Assez ! Tonne Yetch, Dartak et les vétérans nous temporisant tandis que Togreh et l’Uruk Unriirt fondent sur la raclure gradée, le tenant au respect d’une lame sous la gorge. Les Uruk-Haï Garuf et Nenag se disputent l’épée du chef Homme, tandis que nos trois captifs sont ramenés, ceinturés et alignés face au Vieux Yetch.
— Unriirt. Et toi, toi, toi et toi, désigne Yetch à bout de souffle en coupant court au litige des deux guerriers, vous me ramenez ces gars aux Chefs… Capitaine, vient-il s’adresser à notre prise, vous êtes maintenant prisonnier des légions du Mordor. Vous avez merdé, faites-vous à cette idée.
Des gars ne se privent pas d’expédier crachats et poings gantés dans les faces du sang-bleu et de ses acolytes, emmenés par nos aînés. Mais très vite les oreilles pointent dans la section, se dressent à l’affût de la rumeur environnante. Plus une rumeur de rage, de frustration et de douleur et de combats, de l’autre côté de la crête, non. Une rumeur de pas de piétaille. De cavalcade de fuite dans le lointain. Et une pluie qui commence à tomber…

On reste planqués dans l’ombre de notre crête, à couvert de cette pluie surprise, se sentant bouillant d’adrénaline et en même temps misérables comme de vieux rats, terrés dans notre abri, tandis que les gars envoyés observer les alentours rapportent la situation :
— Ils ont mis le paquet de l’autre côté, des rangers, des fantassins, rapporte un Virag secoué… Nos amis Wargs ont dû plus s’empêtrer dans ce tas de broussailles qu’ils y ont trouvé un abri des flèches. Y a un petit tapis de morts là-bas, au moins six gars et six loups ont fini transformés en passoires là-bas.
— De toutes manière, ils auraient jamais pu percer le côté, renchérit Rugar. C’était un vrai rempart qui nous attendait de ce côté d’la plaine.
A l’instar du Vieux Yetch, c’est dans de profonds reniflements nasaux qu’on prend tous la mesure de ce que cela signifie : on s’retrouve seuls pour effectuer la mission de reconnaissance.
— Et ils font quoi, les Hommes ? Demande Yetch. Ils marchent vers où ?
A cela, Rugar et Virag pointent leurs bras poilus vers la maison et vers l’armée…
— La même chose que nous, pour ce qu’on en juge. Eux aussi, ils prennent la mesure des forces en présence…
Ils gardent des réserves, ça se voit à leurs yeux. Ils s’abstiennent de mentionner que les fanatiques de l’Ennemi embrochent chaque pauvre tribal tombé dans la plaine dans leur avancée, ça ferait juste monter d’un cran la flippe et la tension générale dans le groupe, et ça pousserait à tuer sans pitié des otages de valeur par goût de revanche.
Crachat de Yetch dans la terre, qui ne perd plus son temps :
— On n’peut rien y faire, les gars. On n’peut pas les arrêter, et de toute façon ça serait même contreproductif à ce stade, alors on garde haut les cœurs et on continue, on finit cette mission de reconnaissance nous aussi.
Comme un seul, refoulant la lassitude du premier échange, la section a grogné, se remettant en marche sous la pluie...

***

La victoire rend ma légion plus forte. Et la défaite… Plus intelligente.
On apprend de nos erreurs. On expérimente ce qui marche, ce qui ne marche pas, tirant des leçons du vif, du vécu…
On a peu de cavaliers chez nous. On n’en connait pas encore l’usage optimal dans notre formation, alors on expérimente. Les chefs font des tests…
Faire progresser les chevaucheurs de loups dans le couvert des forêts pour la protéger de l’archerie ennemie, dans l’idée c’est beau. Dans la pratique, c’est de la schräk. Ca ne marche pas. Ca a été tout l’inverse en fait…
Cette guerre n’est qu’un embryon de la prochaine. La vraie.
Dans la vraie guerre, Ruayyh le saura.

Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Re: Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Karess Lun 2 Mai - 21:45

Voilà, finie la reco, et avec elle cette pluie-tourmente qui nous est tombée dessus tout le long de notre observation. Bilan ?
L’Ennemi Gondorien est nombreux,
Il a des fantassins en armures de la tête au cul,
Des chevaux, plein de chevaux encore,
Et il manœuvre plus agressivement dans cette phase d’escarmouches pour prendre le contrôle du terrain, engageant d’ores et déjà des forces lourdes.
Et ça, on n’en prend la mesure qu’une fois dans la panade.
Timurz et les Capitaines ont mandé du renfort aux chefs. Les renforts, ils sont en route, mais ils sont encore loin. On doit se débrouiller seuls en attendant, nous les sections et les hordes de l’avant-garde. Alors Timurz nous regroupe avec une autre troupe malmenée par le premier sang dans la nuit tombante, avec nos copains les tribaux de Woggha. Le chef tribal a été blessé par une flèche et mis hors de combat. Ses guerriers à dos de loups l’ont mauvaise. Z’auraient pas le respect mutuel auquel a travaillé le Vieux Yetch, sans doute qu’ils auraient déjà déserté sans demander leur reste. A la place ils joignent la bannière de la légion, couvrant nos arrières. Ensemble, on s’élance vers la plus proche colline jugée stratégique par les gradés, les oreilles dressées, motivés par les percussions des tambours et les chants de guerre des Cohortes en approche…


Acte II – Position surélevée



Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Nob_ke11Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Itrat11

Nob Ketkû, Itrat


A la pluie succède un vent violent, par saccades. Nous faisant trébucher et chanceler dans notre course sur cette pente douce, notre conquête de cette surélévation herbeuse de cinq mètres de haut. Avec Timurz, les chevaucheurs de loup tribaux restent en contrebas, en réserve, couvrant nos flancs et nos arrières.
— C’est de bon augure ! Veut croire Vaeshris, veulent croire les adultes : si ce vent perdure, les Hommes ne pourront pas compter sur leurs arcs, on gagnera du temps. Engoncé dans son casque à gorgerin, Yetch a une mine désolée pour le vétéran :
— T’en remets pas trop au vent ou à la pluie pour gagner tes combats à ta place. Fiez-vous surtout à votre formation, les gars.
Immédiatement dés qu’on est arrivés sur le sommet, on se soude en formation de combat. Et en formation de combat, il faut l’être, car du combat va y en avoir. L’Ennemi est là depuis le début, de l’autre côté de ce qui est désormais un champ de bataille. Tout un gang de brigands des bois qui se tiennent à bonne distance droit devant et préparent leurs arcs, tandis qu’à l’ouest, longeant une haie d’arbres clairsemés, tout un contingent d’hommes en armures se ramène, fantassins et chevaux, prêts à en découdre.
Ca n’empêche pas de se faire passer des gourdes dans la formation, retranchés derrière notre mur conique de boucliers.
— C’est bizarre qu’ils aient pas attaqué, remarque Raqsh à l’attention de Yetch. Ils auraient pu arriver sur ce perchoir en même temps que nous et nous le contester d’entrée, à la place ils nous laissent y prendre nos aises, nous y retrancher…
— C’est une tactique, estime Yetch. Ils nous laissent prendre le terrain pour mieux le reprendre après. Ils ont plus d’archers que nous, et de sacrés archers. Gardez bien serré le mur de boucliers, grogne Yetch, leur laissez aucune ouverture!
Comme pour confirmer le précédent sermon rabat-joie de Yetch à ses gars, le vent se tait pour ne plus souffler de la nuit.
— Peut-être la manière de Dieu de nous faire un doigt d’honneur ? objecte Virag. Plusieurs têtes casquées ont acquiescé, voix métalliques au-travers des becs de leurs heaumes. Je m’enfile une gorgée d’eau avant de remercier Yari en repassant la gourde. Et je me campe sur ma position. Un bouclier parmi le cuir de boucliers. Les fentes de mon casque rivées sur les rangers ennemis. Sur la gauche, les guerriers ennemis se rapprochent. Pas mon rôle pour le moment. La Meute doit faire mur de ses boucliers face aux forestiers ennemis. Faire rempart pour les adultes, pendant qu’ils tiendront le choc de la mêlée. Un sifflement. Je sursaute alors que se produit impact sonore dans mon bouclier. Une série de sifflements et d’impacts sonores, des craquements. La première salve de flèches est en train de frapper nos boucliers, déclenchant des cris, des couinements et des beuglements de tenir bon.
Soudain, une sensation de déchirement dans la cuisse. Mon compagnon d’épaule bascule à terre, et moi avec lui en couinant. Aux chocs du fer perforant le bois des boucliers, un autre choc maintenant, celui de la chair pénétrée par la flèche. Ma chair. La douleur jaillit dans ma cuisse, aigüe, brûlante, électrisante. Couvert par les miens, côtoyant un frère mort, je pousse un couinement porcin, empreint d’un chapelet de jurons, me contorsionnant sur ma blessure. Le rempart de boucliers, tu parles ! Deux autres camarades se mangent des flèches et reculent en râlant de douleur, et Madhar… Madhar est inerte, une flèche dans la poitrine. C’est lui, le frère tombé à mes côtés. Il ne se relève pas…
Je reste là à l’observer, sentant mes yeux s’embuer, rage et chagrin. Inconscient du mouvement de troupe ennemie, les rangers qui réduisent la distance avant de remettre une seconde salve.  Nob Ketku, un gars de la bande de Lizhu, me traine à l’abri à l’arrière de la formation. Rejoint par Itrat, les deux copains me relèvent, me soutiennent. Nob Ketku me laisse à Itrat et part chercher une Ludra gémissante, un Yari qui grogne de douleur. Putain, toute la Meute y a eu droit.
Secondés par les Uruk-Haï Nenag et Togreh, les Sergents Dartak et Raqsh nous exhortent à resserrer les rangs et à reculer, à rester dans le giron des adultes.
Ma
Putain
De
Jambe
Me fait souffrir le martyre.
— Ils ont eu Madhar putain !
Je pleure…
— On sait, on sait, me dit Itrat doucement en me prenant sous son aile… Reste fort Rat. Fais lui honneur.
Facile à dire pour toi, gars. C’est pas toi qui a une flèche dans la cuisse, qui vient de perdre ton Chef de Meute. A quelques centimètres, c’était mes parties intimes qui se faisaient planter.
J’sais pas quelle grimace de douleur j’affiche, mais en d’autres circonstances, sans doute que j’en rirais aux éclats si j’me voyais. Sans doute le même genre de gueule que Yari et Ludra, là maintenant. Putain, j’en ris pas. Là, à travers ma vision embuée de larmes, je m’efforce de reprendre conscience. De revoir mon monde. Je vois les cavaliers ennemis qui flanquent la colline. Les tribaux de Woggha et nos quelques cavaliers de légion ont le cœur vaillant, mais ils ne pourront pas les arrêter s’ils passent à l’attaque pour de bon. Parmi eux, je vois Tarkû, ce cher saligaud de "Trois Doigts", ma crapule bien aimée que j’ai empêché de déserter et que j’ai ramené par la peau du cul à la Compagnie, voilà quelques temps. Je perçois sa pétoche, son hésitation. Prends garde, Tarkû. Si tu nous lâches maintenant, je te promets de survivre et de réchapper à ce merdier juste pour exercer le châtiment en vigueur. Mon regarde porte sur le bloc de fantassins ennemis à l’attaque, et je vois le Capitaine Timurz, mort. La piétaille adverse qui piétine son cadavre, la dépouille de son Warg... Le gros fou. La rumeur qui me parvient de la troupe d’adultes rapporte que cet enfoiré a choisi ce moment pour mourir et a lancé son Warg à la charge du bloc ennemi, comme ça, en solo, hurlant, écumant de la rage du pellucide. Plus tard, j’apprendrai que lui et son Warg sont parvenus à broyer net les deux premiers hommes qu’il a enfoncés avant de se faire tailler en pièces par la masse et par le centurion ennemi. Mais bon, pour ce que j’en ai à foutre. Là, tout ce que je vois, c’est qu’un bon combattant vient de se jeter à la mort sans se rentabiliser, et à présent cette masse ennemie qui fond sur Yetch et sa troupe.
— Oh put…
Un autre gros mot s’étrangle dans ma gorge, tandis que je vois le centurion ennemi fondre sur Yetch et lui abattre son épée dessus. Faisant s’élever des vociférations craintives dans toute la Section.
Crois-moi, quand je dis que c’est la panique qui gagne toute la troupe, alors que la formation se fait enfoncer, refouler par l’infanterie ennemie. Assaillir par les rangers de l’Ennemi qui entrent dans la mêlée. Et ces cavaliers ennemis qui nous menacent, qui menacent de nous couper la retraite si on tarde à se décider, faisant monter la pression…
Je vois Yetch ramené en arrière par ses acolytes, Raqsh et Rugar. Le sang lui ruisselle de l’épaule et du flanc gauche...

— Repli, grogne la grande Togreh dans son sillage. Son faciès, balafré d’une autre guerre, est tordu par la honte d’avoir à admettre la défaite, pourtant il faut s’y faire et la Maître de Discipline hausse le ton pour se faire entendre de la troupe :
— Repli, la Section ! On lâche l’affaire, réveillez-vous ! On recule !
Rapidement, se joignent à ses appels ses congénères et les Sergents :    
— Allez on recule les gars, on recule ! Ordonne-t-il comme une bénédiction, s’efforçant de faire conserver un semblant de formation et de dignité à la troupe sur le repli, continuant de présenter un mur de boucliers à l’Ennemi et non pas un festin de blessés à viser à l’arc.
Et on bat en retraites, sous les huées et les hourras de nos ennemis qui ont pris la colline, leur retournant nos majeurs et dissimulant nos deuils… Si mon coeur saigne pour la mort de Madhar, celui de son frère Jarrax est en train de se consumer dans un brasier ardent. Il me faut me joindre à cinq copains pour le maîtriser et l'empêcher d'aller se jeter sur le champ dans le tas, à l'instar du gros Timurz...

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Madhar18Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Madhar11

Madhar Mange-Warg

Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Re: Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Karess Mer 4 Mai - 23:27

Serrer les dents. Ma meute et ma section sont meurtries. Cette putain de flèches dans ma cuisse... Les tambours sont proches à présent. Leurs coups mettent mon corps en vibration, désir animal de retourner à ce berceau d'aciers et de rangs innombrables et irrésistibles. Alors nous ne ferons qu'un, et nous iront tuer jusqu'au dernier de ces bâtards qui ont tué mes frères ! Brûler dans leur monde, et enchaîner leurs femmes et leur marmaille !
Les deux armées approchent. Et la nuit nous porte des renforts...


III – Tenez la Position





Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Lieute14Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Lurgas10
Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Vargac10Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Yazho10

Thurgix le Mignon, Lurgash, Vargach, Yazho


On a peut-être cédé les collines, mais on peut encore tenir notre morceau de plaine. L'armée ennemie est là en force à présent, elle sort du bois et prend le terrain, part en maraude pour nous chasser, nous les gars de l'avant-garde. Aller isolé, coupé des siens sur cette plaine, c'est la mort, dans la brutalité des lances et des piétinements de sabots de la cavalerie ennemie. Yetch est rapatrié en urgence sur ordre de Togreh. Elle et ses comparses n'ont rien à foutre de nous, alors je boîte avec les blessés, la moitié de la troupe meurtrie dans le sillage de la moitié valide, on prend sur nous et on s'efforce de suivre en nous traînant derrière ces gars qui trottinent, qui courent en vociférant. Portés par les copains qui nous soutiennent, partagés entre solidarité à notre égard et le devoir d'aller se battre. Togreh a déjà rugi aux aînés de rentrer dans leur putain de formation, qui ont obtempéré de mauvais cœur. Avec nous, y a plus que les copains de notre âge. On part se regrouper à la section de Thiamarch, une autre Lieutenant réputée pour sa poigne, elle est capable de garder haut les cœurs et l'effort de ses gars dans les pires conditions, même en infériorité numérique drastique, à ce qu'on dit. C'est vrai que quand on approche, ses guerriers semblent capables de rire encore à ses boutades, à garder les épaules hautes.

– Non, pas vous ! Vous, vous dégagez les invalides ! Nous grognent soudain Togreh et les siens, comme prenant subitement conscience de notre existence.
– On veut aller se battre Chef ! Plaide Ludra avec indignité, s'efforçant de se redresser malgré sa blessure.
– Ils ont tué mon frère ! S'insurge Jarrax, qui lui n'est pas blessé.
– Toi tu viens, j'y compte bien, lui dit la guerrière. Mais les autres vous dégagez, on veut pas d'maillons faibles. Vous n'gênez pas la manœuvre. Retournez à la légion maintenant !
– Togreh, vient intervenir l'Uruk Nenag, soucieux : avec tous ces cavaliers en maraude, si on les renvoie seuls, ils vont juste se faire cueillir en chemin. Vaut mieux qu'ils restent dans notre giron, c'est beaucoup plus sûr.
La guerrière lâche un râle de mauvaise humeur. Autour d'elle, autour de nous sur la plaine, ça s'agite, y a du mouvement de troupes. L'armée ennemie avance dans des trompettes et des cuivres qui sabrent la nuit à vous en fendre les entrailles. Une force ennemie approche, ça va barder. Mais derrière, un cor de guerre leur répond d'aller se faire foutre, et tous, on peut voir cette Section de légionnaires Uruk-Haï qui accourt pour se joindre à la fête... Avec sa troupe combinée de Gobelins chauffée-remotivée pour aller mourir pour le contrôle du terrain, Thiamarch n'attend que Togreh et ses congénères du Bras Disciplinaire pour foncer dans le tas.
– Très bien, maugrée-t-elle en observant la force alliée en approche. Vous vous rapprochez, mais j'veux pas vous voir rentrer dans la mêlée, compris ? J'ai vos têtes, j'ai vos matricules. Si j'en vois un qui s'infiltre dans le rang, je le tue personnellement.
Sur ces bonnes paroles, la Section part tenir la plaine. On suit à petits pas, observant la scène, et alors qu'on prend la mesure des forces en présence, on sent l'hésitation, l'envie de désobéir et d'y aller quand même, pour nos aînés...
Ces bannières rouges ; cette grande bannière rouge... Pas besoin d'être une tête de l'état major pour savoir au-devant de quel péril se mettent en formation les aînés sous le commandement de Thiamarch... Tout Orque un tantinet attentif aux histoires de guerre autour des feux de camp et à son monde comprendrait que l'on est face à l'armée de Faegon, un méchant champion du Gondor. On dit que sur le champ de bataille, ceux qui se retrouvent face à Faegon ont la certitude qu'ils vont mourir. Que les Orques qui acceptent de lui faire face sur le champ de bataille le font avec abnégation pour leur propre existence, une manière pour eux d'accaparer sa lame pendant que la fratrie remporte la vraie victoire, ailleurs. Et là, je vois tout mes amis, tous mes frères aînés de Compagnie qui provoquent sa colère, cognant sur leurs boucliers et le sifflant.
Cette grande bannière rouge agglomère tant de fantassins, et au cœur de cette masse, le son d'un instrument, lourd, continu, qui fait le rappel des cavaliers et des forces proches pour interrompre les maraudes et converger sur ce point de massacre...
Une volée de railleries à notre attention, alors que passent à notre niveau les Uruk-Haï cuirassés, qui s'avèrent être menés par ni plus ni moins que par Thurgix. Au début, ils nous raillent. Mais en voyant notre abattement, la plupart s'arrêtent et nous lancent des trucs plus encourageants, plus réconfortants. Des promesses de vengeance, de la part de Baeshra, de Garz, de Lurgash, Vargach... Kraka... Leurs bottes, leurs pas lourds et fermes ont quelque chose de rassurant, d'apaisant. Les pas plus lourds et plus fermes encore d'un putain de Troll en armure qui les accompagne donne particulièrement du baume au cœur, l'espace de quelques battements. Aux côtés d'un Thurgix rivé sur l'Ennemi, Yazho Gueule-de-Mort nous adresse un hochement de tête.

Les cris s'élèvent sur la plaine, alors que pleuvent les premières salves de flèches sur la formation de Thiamarch. Cris de douleur, vociférations de gradés, cris de provocation et d'insultes à l'Ennemi. Toujours ces putains de forestiers et leurs arcs qui font des carnages, planqués dans leur bois au naturel, avec leurs copains de l'infanterie ils sont sortis en force sur cette plaine, se pavanant comme la racaille qu'ils sont aux abords des combats, attendant que ça barde et qu'on ne les voie plus pour venir poignarder dans les côtes et trancher des gorges...
Je sais, en toute honnêteté, à leur place on ferait la même chose, mais laissez mes biais cognitifs tranquille.
Et pour ne pas répéter la trame qui s'est jouée du Vieux Yetch, et aussi pour apprendre au Gondor comment on se bat quand on est de vrais guerriers, Thiamarch lance la Section à la charge. Sur la plaine, tous boucliers levés, toute la force des Orques de l'Oeil Rouge s'élance sur l'Ennemi. La mort ou la gloire, comme dit Ludra.
Suivant l'élan afin de se battre comme un seul bloc, Thurgix a lancé ses propres forces à la charge sur le flanc gauche.
Observateurs distants, on appréhende. Serrer les rangs et endurer une volée ou deux de plus aurait été l'idéal. Ça aurait laissé le temps à Thurgix et sa troupe de choc de rejoindre les Gobelins et de charger en un seul bloc effectif.
Sur le flanc gauche, c'est un Thurgix et un Troll enragés qui fendent la dernière distance à travers les quelques arbres éparses de ce flanc de l'escarmouche, et qui fondent sur des cavaliers ennemis complètement estomaqués de ce qui leur tombe dessus. Fauchés par le marteau du Troll, des chevaux et des Hommes brisés font le baptême de l'air, et Thurgix s'ouvre un chemin sur l'arrière ennemie.
L'ennui, c'est que pendant ce temps, la charge de Thiamarch se heurte à celle de la centurie de Faegon. Les deux blocs se percutent, et c'est alors le début d'un sombre pagaille pour notre cause. De notre point, on ne voit plus qu'une masse de lames s'agitant frénétiquement au-dessus de silhouettes amies obnubilées à maintenir leur cohésion de groupe face à un ennemi implacables, parcourues par une onde d'hystérie croissante. Sur le flanc opposé au carnage de Thurgix, hors de notre vue, ces enflures de forestiers ont chargé de concert avec l'infanterie. Coordonnées, liguées, les deux forces refoulent méchamment les nôtres. Des cris d'horreur s'élève sur le flanc droit. On réalise que ça tourne au carnage.
Il ne faut pas longtemps avant de voir les nôtres lâcher l'affaire et refluer vers nous, et les cuirassés du Mignon reculer en assurant un rempart de boucliers au repli, bien que Thurgix nous jette un regard noir. On se précipite à la rencontre des nôtres. Troork est livide. Sans son protégé Chizho. Impossible de lui faire dire où est passé son protégé. Urktul aussi manque à l'appel. Et porté par Ghik, la tête à nue de son casque, Jarrax a la bouche ouverte sur un hurlement muet de douleur, les yeux plissés embués de larmes. Une plaie béante à la place de l'oreille droite.
Reproche silencieux de Thurgix à la Section, et pourtant si lourd d'avoir complètement failli à ses missions d'escarmouches. Ça vient nous peser autant que les blessures physiques. S'ajouter à tous nos deuils ardents. Ou peut-être reproche-t-il juste de ne pas avoir eu le temps de tuer quelques Hommes en plus.
– Thiamarch est morte ! S'horrifie un des Gobelins auprès du Mignon. Le bras droit de Faegon a fendu le rang avec son cheval, et il l'a abattue sans qu'on n'puisse rien y faire !
Thurgix s'en fout, ne lui accorde pas un regard. La troupe de Thurgix traîne avec elle un prisonnier qui gigote et se débat malgré les coups pour le calmer et les injonctions des cuirassés.
Quand les impacts d'une salve de flèches cognent sur les boucliers de ses cuirassés, Thurgix vient arracher le prisonnier à ses sous-fifres, l'empoignant et fendant la protection des siens pour l'amener à la vue de tous les siens à découvert.
Avant de lui asséner un coup d'estoc de sa masse dans l'arrière du crâne.
Indifférent aux flèches des forestiers qui ricochent sur son armure, Thurgix manipule l'homme mourant comme un sac de viande, immobiliser son crâne, pour préparer son exécution. La masse d'armes de Thurgix est pourvue d'une pointe à son sommet. Ça fait des lustres que Thurgix clame à qui veut qu'il est capable d'exécuter un quelconque supplicié à sa merci en l'embrochant sur sa masse, que celle-ci creuserait une orgie d'organes et d'os broyés avant de ressortir comme une épée.
De l'autre côté du rempart de boucliers, j'imagine que le Mignon vit sa meilleure nuit, avec le crâne de cet Homme qui explose dans le sillon brutal de la masse à travers son crâne...
Puis le Mignon reparaît dans nos rangs, sortant un torchon pour éponger le sang sur son arme. Dans son giron, on rejoint la protections des Cohortes, les Sections d'infanterie lourde Uruk, notre Capitaine...

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Chizho10
Gentil Chizho
Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Re: Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Karess Ven 6 Mai - 0:06




C’est comme une partie d’échecs. Une de ces parties à l’ouverture mal engagée où l’Ennemi me mange d’entrée une pièce. Je suis un joueur combattif pour ma part. A l’image de la rage qui m’anime, je n’abandonne pas. Le tout est de faire preuve d’adaptation. De concentration. Resserer les vis, restructurer la formation... Le critique de ma situation met tous mes sens en alertes, tous mes nerfs à vif. Souvent, mon adversaire a pris la confiance. Il se relâche, et dans son avancée, il ne réalise pas qu’il m’expose moulte faiblesses. Des pions vulnérables, et parfois à l’arrivée, une belle Dame ou une Tour...

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Gzonzo11Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Capita13

Ruayyh, "Crocs Blancs" Skulaï


Nous voilà revenus parmi les nôtres, dans la sécurité du nombre et des cuirasses. Retranchés à l’orée de la plaine. Une part de nous a soif de vengeance, appelle à y retourner, maudit les Cohortes de ne pas foncer dans le tas là, maintenant. Mais Ruayyh le Borgne notre Général, est un chef de guerre prudent. A ces escarmouches qui ont été une catastrophe, il concède le terrain à l’Ennemi et fait au mieux avec ce qu’il a. La légion se retranche en largeur sur la bordure de la plaine, creusant un réseau de fossés que l’on garnit de pieux et érigeant un rempart de terre. Une redoute de palissades au cœur du retranchement. A l’abri dans notre camp, jeunes des sections et tribus qui avons composé l’avant-garde, on se fait traiter par les toubibs. On pense à nos morts. On rumine notre défaite. J’ai droit à la douce expérience de l’extraction de ma flèche, tirant les trognes les plus mémorables dans mon temps de présence au sein de la Légion. Quand c’est fini, le Sergent Dartak me demande si je veux me garder la moitié supérieure de la flèche brisée en trophée.  
— Sans façon, vraiment, que je décline en grinçant des dents.
A côté de moi, Yetch aussi va s’en tirer. On a du bol, le vieux loup et moi. On n’a pas été grièvement blessés. Donnez-nous la nuit et du bon pellucide pour nous chauffer les tripes, et à l’aube on sera prêts à retourner embrocher des culs.
Les valides sont appelés aux travaux du camp. On reste continuer de ruminer avec les blessés, se réconfortant mutuellement. Qu’est-ce qu’on a foiré, rit-on nerveusement dans la Meute, parcourus de soubresauts : on a été à la ramasse dans notre reconnaissance, on n’a pas tenu les collines, on n’a pas tenu la plaine ! La moitié de nos amis sont morts...
— C’est comme ça que se forment les Meutes, les vraies, médite Ludra dans un murmure... La sélection naturelle ; la moitié des bleusailles y passent, l’autre moitié s’endurcit et devient les vétérans de demain...

Charir, Skûm, les gars de Thatkthak... Ils sont tous venus nous réconforter et échanger quelques mots avec nous dés qu'ils ont eu du temps pour eux.
Le moral chute encore vers minuit, quand la rumeur se répand dans le camp : un des Nazgûls est là, présent. Les Nazgûls, les avatars du Seigneur des Ténèbres, ne servent qu’à deux choses : exiger des résultats, et abattre les conséquences en cas d’absence de résultats satisfaisants. Gobelins comme Uruk-Haï, toute la troupe du rang est gagnée par la crainte naturelle du Nazgûl. Certains balbutient nerveusement qu’il faut lui désigner des coupables. Le Nazgûl veut des exemples. Mais plus encore que de s’inquiéter pour nous-mêmes, on tremble pour le Général quand on apprend que le Nazgûl l’a convoqué pour une entrevue, seul à seul dans sa tente...
— Il est pas seul, cherchent à se rassurer les grands. Crocs Blancs est avec lui, rappelle Rugar.  
— Ouais... Si y en a un qui peut oser s’interposer entre un esprit dément et le Général, c’est bien l’Capitaine Skulaï j’imagine, reconnait Vaeshris...
Franchement, j’m’en fous du Nazgûl. Alors que j’attends, recroquevillé dans mon trou au cœur de la redoute, je ne pense qu’à Madhar, s’affaissant comme un sac de viandes à côté de moi...  
— Toi, Snardat, apparaît soudain Togreh de toute sa hauteur, grognant sans empathie. Et toi Troork. Prenez ce seau d’eau, et allez l’apporter au Général.  
Oh les froussards... Togreh joue la façade de l’autorité, mais la vérité, quand on balaie du regard la troupe de la Meute Disciplinaire du Capitaine, c’est qu’aucun d’eux n’a les couilles d’aller fourrer son nez dans cette tente.  
Alors ils envoient les sacrifiables nous autres...
Togreh doit deviner mes pensées, car elle se s’adoucit soudain, comme prise de remord, elle se sent obligée d’ajouter :  
— Vous n’avez rien à craindre. Vous êtes trop insignifiants pour être vus du Nazgûl. Et s’il vous voit, il aura du respect pour vos cicatrices...

***

Alors on boite à travers le camp avec notre eau. Ca me réconforte d’être avec Troork. Je lui jette un regard alors qu’on marche et je me sens en phase avec lui, qui a perdu son protégé Chizho. Quand on est hors de vue de Togreh, je pose l’eau et on fait halte pour prendre le temps de se poser ensemble, se blottir l’un l’autre. S’accordant plusieurs battements de cœurs sans avoir envie ni besoin de dire un mot pour nous comprendre... Nos grognements endeuillés suffisent...
On reprend notre route et, on arrive à cette tente, d’où semblent émaner des ténèbres plus opaques que la nuit. Impassibles, les Uruk de la Garde Noire de Ruayyh nous laissent passer, discret hochement de tête pour nous souhaiter bonne chance. Avec toutes ces rumeurs dans le camp et une ambiance pareille, on s’attendrait à trouver notre Général rampant, mendiant le pardon pour sa misérable vie aux pieds pointus de l’Avatar de Sauron...
Passé l’entrée, le jeu de braséros disposés à l’intérieur de la tente jette une lumière orange tamisée, chaleureuse. Ordinaire. Sombre il le fait dans cette tente, mais pas plus que dans n’importe quelle tente en pleine nuit. A la table en bois qui domine l’espace de la tente, Ruayyh est assis tranquillement, assez décontracté, un coude nonchalant sur la table avec une chope d’eau en main. Parlant à la silhouette noire de pénombre à hauteur d’yeux, un ton sans fioriture, courtois mais franc, sans manière. Le vieux vert borgne hausse les sourcils et pivote son œil valide vers moi et Troork quand on rentre. Remarque le seau que l’on porte. Nous indique du doigt de venir traverser la tente pour le poser dans un coin. Debout, bras croisés dans l’ombre, j’entraperçois mon Capitaine qui nous regarde. Le Nazgûl est là, pourtant j’aurais l’impression qu’en ce moment mon colosse fait jeu égal avec l’avatar, en aura, dans sa communion imperturbable avec la pénombre...
— Mes guerriers ont tellement livré de batailles à nos ennemis que ces derniers sont moins des ennemis qu’une équipe rivale pour eux, si l’on fait abstraction des centaines de morts, ironise tranquillement Ruayyh... Après tout ce temps, tous ces Capitaines, ces commandants on les connait... Intimement, si j’ose dire, par leurs petits noms... Mes gars seraient presque capables de vous dire ce qu’ils mangent en face. Le Commandant qui mène cette armée se nomme Faegon. C’est un champion... Légendaire. Au Gondor, on dit de lui qu’il nous a repoussé d’une seule main à Osgiliath. Les hommes qu’il mène sont galvanisés, ils combattent avec un feu intérieur. Ceux que j’aligne face à lui ne sont que des volontaires pour mourir, car mourir, il y a de bonnes chances qu’ils le fassent...  
"Et on m’informe que cette armée de chevaliers qui vient de le rejoindre dans la nuit est dirigée par Amarthon, un adversaire... Tout aussi redoutable à ses heures, plus jeune... Ca peut augurer du bon s’il se montre impétueux, ou du moins bon s’il manifeste la sagesse de rester dans le giron de son supérieur, car ça voudrait dire qu’il va pouvoir continuer à se perfectionner et devenir une menace des plus sérieuses... Quant à ce Damrod, ce chef des forestiers... J’avoue que je n’en ai pas le souvenir de celui-là, contrairement à mes sous-officiers, mais ce qui est clair, c’est qu’il nous a mis une sacrée râclée... D’après mes Lieutenants, la crapule aurait déjà eu droit à un séjour dans nos cages et on lui aurait amputé les doigts. Ca l’empêche peut-être de tirer à l’arc, mais manifestement pas de commander à de belles embuscades. De vous à moi, je crois que je vais faire de sa mise à mort une priorité lors de la prochaine bataille. On ne veut pas que Gondor élève une nouvelle bande de héros des forêts !  
On dépose l’eau, en silence. Curiosité inconsciente, peut-être. Car je me risque à jeter un regard à cet esprit servant du Seigneur des Ténèbres, plongeant mon regard dans cet abîme noir... Frissonnant à mille sentiments qui m’assaillent, en particulier quand lentement, il tourne son absence de regard droit sur moi, sur nous avec Troork...      
— On est habitués à ce fait, malheureusement, continuer d’exposer Ruayyh avec indifférence. C’est là une faiblesse de nos armées sur laquelle nous dominent Gondor, Rohan et Elfes neuf fois sur dix. On élève des fantassins du rang solides, et des monstres qui n’ont pas leur pareil pour enfoncer les rangs adverses... Mais, les escarmouches... Le peu de cavaliers dont nous disposons nous empêche d’expérimenter à outrance, de connaître cet outil et de savoir l’utiliser à bon escient, là où nos ennemis ont un pacte de longue date avec les chevaux et une longue tradition chevaleresque... Et nos pisteurs... Ce terrain est le terrain de l’Ennemi, il sait l’exploiter mieux que nous, s’y planquer et nous prendre par surprise. Nos éclaireurs, nos Sections d’avant-gardes, sortent tout juste de déserts nocturnes, de plateaux stériles et de montagnes aux crocs effilés et doivent immédiatement se battre dans des plaines ensoleillées et des forêts... Les escarmouches sont vouées à être des carnages tant que l’on n’aura pas de terrain de formation approprié... Et d’ailleurs... Honnêtement, serait-ce un bon investissement, monseigneur ? La force des Légions du Mordor, c’est le choc, la force de frappe de l’infanterie lourde, ses Trolls ; c’est là-dessus qu’il faut appuyer, être encore plus redoutable selon moi...      
Ruayyh remarque que le Nazgûl nous regarde. Jette lui-même son regard sur nous. Voit notre échange de regard. Ce regard qu’on lui jette, sans cette trouille des adultes, qui le confronte silencieusement, sans détour : Alors ? T’es là pour tuer nos amis ? Pour faire des exemples ?  
— Pardonnez-moi, dit doucement notre Général : Je ne vois que maintenant que ce sont des combattants valeureux de notre avant-garde qui nous font l’honneur de leur visite, Seigneur Nazgûl... Comme vous pouvez le voir à leurs blessures, ils ont saigné pour le Seigneur des Ténèbres...  
Ruayyh, Crocs Blancs, le Nazgûl... Chacun de leurs regards est celui d’un parent, d’un seigneur, d’un démon... Il y avait un frelon dans la tente, un cocon entier de frelons...

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  20d29810

Simplement, Troork se permet d’ajouter :  
— Nous avons perdu beaucoup d’amis, mon Général...
Hochement de tête du vieux borgne...
— Madhar hein...  
Première vraie surprise dans cette tente.
— Vous connaissiez Madhar ? S’étonne-t-on avec Troork...
— Vous croyez que je ne connais pas les noms de chacun de mes chefs de Meute ? S’amuse Ruayyh, feintant l’indignation...
— Et Chizho, Urktul, je rajoute. Plein d’autres...
Triste hochement de tête du Général...
— Vous n’avez pas pu récupérer les crânes de vos morts, à ce qu’on m’a dit...
On secoue la tête, négatifs...
— Ne vous en faites pas. Demain, quand on aura chassé les Hommes de la plaine, vous pourrez retrouver leurs dépouilles et faire les rites d’usage... Même si leurs corps ont été détruits et que vous ne pouvez mener ces rites, ne vous tourmentez pas. Vous ne les avez pas perdus. Leurs esprits vivent à travers vous. Ne les décevez pas... N’est-ce pas, seigneur Nazgûl ?  
La chose de ténèbres n’a pas émis un mot. Pas bronché...

***

Notre Meute de jeunes en lambeaux erre à travers le camp, du côté de la cavalerie Warg et des trois Grandes Bêtes, ces animaux aveugles, terrifiants et gigantesques, affublés de plateformes dorsales où se nichent des équipages sanguins et ultraviolents quand vient l’heure de la charge. Karess... Si tu peux veiller à la charge d’une de ces bêtes en plein dans les Rangers de l’Ennemi, tu auras entendu ma prière...
On part ensuite s’aventurer hors de la redoute, longeant le fossé et le rempart de terre. Scrutant haineusement les positions de l’Ennemi qui s’étend sur la plaine et domine les collines...
— Eh les p’tits gars, nous salue doucement le Vieux Yetch... Si ça ne vous ennuie pas, je vais me joindre un peu à vous...
Côte à côte avec notre vieux grand père à tous... Il me jette un regard aigri que je lui renvoie. Un regard entendu. On est bien en phase aussi, avec nos blessures qui nous donnent l’air de vieux chiens pouilleux...
Alors que l’on observe le lointain et l’adversité, mes pensées vont vers un ailleurs, un autre monde...

Stacy Trojan, si en ce moment tu voulais venir à moi, à nous, j’aurais bien besoin d’un câlin...

— La Bénédiction des Porcs ! Appelle Nenag (la Bénédiction des Porcs, c'est nous.) Assez flâné pour la nuit, suivez-moi. Allez, motivez-vous. Les chefs ont eu une idée pour vous, pour la bataille de demain. Avec les compliments du Général. De quoi vous permettre rendre la monnaie de sa pièce à ces salopards...


Dernière édition par Karess le Ven 6 Mai - 16:46, édité 2 fois
Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Re: Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Karess Ven 6 Mai - 16:38

Le Nazgûl s’en est allé, laissant Ruayyh avec son protecteur colossal, et avec ses ténèbres. Comme à l’accoutumée, Crocs Blancs Skulaï ne mendie rien, et pourtant Ruayyh perçoit la frustration du colosse derrière son regard, son silence ponctué de ses grognements contenus, son souffle lourd de gorille...
— Je sais ce que tu veux, Crocs Blancs. Tu te languis que je donne mon aval pour affronter Faegon. Que j’aligne ton unité face à lui sur le champ de bataille.  
Le Général marque une pause durant laquelle il engorge de l’eau de sa chope...
— La réponse est non. C’est un non catégorique, Capitaine. La dernière fois que vous je vous ai conféré l’autonomie de partir en maraude et que vous vous êtes confronté à Faegon, on vous a ramassé à la petite cuillère. C’est un miracle que vous soyiez remonté au summum de vos capacités de combattant, et je n’ai pas l’intention de jouer avec le destin maintenant. Il y a beaucoup trop en jeu ici, la confiance de ce Nazgûl j’entends. Hors de question de mettre en gage l’avenir de notre Légion pour satisfaire vos envies de duel... Défoulez-vous plutôt sur les centurions de l’Ennemi, faites un carnage dans ses rangs. Les gars disent que vous êtes aussi forts qu’un Troll. Faites comme eux. Ne vous perdez pas dans un combat suicidaire avec le héros ennemi, aidez-moi plutôt à le battre en broyant ses troupiers. Transformez son monde en une mare de sang. C’est un ordre, Capitaine.
Le vieux borgne marque une pause, prenant la mesure de la déception de son massif subalterne.
— Tu veux continuer de t’élever dans la hiérarchie, Crocs Blancs Skulaï ? Tu briques le poste de Commandant ? Prendre la tête de la Légion peut-être, un jour ?
Solennellement, le grand guerrier opine du chef.  

— Tu as prouvé ta force et ton courage en première ligne, et tu continueras à le faire encore longtemps. Apprend maintenant la patience. L’abnégation. La maîtrise... La Discipline, mon ami ! La Discipline...  

***

Les grands continuent de se ronger le sang à l’idée de ce que va leur faire le Nazgûl. Ils sursautent comme à la vue d’un mort quand Ruayyh reparaît au sein du camp.
— Alors ? Lui demande le Capitaine des Cuirassés Eggha, parlant pour sa troupe livide...
— Alors quoi ? La bataille ne fait que commencer, on continue d’organiser les festivités pour demain, c’est tout.
— Et le Nazgûl ? Insiste-t-il, une crainte d’enfant... On a échoué ce matin, on est...
— Mais qu’est-ce que c’est que ça ! Grogne Ruayyh. Mes gars, soufflez un coup, et secouez-vous ! J’arrive pas à y croire, cette frousse ! C’est d’une indignité... Je lui ai parlé au Nazgûl. Il est tout à fait compréhensif, il m’a dit que vous avez toute sa confiance et il s’est éclipsé, et il est retourné aux ombres. Allez, secouez-moi tout ce camp, que tout le monde se bouge et arrête de ruminer sur ce que va faire ou pas le Nazgûl !


Dernière édition par Karess le Ven 6 Mai - 22:20, édité 1 fois
Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Re: Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Karess Ven 6 Mai - 22:15

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Faegon10Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Amarth10

Faegon, Amarthon

C'est le fruit d'une erreur. L'erreur d'un commandant de bataillon novice au grade à l'origine, qui n'a pas été professionnellement regardant sur les travaux du camp, travail bâclé. Déconcentré par l'idée de la présence du Nazgûl, il ne s'en est rendu compte que très tardivement, quand le Commandant Quguug, adjoint de Ruayyh, a fait un passage et l'a incendié sur son laisser aller, lui aboyant de renvoyer immédiatement ses Orques au labeur, ses Uruk-Haï même s'il le faut. L'heure la plus noire de la nuit porte une rumeur sinistre à un demi-horizon à l'ouest. Une rumeur qui se glisse insidieusement parmi la constante des tambours, les divers bruits de l'activité des Orques. Cette rumeur, c'est la rumeur d'une armée de sabots qui progressent dans la plaine, les pas d'une armée à l'offensive. Elle gagne en intensité menaçante et finalement, annonce la mort. On assiste à la charge d'une partie de la force ennemie, cavalerie lourde et fantassins qui chargent sous les bannières du Seigneur Amarthon. L'Homme a observé nos retranchements et a descellé une faille, cette section vulnérable aux travaux bâclés. Togreh nous a renvoyé nous planquer hors du camp, dans un coin de fourrés obscurs de la plaine. Nous sommes les témoins lointains de la charge de la coterie d'Amarthon sur nos incompétents frères d'armes et de leur intrusion meurtrière dans le réseau de défenses. D'un massacre en règle de conscrits snagas et de camarades Orques de l'Oeil Rouge. D'Uruk-Haï pris par surprise. Le commandant ne paie pas le prix de son inaptitude dans le sang, lui et sa Meute étaient loin de la tranchée et s'efforcent dans une frénésie panique de rallier ce qu'ils peuvent et de constituer le noyau de résistance sur leur position. C'est probablement encore plus dur à vivre, pour un officier, survivre à son erreur en devant vivre avec le poids de la mort de la moitié de ses guerriers sur la conscience. Se désintéressant de cette résistance qu'il laisse à ses hommes à pieds, avide de gloire et du sang des nôtres, Amarthon a déjà reformé les rangs de sa cavalerie pour relancer une nouvelle charge sur la section adjacente. Une fièvre le gagne, dans ce camp. Opportunité. Ce quasi trou béant dans le retranchement Orque. Ça devait être une frappe éclair, rapide, sanglante, sans concession, avant de se replier comme ils étaient venus, laissant des dizaines de morts derrière eux et un coup rude à notre moral. Les murs d'épieux de la racaille qui s'ébranlent si aisément sous la charge de ses cavaliers, ce chaos par lequel il consume les positions des Orques, tous les hurlements bestiaux d'agonie et de mort de cette horde d'animaux qu'il massacre, si jouissifs, si exaltants... Amarthon se voit déjà sacré Héros du royaume.
C'est le fruit d'une erreur. L'erreur d'un commandant trop peu regardant sur les travaux de retranchement... La possibilité d'une attaque était belle, trop belle pour la gâcher. Il aurait dû faire les choses plus proprement, attendre son chef pour une attaque générale à l'aube, mais quand il a vu nos gars se rendre compte du travail bâclé et se mettre à l'oeuvre pour mettre la zone à niveau, Amarthon a dû prendre une décision sur-le-champ, sans attendre de consulter son supérieur et d'obtenir son aval, son soutien...
Il avait conscience de tous les dangers encourus dans une telle initiative. Et pourtant, tout à sa gourmandise de tuerie d'Orques, il ne réalise pas qu'autour des misérables qu'il malmène, la contre-attaque a commencé. Ce qui fut l'erreur d'un Orque devient soudain l'erreur d'un Homme impétueux, trop imbu de sa gloire. Une erreur qui va coûter leur coûter la bataille à tous, Karess nous en est témoins...


ACTE IV : Contre-attaque    


Je me demande quelle musique s'est jouée dans la tête de ce chevalier quand il a lancé son attaque, quelle musique se joue dans la tête d'un Héros du Gondor comme lui ou Faegon. Quelque chose comme ça, j'imagine ?



Quand cette ordure consanguine d'Amarthon voit la résistance s'organiser pour de bon dans la fourmilière, il rappelle à lui son ost et s'extraie pour fuir le corps des piquiers, les blocs d'infanterie lourde et les corps d'archers à travers la plaine, repartir comme il est venu. Il prend alors conscience qu'il est trop tard. Le Commandant Quguug, Skulaï mon Capitaine bien aimé... Venu se déployer en largeur à même la plaine, mon Bataillon lui coupe toute retraite, à lui, à ses salopards de chevaliers aux armures étincelantes et montures caparaçonnées pétantes, et à ses péteux de fantassins d'élite. Toute la plaine s'est mise en ébranle dans la nuit. Côté Homme, la force de Faegon est en panique, accourt en nombre pour se précipiter à la rescousse de l'ost d'Amarthon. La distance est grande et les forces du Mordor, rudement réveillées, se mobilisent déjà pour partir à la contre-attaque. Faegon n'arrivera jamais à temps. C'est le message que rugit Crocs Blancs à la plaine et à Faegon, aussi assourdissant que le tonnerre sur toute la plaine. Deux monstrueux Trolls sont là à ses côtés, aux côtés de la Meute Noire et de la Garde Disciplinaire de Quguug. Un massacre commence, aucune pitié pour ces assassins à cheval qui nous frappent dans la nuit. A travers la plaine, je vois les Forestiers, qui abandonnent leur discrétion pour se hâter d'aller au sauvetage d'Amarthon. De la redoute sortent des forces rugissantes. Un ras de marais de cavaliers Wargs se déploie en hâte et charge à travers la plaine, précédé des trois Grandes Bêtes.
Confusion, Doute. Peur. Les émotions des Hommes sont palpables. N'y aurait la vaillance réputée de leur meneur dans la partie, nul doute que les soudards seraient déjà en train de courir, leurs armes jetées à bas. A la place, la force ennemi s'efforce de se lancer à la rencontre de ces Grandes Bêtes, cavalerie et infanterie.
C'est là que l'on rentre en scène. Nous la Meute en lambeaux.
On surgit des bois et des fourrées avec nos engins de mort, qu'on aligne droit sur la centurie de Faegon. Les scorpions claquent et leurs javelots fendent la plaine en parallèle fraternité à nos frères cavaliers et loups. Fracassant la bande du commandant dans le sang et les hurlements.
– Wouuuuuh !!
– Dans ta gueule Faegon !
– Dans vos gueules fils de putes !
De la patience il en a fallu, temporiser nos nerfs toutes ces heures. Le moment est enfin venu, et il est plus sublime que jamais. Nous nous dévoilons avec hargne et rage, Ghik et Yari rechargeant le Scorpion de mort qu'on nous a confié, en cheville du du jeune spécialiste Voloja. On s'élance arcs armés avec les autres, tirant à volonté sur le commandement humain. Et de la volonté de tuer, on en a. Les Grandes Bêtes ébranlent la cavalerie ennemie et on jubile, comme on jubile ! Quand elles viennent piétiner ces sales Rangers, piétinant, broyant, tandis que leurs équipages lardent les rescapés et ceux à l'écart de flèches. Faegon est gagné par la rage. Devenant autoritaire et sévère, il s'efforce de remettre ses hommes en lignes, de les faire avancer boucliers ligués au cœur de la plaine, face à la cavalerie. D'un mouvement, il délègue une aile d'hommes à cheval de venir s'occuper de notre cas.
– Même pas peur ! Se targue Ludra...
Déjà des copains tribaux, voyant qu'ils sont face à Faegon, prennent leurs distances de cette menace, lui cédant le centre du champ de bataille et la pagaille des Grandes Bêtes, et décident... De se montrer solidaires envers nous, venant à notre rescousse.
En bordure de notre camp, les bruits des os brisés et les hurlements des peaux-roses entremêlés des hennissements de leurs chevaux forment une douce mélodie de l'aube. Crocs Blancs et la Garde du Commandant Quguug ont fait un massacre. Le Bataillon a accompli le gros de son massacre de soldats d'élites mais trop arrogants.
Au prix d'un tapis de morts, Hommes et chevaux, l'Ennemi finit par occire les Grandes Bêtes. Chargés de flanc par des renforts ennemis, les équipages des Bêtes et le gros de la charge Warg décident de reculer, tout en continuant d'exercer une pression sur l'avancée de la centurie de Faegon. Quand la Section d'infanterie lourde de Thakthak les rallie, ils chargent pour le ralentir.

Autour des Scorpions, Voloja et les siens lâchent les machines de mort et empoignent leurs armes, et nous on troque les arcs pour nos épieux et nos haches et on se prépare à vendre chèrement nos peaux s'il le faut, alors que quatre cavaliers et une bande de fantassins en lambeaux de l'Ennemi sont sur nous. Nos camarades cavaliers et leurs Wargs exercent une force de dissuasion plus qu'intimidante à nos ennemis à venir nous piétiner. Les deux forces jouent de pression psychologique, voir si les Hommes vont concrétiser leur charge suicide ou renoncer. Ma Meute veut du sang. Au final, c'est nous qui chargeons les premiers, épieux en avant. Le sang des chevaux coule.

Epaulé par les Wargs du véhément chef tribal Tsharkin, Thakthak est vaillant de tenir tête à Faegon, mais il n'est pas taillé pour défaire un tel adversaire, et d'ailleurs il ne le cherche pas. Lui et les siens combattent sur la défensive, s'efforçant de survivre et de tenir le plus possible le terrain pour entraver le sauvetage de la racaille d'Amarthon, des crapules qui pour la plupart sont tombées dans la boue et en sont maintenant à se faire purement et simplement exécuter, ou soumis et mis aux fers. Thakthak, les tribaux à dos de Wargs, Faegon parvient à les refouler du cœur de la plaine et à prendre le contrôle en force du centre. Mais seulement pour contempler son cauchemar, ce ras-de-marais de blocs d'infanterie lourde qui déferle hors du camp pour fondre sur ses forces. A sa grande bannière rouge qu'il brandit pour donner son feu intérieur à ses Hommes, Crocs Blancs s'avance en brandissant une grande broche, élevant à la vue de notre ennemi, à la vue de tous, la dépouille de l'imbécile Amarthon.
Sous les huées et les hourras Orocuens, la mâchoire de Faegon est crispée sur un masque de rage et de haine contenues, tandis qu'il s'efforce de profiter de sa position dominante pour faire gagner un peu de temps pour son armée, du temps pour préparer la seconde ligne de défense autour des collines. Il n'y a guère plus de chocs brutaux et de confrontations entre les deux forces en présence à ce moment, hormis quelques audacieux, et quelques des salves de javelots et flèches qui frappent impétueusement les boucliers des zélôtes du Héros des Hommes. Face à la pression intenable du nombre qui s'amasse face à lui, Faegon finit par tourner les tâlons, et recule comme un lâche.

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Comman12
Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Thakth12

Quguug, Thakthak

Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Re: Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Karess Sam 7 Mai - 21:32


Faire corps avec la Cohorte. Avancer au pas cadencé sur l'Ennemi, inflexibles. Rugir à l'unisson, une mélopée tonitruante de bottes lourdes, de tambours et de cors, de chants de guerre rauques, et les ordres que hurlent les chefs pour se faire entendre. Il n'y a pas de moments plus beaux dans nos vies que ces moments où nous ne faisons plus qu'un. Notre corps est un corps d'armée, au sens littéral. Notre cuir et d'épieux et de boucliers. Notre esprit, l'esprit de Meute, de notre Légion, notre vie et notre famille à jamais. Je vois les crânes de mes prédécesseurs qui pendent à nos bannières, qui nous regardent tous. Ruayyh a dit vrai. Mes amis sont morts, mais ils sont toujours avec nous...

On a abandonné les scorpions, ralliant Crocs Blancs et la Meute Noire, puis le Vieux Yetch et la Section à son poste dans une ligne de bataille sommaire qui privilégie la chasse et la pression de l'Ennemi au moral en berne à une réorganisation pesante qui offrirait à l'Ennemi le répit dont il a besoin. Ruayyh et nos chefs ont tenté d'inviter Faegon et son état-major à un pourparler pour accepter sa reddition honorable, mais l'Homme n'est pas venu. C'est un entêté. Un suicidaire entêté. Alors les bataillons fondent sur les ralliements des Hommes à travers la plaine, et nous, bataillon central, on marche dans le giron de Ruayyh. Le vieux Borgne nous lance à la charge d'une colline bordée d'une calvitie d'arbres, et d'une phalange de fantassins lourds de l'Ennemi...


V : Reprendre & Retenir


Le monde se restreint de nouveau aux fentes de mon casque. Que des faciès de bêtes de métal autour de moi, des camarades qui renient leur individualité, qui n'ont plus de "moi" individuel, derrière leurs casques. Pourtant dans nos yeux, ça se voit, dans nos hochements de têtes pour nous donner mutuellement du courage, nous demeurons des êtres du vivant faits d'émotions, de buts et d'espoirs, de joies et de tristesses. L'aube naissante tremble de notre cri de guerre, et de la ruée de la Cohorte à travers la colline, divisée en plusieurs plateaux en son centre, ça forme comme des étages. C'est Crocs Blancs qui mène la charge, et notre Général, qu'on sent rajeunir, le talonne à dos de Warg en première ligne. Leur duo, la Meute Noire de Skulaï avec Togreh et la Garde Noire de Ruayyh, ils chargent ensemble la phalange, flanqués d'un Olog cuirassé. Va savoir pour quelle raison obscure, Faegon n'a pas rallié la colline. Le commandant ennemi en a confié la défense à son bras droit, lui-même secondé d'une bleusaille et d'un contingent inexpérimenté. Crocs Blancs, Ruayyh, le Troll et leurs guerriers, Togreh, Wolgu, Nenag, Unriirt et les autres, balaient la troupe ennemie. Ils transforment la défense en un tapis de jeunes hommes hagards, suppliant en larmes pour leurs vies.
Notre Section rejoint les Grands Chefs au sommet et reçoit immédiatement la tâche ingrâte et formelle de saucissonner tout ce beau monde qui rend les armes, les achever s'ils résistent. Yetch délègue la tâche à Dartak tandis qu'il repart organiser les Meutes avec Raqsh et les Uruk-Haï du Bras Disciplinaires. Thakthak et les siens, eux, obliquent à travers le bras de forêt droit de la colline, où le second de Faegon et sa poignée de partisans s'y sont retranchés et résistent encore. Pris à revers par le Général lui-même, ils commencent à mourir les uns après les autres, frappés par la lance du vieux Borgne, déchiquetés par les crocs du Warg, tandis que Thakthak et les siens s'efforcent de les bloquer de ses boucliers.
Toujours plus de Sections affluent sur la colline, de gars qui s'organisent sous les braillements d'ordres des Sergents et de Yetch. Autour de la colline, ça grouille. Sur le flanc droit, la Section de Thurgix a entamé un drôle de jeu avec la contre-attaque de l'élite ennemie. Prenant à contre-pied son rôle d'infanterie lourde de choc face à ce corps de lanciers doté d'armures encore plus lourdes, seigneuriales si j'ose dire, Thurgix et les siens s'amusent littéralement à les faire courir, attaques retraites tels une troupe d'escarmouche. Progressivement, Thurgix se replie pour venir greffer sa Section à la défense de la colline. Le flanc droit de la colline n'est pas juste une pente accessible en levant les pieds. C'est une pente abrupte sur laquelle se base un promontoire rocailleux, infernal pour la mobilité de soldats en armures.

La mise en captivité des prisonniers se voit interrompue quand Yari et Jarrax hurlent l'alerte :
Sur le flanc gauche de la colline, Faegon lance la contre-attaque, mais surtout, un contingent d'archers s'est aligné et nous prépare des volées...
Je jette un regard au salopard que j'ai commencé à menotter. La procédure voudrait que je l'égorge puisque sa capture est compromise, mais après tout, je l'ai déjà désarmé, je vois dans ses yeux qu'il ne reviendra plus jamais chercher querelle aux miens... J'ai la rage contre Faegon, contre toute cette horde d'enfoirés en armures, pour Madhar et Chizho et tous les autres. Pourtant, quelque chose en moi refuse de l'égorger, prend pitié de lui :
– C'est ton jour de chance à toi ! Que je lui siffle en me redressant vivement et reculant en bonds pour revenir faire château de boucliers avec les miens : Allez, va-t'en ! Et ne reviens surtout pas !
Il s'enfuit avec ses quelques copains en état de le faire. Les flèches commencent à frapper sur nos targes. Elles frappent et frappent encore. On tremble derrière nos protections. On sens remonter le traumatisme de la veille. Pas même la veille. C'est toujours la même nuit...


Une grogne s'élève sur la colline, d'horreur, de chagrin et de colère : Thakthak vient d'être traversé de part et part par l'épée du capitaine ennemi. C'est la dernière action que parvient à faire le second de Faegon avant que la Compagnie en furie ne le désarme et ne le plaque par terre. Le sectionnant membre par membre, avant de se disputer en une ruée de rats, chacun de nos aînés cherchant à pouvoir abattre rageusement sa lame dans son ventre et sa cage thoracique. Nous, les jeunes, serrons les dents et nous efforçons de refouler une nouvelle montée de larmes. Les flèches continuent de s'abattre sur nous. Thakthak était notre ami. Un des gentils Uruk-Haï qui nous a vus grandir, avec lequel on joue depuis tout petits...
La terre tremble à côté de nous, et l'ombre d'un puissant Troll vient nous flanquer. Le géant au cuir de pierre nous contemple de ses yeux bêtes. Voit ces flèches qui nous tourmentent. Il cherche du regard la source de notre malheur et, il retrousse les babines. Il enrage. L'Olog pousse un mugissement féroce et se lance à la charge, dévalant le promontoire gauche de la colline comme on saute d'un muret...

Thurgix et les siens souffrent, à jouer les singes en armures sur le flanc droit de la colline pour en gravir le promontoire rocheux. Mais leur ennemi l'ordre d'élite du Gondor aux armures sculptées, il galère doublement plus. Impossible de combattre de manière ordonnée et coordonnée de ce côté. Ca se prend à parti, les gars de Thurgix pousse à la renverse leurs assaillants comme des grand feraient une mauvaise blague à des bambins malhabiles. Ils les lardent de les javelots pour les empêcher d'être efficaces et de se rallier proprement aux manœuvres de Faegon.
Pourquoi cet imbécile et ses forces n'ont pas pris pied sur la colline ? Le commandant des Hommes a choisi de nous laisser s'y masser pour tenter une sombre prise en étau avec ce corps d'élite et son centurion, un truc qui n'a pas marché. Et maintenant, anarchie de nos positions qui se sont inversées, sur le champ de bataille, il lance une stupide attaque de la colline par là-même où le bataillon a attaqué. Sauf que là où ne nous attendait qu'une pauvre phalange de bleusailles, c'est tout notre bataillon, tous nos cuirassés, un Troll, et Crocs Blancs, qui forment la ligne pour le repousser. Dans l'ombre de l'Olog, tenant mon rang aux côtés des vétérans de Yetch, je n'ai pas réalisé que Jarrax, Troork et Ludra ont quitté leur poste pour gagner les combat sur l'arrière contre Faegon. Je ne verrai pas Jarrax fendre le crâne d'un soldat d'élite ennemi de sa hache. Je ne verrais pas Jarrax et Ludra fondre sur Faegon, lui que Crocs Blancs lui-même s'est vu interdire d'approcher en combat singulier. Et Jarrax et Ludra, eux, parviendront à le repousser et même à porter un coup sur son armure, sous le nez d'un Vieux Yetch et d'une Sergent Raqsh qui se porteront à leurs côtés. Ensemble, ils se couvriront et au mépris des prophéties sur les Héros des Hommes, plus aucun de mes amis ne sera tué dans cette mêlée. En revanche, nombre de ces "Héros" de Faegon trouveront une mort de sale chien, sans raison valable. Quant à moi, avant de venir au côté de notre Thakthak mourant pour le pleurer aux côtés des miens, je vois notre ami Troll qui broie et éclate les archers ennemis. Dévouer à ses éléments les plus têtus le traitement individuel et plus appliqué et méthodique d'un écartèlement atroce. Ce n'était pas ces crapules de forestiers, juste des archers de la régulière ennemie, mais c'est quand même plaisant à regarder, surtout quand vous venez d'encaisser plus de quatre salves de leurs projectiles sur votre position.
La force des miens lui résistent. Devant les pertes qui se cumulent, qui se cumulent dans son assaut foireux, le manque de cohésion de sa "troupe d'élite" avec sa régulière meurtrie, Faegon lâche l'affaire et appelle à la retraite.
Une fois encore, le commandant des Hommes nous montre son cul, tandis qu'il fuit comme un lâche...
Le Héros des Hommes !
Au-delà du carnage des archers ennemis, je vois l'horizon à étendue de la plaine contestée au-delà, ce qui nous attend encore... J'ôte mon casque l'espace d'un instant pour bien le voir...

Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Re: Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Karess Dim 8 Mai - 23:23


Et le soleil finalement se lève.
Le matin, depuis toujours, c’est le joug des Hommes, mais là, sur cette plaine, nous arracherons à Faegon et aux siens la joie du jour qui se lève. Et avec elle, nous leur prendrons leur gloire, leur victoire, leurs musisques faisant ode au triomphe. Faegon a fui la colline avec ses hommes pour se rallier ses forces et les réorganiser en un ultime baroud d’honneur. Mais ça, nous ne le laisserons pas faire. Les rôles se sont inversées, ce sont les cavaliers Wargs et les pisteurs qui maraudent dans la plaine pour traquer les débandades humaines, nos Uruk-Haï, nos congénères Orques de l’Oeil Rouge et nos conscrits qui ratissent la plaine en y asseyant notre domination.
Crocs Blancs et sa Meute noire ont été envoyés avec le Mignon pour en finir avec la force d’élite en état d’épuisement, les clouer dans la plaine et les massacrer. Tandis que ma Section et nos amis du clan de Woggha, aux côtés de notre Général, nous pourchassons Faegon et sa bande dans la plaine, chargeant encore et encore, les brutalisant et faisant reculer en malmenant leurs corps et leur dignité.
On le refoule avec les siens jusqu’à la lisière de ses forêts, enjambant la dernière colline à sa poursuite. Mais, le salaud a de la ressource. Alors que l’on croit en avoir fini, il fait surgir à la charge trois forces, infanterie, cavalerie et archers. A l’instar d’Amarthon, nous voilà avec Ruayyh coupés de notre retraite et pris en étau à l’orée du retranchement ennemi...


VI : Un Héros contre des individus ordinaires...


Le fer de lance au centre de cette contre-attaque en trident, c’est le Héros des Hommes lui-même à la tête de sa dernière force d’infanterie. Très vite elle ébranle notre attaque et fait scission dans la Cohorte. Séparant Ruayyh, sa garde et les Wargs des Sections comme la nôtre.
— Bordel ! Grognent les Uruk-Haï. Chargez ! Les gars ! Braillent les Uruk-Haï et braillent Yetch qui fait fi de ses graves blessures de la veille pour se jeter dans la mêlée avec nous. Restez groupés et chargez !
Facile à dire, que je me dis en exécutant l’ordre, un parmi la masse du centre à pousser. Dans notre dos, un corps d’archers et des cavaliers ont fait détaler les conscrits et menacent, assaillent nos arrières.
— Ayez confiance ! Nous encourage Yetch par-dessus la mêlée furieuse. Notre ami Troll va protéger nos arrières et balayer cette racaille dans notre dos ! On doit percer ou au moins retenir Faegon et sortir le Général de là, c’est tout ce qui compte !
Le Troll. C’est vrai que nous avions un Troll qui marchait dans notre sillage. Et en effet la terre tremble tandis que celui-ci accourt à notre secours, précédant la Meute Noire de Skulaï.
Togreh, Wolgu, Nenag, Unriirt et Garuf. Alors qu’eux et l’Olog attaquent nos ennemis à revers, nous mettons la pression totale sur Faegon, appelant notre Général en pleurs. Comme si celui-ci était déjà mort. Cerné de l’ultime corps de lanciers d’élite de l’Ennemi. Tout ce qu’il a c’est cette poignée de gardes du corps, et des tribaux déloyaux. Par-dessus le mur d’Hommes qui nous sépare, je vois Tarku parmi les cavaliers Wargs qui luttent, et je me dis que ça ne peut que aller mal pour le vieux Borgne...
Pourtant Ruayyh et son Warg luttent comme des avatars de Karess, animés du souffle du Grand Berserker, allant d’eux-mêmes au choc face à ces assaillants d’élite, qu’il tue les uns après les autres...
— On les déborde par la pente ! Snardat ! M’appelle Yetch, rejoint par mes camarades. Avec Yari, Ludra, Jarrax, notre fraternité de gars meurtris des premières heures de la nuit tente une tactique téméraire, sortant de la mêlée brute et confuse pour prendre à parti des fantassins ennemis. Ces bâtards ont eu la même idée que nous ! Alors que les deux groupes s’entrechoquent et luttent en contrebas, nous voilà en petite bande dans une pente terreuse abrupte, à nous bagarrer en individualités contre une autre bande, comme nous. Et bientôt une bande d’archers ennemis en quête de fuir la fureur vengeresse de l’Olog et de la Meute Noire rejoignent leurs copains. Talonnés par Togreh et Nenag. Aucune Discipline dans cette bagarre. Seulement moi, mes amis, mon Lieutenant et deux gros durs amis contre une bande de salopards. On cherche à s’assassiner. On est en légitime défense.
Où est le Crocs Blancs ?
C’est une question qui fuse dans la tête de chacun de nous autres dans la Section. Mais personne n’a le temps de la poser de vive voix aux membres de la Meute Noire.
Faegon enrage aux pieds de la pente. Il enrage car Ruayyh été fait comme un vieux rat, pris dans l’étau de ses soldats d’élite et de son épée mortelle. Tout ce qu’il y avait entre lui et le Général, c’était cette poignée de
— Misérables soudards ! Maudits Sauvages ! Comment osez-vous tenir tête à Faegon avec autant d’ardeurs !!! S’étrangle le chef Homme.
Car ils tiennent, nos camarades tribaux ! En dépit de mon scepticisme, Tarkû et les Wargs de Woggha ont contenu Faegon ! Ils ont repoussé ses assauts assez longtemps pour permettre à notre Général de percer, et maintenant celui-ci s’en sort pour cavaler victorieusement, venir rugir victorieusement qu’il est encore en vie parmi nous.
Et alors que Faegon va pour rabattre sa rage sur la Section, cette pente rocailleuse où l’on se bagarre se met à grouiller de copains qui ont rompu les rangs et l’engagement pour fuir une mort inutile. De Wargs qui feintent Faegon et détalent. De poursuivants qui ont la rage de perdre et qui rattrapent ici et là, alors il nous faut les aider à se dépatouiller.
Il n’y a plus de Discipline ici ! Seulement des gars qui s’empoignent, qui se frappent. Qui se mordent. Qui se poignardent et se renversent dans la terre. Je brise la rotule et casse le bras de l’Homme avec lequel je me bagarrais depuis le début, soutenu par Ludra, avant de gagner la hauteur.

Les copains détalent. Ne s’attardent que la Moitié de la Meute Noire venue nous secourir, et le Troll. Et moi. Moi à quelques pas de Togreh, rejoint par Troork qui s’est aperçu que je ne suis pas le mouvement. Toisant cet attroupement d’Hommes en lambeaux depuis les fentes de mon casque. Derrière, je me sens las. Gagné par la fatigue des braves et rattrapé par le deuil.
A cent mètres derrière moi, la Légion rugit à l’unisson la victoire des Orques au matin. Un regard distrait dans mon dos me permet de voir Crocs Blancs et les bannières de ma Compagnie, conquérant la colline la plus avoisinante autour de laquelle converge tout mon bataillon...
En troupe, les Hommes font mine de vouloir se précipiter dans la pente pour me charger. Le rugissement tonitruant du Troll à quelques enjambées les dissuade, les convaint de ne pas monter et d’abdiquer...

— Fuis donc retrouver tes maîtres, vermine snaga ! Me grogne un Homme qui n’est autre que le Héros des Hommes ! Faegon lui-même...
— Je te retrouverai avant le prochain crépuscule, me promet-il...

Je continue de le toiser, de mon promontoire qui est maintenant mon domaine. A côté de moi, Troork Blondin rit. Le jeune Orque laisse remonter son rire, relevant la visière de son casque, et je joins mon rire au sien...
— Que quelqu’un récupère un arc et m’abatte ces petites vermines ! Aboie Faegon...
— Seigneur Faegon, lui dis-je très calmement, en ôtant mon casque pour m’adresser à lui le plus clairement possible... Toute cette réputation qui vous précède, et maintenant regardez-vous : les gars qui vous ont pourchassé sur cette plaine sont de simples fantassins du rang, comme moi. Des sauvages sans statut social ; voyez comme nous sommes jeunes, mon ami et moi. Comme les morts à vos pieds sont jeunes, sans nom. C'est pourtant notre force, notre volonté à tous, qui a été plus forte que la vôtre. Ils n’ont pas hué... Faegon et les siens me toisaient avec des masques de haine, pourtant aucun d’eux n’a cherché à prolonger les hostilités à mon encontre à ce moment...
— C’est fini, Faegon, lui dis-je. C’est vous, qui allez fuir comme un lâche, si vous tenez un tant sois peu à la vie de vos derniers Hommes... Détalez à vos chevaux, et galopez, galopez ! Si vous voulez avoir une chance de fuir les dents de Crocs Blancs. Et pendant que vous fuirez, pensez à vos hommes que nous allons saigner rituellement pour l’Honorer sur ces plaines...


Ainsi se termine cette histoire... Ma Légion triomphant, et Nous, défiant les confins de mon monde. Le monde des fanatiques et d’un Dieu despote...

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Troork13Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Snarda16

Troork "Blondin", Snardat



Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Un Contexte ? Pour quoi faire ?  Empty Re: Un Contexte ? Pour quoi faire ?

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum