Forum RP du fantastique et du paranormal
Bienvenue sur ce forum de roleplay dédié au fantastique et au paranormal.

Vous êtes bien sûr libre de visiter les lieux, mais sachez que le contenu est à réserver à un public adulte en raison des thématiques sombres et parfois violentes, si nous étions dans un jeu vidéo, il serait classé PEGI 18.

Merci de respecter cet avertissement !

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum RP du fantastique et du paranormal
Bienvenue sur ce forum de roleplay dédié au fantastique et au paranormal.

Vous êtes bien sûr libre de visiter les lieux, mais sachez que le contenu est à réserver à un public adulte en raison des thématiques sombres et parfois violentes, si nous étions dans un jeu vidéo, il serait classé PEGI 18.

Merci de respecter cet avertissement !
Forum RP du fantastique et du paranormal
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Tant de rats dans les murs...

Aller en bas

Tant de rats dans les murs... Empty Tant de rats dans les murs...

Message par Karess Sam 25 Déc - 21:58

Une traction, deux tractions, trois tractions…
Arman est obnubilé. Obnubilé par son surpoids. Quatre tractions.
Rongé d’incertitudes sur l’avenir. Anxiété pour le monde.
Cinq tractions, six tractions, sept tractions…
Quand il se laisse aller, il plonge dans la dépression. Il lui faut être actif. Evasif. Huit tractions.
Ses évasifs sont périmés. Obsessionnels. Le sport. Les échecs. Les jeux vidéo, les films. Contreproductif. Son surpoids, il ne le vaincra pas. Neuf tractions, dix tractions…
Il ne le combat que pour mieux l’entretenir. Ses évasifs sont périmés. Ils ne lui apportent plus aucun réconfort.
Onze tractions…
Ce ne sont que des gouffres qui se substituent au bonheur, dans lesquels le trentenaire déverse des heures et des heures de sa vie. Désespoir d’oublier quelques minutes, quelques heures, ce ressenti morbide qui domine sa vie…
Douze tractions.
Suant. Arman lâche sa barre de traction, contrôlant sa respiration. Se faisant, il repousse de quelques centimètres cette sensation d’être un raté, un paumé de la vie, au cœur de son cerveau fou. Comment une vie, un corps, peuvent-ils échapper ainsi à tout contrôle de leur individu ?
Quand on ne suit pas ses rêves mais les injonctions de ses parents. Du système. De son entourage... A l’écoute de lui-même, Arman ne capte aucun but, aucun rêve. Il nourrit juste une haine sourde de ses parents et du système. Quant à ses amis… Loyal et profondément sensible au fond, le réconfort que lui apportent ses rares amis sont les ancrages d’Arman au sein de cette existence, qui l’empêchent de dérailler.  

