[Solo] Une cigarette et une nuit de mille lunes rouges
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[Solo] Une cigarette et une nuit de mille lunes rouges
1991; Allemagne; Berlin
Le mur est tombé. L'enfer de vivre de ce côté de la frontière est parti en fumée. Cela faisait des années que le gouvernement communiste gardait Lukas en laisse.
Par contre, ce n'était pas comme un chien mais plus comme une bête sauvage qu'il fut enfermé. On le craignait en haut. C'était un soldat hors pair avec une histoire secrète protégée depuis le Kaiser, voir plus longtemps.
Il ne semblait jamais vieillir, jamais faiblir, alors que le pays qui fut le sien tomba en cendres autours de lui.
Enfin, cela changerait.
Deutchland est à nouveau entière. Les cris de la foule résonnent à travers les rues de la vielle capitale. L'annonce était que tout changerai le matin à 8h, mais le peuple allemand n'est pas patient. Non, il saisit le feu à pleines mains, ça à toujours été ainsi.
Lukas profite d'une bonne cigarette brune. Marque Lorelei, odeur d'amandes cuites puis écrasés sous le soleil, un chaud contraste avec le froid de la nuit. Le ciel est d'un noir illuminé par les masses qui franchissent les checkpoints et brisent le mur à coups de marteaux et de camions.
L'ancien Général marcha avec la foule de germains vers le symbole de leur défaite et de la ruine. Un groupe de jeunes se tiennent au sommet du monument à leurs péchés, une lueur rouge dans la main.
Deutchland ist frei!
Oui, l'Allemagne est libre.
Pour la première fois en 50 ans, l'Allemagne est l'Allemagne.
Ce soir, Lukas retire son chapeau d'officier. Il a une raison de le faire: en mémoire de tous ceux qui sont morts pour cette vision d'un pays réuni sous un seul drapeau encore une fois. Que ce soit sous Bismark, sous Wilhelm II, ou durant la division, le rêve reste le même: Allemagne.
Une jeune femme, à peine 20 ans, percute Lukas en courant à toute allure. Elle est excitée par ce qu'il se passe, sourire jusqu'aux oreilles.
Sourriez plus! On est libre! ALLEMAGNE!!!
Elle part encore en courant, s'éloignant de l'officier qui remet son couvre-chef qui ombre ses yeux mercure.
Ya, C'est une journée à célebrer comme si le lendemain n'existe pas.
Il ne peut s'empêcher de sourire. Tellement d'années de souffrance et voilà tout ce qu'il attendait. La guerre froide est finie. Les fachistes sont partis, les communistes sont tombés.
Que reste-t-il à combattre pour défendre sa maison? Rien?
Peut-être que c'est ça le nouveau monde devant lui. Un monde de paix. Ce sera difficile de s'y habituer, mais c'est un monde qu'il est prêt à embrasser.
Des lueurs de feux d'artifices illuminent le ciel de rouge et jaune sur un fond noir.
Oui, ce monde sera magnifique.
Enfin il allait rentrer qu'il entends un cri dans une allée sombre. L'officier n'y pensa pas deux fois et courru à la rescouse.
La femme de tout à l'heure était tenue par un de deux hommes. L'autre est avec un couteau et commence à défaire son pantalon. Vision d'horreur dans un pays en pleine fête.
Alors messieux, vous osez faire ça durant un des plus grands jours de nôtre nation?
Qu'est-ce tu nous cherche le lourdeau?
Je vous donne dix secondes pour décamper avant que je m'énerve.
Hahaha, dégage le vieux! Va te faire...
Une brise soudaine et brève accompagna la lame qui entra la gorge d'un des bandits. Sa dernière réaction était l'horreur. Il n'avait pas vu le type avancer, c'était comme si il s'était téléporté. Avait-il trop bu peut-être? C'est con que ça finisse comme ça...
Le corps tomba à terre, Löwe retirant son couteau et le netoyant sur sa manche avec élégance.
Maintenant au deuxième indésirable.
Vo...Vous avez donné dix secondes....
J'ai menti. Vous avez de la chance que je vous tue aussi tôt. Si ton membre était entré dans la demoiselle....
Je crois que la mort aurait été trop de pitié pour toi.
D....Démon!
Lukas attrapa le bras du malfrat alors qu'il se jettait sur lui avec un couteau. Au passage il le tordit et le brisa d'un mouvement rapide, bougeant pas d'un pouce. Ce n'était que de la basse vermine pour lui: un soldat de 5000 ans.
Je vous conseille pas de résister.
Quand il se tourna pour faire face au criminel, ce dernier apperçut la croix de fer marqué du symbole du reich.
Que... Comment.... Quoi?
Oh ça? Une babiole... Celle que Bismark m'a donné avait plus de valeur.
Bon, je vous ai trop fait attendre. Résistez pas, s'il vous plait. Ce sera mieux pour vous.
Lukas attrapa l'homme par les cheveux et le tira lentement jusqu'à sa hauteur. Il crache une bouffée de fumée dans son visage.
Je vais briser votre cou maintenant.
N...NONONONO...
Crack
Le cadavre tombe avec tout son poids. Un silence reigne.
La femme n'avait pas fui, restant à terre et se couvrant avec ses bras.
L'officier tendit une main vers elle.
Allons, Fraulein, vous m'avez l'air d'avoir besoin d'un bon verre. Je vous l'offre.
Lukas Löwe- Messages : 4
Date d'inscription : 28/03/2019
Re: [Solo] Une cigarette et une nuit de mille lunes rouges
La demoiselle regarda succesivement la main puis le visage presque imperceptible de l'homme devant elle. Après un peu d'hésitation, elle prend sa main et se relève.
Puis-je vous proposer le Rosenfield? C'est un bon bar juste à côté. Leur bière est d'excellente qualitée.
Je.. Euh.. Oui, bien sur.
Lukas ramene la main de madame à sa tête et déposa un baiser discrèt et poli.
Herr Löwe, mais appellez moi Lukas.
Enchantée Lukas, ich bin Liza Brawn.
Frau Brawn? Hmmm.
L'ancien Major haussa un sourcil, un vieux souvenir d'un boulanger un peu gras et rieur sous les feuilles d'automne lui vint à l'esprit. Le sourire du moustachu portait une chaleur familliale en lui, une flamme qui s'est éteinte lors des bombardements. C'était encore le temps de la belle époque, celui de la joie et de l'optimisme. Le monde allait mieux et la science-fiction n'étaient que des utopies. Après tout, rien ne pouvait mal se passer dans ce monde.
Lukas sort de cette nostalgie qui l'aggripe tel un poison. Il revient à la réalitée devant lui. Rien qu'il puisse faire peut remonter le temps après tout.
C'est par là, juste à gauche.
Le bar est un peu agé, usé par le temps. Le panneau date d'avant-guerre. Des lumières à l'interieur témoignent de la vie qui continue dans ce lieu si ancien et pourtant si jeune aux yeux du soldat. Il y était allé du temps où sa bien-aimée était encore en vie. Il pourrait aller un peu plus loin, mais ses jambes refusent. Avec son invité, il passe la porte en bois vitré avec un simple vitrage. La cloche d'entrée est encore là. Il se souvient de quand il avait aidé le fils du barman à le monter en le portant sur ses épaules. Le petit avait fini grand et avec une machoire en moins, le bras difforme et condamné dans un fauteil. Son regard après la guerre le hante encore. Ce garçon si joyeux qui fixait le ciel gris, yeux grands ouverts, sans bouche.
Le bois du sol craque un peu, l'odeur d'épices enflamme le nez du germain. C'est chez-soi.
Le barman porte des vetements d'époque: un vieux chapeau gris en laine, une chemise blanche recouverte d'un tablier noir. Le soleil illumine la salle de rayons rosés et le son des bicycles dehors accompagnant les charettes animent la salle. Lukas s'installa à sa place préférée, tranquillement. Le barman sourit, il finit de netoyer un grand verre avec son chiffon bleu clair et sortit deux choppes pour les remplir. Deux petits enfants passent en courant l'un après l'autre. La mère les suits, leur demandant d'être prudents.
Herr Löwe admire le soleil et le paysage, les belles rues d'une Berlin en expansion et d'un Empire en paix avec le reste de l'Europe. Les choppes sont servis à table.
Danke
Bitte
Lukas boit un peu, lentement et délicatement, profitant de chaque goutte. Le gout est familier, un vrai délice malgrès le fait qu'elle soit fade.
Enfin, Liza prit parole, semblant maintenant habillée comme à la belle époque.
Lukas, que pensez vous du monde qui semble s'ouvrir à nous?
Je pense voir enfin une promesse de paix...
La paix? Enfin? Je crois pas Major.
Comment savez vous que je suis Major?
Combien de temps depuis que tu est allé voir est autres? Charlotte, Jonathan, William?
Leurs noms, comment?
La guerre n'est pas finie, Major Löwe... Pas encore.
Lukas fronce les sourcils, il essaye d'attraper le col de la demoiselle avant que sa main ne fasse que la traverser.
Quoi?
Je ne suis pas là Lukas. Liza Brawn est morte en 34 de 4 balles dans le torse lors des insurections, dans vos bras, là sur cette place même.
Et la femme que je viens de sauver?
Elle a fui pendant que vous vous battiez. Je ne suis qu'un fragment de votre imagination Lukas.
Liza fait une pause, elle regarde d'un air triste la confusion sur le visage du Major, à présent en uniforme d'époque, son casque sur la table et sans une cicatrice sur le visage. Elle s'avance et caresse sa joue.
Un jour, Lukas, le temps viendra pour vous de mourrir et de rejoindre ceux qui vous manquent. L'époque auquel vous appartenez est passé. Comme Charlotte était faite pour le règne de Versailles, vous étiez faits pour l'Empire. Cet empire n'est plus. Votre corps est ici, mais votre coeur est resté en 1912.
Des larmes coulent sur le visage du Major. Le bar reprends une forme moderne. C'est un lieu abandonné, le bois est pourri, les tables cassées, la porte démontée. Les murs sont tagués et le sol couvert de déchets et de cigarettes.
La vision de Liza devient floue et transparente.
Le monde n'a plus besoin de vous Major. La guerre n'est plus la même, l'honneur n'est plus et la promesse d'un monde meilleur est mort dans le no-mans-land.
Enfin, elle aussi disparut, laissant Lukas se larmoyant au milieu d'un immeuble vide depuis longtemps. Les feux d'artifices résonent encore dehors avec les cris de joie du peuple allemand.
L'homme tel une bête frappe la table pourrie d'un coup qui la brise.
Non. NON.
Si la guerre n'est pas fini alors je continuerai à me battre. Ce sont pas des fantômes qui vont m'arrêter.
Si certain, Herr Major?
Qui?
Les tranchés réapparaissent, le visage d'un soldat sous ses ordres devant lui. Le son assourdissant des obus fait mal à la tête.
Et nous, Major?
Le visage du jeune homme, cheveux noirs et yeux innocents, se dégrade. Les joues se font évidées, la peau pourrit, les cheveux jaunissent.
Et nous, Major?
Cette fois une vision de son temps dans le reich apparait, un officier avec un grand sourire. C'est un SS, pistolet frais après avoir tué.
Oubliez-vous qui vous êtes?
Nous sommes une part de vous n'est-ce pas?
Chaque homme que vous avez tué
Ou commandé.
Ou aidé.
N'êtes vous pas fatigué de tout ça?
TAISEZ VOUS!
Lukas pousse un hurlement assourdissant. La nuit reprends le dessus, sa cigarette est sur le sol, encore rouge. Les spectres sont partis.
J'ai vu mille ans d'histoire de mes propres yeux. Ceux que j'ai fait de toute pièce.
Je suis immortel.
J'ai toujours été là, là pour sauver ce pays de la mort, ce peuple de la nuit!
Et qu'est-ce ça fait de vous?
Un homme?
Un dieu?
Peut-être.
Peut-être qu'à force je ne sais plus vraiment.
Peut-être que ça n'a plus de sens depuis longtemps.
Puis-je vous proposer le Rosenfield? C'est un bon bar juste à côté. Leur bière est d'excellente qualitée.
Je.. Euh.. Oui, bien sur.
Lukas ramene la main de madame à sa tête et déposa un baiser discrèt et poli.
Herr Löwe, mais appellez moi Lukas.
Enchantée Lukas, ich bin Liza Brawn.
Frau Brawn? Hmmm.
L'ancien Major haussa un sourcil, un vieux souvenir d'un boulanger un peu gras et rieur sous les feuilles d'automne lui vint à l'esprit. Le sourire du moustachu portait une chaleur familliale en lui, une flamme qui s'est éteinte lors des bombardements. C'était encore le temps de la belle époque, celui de la joie et de l'optimisme. Le monde allait mieux et la science-fiction n'étaient que des utopies. Après tout, rien ne pouvait mal se passer dans ce monde.
Lukas sort de cette nostalgie qui l'aggripe tel un poison. Il revient à la réalitée devant lui. Rien qu'il puisse faire peut remonter le temps après tout.
C'est par là, juste à gauche.
Le bar est un peu agé, usé par le temps. Le panneau date d'avant-guerre. Des lumières à l'interieur témoignent de la vie qui continue dans ce lieu si ancien et pourtant si jeune aux yeux du soldat. Il y était allé du temps où sa bien-aimée était encore en vie. Il pourrait aller un peu plus loin, mais ses jambes refusent. Avec son invité, il passe la porte en bois vitré avec un simple vitrage. La cloche d'entrée est encore là. Il se souvient de quand il avait aidé le fils du barman à le monter en le portant sur ses épaules. Le petit avait fini grand et avec une machoire en moins, le bras difforme et condamné dans un fauteil. Son regard après la guerre le hante encore. Ce garçon si joyeux qui fixait le ciel gris, yeux grands ouverts, sans bouche.
Le bois du sol craque un peu, l'odeur d'épices enflamme le nez du germain. C'est chez-soi.
Le barman porte des vetements d'époque: un vieux chapeau gris en laine, une chemise blanche recouverte d'un tablier noir. Le soleil illumine la salle de rayons rosés et le son des bicycles dehors accompagnant les charettes animent la salle. Lukas s'installa à sa place préférée, tranquillement. Le barman sourit, il finit de netoyer un grand verre avec son chiffon bleu clair et sortit deux choppes pour les remplir. Deux petits enfants passent en courant l'un après l'autre. La mère les suits, leur demandant d'être prudents.
Herr Löwe admire le soleil et le paysage, les belles rues d'une Berlin en expansion et d'un Empire en paix avec le reste de l'Europe. Les choppes sont servis à table.
Danke
Bitte
Lukas boit un peu, lentement et délicatement, profitant de chaque goutte. Le gout est familier, un vrai délice malgrès le fait qu'elle soit fade.
Enfin, Liza prit parole, semblant maintenant habillée comme à la belle époque.
Lukas, que pensez vous du monde qui semble s'ouvrir à nous?
Je pense voir enfin une promesse de paix...
La paix? Enfin? Je crois pas Major.
Comment savez vous que je suis Major?
Combien de temps depuis que tu est allé voir est autres? Charlotte, Jonathan, William?
Leurs noms, comment?
La guerre n'est pas finie, Major Löwe... Pas encore.
Lukas fronce les sourcils, il essaye d'attraper le col de la demoiselle avant que sa main ne fasse que la traverser.
Quoi?
Je ne suis pas là Lukas. Liza Brawn est morte en 34 de 4 balles dans le torse lors des insurections, dans vos bras, là sur cette place même.
Et la femme que je viens de sauver?
Elle a fui pendant que vous vous battiez. Je ne suis qu'un fragment de votre imagination Lukas.
Liza fait une pause, elle regarde d'un air triste la confusion sur le visage du Major, à présent en uniforme d'époque, son casque sur la table et sans une cicatrice sur le visage. Elle s'avance et caresse sa joue.
Un jour, Lukas, le temps viendra pour vous de mourrir et de rejoindre ceux qui vous manquent. L'époque auquel vous appartenez est passé. Comme Charlotte était faite pour le règne de Versailles, vous étiez faits pour l'Empire. Cet empire n'est plus. Votre corps est ici, mais votre coeur est resté en 1912.
Des larmes coulent sur le visage du Major. Le bar reprends une forme moderne. C'est un lieu abandonné, le bois est pourri, les tables cassées, la porte démontée. Les murs sont tagués et le sol couvert de déchets et de cigarettes.
La vision de Liza devient floue et transparente.
Le monde n'a plus besoin de vous Major. La guerre n'est plus la même, l'honneur n'est plus et la promesse d'un monde meilleur est mort dans le no-mans-land.
Enfin, elle aussi disparut, laissant Lukas se larmoyant au milieu d'un immeuble vide depuis longtemps. Les feux d'artifices résonent encore dehors avec les cris de joie du peuple allemand.
L'homme tel une bête frappe la table pourrie d'un coup qui la brise.
Non. NON.
Si la guerre n'est pas fini alors je continuerai à me battre. Ce sont pas des fantômes qui vont m'arrêter.
Si certain, Herr Major?
Qui?
Les tranchés réapparaissent, le visage d'un soldat sous ses ordres devant lui. Le son assourdissant des obus fait mal à la tête.
Et nous, Major?
Le visage du jeune homme, cheveux noirs et yeux innocents, se dégrade. Les joues se font évidées, la peau pourrit, les cheveux jaunissent.
Et nous, Major?
Cette fois une vision de son temps dans le reich apparait, un officier avec un grand sourire. C'est un SS, pistolet frais après avoir tué.
Oubliez-vous qui vous êtes?
Nous sommes une part de vous n'est-ce pas?
Chaque homme que vous avez tué
Ou commandé.
Ou aidé.
N'êtes vous pas fatigué de tout ça?
TAISEZ VOUS!
Lukas pousse un hurlement assourdissant. La nuit reprends le dessus, sa cigarette est sur le sol, encore rouge. Les spectres sont partis.
J'ai vu mille ans d'histoire de mes propres yeux. Ceux que j'ai fait de toute pièce.
Je suis immortel.
J'ai toujours été là, là pour sauver ce pays de la mort, ce peuple de la nuit!
Et qu'est-ce ça fait de vous?
Un homme?
Un dieu?
Peut-être.
Peut-être qu'à force je ne sais plus vraiment.
Peut-être que ça n'a plus de sens depuis longtemps.
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