***

Des coups sur sa porte. Et une voix grognarde, celle du gros bailleur :
-- On a encore fait un graffiti dans la cage d’escalier ! Varis ! Ouvrez !
Contrarié, Varis ôte son casque d’ordinateur et quitte son fauteuil effrité, mettant d’une main son avatar virtuel en retrait des combats. « Afk 2 min sry », tape-t-il à l’attention de son groupe d’instance. En t-shirt, caleçon et chaussettes, il hésite à attraper un pantalon, mais le martèlement du poing sur la porte reprend.
-- Varis ! L’appelle la voix.
Une voix tellement en rogne qu’un instant, Varis se fige et hésite à ouvrir, une pointe d’appréhension dans le ventre. Et puis une vague d’indignation monte en lui et transforme cette appréhension en colère. Il gagne la porte à grandes enjambées. De quel droit ce gros abruti se permet-il de lui gueuler dessus à travers la porte et de l’appeler par son prénom ? Son loyer, il le paie comme tout le monde ici !
-- J’arrive, indique-t-il à travers la porte. Sans animosité. Varis est du genre jeune geek au dehors calme et poli, il n’a ni l’habitude ni l’assurance de manifester ouvertement sa colère, habitué à la ravaler sous peine d’essuyer une gifle, ou un avertissement scolaire.
Il se condamne ainsi à être perçu comme un "dominé" par les dominants à l’instar de son bailleur.
Gardant caché la moitié inférieure de son corps matinalement dévêtue, Varis ouvre la porte et se retrouve face au gros visage rond, moustachu et ronchon de son bailleur. Fasciné par cette ride frontale au-dessus de ses gros yeux ronds et noirs.
-- Il y a encore un graffiti en bas, Varis, lui dit le bailleur.
Pas de bonjour, aucun intervalle laissé à Varis pour lui donner une chance d’être poli. Juste la porte ouverte sur un chapelet d’aboiements…
-- Je ne tolèrerai pas cela plus longtemps ! aboie-t-il. J’ai appelé la police, et je vais leur parler de toi et de tes fréquentations quand ils seront là ! Non mais vous êtes malades, mon garçon ? « Nous seuls sommes éternels » ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Il faut vous faire soigner là !
Il lui donne mal à la tête et le soule de bon matin…
-- Je n’vois pas d’quoi vous parler, articule-t-il en s’efforçant d’y mettre contenance en puisant dans cet agacement matinal.
-- Tu-tu veux la jouer comme ça ? Tu me prends pour un con ou quoi ?
-- Attendez, là, je ne sais absolument pas de quoi vous parlez alors ralentissez, vous voulez bien ?
-- Il y a encore un graffiti dans le hall d’immeuble !
l’accuse le bailleur en haussant davantage encore le ton. Je vous avais déjà repris sur les personnes que vous faites rentrer dans l’immeuble jeune homme !
-- Je ne sais pas de quoi vous parlez,
tente de répondre Varis, qui réalise que les voisins à l’orée du couloir sont maintenant spectateurs depuis chez eux. Le bailleur a dû le noter, car il vient soudain d’adopter le vouvoiement. Mais celui-ci enchaine les accusations et les menaces, sans lui laisser le temps de placer un mot, prenant à parti ces mêmes voisins :
-- Vous croyez que moi et les autres résidents, on ne voit pas les fréquentations que vous invitez dans votre logement ? J’ai été très patient avec vous, mais là ça commence à bien faire Varis…
Il parle sans le laisser parler, et Varis commence lui aussi à lui parler par-dessus, décomplexant d’être en caleçon face au bailleur et devant les voisins :
-- On a déjà eu cette conversation justement, répond-il au milieu d’un torrent d’attaques ad hominem sur son allure et la prise à témoin des voisins sur son manque d’hygiène personnelle alors qu’il est encore en "slip" : je vous ai déjà dis que ces gens du squat ne sont pas mes amis ! J’AI PAS DE COMPTE A VOUS RENDRE MON GARS ! JE PAIE MON LOYER ! »
Il se recule et claque la porte, mettant un terme à la conversation. Le poing martèle sur sa porte…

-- Je vous préviens Varis ! le menace une dernière fois le bailleur. Je vous envoie la police !
-- Ouais c’est ça…
S’étrangle d’indignation le jeune en reculant de la porte. Il s’est détourné, marchant de quelques pas pour retourner à ses jeux, mais il hésite, bouillonnant sur place. Il virevolte en hurlant une dernière fois vers la porte, plié de colère :
« ET J’TE PRIERAI DE N’PAS M’APPELER VARIS OK ?! J’ai un nom, alors TU M’APPELLES MONSIEUR LISHENKO !!! »
Il réalise qu’il sanglote. Le souffle lourd. Il lutte pour se calmer. Sécher ses larmes.
Hésitant, il revient à petits pas se coller contre sa porte. Epier les sons dans le couloir.

Ça parle entre le bailleur et les voisins. De lui.
« …Gamin hystérique… Vous l’avez vu hein ? … Etats de colère, complètement instable ce gosse. On ne veut pas d’ça dans l’immeuble… »

-- Putains de connards,
crache Varis à voix basse. S’efforçant de ne plus se "torturer" à écouter les gens lui monter une réputation, il retourne à son instance virtuelle. Virtuelle, mais son monde. Son avatar de mâle alpha. Sapé comme un héros. Ou comme un urban warrior…
Comme l’un de ces "voyous" du squat qui figurerait parmi ses soi-disant fréquentations, d’après le bailleur… Varis leur a juste ouvert la porte à trois d’entre eux une fois, peu après avoir emménagé. Innocemment Il s’était dit que "Bubble gum", la fille aux cheveux roses, était une résidente et qu’elle ramenait des amis. Si le bailleur savait que là, juste sous le toit, il y avait une passerelle de bois miteux placée là par les gars du squat, qui permettait à Bubble gum et sa bande de sortir de leur tanière et de rentrer dans leur résidence par les toits. Leurs trafics, leurs dégradations et leur vagabondage dans l’immeuble, ils pouvaient très bien les faire, avec ou sans Varis pour leur ouvrir la porte. Ce n’était pas les amis de Varis…
Varis n’avait pas d’amis "irl"…

Des formes furtives et poilues, qui filent dans la pénombre du logement...

Ces conneries lui ont ponctionné de précieuses minutes de jeu et l’ont empêché de penser à la cuisson de sa gamelle qu’il emporte dans son sac pour le travail. La police, Varis l’a vue arriver par la fenêtre. Une voiture de patrouille que le gros bailleur a accueilli à grands gestes obséquieux. Sans surprise, la police n’a pas pris la peine de venir perdre son temps à venir frapper à sa porte. Varis dévale la cage d’escalier à pas pressé, ignorant la rumeur des engueulades de voisinage, des deux clebs qui aboient à travers les appartements et du vacarme d’une perceuse dans un étage.
Arrivé au rez-de-chaussée, Varis se fige devant le fameux graffiti. Un peintre, qui est aussi un autre résident de l’immeuble, est déjà à l’œuvre, rouleau et pot de peinture blanche en main. Le vieil ouvrier secoue la tête à son attention…

-- On vit vraiment dans un monde de tarés, hein ?

Karess
Karess

Messages : 193
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Tant de rats dans les murs... Empty Re: Tant de rats dans les murs...

Message par Karess Mar 28 Déc - 22:20

Ils ne se connaissent pas. Ne connaissent les noms d’aucun de leurs voisins. Varis, Arman… Tant d’autres. Ils vont et viennent de leurs antres de Gollum à leur morne vie. Trop accablés par la vie pour voir les autres. Ils vont dans le brouillard…
Mais ce motif, cette anomalie dans leur vie, ça agit tel un stimulus sur leur conscience. Le soir a jeté un voile obscur dans le hall d’immeuble quand Varis rentre du travail tel un zombie. Moderne et neutre, les couloirs de l’immeuble sont un décor sans âme, des murs blancs et un dallage anthracite neutre. Un ascenseur central avec un miroir. Mais Varis a toujours préféré prendre la cage d’escaliers. Alors qu’il franchit la porte blanche qui flanque l’ascenseur, allumage automatique des lumières qui s’enclenche, la présence du graffiti le fige à nouveau sur place. Comment les coups de rouleaux et de pinceaux, qui ont laissé des stigmates d’un blanc mat sur le mur, peuvent-ils avoir été aussi inefficients sur le motif ?
Une drôle de sensation le fait frémir sur place.
Comme la sensation malaisante que quelque chose le regarde, au-travers de ce grand motif rouge sang…
Des grattements sous l’escalier…

Il gagne les marches et monte un premier étage, puis un deuxième. Dans le silence de la cage d’escalier et des couloirs de l’immeuble, comme un écho sous l’eau des divers bruits des vivants. L’écho du souffle lourd, contrôlé d’un voisin sportif.
La rumeur fantomatique d’une engueulade entre ses voisins.
Parfois, la voix sourde et indistincte d’un voisin au téléphone, ou de bruits du quotidien ; ces bruits qui lui parviennent durant son ascension du soir au-travers de tous ces logements mal insonorisés lui ont toujours procuré la sensation cryptique et apaisante de vivre dans une maison hantée…
Ou peut-être est-ce lui, le fantôme qui rôde et épie le monde des vivants à travers un filtre, condamné à hanter cet immeuble et ses occupants à tout jamais ?
C’est le genre de petits délires d’imagination qui permettent à Varis de mieux supporter le poids de l’existence. Mais cette fois… C’est sûrement son hypersensibilité et la fatigue accumulée qui donnent des proportions dramatiques à ce qui l’entoure, mais la sensation qui l’a pris devant le motif ne le quitte pas.

Il quitte la cage d’escalier, allumage automatique des lumières du couloir de son logement dont il gagne à pas pressé la porte, espérant que la sensation restera sur le seuil. Il tourne la clé de son logement. Passe la porte. Referme derrière lui à double tour. S’empresse d’allumer la lumière…
Mais non ; la sensation est toujours là. Dans l’éclairage blafard de son logement, les cafards derrière son mobilier de cuisine, les moucherons qui volent dans la lumière terne du logement et les halos des ampoules, il conserve cette sensation viscérale d’une présence proche, qui l’observe.
Varis est un garçon normal, rationnel, issu du vingt-et-unième siècle. Il s’efforce de ne pas prendre cette sensation absurde au sérieux, s’abstient d’arpenter chacune des annexes de son appartement couteau de cuisine en main. Par contre, alors qu’il se déshabille, il ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil rapide dans ses placards et sous son lit, juste pour être sûr. Allez ! Se dit-il alors qu’il allume sa gazinière. De quoi est-ce qu’il a peur au juste ? De voir le tiroir au-dessous de l’évier s’ouvrir sur une bouche garnie de crocs, d’où jailliraient des langues tentaculaires pour s’emparer de ses jambes et le tirer pour le dévorer ? D’une silhouette noire fondue dans la pénombre ? Pourquoi une "présence" viendrait-elle le hanter "lui" ? Un type lambda et sans histoire…
La sensation s’atténue, est repoussée un temps alors qu’il la prend à l’autodérision, qu’il éteint les lumières du logement. "Si elle m’observe, qu’elle m’observe manger mon escalope !", se moque Varis. Poursuivant sur sa lancée alors qu’il s’installe devant le raie de lumière vive de son écran d’ordinateur, il se dit qu’avec une telle chair de poule, il est d’humeur à jouer à un jeu d’horreur genre Slender the Arrival, ou un Outlast. Il opte pour Slender. Au début, alors qu’il déguste son repas tout en jouant, la sensation s’estompe. Mais très vite, alors qu’il erre dans la nuit noire à la recherche des 8 pages…

***

Il a persévéré sur le jeu et est parvenu à rafler les 8 pages. Puis à échapper au stalker dans la mine. Court niveau "flash-black" dans la maison, où le personnage qu’il contrôle sent la présence du Slenderman qui rôde dehors et doit faire le tour de sa maison en fermant toutes les portes et fenêtres. Le Slenderman était déjà dans la maison et a failli l’avoir, mais il est parvenu à lui échapper.
-- T’es un vicieux, mon salaud, mais à ce jeu, je suis rôdé… Murmure-t-il, savourant sa sensation de victoires successifs sur la présence qui s’est invitée chez lui… Quand il achève son rush d’une demi-heure sur Slender, arrivé à la mauvaise fin du jeu (la seule et unique, celle où le Slenderman vous attrape finalement et où vous devenez le Slenderman), il laisse battre le tempo lent des crédits, planer cette sensation…
-- Tu la sens cette sensation, toi aussi ? demande-t-il au noir du logement, opaque au-delà de l’îlot de lumière de son écran…
-- C’était comme une partie d’échecs entre nous, pas vrai ?
Toujours le tempo des crédits tandis qu’il se laisse aller sur son fauteuil, tête en arrière…
-- Mais je t’ai battu, dit-il avec assurance… Tu ne me prendras pas cette nuit.
Quand le générique cesse, il quitte Slender et part chercher le réconfort de présences plus chaleureuses, même virtuelles, d’autres joueurs en ligne. Ses amis avec lesquels il aurait aimé lancer un vocal sont tous déconnectés ou ne répondant pas à ses messages cette soirée…

Finalement, minuit passé, Varis coupe les écrans et entame sa routine du soir avant d’aller s’endormir. Il ne faut pas plus de trente secondes de solitude sans l’écran pour que la sensation de présence insidieuse lui revienne et l’obsède. Quand il gagne son lit et éteint la lumière, il se retrouve en position fœtale, yeux fermés. Perdu dans le noir, dans le monde réel, il n’est plus si sûr de ne pas être pris cette nuit…
Karess
Karess

Messages : 193
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum