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Message par Stacy Trojan Dim 9 Mai - 14:55

Pluie estivale qui cingle le visage de la jeune femme à la chevelure azur. Dans sa course, elle passe une main sur ce dernier pour lisser vers l'arrière les mèches rebelles qui s'y étaient collées. Devant elle, Sylwia, dont la capuche avec oreilles de chat de sa veste en matière pelucheuse avait été rabattu sur la tête. A quelques pas derrière elle, les deux garçons. Un brun, plutôt athlétique, qui se voulait le plus normalement vêtu, avec sa veste d'un cuir marron, chemise blanche et son jean effilé au genoux et le fraîchement présenté Dominik, tout vêtu de noir, dont on ne discernait pas clairement la stature et qui remontait progressivement pour rattraper la jeune femme en tête. Echanges brefs en Ukrainien, ponctués de quelques regards dans la direction de la hackeuse.


Une page se tourne. [RP KARESS - STACY ] Kiev-t11
Sylwia, Oleksander qui ne s'est pas encore présenté, et Dominik.


Dans sa vision périphérique, défilent à sa droite une station de métro, à sa gauche une poignée de petits restaurants, quelque chose ressemblant à un conservatoire ou à un musée avant que la façade grise d'un bâtiment richement décoré ne se profile devant eux.  Au-dessus de leurs tête, deux impressionnantes statues gardent l'entrée du tunnel. En proie à la fatigue, il aurait presque été légitime de s'imaginer celle de droite s'animer, et braquer son fusil sur la petite bande de fuyard, qui pénètre maintenant sous la première arche, elle aussi, embellie. Un court instant, elle est soulagée d’être à l’abris des trombes d’eau qui tombent. Mais pas le temps pour s’attarder sur les arabesques et les moulures au plafond, l'heure était à la prudence, pas au tourisme.

Dans sa course, Trojan ne peut s'empêcher de s'étonner de l'aspect hétéroclite de ce qu'elle croise, d'un côté de la route, une luxueuse bâtisse, aux pierres claires raffinée et aux balcons en fer forgé, et en face, accolé à un petit square, un petit cabanon à l'aspect de container négligé, vendant des boissons et des snacks. Au croisement à l'angle, ils manquent de se faire renverser. Le cœur de Trojan loupe un battement, éblouie par les phares, elle lève deux mains pour protéger son visage, immobile telle une biche surprise sur une route forestière. Sylwia, la plus petite d'entre eux, est déjà en train d'hurler et d’écraser son poing sur le capot. C'est le grand brun, qui en une scène très drôle, l'attrape et la lance sur son épaule pour la reposer quelques mètres plus loin, sur le trottoir.

A partir de là, la fuite prend une tout autre tournure, la pluie s’est un petit peu calmé, ne laissant qu’une légère bruine rafraichissante, et la pression redescend d’un cran tandis que la jeune à la chevelure bubble-gum semble comiquement incendier le plus carré de la bande. Dominik, lui, est venu se repositionner au côté de l'américaine, la questionnant silencieusement du regard tandis qu’ils trottinent. Un instant, il semble chercher à obtenir quelque chose d’elle, un signe. Sourcils froncés, ses iris bruns scrutent le visage trempé de l’homme, les mèches de cheveux ébènes collées à son front, avant de plonger dans les yeux de l’inconnu, le questionnant en retour. Mais qu’est-ce qu’il lui voulait ? Fourmillement dans le bout de ses doigts, et une légère chaleur qui commence à irradier dans son ventre. Comme s’il l’avait senti, il sourit, satisfait, puis lui indique d’un signe de tête de prendre à gauche et accélère le pas pour rattraper les deux autres. Bref moment de confusion, tandis qu’elle étudie la silhouette qui prends de l’avance sur elle. Que venait-il de se passer, au juste ?  

Elle est bien vite essoufflée alors qu’ils longent les peupliers d’une petite voie piétonne parallèle à une route de centre-ville. Ses jambes et ses poumons lui envoient une sensation de brûlure. Une nouvelle fois, ils prennent à gauche, le long d’un charmant petit parc, et c’est devant l’entrée de ce qui semble être des habitations fermées d’une grande barrière de fer travaillé pour ressembler à quelque chose de floral que le petit groupe s’arrête. Court conciliabule entre les trois jeunes adultes sous le regard impuissant de Trojan, puis une Sylwia qui sans demander son reste tente sa chance pour escalader l’imposante barrière, faisant de grands gestes une fois en haut pour indiquer à l’américaine de la suivre. A bout de souffle et uniquement tenue par l’adrénaline, elle tente une profonde inspiration pour se donner le courage de se lancer à sa suite. Son sac est retiré de son dos, et l’un des garçons semble tendre les mains pour lui demander de lui passer. Hésitation, tandis qu’elle resserre sa poigne sur les anses au cas où il voudrait s’en servir de force. Il échangent un regard, celui de Stacy, désemparé et incertain, et celui du jeune homme, bienveillant et rassurant.

" - Promis, tu l’récupère après." qu’il déclare avec un fort accent.

Il désigne d’un coup de tête Dominik, qui a déjà franchis l’obstacle et qui semble se tenir prêts à réceptionner en bonne et due forme l’objet. Elle souffle longuement. Jusqu’ici, ils s’étaient plutôt profilés comme des alliés après tout… Et le choix était vite fait : Leurs faire confiance, ou errer seule dans la ville au risque de se faire attraper. Elle hoche positivement la tête, le regard inquiet, et tends finalement son bagage à l’homme, qui la gratifie d’un hochement de tête à son tour. L’objet est lancé par-dessus la barrière que Stacy s’attèle maintenant à escalader de manière malhabile, mais c’est sans trop d’encombre qu’elle rejoins le groupe de l’autre côté. Sylwia lui donne une petite tape satisfaite dans le dos avant de prendre à nouveau son bras pour l’entraîner plus loin. Elle n’oppose pas résistance, mais se tourne tout de même à intervalle régulière pour garder un œil sur son sac, maintenant porté par Dominik.

Inspiration du lieu:

Autour d’eux, des bâtiments aux esthétiques métissées, tantôt pierre, tantôt brique, menuiserie ancienne, fer forgé, ou volet à battant écaillé, tout l’endroit donnait une impression de curieux melting-pot, de rapiécé. Levant les yeux pour étudier les étonnantes façade, Stacy vois son regard attiré par quelques banderoles bariolées qui claquaient avec le vent. A mesure qu’ils progressent dans ce dédales d’habitation, de plus en plus de guirlandes envahissent le paysage, bientôt, des peintures aux milles couleurs sur les murs, inspiration diverses, allant du tag urbain, aux sirènes et autres sortes de féerie, des fleurs, des animaux, des portraits, d’autres œuvres plus abstraites… Ici, la végétation est folle et dense, elle semble grimper le long des murs ornés en toute liberté, Stacy reconnait même une vignes et quelques timides grappes de petits grains pas encore mûr caché sous de grandes feuilles luxuriante. Elle s’extasie sur les troncs d’arbres recouvert de tricots comme s’ils portaient un pull pour se protéger du froid. Devant elle, Sylwia ralentit, et déclare quelque chose d’un ton joyeux en montrant à quelques mètres une petite cour cachée derrière des palissades en bois. On y devine quelques meubles en palette, une balancelle et d’autres objets insolites, comme ce vieux téléphone à cadran transformé en pot pour plante grasse. L’endroit était vraiment insolite, presque irréel.

Dominik et l’autre jeune homme regagne leurs côtés, il y eu comme un blanc, un instant de silence brisé par la tonalité émanant du portable de Sylwia. Personne ne semble décrocher, mais au-dessus d’eux, un volet s’ouvre, une silhouette féminine à la longue chevelure semble les toiser du regard, avant de disparaitre. Sur la façade, les fenêtres s'éclairent une à une, indiquant la progression de l'ombre aperçue plus haut, jusqu'à ce que cette dernière n'apparaisse devant eu, ouvrant une grande porte en bois.

Une page se tourne. [RP KARESS - STACY ] Squatt11
Daria Lyssenko


" Dariaaa ! " S'entonne Sylwia qui la prend chaleureusement dans ses bras, ignorant le rictus de mécontentement et le pas en arrière de cette dernière qui semble ne pas être très tactile. La trentenaire se défait de l'étreinte, arrange ses cheveux derrière ses oreilles et désigne du menton l'américaine, questionnant le petit groupe en Ukrainien. Le temps d'un court échange semblant plutôt formel, et elle les invites à entrer. Au passage de la hackeuse, Daria sourit, l'interrogeant en un anglais approximatif.

" - Touriste ? "

Trojan s'immobilise un instant sur place, derrière la question d'apparence innocente, il y avait comme quelque chose de louche, comme si on mettait en doute ce qui avait pu être précédemment dit par les autres...

" - Euh... Oui ! Urbex, photo... " Répond-t-elle, mimant un appareil photo placé devant son œil avec ses mains.

" - Ouiiiii, regarde ! " Son enthousiasme contenu, Daria lui donne une petite tape dans le bas du dos pour définitivement l'inviter à entrer cette fois ci, lui désignant au mur une série de photographies encadrée, ou tenues par des punaises. Portrait et paysages se côtoient et se chevauches. Certaines, avaient été décorée de petits dessins au Posca, des petits personnages dans les paysages, des moustaches et des lunettes grossières sur les visages, un nu artistique, censuré par des dessins de plantes grimpantes, un petit peu comme ce personnage de Comics portant un nom de lierre. Celle que Trojan préfère, c'est cette photo de husky à qui l'on a dessiné un sourire. Son ami Smiley avait-il laissé l'un de ses portails ici ?

Un miaulement attire l'attention de la fuyarde. Au pied de Sylwia, deux grand yeux vert-jaunes qui scrutent les nouveaux arrivant. Un chat nu... Original, se dit Stacy. Ce dernier semble porter l'intégralité de son affection à la femme aux cheveux rose, se frottant à ses jambes en ronronnant et ignorant superbement Dominik, qui semble en rire. Daria fait mine de le chasser gentiment, leurs faisant signe de retirer leurs vestes et leurs chaussures. Trempé jusqu'aux os, ils avaient l'air bien bête, maintenant...

Trojan s'exécute, quittant un sweat zippé et une paire de docs fangeuse pour découvrir un t-shirt court taché et un jean noir taille haute. Le mensonge de son altercation semble avoir été rapporté à Daria qui ne questionne pas la présence de cruor sur ses vêtements et lui fait signe de la suivre, encouragée par Dominik. Mal assurée, elle lui emboite le pas pour découvrir une petite salle de bain au mobilier modeste, peint en une myriade de couleur, comme un soleil couchant. Là, Daria se saisi de quatre serviettes, dont une qu'elle pose sur le rebord de l'évier, faisant comprendre à Stacy qu'elle pourrait se doucher pendant que les autres se séchaient. Trojan mime son sac à dos, tentant d'expliquer qu'elle aurait besoin de récupérer ses vêtements, mais se heurte à une réponse négative. Maladroitement, la femme tente de s'expliquer.

" - Nan, nan, trempé. Appelle quand tu finis. "  

Et sur ces mots, elle quitte la pièce, mimant le verrou pour l'inviter à fermer derrière elle. Sans se faire prier, Trojan s'exécute et reviens s'étudier dans le petit miroir ébréché. Long face à face avec elle-même, ou elle grimace, arrange ses cheveux, cherche des blessures... Avant de finalement daigner quitter ses vêtements qu'elle jette en boule dans un coin de la pièce et pénétrer dans la cabine de douche ou elle s'assoit après avoir réglé l'eau. Visage enfoui dans ses mains, elle fait de son mieux pour ignorer à quel point l'eau qui s'écoule est trouble. En proie au dégout, elle réalise à quel point elle était crasseuse. Mais pouvait-on vraiment espérer autre chose de quelqu'un qui venait d'errer dans des égouts ? Son périple lui revient en tête, questions sans réponses qui l'assaillent, tandis qu'elle tente de recouvrer la mémoire, faire le point sur les derniers jours qui venaient de s'écouler, image prédominante de chaufferies en tête…
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Message par Karess Lun 10 Mai - 23:16


Quelque chose cloche avec le chat. Comme s’il serait en train de fixer quelque chose, ou quelqu’un en mouvement, par-dessus ton épaule, qui va dans ton sillage…

Les chats sont des animaux qui me plaisent...
Conscients plus que nul autre du monde de l’Invisible et des non-vivants...
Leurs yeux perçoivent nos présences, à Nous de l’Immatériel…
Leurs consciences nous sont ouvertes, propices au dialogue…
Beaucoup plus facile qu’avec les humains…
Eh bien, mon mignon ? Quel est ton nom ?
« Nicodemus. »
Nicodemus. Enchanté. Je suis Karess…
« Bienvenue sur mon territoire, Karess. Tu n’es pas le premier ni le seul à venir hanter les lieux. Je te permets de demeurer ici, sous réserve que tu n’exerces aucune influence malveillante sur mes serviteurs, et en particulier Daria. Quoique je puisse être amené à te demander de les corriger une ou deux fois de ma part, si tu le veux bien. »

Rictus d’assentiment, avant de me détourner pour reporter mon attention sur le ventre des lieux…
Me déployer…
Ma conscience omniprésente…
Kiev est pleine de fantômes. Certains pacifiques et errants parmi les vivants, aux côtés de leurs proches et des groupes auxquels ils se sont identifiés de leur vivant, témoins invisibles et muets de l’évolution du monde qu’ils ont officiellement quitté.
D’autres sont comme moi, conquérants et belliqueux, en quête d’esprits à dominer et d’enveloppes charnelles faillibles à posséder.
De maisons à hanter.
Un chat comme Nicodemus est tel un esprit gardien, veillant à ce que cette ville ne se transforme pas en bal des horreurs et des cauchemars pour les vivants. Veillant sur les esprits de ses "sujets" qui y résident, interdisant à un démon tel que moi de les influencer de manière malveillante. Ou dans nos phases voraces, de venir nous introduire dans les rêves de celles que l'on aurait envie de violer, de ceux que l'on aurait pour intention de tourmenter.
Et il y a des paumés et des connards qui s’amusent à clouer et dépecer vifs les chats, ou d’autres cruautés dont seul l’Homme est capable. L’Homme du XXIème siècle mérite bien que le Chaos l’engloutisse…

La bâtisse a un frémissement dans ses fondations, fruit de mon égarement en pensées de colère.
"Il pourrait s’agir du bois qui travaille…"  
Discipliner ses pensées...

Cette planque est un bon repaire. Vivant de couleurs expressives et de végétations luxuriantes en son patio. Boiseries extérieure des palissades et du mobilier dignes d’un jardin familial. Un habitat décent, accueillant. Il te cachera pour un temps de ce monde de flics et d’hommes de mains qui en ont après toi.
L’endroit en soi, sécurisant et apaisant.
Je pars en sonder ses fondations. Ce sera là le repaire de mes vermines. La base de mon influence vigilante, sentinelle sur les lieux.


***


Une page se tourne. [RP KARESS - STACY ] D_i5Zv6XYAA0X8K

Nous nous dévisageons, toi et moi, au-travers du miroir…  Visage de l’épuisement et de la crasse, mais empreint d’une détermination nouvelle.
Nous ne voulons plus revivre ça… Plus jamais…
Ca fait quel effet de se sentir vivant, Jeune Stacy ?


L’ampoule qui crépite au plafond… Lumière mordoré comme surnaturel, contraste d’un jeu d’ombres profondes, limite insondables dans les coins et dans les angles du mobilier, des serviettes…
Ôter nos vêtements damnés de la crasse. L’eau s’écoule sur notre corps et nous purifie…
Je te sens en questionnement avec ta propre intériorité, Jeune Stacy…
Peux-tu percevoir ma présence avec toi, ma Louve ?
Mes yeux de Dragon posés sur ta frêle silhouette nue, si fragile et pourtant, tant de réserves enfouies en elle…
Laisse-moi prendre ta tête entre mes mains-pattes et t’aider à la relever, retrouver de ta volonté de vivre…
Laisse-moi t’étreindre dans mes bras et mes ailes, blottie contre ma chaleur…
Peux-tu les sentir, jeune Stacy ? A travers l’eau qui ruisselle sur ton corps d’où se détache tant de crasse et de chagrin…
A travers cette solitude avec toi-même, dans cette pièce intime...
Entends-tu mon souffle, dans le grésillement des insectes qui volent dans le giron de la lumière brûlante de l’ampoule, au-dessus du rideau…
Recroquevillés dans son ombre douce, nous sommes ensemble, toi et moi…
Pour le meilleur et pour le pire…


Somnole. Revois ces images de frénésie qui t’ont animé dans les égouts de City 1B. Syndrome post-traumatique. Des flashs subliminaux et violents, qui te font bander les muscles par intermittences. Te dévier de coups fantômes du passé…
Evacue-les…
Pense à la chaufferie. A notre Pacte. Le Pacte de ta Liberté…
La liberté d’une bête sauvage et féroce, qui s’est évadée de sa cage, et qui va devoir se tapir dans les ténèbres du monde, dans l’attente de l’effondrement de la civilisation humaine, pour que le monde lui soit rendu…

Pour toi, ma présence en cette heure ne se perçoit qu'en des tâches embrumées qui se perdent dans la sensation de fatigue extrême, évoquant vaguement des yeux. Une sensation étrange de fourmillement au niveau de tes côtés et dans ton dos...
De solide, concret, réel, il n'y a que cette salle de bain, ce mur de faïence blanche ombragée dans le rideau, et l'eau qui ruisselle sur ton corps, soulevant de légères volutes de vapeurs qui embrument la pièce...



Dernière édition par Karess le Dim 30 Mai - 19:37, édité 2 fois
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Message par Stacy Trojan Mar 11 Mai - 16:43

Flashs dans son esprit tourmenté. Elle avait cligné et frotté ses yeux plusieurs fois, lorsqu'elle s'était étudiée dans le miroir. Deux formes orange avaient semblé s'embraser en lieux et place de ses pupilles, comme si derrière la surface réfléchissante, vivait autre chose, animé de sa propre volonté. Au début, elle s'était demandé si l'épuisement ne lui jouais pas des tours, son esprit avait été mis à rude épreuve ces derniers jours, et il aurait été mensonge de dire qu'il eut été ménagé avant tout ça. Peut-être que cette fois-ci, sa maudite tête l'avait définitivement abandonnée, sa santé mentale, aux abonnés absents. Peut-être bien... Que c'était la fin cette fois-ci. Tout raccrocher. Ne serait-ce pas plus facile que de vivre avec la peur au ventre et le cœur crevé ? Abandonnées de tous, privée de ceux à qui elle tenait encore. Marquée à vie, physiquement et psychiquement par, pour ne citer qu'eux, le dénommé Beleth Zäler et cette Canaille d'Homme à la cigarette. Cette dénomination lui fait drôle, comme s'il ne s'agissait pas de ses propres mots.

Comme un second souffle, les épreuves passées sont balayées d'un revers. Si l'asthénie lui anesthésie toujours les muscles, son esprit rejette en bloc les pensées précédentes, s'échauffe, bouillonnes... Les laisser gagner ? Disparaitre sans demander son reste ? Sans devenir cet agaçant élément perturbateur dans les rouages ? Ça jamais. Leurs actes auraient des conséquences. Ils ont créé un monstre, s'autorise-t-elle à penser. Et cette fois-ci, elle le voit, dans le miroir. Une seconde à peine. Visage anthropomorphe indéfinissable, sourire carnassier, ses deux yeux luisants, qui disparaissent pour ne laisser dans le reflet que celui de la jeune femme. Crasseux, cerné, les cheveux collés sur ses joues et son front...

" Ça fait l'effet d’être un bombe qui va bientôt éclater sous leurs yeux impuissants. "


°°°

L'eau chaude fini par avoir raison de la tension de ses muscles, elle ne se débat plus. Une impression de membres en chewing-gum prend le dessus, tandis que tête penchée vers l'arrière, comme maintenue par une main bienveillante, elle profite de ce ruissèlement dans ses cheveux, le long de son dos... S'ils étaient toujours indisciplinés, c'est impeccablement lisse et plaqué vers l'arrière qu'ils découvrent un visage légèrement creusé. Lèvres fendillées à peine entrouverte, elle profite, de longues minutes, de cette sensation agréable et du calme environnant. Combien de temps cela pouvait-il durer ? Pour toujours, elle l'espérait.

Mais la raison finit par lui faire mouvoir les bras, décoller ses cheveux gras de son scalpe en les massant du bout des doigts, frotter son visage pour tenter de se réveiller un petit peu tandis qu’elle se relève avant qu’elle ne vide le cumulus... Ce serait malvenu, après tout. Elle coupe l'eau et se saisit d'une grosse barre de savon vert chlorophylle, qui semble artisanal, brut, et entreprend de finir de retirer toute trace de son passage dans les égouts de City 1B, renvoyer sous terre la saleté qui en venait. Myodésopsies dans son champ de vision, elle sourit en pensant deviner la paire d'yeux qui l'observait dans le miroir un peu plus tôt.

" -Je sais que tu es là, je le sens. C'est voulu ? "

Si le ton pouvait se prêter à quelque chose qui ressemblerait à un "c'est pas bien d'espionner les gens sous la douche", elle n'avait en réalité aucun problème avec ça. Seulement des interrogations, beaucoup d'interrogation. Elle fait mousser le savon dans ses cheveux, qu'elle tente de démêler grossièrement avec les doigts.

" -Est ce que j'ai vendu mon âme au diable ? Enfin... Le diable, s'il existe, c'est ce que tu es ? "

Question naïve et maladroite, mais toute athée qu'elle est, elle peine à rationaliser la présence, leurs échanges, l'influence qu'il avait sur elle... Ou ces étranges fourmillements, cette sensation de chaud qui apparaissait parfois en elle, comme plus tôt, pendant la course. Quel était le problème avec Dominik ? Elle rallume l'eau pour se rincer, taisant cette question. Peut-être que le problème venait d'elle. Cheveux ébène, mèches longues, regard perçant, carrure athlétique, vêtements sombres... L'Ukrainien avait beaucoup de Zäler dans son apparence, dans son aura, et c'était quelque chose qui la troublait beaucoup.

°°°
L'eau est redevenue claire, la sensation de propre est une vraie bénédiction et va au delà de l'hygiène du corps. Sa tête aussi, semble débarrassée de souillures et de pensées encombrantes. Dans la salle de bain, une épaisse vapeur qui obstrue le champ de vision et recouvre toutes les surfaces d’une mince pellicule de gouttelettes. Le miroir ne réfléchit plus clairement, floute et censure le corps amaigri de la jeune femme, bientôt enroulé dans une serviette boulochée. Elle profite encore un instant de son isolement, tendant l'oreille pour prédire l'arrivée d'une Daria qui aurait pu entendre l'eau s'arrêter. Sans chercher son reflet, Trojan secoue la tête pour laisser le loisir à sa crinière folle de reprendre sa forme habituelle, puis les démêle à nouveau grossièrement avec ses doigts. Piquer une brosse sans demander la permission lui semblait une mauvaise idée, d'autant plus qu'elle aurait laissé pas mal de cheveux bleus emmêlés dans les picots...

Elle soupire à la vue de quelques égratignure et son orteil croqué par un rongeur. Mais les plaies étaient maintenant propres, elles ne devraient pas tarder à cicatriser. Peut-être demanderait-elle à mettre un peu d'antiseptique sur son pied, selon ce qu'en dise les autres. Elle avait envie, pour une raison inexpliquée, de leurs faire confiance et de se reposer un petit peu sur eux.
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Message par Karess Jeu 13 Mai - 8:25

La salle de bain, emplie d’une vapeur chaude et humide... L’eau qui goutte du pommeau de douche, qui s’écoule lentement dans la bouche d’évacuation. Et toujours cette lumière dorée, brûlante, autour de laquelle dansent des insectes silencieux…
Un superstitieux verrait par endroits cette brume légère et artificielle se mouvoir activement le temps de quelques secondes, dessinant des visages grotesques aux yeux animaux. Il jurerait de distinguer ces yeux dans chaque motif de la pièce. Les résidus calcaires sur les faïences, les traces d’enduits sur les murs, les éclaboussures d’eau… Illusions d’optique à l’interprétation forcée par le cerveau…
Le silence... La seule réponse à tes questions en ce sanctuaire…
Il me plait que mes hôtes aient conscience de ma présence, oui… Témoins, puis rapporteurs de mon existence qui subsiste… Prêcheurs et adorateurs, dessinant mes marques dans des égouts. Mes runes peintes à la bombe de peinture dans l’ombre des ruelles... Me dressant des autels, des totems sur mes domaines… Mes yeux… Peut-on vraiment les appeler des "yeux" ? Cette illusion d’optique que je choisis d’arborer dans l’apparence spectrale que je me donne… Que je calque sur des existences terrestres… Sur des fantasmes de force de garçon… Ils t’observent. Je suis là. Ma conscience visuelle et auditive sur toi...  
Ton corps, notre corps lavé de la crasse... Ton questionnement… Il devient le mien…
As-tu vendu ton âme au diable… Suis-je le diable…
Nombre m’ont confondu et me confondent déjà de la sorte. M’ont appelé et m’appellent ainsi. Adorateurs plus encore que mes adversaires… Doux attrait de se figurer dans les rangs du Chaos, en opposition à l’ordre…  
Mon apparence, écailles de métal, cornes acérées et traits reptiliens est diabolique. Implacable et cruel, mon regard que je porte sur le monde. Mon Credo...
Sanglants et sacrificiels, les rites d'adoration qui me sont dédiés...  
Démence, violence et déchéance dans mon sillage…
Ceux de mes hôtes qui sont vaincus, en geôles ou dans leurs mouroirs, la drogue pour dernière famille, souvent me maudissent et m’appellent "le Démon", "le Démon qui a ruiné ma vie"… Moi, le Démon ? Moi, le Démon…
Si tu t’attends à une réponse claire, tout ce que tes oreilles perçoivent en cette heure, ce sont tes tempes battantes en cadence dans le silence et l’illusion d’optique de mes yeux dans les murs, de mes visages dans la pièce… Les lueurs subliminales de mes yeux reptiliens qui te fixent, face à face, quand tu clignes des yeux, et cette sensation de chaleur, d'électricité statique, de ma présence contre toi, mes membres qui t'enveloppent...
Protecteurs...
Ou dominateurs...

Et à mon propre questionnement sur ce que je suis, sur ma nature profonde, ce même silence est également la seule réponse que me dessert l’univers…

Toi jeune Stacy, je veux juste que tu saches que tu n’es pas seule… La solitude, l’isolement a été cruel avec toi. Je veux que tu saches… Que tu n’es… Pas seule…
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Message par Stacy Trojan Jeu 13 Mai - 21:56

" -Pas de réponses pour moi, alors. Je reste dans le flou, c'est ça ? " Plaisante-t-elle, n'espérant plus rien en retour.

Elle passe de longues minutes le regard plongé dans les yeux imaginés de cette salle de bain, tours à tours... Elle les défie ? Les soutiens ? Si le palpitant s'énervait un petit peu, battant dans ses tempes, elle était comme un artiste qui s'apprêtait à aller sur scène, son petit corps inexplicablement vivifié, en alerte... Difficile de démêler l'excitation de la peur en cet instant.

Picotis sur ses bras, comme étreinte par la brume, elle craint d'être contrainte. Mais ne se manifeste qu'une vague rassurante, un profond sentiment de faire partit de quelque chose, d'avoir une place, de ne plus être qu'une paria ou une âme en peine. La sensation d'être accompagnée. Long soupir les yeux clos, tandis qu'elle ramène ses bras autours d'elle.

Knock Knock.

Une main qui frappe brièvement à la porte tire la jeune femme de cette méditation improvisée, là, debout, en plein milieu de la salle de bain. Elle cligne des yeux, plusieurs fois, pour revenir à elle, réajustant la serviette sur son buste tandis qu'elle se dirige vers l'entrée pour déverrouiller.

" -Tout est okay ici ? " Demande une voix dans le couloir.

" - Oui ! Je... J'ai terminé ! " Répond Trojan qui pense avoir reconnu Daria.

Le bruit du loquet fait office d'invitation à entrer, mais la trentenaire se contente d'entrouvrir la porte pour tendre une petite pile de vêtements soigneusement pliée.

" - Peut-être c'est un peu grand, mais c'est sec. "

Après une courte hésitation, l'américaine s'en saisit délicatement, les ramenant contre elle comme une enfant avec sa peluche.

" - Oh, merci beaucoup mais... "

Mais la porte se referme. Elle observe ce qui lui a été prêté, sincèrement touchée par l'attention. Des sous-vêtements aux motif de coccinelle, un jogging resserré aux chevilles, épais et chaud, à la taille élastique réglable par un cordon, un t-shirt vintage, dont elle peine à déterminer s'il fait la promotion d'un groupe de musique local ou d'un bar, et un pull tricoté a rayure tout douce, dont les maillons ratés laissent penser qu'il a été fait main. Tout sourire et le cœur chaud, elle entreprend de se vêtir, soupirant d'aise au contact des matière réconfortantes.

La fenêtre de la salle de bain se voit entrouverte pour aérer, dissiper cette vapeur, et une dernière fois, Trojan s'étudie dans le miroir, joueuse, ricanant en secouant les manches de ce pull bien trop grand. Ses yeux se perdent sur elle, dans cet accoutrement qui est bien loin de ce qu'elle porte habituellement, puis elle cherche, avidement, les yeux de l'entité pour lui faire face une ultime fois. Un dernier échange de regard avant de quitter l'endroit...

°°°

Des rires résonnent dans la maison, se font échos. Stacy les avait suivis pour retrouver le salon, ou tous s'étaient installé confortablement. Pile de coussin, poufs, hamac suspendu entre deux poutres porteuses... Si la plupart des choses ici semblaient être faite main ou récupérée par-ci par-là, l'endroit n'en était pas moins accueillant. Son arrivée est saluée par une exclamation de joie de Sylwia, qui arrache une grimace à leur hôte. Sur le coup, elle ne comprend pas bien, et est un peu intimidée par les quatre personnes qui la dévisagent. La fille à la veste en doudou tapote à côté d'elle, vive et énergique, semblant l'inviter à venir s'asseoir à son tour. Hésitante, les mains cachées dans les manches qu'elle ramène timidement contre elle, elle finit par enjamber les coussins au sol pour venir honorer la demande, suivie du regard par le chat.

" - Mieux ? " Questionnes Daria, en désignant les vêtements.

Sourire timide de la jeune femme qui hoche doucement la tête en faisant mine de serrer le pull contre pour lui signifier qu'elle est bien dedans. Derrière, Les deux garçons discutent, le brun semble demander quelque chose à Dominik, elle reconnait quelques bribes d'anglais dans leurs échanges, qui se termine en un regard vers elle. Il se râcle la gorge, semblant se concentrer pour trouver ses mots.

" -Ce soir on est que nous, les autres font la fête ailleurs. On a pas été bien présenté. Moi, c'est Oleksander. "

Et le dit Oleksander se tourne vers l'autre homme, comme pour lui demander s'il n'avait pas fait de fautes dans sa phrase. Hochement de tête de Dominik qui donne ensuite officiellement son nom en se montrant, puis désigne Sylwia et Daria, qui jouent le jeu. Sa main viens ensuite la designer elle.

" - Et toi ? " Finit-il par demander en l'absence de réponse de sa part.

Nouvelle hésitation, son nom était-il connu ? Elle pince les lèvres.

" Stacy, je suis Stacy. Enchanté, vous tous."

Sourire bienveillant de Daria, qui pointe du doigt sur la caisse de bois qui servait de table basse une assiette de Syrniki, des beignets au fromage blanc dont les ingrédient bon marché avaient fait leurs succès dans les pays de l'Est. Nouvelle hésitation de la part de la jeune femme, qui finit par s'en saisir d'un, encouragée par Sylwia qui semble lui dire:  Allez, mange ! . Dominik intervient, semblant amusé.

" -C'est sucré, goûte, c'est bon. Personne ne va essayer de te tuer ici. "

Froncement de sourcils tandis qu'elle tente de déterminer s'il s'agissait d'humour ou s'il savait quelque chose... Elle les regarde, tous, et aussi ce chat qui la fixait avec insistance, avant de porter timidement l'aliment à sa bouche.

°°°

Daria lui avait fait traverser quelques couloirs adjacents au salon et emprunté un escalier peint en trompe l'œil, comme s'il menait aux cieux, pour lui faire découvrir une petite chambre mansardée à l'étage. Peu d'espace, mais juste ce qu'il fallait pour un petit lit douillet et toutes les commodités d'une chambre d'ami. La porte se referme derrière elle, après ce qu'elle avait deviné être un "bonne nuit", la laissant dans la pénombre du soir, et l'éclairage doux d'une petite lampe de chevet. Ses affaires avaient étés déposées près du lit, et une couverture était pliée au pied de celui-ci. Nouveau soupir d'aise, tandis qu'elle vient se laisser tomber sur le matelas, éreintée. Quelle journée...
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Message par Karess Ven 14 Mai - 21:01

Il y a des moments où j’aimerais être un être simple de chair et de sang. Je serais là. Un personnage de plus dans cette scène de partage et de plaisirs simples, assis sur l’un des fauteuils...  
Présent, j’observe en retrait derrière toi… Envieux et mélancolique… Derrière toi, puis tout autour de vous... Après un quart d’heure à vous regarder rire, vous détendre, te voir apprendre la langue locale et faire connaissance avec la bande de Sylwia, ma conscience demeure avec toi, mais je vagabonde dans le squat…
Tel un réseau de caméras de vidéosurveillance… Des vues simultanées sur chaque pièce, ses murs appropriés par les occupants, des témoignages dessinés et écrits de leur imaginaire fantasque. De leurs idées. Leurs utopies. De leur existence…
J’observe le dehors. La cour intérieure. Ses couleurs et ses dessins laissés au silence et au froid de la nuit tombante… Oiseaux noirs qui viennent s’y établir en croassant. La silhouette sombre et furtive d’un de mes rats, qui file au beau milieu de la cour, parmi la végétation dense et les chaises et tables de bois… Au-dehors, de la palissade d’entrée, la rue. Animée. Eclairée par les réverbères et les lumières des commerces nocturnes, des pubs…
Rares voitures qui passent à vitesse raisonnée, lentement, leurs phares aveuglants...
Silhouettes enfouies, introverties des gens honnêtes de passage. Une bande de trois jeunes en blousons noirs dans l’enluminure d’un bar, coupes militaires, un posé sur le pare-chocs d’une voiture blanche à l’angle de la rue, ses copains remuants qui rient et parlent fort, bouteilles de vodkas en main.
Dans les habitations avoisinant le squat ?
Un trentenaire en tenue de sport, qui se hisse sur une barre de traction, la télé en fond dans son studio…
Un couple de personnes âgées devant la télé blottis chaleureusement l’un contre l’autre…
Un autre, trentaine également, qui s’engueule dans un appartement miteux. Leur fillette qui s’isole dans sa chambre, s’efforçant de rester dans son petit monde…
Un jeune joueur de jeux vidéo dans le logement voisin, qui hausse le volume de son casque pour ne pas entendre les cris. Dépressive dans l’étage du dessus, qui se bouche les oreilles sur son lit. Trop acculée dans son propre enfer pour prêter l’oreille aux problèmes des autres. Une marginale au look excentrique, coiffure et robe, qui vit entourée de ses chats et de ses plantes, l’air de son logement enfumé de cannabis…
Tant de rats dans les murs…
A quelques pâtés de maison, la flicaille qui patrouille. Loin de mes Loups, loin de toi, jeune Stacy. C’est une nuit calme, cette nuit.
Retour au squat. Si j’étais mortel, je lâcherais un soupir…
Te voir, sourire… T’amuser… Toute mignonne de fatigue que tu es, te liant d’amitié avec tes quatre nouveaux amis… Des douceurs sucrées…
Je te laisse ce moment, jeune Stacy…

***

L’escalier du paradis…
Un sanctuaire bienvenu. Le nôtre, rien qu’à nous… Le plafond blanc te salue… Cette scène onirique, féérique sur tout le mur, portrait d’un visage aux traits poilus, gris et marron, nez-museau et yeux animaux., silhouettes brunes de Faunes dansant en ronde avec des lapins et autres animaux des bois autour d’un feu, dans un décor forestier verdoyant et fleuri…  
Comme un noir de néant peint en contour sur le mur, donnant à cette peinture murale un ton tragique et désespéré…
Comme des êtres recherchant la chaleur et l’insouciance de la fête pour repousser l’inéluctable, la noirceur du réel…
De nuit, dans la lumière tamisée de la lampe de chevet et la pâleur lunaire qui s’infiltre par la fenêtre de la chambre, la scène semble encore plus imprégnée d’une aura envoutante… Pour un peu, l’on s’y croirait hein… Mais où te situerais-tu, toi ? Dans la fête ou dans le noir absolu ?
Mes yeux dans l'obscurité de l'entrée...

De corps comme d’esprit, tu as besoin de repos. Endors-toi, jeune Stacy… Dors et reviens. Dors et reviens…
Rêves lucides…
Rends-moi accessible ton conscient… Tes rêves…



Dernière édition par Karess le Mer 26 Mai - 20:08, édité 1 fois
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Message par Stacy Trojan Lun 17 Mai - 14:05

C'est alors qu'elle se tourne, joue écrasée contre l'oreillers, qu'elle remarque l'œuvre au mur. Une scène magique, qui invite à voyager, titille l'imaginaire. Sourire de la part de la hackeuse, qui perd des yeux fatigués mais grand écarquillés dans les différents éléments de la peinture, les êtres qui la composaient, le décors, ce néant qui l'entoure... Elle aurait été une petite créature envieuse de se joindre à la fête, cachée dans l'ombre, qui les observe timidement sans un mot, si elle avait dû faire partie de ce tableau. Elle, sûrement un petit rat, ou un autre "nuisible", et eux... Majestueux. Léger soupir tandis qu'elle détaille les traits d'un faune, son petit nez, la forme de ses yeux...

Et les minutes s'écoulent, le regard errant sur le mur, questionnements incessants : Qui ils étaient sensé être, quelle seraient leurs idées ? Mais aussi, en creusant un peu plus, qui les avaient peints, qui avait occupé cette chambre avant elle... C'est quelque part au milieu de cet instant de réflexion que le sommeil vient la cueillir. Membres fatigués, paupières lourdes, qui se ferment pour rejoindre les bras de Morphée.

°°°

Le ciel s'est embrasé. La forêt, illuminée de rouge en cette nuit noire. Elle, elle court à toute jambe, serrant contre elle quelque chose enroulé dans sa veste, précieusement, fermement. Derrière elle, un monstre de métal et de béton, à feu et à sang, d'où s'échappent des cris et des alarmes. S'en éloigner, le plus possible. Serrer contre elle son petit paquetage de fortune, d'où s'échappent neuf queues touffues et un petit museau qui éternue. Fumée noire qui entoure la zone, irrite les poumons, fait pleurer les yeux.

" -Ça va aller, Axel, je te le promet ! Ça va aller ! "

Réprimer ses regrets, fuir à tout prix, protéger le bébé Kitsune et soigner sa patte une fois à l'abris des Hunters, le labo englouti par l'horizon. Devant eux, les montagnes, et déjà, le bruit des hélicoptères qui s'approchaient pour passer la zone au peigne fin. Sauter dans la rivière en contrebas, ou tenter sa chance dans la forêt ?

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°°°

Premier réveil, la lampe de chevet l'éblouie mais la ramène à la réalité. Plus de projecteur d'hélicos après elle, juste la lueur de la pièce et celle de la lune qui viennent la caresser doucement. Longue inspiration pour retrouver son calme. Le laboratoire en Colombie... Ça avait tellement mal tourné. Et elle n'avait jamais retrouvé le petit Axel après leurs séparations, encore aujourd'hui, elle se demandait si sa patte cassée avait bien cicatrisé. Une vilaine poutre qui s'était abattu sur lui, alors que Trojan avait stratégiquement ouvert les portes pour permettre sa fuite, et coincé les gardes ailleurs. Elle qui en premier lieux n'en avait qu'après leurs bases de données, la mine d'or d'information qu'elle constituait, n'avais pas supporté de voir le petit se faire malmener, et avait fait surchauffer les serveurs de l'endroit. Les répercutions que ça avait eu, elles ne les avaient pas prévus, et c'était en partie ce qui avait causé sa perte... Tout ça lui laissait un arrière-goût très amer: Les fuites de données, la cavale jusqu'à Paris, Jerrico des Hunters, l'Homme en Noir... Cette canaille d'Homme en noir.

Elle entreprend de fouiller dans son sac, étendant çà et là quelques affaires mouillées, pour enfin mettre la main sur un petit sac cousu main dont elle ressort une petite pierre peinte, offerte par la famille qui l'avait hébergée contre quelques heures de travail au Pérou. "Mates Burilados" qu'ils avaient dit que ça s'appelait. Pendant quelques minutes, elle la serre entre ses mains, profite à nouveau d'une mangue juteuse sur ses papilles, le soleil sur sa peau lorsqu'il ne la brûlait pas, la beauté du pays, la gentillesse des gens... Elle avait adoré leurs mentalités  "tous dans la même galère". S’ils ne savaient pas quelque chose, comme le chemin à emprunter par exemple, ils préféraient abandonner ce qu'ils faisaient et se planter avec vous plutôt que de vous laisser vous tromper seul. Sur ces pensées réconfortantes, elle vient déposer le contenu de son sac sur la table de chevet. Un tas de bric et de broc, avec des poils d'animaux, des bâtons, des bouts de tissus, des cailloux, des morceaux de papiers, des petits objets usés par le temps... Et même une mèche de cheveux bleue et verte retenue par un élastique.

Les yeux plongés sur cette curieuse collection, Trojan entreprend de se mettre à l'aise pour dormir, quittant le jogging et le pull qui lui avaient été prêtés. La couette est dépliée et jetée sur le lit que vient regagner la jeune femme, éteignant la lumière une fois confortablement installée. Nouveau soupir d'aise, tandis qu'elle sonde la présence de l'entité dans la pièce.

°°°

Le pays des cerisiers et de la technologie, la nuit percée par les éclairages de la ville, ses néons omniprésents, uniques, fabriqués par des passionnés dont le métier est voué à disparaitre, concurrencé par les écrans leds. Et Trojan, qui bande ses bras, pousse du pied la lame à côté d'elle. Son bloc note posé sur le canapé, son outil ouvert sur une image interdite, autre portail du mystérieux "Smilling Dog". Le chien achève sa transformation en se roulant dans le liquide rouge au sol. Fait des cabrioles, des petits tours amusants, pour distraire la jeune femme de la douleur. Les dernières gouttes tombés au sol ? Transformée en petite chauve-souris de sang qui virevolte autours de sa tête.

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Et sa main, qui se tend vers le canidé sinistre qui se laisse toucher, la créature hilare, qui la traite de folle, d'inconsciente, lui apprends qu'il aurait déjà pu la tuer trois fois... Mais qu'il la trouvait drôle, beaucoup trop drôle, à donner de sa personne pour apprendre, à l'appeler, en sachant pertinemment qu'elle pourrait finir en amuse-gueule, à ne pas avoir peur de lui. Il s'en serait offensé de la part de n'importe quel autre être humain qu'il aurait trouvé arrogant. Mais il n'avait trouvé aucune défiance en la jeune femme, elle n'avait rien à prouver, ni à lui, ni aux autres de son espèce. Elle s'intéressait juste sincèrement à ce qu'il était, ce qu'il recherchait, avec une curiosité enfantine. Et pour ça, il l'avait prise en affection.

Mais, dans cet appartement de Tokyo, quelque chose semblait faux. Comme un jeu dont on aurait développé qu'une pièce. Les portes qui s'ouvrent sur du vide, les fenêtres qui ne donnent que sur la nuit noire... Quoi qu'en s'approchant un petit peu, après le départ du Husky qui lui avait lapé les mains encore tachées, un curieux paysage s'étendait à sa vue. Une barre de bâtiment au voisinage hétéroclite, un petit bar, une voiture blanche et quelques jeunes éméchés...

Pas un paysage asiatique, mais Slave.
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Message par Karess Sam 22 Mai - 22:05

Rivière ou forêt…
Te voir courir avec le petit renard bleu… Notre passé. Notre empathie profonde qui nous a poussés à agir, notre fuite éperdue. Le petit Alex dans nos bras. Il y a une présence à tes côtés, ma présence, dans cette réminiscence de ton passé… Ce laboratoire, nous l’avons fait…
Nous allons le faire sauter ensemble…
…Est-ce ce que nous sommes ? Des saboteurs ? Des destructeurs de labos ? Explosions et installations militaro-scientifiques mises hors-service dans notre sillage…
Terribles, les lueurs éblouissantes des hélicoptères, qui ratissent la région à notre recherche… Quel chemin, Stacy ? Quel chemin nous mène au Sanctuaire… La rivière, un fleuve de ciment dans la nuit… La forêt, plongée dans la pénombre… Le ciel ocre rouge…
Des présences qui nous guettent quelle que soit l’option que l’on retient. Sorciers et démons...
Silhouette décharnée d’un vieillard qui émerge lentement et à moitié des eaux, qui se souillent d’une teinte noirâtre autour de lui. Écœurante, visqueuse silhouette dégoulinante… Un rictus cruel et profondément malveillant…
Silhouette noire, corps d’homme à la tête caprine et cornue, fondue la pénombre de la forêt… Ses yeux d’un jaune incandescent…
Et moi, entre les deux. Avatar noir du jeune émeutier, mais tranquillement assis sur une chaise de jardin, posture d’un éducateur patient…
« Rivière ou forêt, au final le choix importe peu. Aies foi en ta décision, jeune Stacy. Et écoute ton cœur. Sonde ton âme. Osais-tu réellement lutter ? Osais vaincre ? Osais sauver cet anima innocent que tu portes dans tes bras ? Ou au fond, étais-tu trop broyée par la vie et n’attendais-tu que l’échec pour te sentir en paix avec ton impuissance… »
Aies foi en ton choix, mais fais-le vite, jeune Stacy. Avant que l’indécision et le doute ne t’enferment dans leur cage. Dans Kiev… La clairière… Ce marécage d’huile noire…
Dans le lointain derrière nous, les molosses en armes de Dieu viennent de se lancer à nos trousses…

***

Le ciel de cette nuit par la fenêtre, arbore une teinte ocre rouge…
Premier retour au monde de l’Eveil...
Je te sens en proie à la nostalgie et à l’amertume, ces vieilles compagnes de mes hôtes, jeune Stacy. Et je t’observe. T’observe étaler les fragments de ton passé avec attention, regrets et affection… Je ressens le goût des fruits exotiques… L’altruisme… Le sentiment de solidarité au sein de tes communautés passées…
Tu sais toujours t’entourer des bonnes personnes, je vois ? Louve solitaire, mais guère esseulée… Voudrais-tu revoir de vieux amis un jour ? Revoir le petit renard bleu ? Nous le pourrions, ma louve… Nous le pourrions, un jour prochain…
C’est une belle collection… Tu me sondes, sondes cette présence au-dessus de toi…
Mes yeux dans tes yeux… Moi aussi je te sonde, jeune Stacy…

***

Innocente…
Un profond sens de l’empathie... Fondu dans le Husky, je vois que tu n’as pas peur des monstres… Les vrais monstres ce sont les humains, pas vrai ? Tu me plais bien, jeune Stacy… Et je crois que tu t’entendrais bien avec certains de mes mignons. Il faut que je te présente à mes Gobelins… Vous soutenir. Vous entraider, même…
La fenêtre de Tokyo donne sur un paysage Slave. Ville de l’ex-URSS fantôme où la nature a repris ses droits…
Au milieu de cette ville fantôme, ces trois jeunes décontractés, qui t’appellent. Qui t’invitent à venir boire à la chute du genre humain…
Silhouette draconique et battement d’aile lourd, déclenchant une sensation engourdie de bourrasque. Laisse-moi me rendre serviable et te porter la bouteille qui t’est offerte jusqu’à ta fenêtre…
Le monde au-dehors, plongé dans une nuit d’un noir néant…
« Et vois-tu ces noires montagnes dans les ténèbres ? »
Le Husky à ton côté qui tend une griffe de sa patte à la manière d’un homme, indiquant le néant lointain…
« Ces noires montagnes, ce sont celles du Mordor. »

La porte de l’immeuble, elle, de prime abord donne sur le Néant…
Puis le Néant devient une grotte. Une galerie obscure de caverne montagneuse, t’invitant à t’y engouffrer…

***

Ma silhouette bestiale, ailée et cornue, perchée au bout du lit, qui te regarde les yeux dans les yeux elle aussi…
Ton second retour au monde de l’Eveil en cette nuit, dont le ciel par la fenêtre est devenu d’un noir Néant… Tu sondes ma présence, et je te sonde. Mes yeux avides de communion d’esprit à esprit. Qu’y lirais-tu, entre amusement et désir canin de demeurer à tes côtés coûte que coûte pour veiller à ton repos serein ?
A cette intensité, commences-tu à me voir distinctement, jeune Stacy ? Mon corps écailleux de noir et rougeoyant d’un feu intérieur… Mon rictus, celui du Husky dans tes rêves, dans ton passé… Le ressens-tu ? Notre sentiment de plénitude qui irradie dans tes entrailles, en cette nuit éternelle…
Lové à tes pieds, douce présence lisse, le chat miaule.
Détends-toi et rendors-toi, jeune Stacy… Rendors-toi…
Par ma force de manifestation physique, j’ai pris la liberté d’entrouvrir la porte à Nicodemus. Laisse-le, laisse-nous manger tes ondes négatives. Cette pollution qui a pourri ta vie trop longtemps. Qu’elle demeure dans les ténèbres passées de Masego et de City 1B…

***

A nouveau nous communions dans le monde des rêves et de l’onirique…
« Il y en a d’autres qui sont rentrés dans l’immeuble, me dit Nicodemus dans le monde de l’Eveil…
Je sais… Je les sens... Et ils me sentent aussi…
Oh oui, je les sens… Et si tu me voyais, jeune Stacy, mon rictus carnassier qui s’est étiré d’amusement… Âmes en peine chassées, délogées de leurs corps d’origine par des âmes noires comme moi, qui se sont introduites dans les larges failles et brèches de leurs enveloppes ravagées par la drogue…
Tant qu’ils ne concrétisent pas à leur tour une possession, les voilà voués aux mêmes limbes que les suicidés…
Ils ne m’aiment pas… Ils me tiennent rancune comme si c’était moi qui m’étais emparé de leurs corps… Pourtant, ne peuvent-ils pas s’en prendre qu’à eux-mêmes ?
— Et elle ? Tu as l’intention de lui faire quoi, si ce n’est pas trop indiscret ? me demande Nicodemus...
« Il y a un terrier d’humains ravagés à quelques foulées de pattes d’ici, tu le sens ? Les âmes noires comme toi y viennent et n’ont qu’à choisir le corps qu’ils souhaitent posséder, rendus vulnérables par les poisons de l’esprit que les Hommes se piquent dans les bras et flairent à pleines narines…»
Ce n’est pas ce que je recherche pour l’heure… La jeune Stacy Trojan et moi, nous communions par les bonnes vieilles voies des intuitions, des signes, de la faune et la flore, des mirages optiques et auditifs… Et c’est très bien comme ça, pour le moment… Ce que je vais faire d’elle, moi-même, j’ignore quelle sera la finalité…
Pour l’heure, je t’avoue que j’ai envie d’être moins "noir", moins démon avec elle, que de la protéger. De l’aider à renaître... D’une manière, ou d’une autre…

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Message par Stacy Trojan Mer 26 Mai - 3:02

Comme une mère qui protégerait son nourrisson, féroce maman louve qui niche son petit au creux de son cou, le menton posé sur sa tête. Elle l'entoure de ses bras, le garde au chaud sans toucher sa patte blessée tandis que dans sa boite crânienne, les méninges tournent à pleins régime. Son pouce, qui caresse la joue touffue du petit renard pour le rassurer, mais aussi pour s'ancrer dans la réalité, la maintenir concentrée alors qu'elle défie du regard trois étrange personnage. Le vieillard lui glace le sang. Hors de question de réduire la distance qui les séparait déjà. Et la silhouette de la forêt ? Elle lui renvoie une drôle d'impression, impossible pour elle de déterminer s'il s'agit d'une figure alliée. Et enfin, le jeune, qui lui fait face, guette sa réaction...

Frissons qui lui secouent le tronc, lui parcourent l'échine. Lui. Celui de cette petite salle dans les égouts. Celui de la salle de bain. Qui d'autre ?

Coups de feu qui fusent dans l'air, des ordres portés par le vent. Les gardes survivants du laboratoire ? Non. Ce qu'elle entend n'est ni Hispanique, ni Anglais. Même hurlé, ça ne sonne pas aussi agressif. Un coup d'œil derrière elle, et elle reconnait non pas une horde militaire en uniforme, mais une milice lourdement armée, aux allures hétéroclites. Tenues issues de diffèrent corps d'armés, certaines civiles même, accompagnées d'accessoires paramilitaire, armes aux origines diverses... Alors qu'ils s'approchent, elle semble distinguer des reflets sur leurs vêtements crasseux, une odeur d'égouts. Des noyés aux visages bouffis et aux lèvres cyanosées, qui la pourchassent. Ça n'avait pas de sens, les chiens de Dieu ici, en Amérique du Sud ?

" - J'étais de ceux qui n'avaient plus rien à perdre et qui tentait le tout pour le tout sous le coup de l'impulsion. " Lance-t-elle à l'émeutier, se réservant le droit de fournir une réponse plus approfondie plus tard.

Ses jambes s'emballent en direction de la forêt, qu'à cela ne tiennes, l'être cornu était le moins menaçant, et elle trouverait plus facilement une cachette et un bâton pour soigner le petit par là-bas. Les branches s'étendes vers le ciel, comme des membres avides de pouvoir s'en saisir. Lune de sang au-dessus de leurs têtes, baignant l'atmosphère de rouge. Derrière elle, l'homme décharné enrage contre elle et commence à attaquer ses poursuivants, devant, tendu comme des pièges à ses pieds, des branches et racines qui jonchent sa route, semblent vouloir l'attraper, elle aussi, et la silhouette caprine qui s'anime, son œil perçant semble sonder les deux êtres en approche.

Trojan stoppe sa course, c'est un regard triste qu'elle découvre sur la créature. Mi-homme, mi-animal, elle reconnait l'un des personnages présents sur la peinture étudiée plus tôt. Avec fascination, elle l'observe l'espace de quelques secondes, de haut en bas, avant de resserrer le paquetage dans ses bras et reprendre sa course.

" - Les forces anciennes du Monde ne peuvent rien face à Internet… "

Murmures lointains de la voix grave du Faunes. Trojan secoue la tête, confuse, se risque à jeter un regard en arrière... Et c'est la chute, les pieds attrapés par les racines au sol. Le monde disparait en une fraction de seconde, happé par les mêmes ténèbres qu'autours de la scène peinte sur le mur de sa chambre. Ses yeux se rouvrent grand sur celle-ci.

Ses petites affaires étalées et son calme retrouvé, la hackeuse perdait maintenant son regard dans celui de l'entité. Il y avait quelque chose de fascinant à s'y plonger, le même frisson qu'en espionnant dans un trou de serrure, la même fascination, les yeux happé dans le champ d'un microscope, et la même sensation d'insignifiance, d'être tout petit, que lorsque l'on regarde dans un télescope. Ces longs regards silencieux étaient une expérience à part entière, l'âme mise à nue.

" - Ils l'électrocutaient. " Déclare-t-elle finalement. " Un peu comme ces chiens qu'on utilise pour étudier l'impuissance apprise. Mais c'était un bébé, et il suppliait... Je pouvais pas... Je pouvais pas juste l'ignorer et repartir avec mon butin sous le bras, si ? Quel genre de personne j'aurais été ? Comme eux ? "

Hochement négatif de la tête. Elle laisse s'installer un petit silence, bien consciente qu'on ne lui répondrait probablement pas.

" - L'échec, ça ne me faisait pas peur, j'étais bien trop inconsciente et loin des réalités pour ça. Ce qui me faisait peur, c'était qu'on m'abrutisse à nouveau. La camisole chimique, l'arôme artificiel du cassis sous ma langue... C'était les Hommes. Avec et sans grand "H", d'ailleurs. Je voulais juste faire ce qui me semblais juste, sans réfléchir. Je voulais être vivante. Pathétique, recherchée, risible, peut-être. Mais authentiquement libre.."

Comme un air de résignation alors qu'elle tire la couette sur son nez, les yeux maintenant tourné vers l'astre qui éclairait le ciel de rouge. Entre les nuages d'orage, la Super Lune des Fleurs donnait un air irréel au paysage urbain.

Une page se tourne. [RP KARESS - STACY ] Red-moon-city-footage-040764295_iconl

°°°

Ses yeux contemplent l'endroit, ville soviétique modèle laissée à l'abandon, nature qui reprends ses droits... Et pourtant, un peu de mouvement, une poignée de personne qui semble subsister ici, comme si la vie n'avait jamais perdue son cours. Quelques mèches de ses cheveux ébouriffés s'agitent sous l'action du vent, après un regard curieux sur la créature qui avait pris forme, elle reporte son attention sur l'agitation dans la rue, allant s'accouder au rebord de la fenêtre. Elle pouffe de rire alors qu'on lui apprend à quoi il trinque, et se saisi de la bouteille qu'elle lève bien haut, remercie l’entité, et en silence, adresse un léger un signe de tête à ses semblables en contrebas.

" - Au trépas de l'humanité, boovatje zdorovi ! " Lance-t-elle ensuite, fière de réutiliser ce que Daria lui avait appris plus tôt dans la soirée.

Une rasade pour se donner du courage, l'autre sur les bandages de ses bras pour désinfecter, un doigt sur le goulot pour gérer le débit. Grimace tandis qu'elle repose le contenant sur le rebord, la gorge et les bras en feu, qu'elle agite vivement pour se défaire de ce qui avait coulé sur ses mains. Ignorer la sensation vive de picotements, les bandages imbibés contre les plaies.

" - Vous êtes... Des "amis" à lui ? " Demande-t-elle aux jeunes en plongeant les mains dans ses poches de jean. Au bout de ses doigts, quelque chose de rêche et de fibreux, qu'elle ressort délicatement. Une mèche bleue-verte, qu'elle observe et caresse du bout de la phalange avec mélancolie. " - Oh je suis sûre que tu l'aurais aimé... " Avait-elle murmuré ramenant son regard sur l'entité draconique.

Les silhouettes se désagrègent, balayés comme un tas de feuilles mortes par une nouvelle bourrasque de vent. Suivant la patte du surnommé Smiley, au-delà des ruines et de la végétation morte, elle contemple ces presque crocs noir, crevant le ciel, cette chaine de montagne qui s'étend tout du long du paysage.

" - Le Mordor tu dis ? " Grimace de la jeune femme qui ne sais que faire de l'information. Même pour un pays étranger, le nom sonne étrange... " -Et qu'est-ce qu'il y à la bas ? "

Trojan se détourne de l'ouverture pour revenir au centre de la pièce, elle se saisit d'une sucette à l'emballage coloré et mignon, "kawaii" qu'il disaient ici, parfumée à la pastèque, un parfum original qui avait attisé sa curiosité. Le plastique et la mèche de cheveux sont glissés dans le fond de sa poche, tandis qu'elle se dirige vers ses chaussures à l'entrée, bien décidée à aller explorer cette anomalie géographique. Seuls quelques étages la séparent du rez-de-chaussée, rapidement descendu par un ascenseur à l'ampoule clignotante et grésillante. Un petit hall modeste, un brin dépassé, se trouve être le dernier obstacle entre elle et l'extérieur. Dehors, plus une lumière... Elle passe la porte, quelque chose touche son pied.

°°°

Ses yeux s'ouvrent à nouveau, d'un néant à un autre. Son attention, directement reportée à ses pieds, elle découvre la petite créature qui semble venir de s'allonger, à en juger la manière qu'elle a de tâter le drap de ses pattes. Un peu au-dessus, le sourire carnassier de ce cher Smiley, greffé sur un autre être... Si la vision pouvait être perturbante, elle apporte réconfort a la jeune femme. La sensation de faire connaissance, de partager quelque chose, les échos des sentiments bienveillants et protecteur à son égard... Elle baille, frottant d'une main maladroite sa joue droite, et se redresse lentement, l'autre main tendue vers le chat pour voir s'il était d'humeur à être câliné ou s'il allait l'ignorer et demander la paix. Sa petite tête viens se loger dans la paume de cette dernière, qui entreprend de la caresser et après un bref moment, venir l'attraper pour le coucher à côté d'elle, un petit peu comme une peluche.

" - T'es mignon, toi. Ça fait drôle, qu'tu sois sans poil. T'es comme une bouillotte, mais qui ronronne. "

De l'index, elle gratouille doucement le menton du félin, ses yeux passent de l'animal au papier de sucrerie bariolé sur la table de chevet, pour finalement retourner étudier ce qui s'apparentait être un dragon. Fascinante silhouette qui se présente à elle, semble l'inviter à retourner à son repos... Elle accepte finalement de fermer les yeux, la main qui câlinait l'animal semblant faiblir de minutes en minutes, jusqu'à s'immobiliser.

Des murs humides, rocailleux. Sons de gouttelettes qui s'écrasent au sol, fraicheur qui la fait frissonner. Elle réalise que le néant qu'elle avait pénétré resonnes, que de petites pierres crissent sous ses semelles. Rapidement, elle tapote ses poches pour mettre la main sur son outil, allumer le flash pour s'éclairer et se diriger. Un instant, elle se demande si elle ne devait pas saisir l'opportunité de retourner dans l'appartement, mais sucette à la bouche et piquée par la curiosité, elle entame sa marche en direction des entrailles de la terre. Ces cavernes devaient bien mener quelque part...


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Message par Karess Mer 26 Mai - 21:49

M’attarder dans le réel… Je marche dans tes rêves, mais je veille sur ton sommeil et observe nos alentours… Le monde qui t’entoure…
Logis qui ont sombré dans le sommeil… Toutes lumières éteintes...
Le squat lui-même dort à présent. Demeure silencieuse et obscure...
Squat... Logis... Des pièces plongées dans le noir...
Mais pas tous… Somnambules, anxieux et insomniaques…
Le jeune joueur toujours sur ses jeux. Nuit blanche…
Les chats de l’excentrique endormie dans son fauteuil. Indépendants. Sauvages. Quittent le domicile de leur humaine référent par la fenêtre, gagnant les toits pour les uns, le niveau de la rue pour les autres… Moins de lumières dans la rue. Rares voitures. Rares silhouettes de passants qui avancent à pas pressés, se hâtant de traverser la nuit et le froid pour rentrer chez eux…
Des ruelles vides, hormis les chats qui filent au-travers, animaux furtifs et rapides… Ceux qui demeurent dans le logis perçoivent ma présence espionne, me fixant de leurs yeux nyctalopes... Salutations, chats… Je ne fais que passer en curieux, ne vous souciez guère de moi…
Dans un autre appartement, le père du couple qui fume en silence dans la cuisine… La fillette non plus ne dort pas, se tenant derrière l’entrebâillement de sa porte…  

***

Descendre dans la grotte…
L’Antre de Ma Légion…
Tunnels et tranchées donnant sur des promontoires, ayant pour façade les cieux nocturnes... Comme des échos de présences dans ces grottes. Mirages sublimes de silhouettes humanoïdes noires fondues dans la pénombre. Mais leurs yeux rougeoyants, leurs crocs blancs qui se distinguent dans leur noirceur intangible dans le monde de la matière, leurs oreilles pointues…
Echos fantomatiques sonores, de voix profondément rauques inintelligibles. Et de rires d’enfants…
Ce qui pourrait s’apparenter comme un cauchemar sinistre évoque pourtant une sensation de sécurité, et de paix. Apaisantes et accueillantes, ces ténèbres de mes grottes… Ces monstres morts qui te saluent de leurs rictus...
Qu’y a-t-il au Mordor…
Flashs subliminaux d’une terre de cendres, volcanique et ténébreuse, crocs montagneux noirs sous une chape de nuages noirs. Des fantômes de silhouettes en armures, armées de lances…  Bannières sur les murs…
Couinements de rats... Un rat blanc, albinos aux yeux rouges, file le long des parois, s’arrêtant pour renifler autour de toi, jeune Stacy…
Qu’y a-t-il au Mordor…
Comme un plan de film sur le monde extérieur, où une silhouette blanche aux yeux rouges, grotesque et rachitique, les membres griffus, sautillent avec vivacité pour évoluer dans son environnement. En quête de nourriture. La chose se fige, renifle. Cherche de la tête autour d’elle, comme consciente que quelque chose la regarde…
Retour sur la grotte. Des ténèbres abyssales de la grotte de ce rêve, il naît une cavité rougeoyante dans la lumière des braséros. Silhouette encapuchonnée noire, haillons grotesques, une peau cadavérique, au milieu de la cavité.
Dans lumière des braséros, les parois sont couvertes de crânes. Dizaines, centaine de crânes polis qui te saluent de leurs orbites creuses, toi ma jeune élue. Dans les mains de cette silhouette en haillon, un autre crâne, que les mains polissent, polissent…
Ce qui pourrait s’apparenter comme un cauchemar sinistre évoque pourtant une sensation de sécurité, et de paix. Apaisantes et accueillantes, ces ténèbres de mes grottes. Ces monstres morts qui te saluent de leurs orbites creuses...
Et en ces catacombes où reposent les miens, mon ombre. Ma Présence…

« A qui sont ces cheveux ? » Te demande le petit Alex dans tes bras, ses petits yeux pleins de vie…
Alex…

***

Désagrégation de la grotte... Un chaos tourbillonnant d’où émergent sol terreux, feuillu, et forêt. Te revoilà revenu dans la forêt, le petit Alex dans tes bras…
La nuit ocre rouge est devenue d’un noir profond, éclairée par des halos de lampes. Des lampes dans des mains de fantômes. A nouveau comme des échos de présences qui se présentent devant toi, mais plus perceptibles cette fois-ci… Silhouettes qui semblent faites de végétation… Non, juste des treillis militaires...
Des visages-masques à gaz couleur terreuse… Comme figées dans le temps, leurs silhouettes. L’un d’eux boîte, soutenu par un soldat jumeau. Deux autres les encadrent, les faisceaux de leurs lampes dévoilant la forêt.
La cinquième silhouette… Un visage familier, tête découverte d’un casque, dans cette même tenue de combat…
A ton réveil, tu as laissé ce visage derrière toi, hors de ta mémoire…
Echos de silhouettes caprines…
Puis bien plus perceptibles, de soldats en combinaisons noires. Comme un film figé sur pause, ou une vieille photographie.
Ma présence à tes côtés… Ma main gantée de noire venant flatter la tête bleue et poilue du petit renard dans tes bras… Visions en plan figé du petit être. Un peu plus grand que dans ton souvenir, un regard plus fougueux. Et toutes les pattes parfaitement rétablies, tu peux voir l’animal féérique qui va en bonds dans une forêt, verdoyante dans la lumière du jour…
Heureuse ? Le petit que tu portes dans les bras va s’en sortir. Grandir et vivre libre...

Retour à un monde de ténèbres…
Laisse-moi marcher avec toi dans cette forêt…
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Message par Stacy Trojan Jeu 3 Juin - 22:38

Elle avait eu envie de se lancer à leurs poursuites, un peu à la manière d'une enfant gambadant dans une clairière pour attraper un papillon ou une sauterelle. Quoi qu'ils aient pu être, ils avaient piqué sa curiosité. Des rires d’enfants… Ici ? Son appareil tendu devant elle, occupant le rôle de torche d’aventurier elle reprend sa route, des étoiles pleins les yeux, suivant à bonne distance les créatures précédemment repérées. Au passage des monstres, elle leurs adresse son plus beau sourire, le bâton de sucette coincée entre ses dents, leurs rendant leurs salutations.

Sa tête se rempli d’images, elle voyage, comme transportée par ces visions. De grandes étendue sombres, rocheuse… Elles sont bien loin, les prairies verdoyantes ondulant sous le vent. Ici, pas de ciel bleu à perte d’horizon, mais l’orage qui menace : La voute céleste est basse, écrasante. Tressaillement de la jeune femme qui comprend que le Mordor n’appartient pas à son époque et qui découvre autours d’elle, les ombres des habitants de ce monde. Un instant, elle se sent étrangère, avec l’impression que sa présence ici tient de l’erreur, mais quelque-chose l’appelle, semble la rassurer.

Retour à un semblant de réalité. A peine le temps de saluer le petit rat qui l’étudie, et sa transe reprends. Un autre personnage semble avoir remplacé le rongeur, et après étude de celui-ci, Trojan ne peut s’empêcher de leurs trouver une certaine ressemblance, dans ce qu’ils dégageaient, du moins. Etrange face à face silencieux. Elle ne le distingue clairement que quelques secondes. Elle, dissimulée derrière un gros rocher dans l’ombre et lui, en posture défensive qui balaye l’endroit du regard. Une bien drôle de créature…

L’environnement est redevenu pourpre, les iris noisette de la jeune femme luisent dans les tons chauds. Pour elle, c’est comme rentrer à la maison, la chaleur d’un foyer, son environnement sécurisant… Long moment d’errance alors que son regard se perd sur les crânes soigneusement rangés devant elle. Prudemment, elle s’aventure un peu plus près, tentant de discerner le visage de la présence encapuchonnée. Void noir qui se désagrège sous ses yeux, suivi de l’endroit. Dans ses bras, le petit Axel qui est réapparu et qui la questionne, emmitouflé dans sa vielle veste boulochée.

Une impression de glitch, les images précédentes effacée de sa mémoire, comme si elle n’avait jamais quitté la forêt. Non sans une sensation de vide, la jeune femme vient resserrer l’animal contre elle, perplexe. Le temps de quelques respirations, et voilà qu’un sourire nostalgique vient étirer ses lèvres. A qui était ces cheveux ? Le visage d’un jeune punk apparait à son esprit. Crinière bleue, et nombreux piercings comme elle, des yeux immanquablement cernés, aux pupilles irrités, en témoigne les veines qui s’étendaient comme des racines folles sur ses sclérotiques, et des pommettes saillantes, elle s’était d’ailleurs toujours demandé si elles étaient dues à son amaigrissement ou à ses origines germaniques.

" - Killian Immanuel Björn, ou ‘Lian. C’était mon ami. "

L’air ailleurs, elle fouille au plus profond de sa mémoire pour rendre plus précis le portrait de son ami : Sa tongue-split, les deux billes argentées qui l’ornaient, ses tatouages, sa manière d’étendre son corps bien trop grand partout… Il faisait bien une tête de plus qu’elle, lorsqu’il se tenait droit. Quelque chose vient l’éblouir, elle plisse les yeux. Une main pour venir se protéger le visage de l’agression lumineuse, l’autre pour maintenir fermement le petit contre elle. Ses poursuivant l’auraient retrouvé ? Un pas en arrière, tandis qu’elle tente de discerner a qui elle a à faire. Comme une biche qui affronteraient des pleins phares, il y eu un instant de silence, d’hésitation. Elle réalise.

- Dominik ?  " 

Plantée devant eux, elle leurs fait face, pantoise. Une de ses lectures lui avait apprit que le cerveau n’inventait pas de visage lorsque l’on rêvait, qu’il réutilisait ceux qu’il avait déjà vu auparavant. Visage de proches, d’inconnus croisé dans la rue, vu à la télé… Mais celui de Dominik ? Elle doutait que ce soit un hasard, l’entité essayait-elle de lui faire passer un message ?

Bien vite, l’espace change de nouveau, s’emplit de nouveau personnages. Un tour sur elle-même pour évaluer la situation, les jambes prêtes à fuir en cas d’urgence, mais il ne se passe rien. Les autres soldats demeurent immobiles. Soulagement de la part de la jeune femme qui voyait une menace en eux, qui qu’ils soient. Auprès de Dominik et les autres anonymes, d’autres silhouettes rappelant celles de la peinture…

Elle ferme les yeux, secoue la tête doucement pour y faire le vide. Quel drôle de rêve… Lorsqu’elle les rouvres, la forêt a retrouvé son calme. Plus que trois silhouettes parmi les arbres haut comme des gratte-ciels. Longuement, elle observe le nouvel arrivant, reconnaissant instantanément, mais avec beaucoup de questionnement l’aura de son nouvel allié.

" - Bonsoir. " Articulé bêtement, pour briser le silence qui régnait.

Avec la même curiosité que dans la grotte, la jeune femme se penche légèrement pour tenter d’entrevoir sous la capuche de l’émeutier, apercevoir une paire d’yeux au-dessus de ce foulard qui cachait son visage. Se superpose à sa vision des flashs d’Axel, jusqu’à envahir complétement l’espace. Un sourire soulagé étire ses lèvres, ses épaules semblent s’abaisser légèrement. Axel allait bien.

En un battement de cils, elle est de retour dans ce bois, seule avec l’entité cette fois-ci. Un coup d’œil aux alentours pour s’assurer qu’aucun nouvel élément n’est apparu, et elle s’autorise à secouer doucement son bras engourdis, celui qui retenait le petit être contre elle depuis tout ce temps. Silencieuse, la silhouette semble l’inviter à aller marcher ensemble. Elle enfourne ses deux mains dans ses poches, un demi-sourire aux lèvres, et amorces quelques pas dans le calme, semblant apprécier la compagnie qui lui était offerte.

La végétation était bien différente de celle des pays de l’Est ici, les pins, remplacé par toutes sortes de palmiers, certains fleurit, avec des troncs longs et fins, ou au contraire, bas et arrondis, de grandes feuilles rappelant celles des plantes grasses, ou plus fines, graciles, qui ondulaient avec le vent… Ceux qu’elles avaient préféré avaient leurs bois rouges, comme s’ils avaient été peints. Avec leurs allures, on les repérait facilement dans la flore…

Et il s’écoule quelques minutes silencieuses, ou elle profite du temps que lui accorde l’entité, pas certaine de ce qu’il attendait d’elle. Ses précédentes tentatives de communication verbales s’étaient soldées par un échec, mais elle ne s’en offusquait pas. Karess n’était pas de ces Smiley ou Axel, il y avait chez lui quelque chose de plus… Divin. Ça non, Karess n’était pas de ces « simples » monstres que l’on pouvait traquer et apprivoiser. En cet instant, elle l’aurait plus rangé dans la catégorie des démons, ou quelque chose de cet esprit. Quelque chose de puissant, d’insaisissable. Une force supérieure dont elle n’aurait peut-être jamais l’identité.

" - Allons par ici. "  Invite-elle doucement, désignant un passage entre deux arbres a l’écorce vermeille.

Autour d’eux, et très progressivement, le paysage change. La forêt vierge devient une foret artificielle, magnifique, mais crée des mains de l’homme. Au milieu des palmiers communs, poussaient maintenant des espèces hybrides, plus ou moins réussie, des cactus, des fleurs aux parfums variés, et un petit lac, artificiel lui aussi, mais saisissant par sa beauté et sa biocénose riche. En pleurs au bord de celui-ci, un homme en pyjama d’hôpital, les cheveux noirs en bataille, et les yeux cernés. Il appelle une certaines Mélody, qu’il pense noyée.

" - Wilfried Kekain. Victime de terreurs nocturnes depuis la mort de sa femme. Il se prive volontairement de sommeil en abusant d’excitant et en se mutilant pour ne plus cauchemarder. Il l’a hallucinée mourir tant de fois qu’il ne se souvient plus de comment elle est partie. Un jour il m’a prise pour elle, il avait peur que je tombe dans le lac… J’ai de la peine pour lui. "

Elle s’approche doucement pour poser une main sur son épaule, tenter de le soutenir. Absence de réaction de sa part, qui ne semble pas voir les deux intrus. Dans l’eau, seul le reflet de l’homme, une ombre trouble à ses côtés, comme effacée. Elle fait ensuite un pas en arrière, désignant des plantes du doigts, les spécimens les plus atypique.

"  -Il n’y avait pas que des malades et des médecins ici. L’île était un vrai gage de liberté avant les incidents. Les têtes pensantes de tout métier et des quatre coins du monde venaient pour faire avancer leurs sciences. On avait des décennies d’avance sur le reste du monde. Du moins, c’est ce que j’entendais des conversations des employés, quand je me cachais. Masego Taeriro, c’était avant tout une promesse d’espoir, la création d’un homme qui voulait aider plus que tout. Mais comme pour tout, l’endroit s’est fait gangréner par la cruauté et la cupidité des pingouins… Enfin, les costard-cravate, quoi.. "

Long soupir résigné, tandis qu’elle invite la silhouette charbonneuse à lui emboiter le pas, se dirigeant vers ce qui se voulait être la sortie de la palmeraie et l’entrée d’impressionnants jardins. Les arbres remplacés par des plantations, des serres, des fleurs... Bien plus loin, à l'horizon, une plage digne d'une carte postale, sable fin, rouleau dans l'eau turquoise, ces vagues qui ne s'arrêtes jamais... Assis sur un rocher, un vieux militaire grecque en train de siffler un bouteille d'Ouzo, et caché entre les oiseaux de paradis hybrides et les orchidées, un jeune homme à la chevelure écarlate qui en griffonnait quelques spécimens sur son carnet, entre deux notes brouillonnes sur la situation politique de l'île.

" - Le type antipathique la-bas, c'est Erick Stavros, je ne l'aime pas trop..."

Et même pas du tout, en témoigne le frisson de dégout et de colère qui prend la demoiselle.

" - Et lui, c'est Jake Garcia, journaliste retenu par la quarantaine. Il était venu enquêter sur les dérives des entreprises pharmaceutique, mais ce qu'il a découvert lors de ses investigations lui a fait revoir ses ambitions à la hausse. Les enjeux politiques, la corruption, les tests qui étaient effectués dans les labos... Il tenait un sacré scoop, mais les communications avec le monde extérieur étaient bloquées. Alors il a commencé à écrire sur nous, d'abord pour passer le temps, en attendant de pouvoir larguer sa bombe, puis avec beaucoup plus d'intérêt et de profondeur. On n’entre pas à Masego pour rien. Ici, tout le monde a une sacrée histoire à raconter. Et moi aussi, si tu es d'humeur. "

Elle retrouve son sourire, adressant un regard interrogateur à l'émeutier qui l'accompagnait.

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Wilfried Kekain, Erick Stavros et Jake Garcia.


Dernière édition par Stacy Trojan le Lun 7 Juin - 18:22, édité 1 fois
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Message par Karess Ven 4 Juin - 22:03

Jeune, Curieuse, Stacy… Des yeux, il y en a sous la capuche. Deux yeux à la lueur fougueuse dans un visage aux traits jeunes, jeune blanc au visage dissimulé derrière une écharpe noire. Ou ocre rouge ? Dotée de motifs de métalleux ? Le souvenir est confus, comme resté indéfini…
L’expression dans ces yeux est la même que celle d’un de ces jeunes quand il est filmé en biais par la caméra d’un média ou d’un youtubeur : une certaine indifférence, son attention reportée sur le lointain…
Mais sache que ta curiosité m’amuse, jeune Stacy.

D’autres silhouettes de soldats et de Faunes, figés autour de nous… Prémonition... Une bataille se prépare… Et toi, y jouerais-tu un rôle ? Ensemble, ira-t-on vers la lumière ?
Ce rêve t’appartient. C’est à travers toi, tes émotions, ton vécu, tes peurs et désirs, que je me calque pour l’influencer. Et voici que libre, ton esprit mue la forêt noire en ce jardin tropical.
Toujours, nous revenons à Masego… Projection mentale d’individus que tu as connu, qui t’ont marqué… T’observer en retrait, tandis que tu rêves de les revoir…
Ta sollicitude à leur égard… Ces souvenirs soucieux et compatissants dont tu attises la flamme, gardienne de leur mémoire…
La mémoire de Masego...
Wilfried Kekain…
Killian…

En temps normal, des noms qui m’évoqueraient jouets, et pièces de viandes…
Mais pour toi, jeune Stacy… Une voix émanant de partout et de nulle part, comme faites de plusieurs, certaines jeunes, certaines masculines, fusionnées à d’autres graves, et féminines. Leur timbre filtrant, semblable à des enregistrements de magnétophones. Des intonations absurdes et incohérentes, qui montent et descendent tel une courbe dans les aigus et les graves.
Les arbres ont comme des visages dans leurs écorces.
« Ont-ils leur place dans notre famille de rats, ma louve ? Les veux-tu avec nous ? Nous pouvons les chercher ! »

Silhouette fixe, demeurée poliment en retrait. Ses yeux t’étudient tranquillement. Le camouflage noir de l’écharpe sur le visage…
Tu m’invites à te suivre vers les jardins, et je t’emboîte le pas. Comme un vieil ami, complice et malices et confident de confiance… Me faire la présentation de tes vieilles connaissances... Intéressant…
Présences parasites de façades, de fondations d’habitations déchues, perdues en forêt... Intrusion dans cet environnement qui est le tien. Laissées à la nature, souillées de graffitis…
Dans le lointain, l’horizon au-delà de la plage, un soleil qui clignote comme une vieille ampoule.
Eclipse…
Le Soleil Noir…
Et lui, Jeune Stacy, en quels termes penses-tu à lui ?
A ton côté apparait Zäler.
Cette pointe acérée de peur… Et de rage, à l’évocation de ce salaud… Comme je le hais de tout mon être, moi aussi. Car pour l’heure, mon être, c’est toi…

***

Quelque chose d’étrange sur ce mur. Comme une partie de la scène que tu n’avais pas vu, sur laquelle des silhouettes enfantines de soldats sont apparues. Silhouettes qui se tirent dessus, qui tirent sur des silhouettes d’être imaginaires proches… Gerbes de sang pastel, dessinées à la craie…

Des visions subliminales, embrumées dans ton réveil. Fragments de mon omniprésence que tu perçois un bref instant. Passage d'une voiture de police, patrouille qui remonte dans l'avenue, gyrophares allumés...

L'air lourd.
Ramenée à la chambre, à la nuit noire, au monde de l’Eveil… Le sursaut causé par tes dernières émotions t’as tiré de tes rêves… Surpris, Nicodemus a pris ses distances et attend avec intérêt. Elle ne fait que passer. La patrouille passe son chemin, prenant l'angle...
Sentiment de relâchement dans l'atmosphère ambiante de la chambre. Estimant son œuvre accomplie avec toi, la présence féline de Nicodemus se détourne de toi et quitte à petits pas la pièce, partant décharger un autre résident du squat de ses pensées noires…
Ne restent que toi et moi.
Détends-toi, ma louve… Détends-toi… L’heure de Zäler est proche, je te le promets, et le goût de son sang emplira ta bouche... Attends ton heure... Dehors, le monde est comme figé sur cette nuit, semblerait presque hors du temps et de l’espace.
Raconte-moi, jeune Stacy.
Voix fantôme, issue de ton imagination ? Une nette intuition. L’intuition que tu pourrais faire ce que tu as proposé dans ton rêve, comme si celui-ci se poursuivait simplement. Raconter ton histoire maintenant, aux ténèbres confidentes de la nuit...
Karess
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Message par Stacy Trojan Sam 5 Juin - 18:38

Elle s’était tout bonnement figée sur place, les bras fermement maintenus dans leurs positions et le pied légèrement au-dessus du sol. Après quelques secondes d’immobilité, elle pivote lentement sur elle-même pour faire face à la silhouette d’ombre, stupéfaite. Il venait de lui répondre. Bégayant un petit peu entre deux rire léger, elle ramène ses mains à elle, semblant chercher comment répondre. Son regard finit enfin par se fixer sur celui de la présence, scrutant ces yeux indifférents qu’elle avait entrevu plus tôt. Sourire intimidé, alors qu’elle joue avec ses mains.

" - Je me suis interdit de le faire toutes ces années. Pour ne pas qu’on me retrouve. Et pour ne pas débarquer avec mon lot de problèmes dans leurs vies… Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus, je me dis que c’est un mal pour un bien. Mais Killian, il me manque… "

Courte pause, ses yeux ambrés se teinte d’une profonde nostalgie et cherchent au loin derrière elle, tente d’apercevoir si sa silhouette avachie n’apparaitrait pas derrière les grandes baies vitrées qui réfléchissaient les rayons de l’astre. Il aimait regarder l’océan, encore plus quand il ressortait de ses petites entrevues avec l’une des têtes pensantes de l’île, un « Sevastian », qui était bien connu pour développer des substances uniques en leurs genre. Mais pas de Killian au loin, juste une version altérée de son souvenir de l’endroit. Elle bredouille.

" - Tu l’aurais tellement aimé. Peut-être que je pourrais… Fouiner un peu ? Juste pour savoir s’il est… Toujours là. "

Amertume. Killian n’avait de cesse de tenter de quitter ce monde, ses recherches n’allait-elles pas fatalement la conduire à un avis de décès ? Elle secoue la tête vivement, s’offrant la possibilité de prendre cette décision plus tard.

Sursaut alors que Zäler apparait, raidie et la mâchoire serrée, elle adopte une posture défensive, les yeux rivés sur l’homme, guettant le moindre mouvement de sa part. Zäler, ce monstre… Quelques flash, vision du regard cruel du tyran au-dessus d’elle, ses cheveux qui se balancent, de son ombre à l’angle du couloir, son visage arrogant et satisfait dans la petite lucarne de la porte de l’isolement… Puis deux mains qui foncent sur elle, l’une qui saisi sa gorge, l’autre qui forme un poing prêt à s’abattre sur sa droite.

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Killian Immanuel Björn et Bélèth Zäler.

***

Retour au monde des vivant, sueurs froides et mains qui courent sur son visage pour s’assurer qu’il n’y ait aucune blessure. Pas d’hématomes, pas de plaies, toutes ses dents… Elle cherche frénétiquement autours d’elle, se découvre, envoyant au sol la couverture. Sa tête lui renvoie quelques images résiduelles de son rêve, quelques coups imaginaires, alors qu’elle se tiens debout à côté du lit, au mur, les lumières dansent. Bleue et rouge, elles s’intensifient. Une présence sur sa droite. Un bond pour lui faire face, et réaliser que Zäler est bien loin. A ses côtés, le gentil chat, et elle l’aurait juré, la silhouette de l’émeutier. Finalement, les lumières disparaissent. Même celle de cette lune rouge, de gros nuages noirs, là dehors, un autre orage d’été qui menace. Son calme retrouvé, elle s’assoit sur le bord du lit. Excuses bredouillées à Nicodemus qu’elle a dû brusquer en sursautant plus tôt, il s’éloigne.

Comme un gout de fer fantomatique sur sa langue, partit aussi vite qu’il est venu. Longues respiration et yeux qui observent ses mains tremblantes qu’elle vient serrer en deux poings. Elle découvre à nouveau la peinture, fronce les sourcils. Un regard hasardeux sur la porte pour tenter de découvrir des indices d’une intrusion ou de la poussière de craie au sol. Tout était décidément si confus, cette nuit…

La mèche de son ami attire son attention sur la table de chevet, soupir triste, tandis qu’elle s’en saisit délicatement. Elle l’observe un instant, pensive. Est-ce qu’elle supporterait de voir son nom dans une rubrique mortuaire ? Qui sais quelle folie il aurait bien pu tenter. Sa tongue-split, il se l’était faite lui-même un jour qu’il faisait une crise de manque, sans anesthésie… Nouveau soupir tandis qu’elle rassemble les objets laissés sur la table de nuit pour les remettre dans le petit sac en toile. Resignée, elle se lève ensuite pour ouvrir la fenêtre, espérant profiter d’un petit courant d’air.

Chercher Killian était à double tranchant, dans le fond, elle ne préférait pas savoir, continuer à avoir le doute, de l’espoir… Mais chercher Zäler ? Frisson mauvais qui lui remonte l’échine, lui secoue le tronc. Et plus elle y pense, plus ça fait sens. Supprimer ce petit air supérieur de son visage, aller briser quelques rotules, le voir ramper… A mesure que la liste des supplices s’allonge, la chaleur au creux de son ventre s’étends à tout son corps, gagnant maintenant le bout de ses doigts qui fourmilles. Zäler paierait.

Hésitante, elle regarde son outil posé non loin. Par où commencer ? Ses comptes seraient un bon indicateur de sa situation et sa position, toujours plus fiable qu’un téléphone facilement interchangeable avec un système de carte prépayées. Le défi était de taille, on ne parlait pas d’un Monsieur-tout-le-monde avec un compte courant ou était viré mensuellement un salaire. Mais d’un baron de la drogue, avec des sociétés écrans, des gens qui blanchissent de l’argent pour lui, le cachent, effacent toutes traces de son existence...  

Dans le monde du web, parler d’un problème de code à un collègue imaginaire était une habitude et portait même le drôle de nom de « la méthode du canard en plastique ». Elle mordille l’intérieur de sa joue, ramasse sa couette qu’elle passe sur ses épaules, et s’assoit en tailleur sur le matelas, hésitante. Longue inspiration tandis qu’elle cherche par ou commencer, s’adressant à l’obscure.

" - J’ai été transportée sur Masego par hélicoptère, il n’y a pas d’autres moyens d’accéder à l’ile, elle est entournée de vagues artificielles et ne possède pas d'espace suffisant pour faire office de piste d'attérissage, seul un héliport sur le toit de l'hopital. On m’a contrainte et droguée pour me faire tenir en place. A mon arrivée, on m’a mis un puce, juste là. "

Elle montre sa main, une vilaine cicatrice au bas de son pouce due au fait qu’elle n’aie pas été retirée par un professionnel.

" - C’était notre plaque d’identification, notre « clé » pour nos chambre et la salle commune, mais aussi une sonde qui délivrait aux médecins toutes les informations dont ils pourraient avoir besoin quasiment en temps réel, technologie développée sur l’île, qui mesurait notre fréquence cardiaque, le taux de globules blancs, de glycémie, d’oxygène…  En cas de maladie, ils étaient prévenus dans la seconde, et en cas de tentative de retrait… Je ne sais pas comment ils faisaient, mais il y avait des nausées, des vomissements, voir des pertes de connaissances. J’ai essayé de me faire un garrot à l’avant-bras la première fois que je suis allée en isolement, pour les forcer à venir, leurs faire croire que j’était en train de faire un arrêt cardiaque. C’est le chef de la sécurité qui est venu me voir. Un Français. Josh’. Il m’avait vu faire sur les caméras. Je crois qu’on était copains, c’était un geek, on a beaucoup discuté tout les deux. J’était pas très contente, quand j’ai découvert que c’était lui, derrière tous les dispositifs de surveillance, alors je lui ai joué des tours… A lui et Aaron, le Psy. J’ai rencontré des gens très chouettes, pour qui j’ai beaucoup d’affection et de compassions, encore aujourd’hui. Il y avait un sacré duo là-bas ! Thomas et Antoine. L’un avait 25 ans et pensait n’en avoir qu’une dizaine, l’autre en avait 22 mais était coincé dans un corps de pré-adolescent, j’adorais les voir en salle commune…"

Elle rit de bon cœur, mélancolique. Les anecdotes se bousculent dans son esprit, elle tente de faire le tri. Des gens très chouettes, il y en avait, avec des histoires incroyables, mais il y avait aussi de terribles personnes. Son sourire s’efface, elle resserre un peu la couette sur elle.

"  - Killian, il avait l’air tellement heureux, lorsqu’il revenait des labos. Je savais ce qu’il y faisait avec ce chimiste, les lois concernant les tests sur les humains avaient changées aussi, il a failli ne pas se réveiller une fois. Je me faisais du souci, mais il était tellement… Pas lui, lorsqu’il ne consommait rien. Il était violent, il tentait de se faire du mal, d’y passer. Plusieurs fois, il est allé chercher les ennuis auprès d’Erick, qui a fini par comprendre son petit jeu, alors il lui a coupé les cheveux aux lieux de le passer à tabac, la seule chose qu’il aimait chez lui. Les violences et les abus se sont multipliés quand Aarek est arrivé au pouvoir, il était au moins aussi ravagé que nous, j’mens pas. Des visiteurs extérieurs sont venus pour les inventions, racheter des brevets, Zäler à fait son apparition, des gens de tous les milieux sont morts, des patients, des chercheurs, des médecins, des gardes… Avec le système de sécurité de l’île, c’était impossible sans que quelqu’un n’ait trouvé le moyen de passer outre. Et ce quelqu’un, c’était lui, Zäler. Il avait mis la main sur une technologie construite pour l’ancien directeur, un collier qui brouille les appareils, un genre d’EMP miniature. "

Elle se saisit du pendentif, le levant au niveau de ses yeux pour l’examiner en détail.

" - Et je l’ai volé. Après des mois, et des mois de tortures en toute impunité. Je ne pouvais pas dire qui me faisait ça. Je ne pouvais compte sur personne. S’ils l’attrapaient avant moi, envolé, ma porte de sortie. J’avais juré à Joshua que j’étais capable d’échapper à sa surveillance, que ce n’était qu’une question de temps. Ils m’avaient coupé l’accès à toutes les technologies de l’ile avec ma puce, c’était me sous-estimer. Mais j’ai payé le prix fort… Je ne compte plus le nombre de fois ou ce monstre est venu me narguer, passer ses nerfs ou ses envies sur moi. Il s’était rapproché de Sevastian, parfois il revenait avec ses seringues. Des drogues uniques en leurs genres, exclusive à Masego. "

Mâchoire serrée, elle fixe maintenant le mur, rageusement. De quel droit. De quel droit il avait pu faire ça. Lui qui était sûrement dans la nature a l’heure qu’il était, continuant son petit buisness avec les substances qu’ils avaient volée là-bas. Eclair de génie, les yeux de la jeune femme s’ouvrent en grand.

"  - Exclusive à Masego ! " Répète-t-elle, avec excitation.

Plus fiable que les comptes, les produits qu’il vendait. Remonter de revendeur en revendeur pour lui mettre la main dessus. Ces produits devaient être rare, seulement vendu par des associés a lui, la voilà sa piste pour le retrouver. La méthode du canard en plastique faisait définitivement des miracles dans tous les domaines.

"  - Je vais sûrement avoir besoin de toi, qu'est ce que tu attends de moi ? "

Les affaires allaient sûrement dans les deux sens, elle supposait que l'aide de l'entité ne serait pas gratuite.


Dernière édition par Stacy Trojan le Lun 7 Juin - 19:21, édité 1 fois
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Message par Karess Dim 6 Juin - 18:39

A tes côtés à ma manière, écoutant sagement ton histoire. Présence mentor se tenant à la fenêtre, méditant sur ton histoire… Présence d’un ami de confiance assis à côté de toi, à qui tu peux te confier… Présence plus chaleureuse et taquine, qui vient se colle dans ton dos et lorgner ton écran par-dessus ton épaule.
Présence comme d'un chien blotti contre toi, le regard perdu dans cet écran lumineux qui lui est absurde et incompréhensible.
Un gros chien avec des cornes...
Qu’est-ce que j’attends de toi, jeune Stacy…

Des vagues d’idées qui me viennent. Violentes et sombres.
Non, pas ces idées là… Pas avec toi… Pas maintenant, en tout cas…
T’observer dans cette nuit imprégnée de ton passé… Communier avec toi dans ta nostalgie… J’ai déplacé la mèche de Killian sur le chevet. Joindre le geste à la parole, à ma proposition… Rechercher Killian. Et le petit Alex. Et les autres… S’entourer de nos amis et de ceux qui nous sont bienveillants… Construire notre bonheur… La fin de l’histoire, une bonne fin pour Stacy Trojan…
Frémissante pointe de chagrin qui m’a traversé, de résignation que j’ai ressenti dans ton cœur. Avant que celle-ci ne se mue en un battement de colère. Des démons, tes démons à chasser. Une vengeance à assouvir, des comptes à régler pour te sentir en paix avec toi-même… Ainsi Killian et les perspectives de bonheur demeurent dans l’abîme de tes souvenirs, privilégiant la réminiscence de Zäler, tel une invocation de l’enfer…

Une part de moi a quitté la chambre. Flottant dans le squat endormi, lumières éteintes… Retour à la salle de bain, inoccupée. Dans le miroir, j’ai sondé mon reflet dans le vide apparent… Le Diable…
Est-ce que je suis bel et bien… Le Diable…
Il en est toujours ainsi… Les massacres vengeurs, le Chaos, c’est ce que nous faisons de mieux…  
Vengeance et Justice…


Revenu à nous, j’ai sondé Kiev depuis la fenêtre… Kiev était belle. Plus belle encore dans la nuit, quand de votre perception de non-vivant, vous voyez les entrelacements des âmes des défunts, les couleurs de leurs ultimes émotions, qui quittent ce monde, tissant un lien de la terre aux cieux…
Et autre forme de beauté, les nouvelles âmes en peine de la nuit, formes spectrales noires et sinistres qui hantent la nuit, leurs expressions déformées et leurs flottements lents et désordonnés tandis que leurs consciences comateuses  ne reprend pas encore conscience de ce qui leur arrive…  
Vengeance et Justice, c’est aussi bien ainsi, comme but. Après tout, la rage déchainée et la plus vive des émotions, celle qui fait se sentir le plus vivant…

Pourtant tes rêves, ton ressenti… Tu es une âme profondément empathique et portée à la gentillesse, jeune Stacy. Une âme que je n’ai pas envie de saccager avec la brutalité coutumière que j’ai pour les drogués et les fanatiques…
Qu’est-ce que j’attends de toi, jeune Stacy ?
… Vaillance et Courage…
… Malgré tes blessures, tu es si légère…
…Qu’est-ce que j’attends de toi…


Dehors, la pluie qui revient, gouttant sur la fenêtre et tombant sur le patio, et bientôt sur la ville. Sans toutefois que ne soit plus occultée par les nuages la lune ocre rouge…
Essayer de me calquer sur les bruits ambiants de la chambre, sur la noirceur rougeâtre du ciel, sur l'éclat blafard de la lampe de chevet dans la chambre...
T'amener à ressentir... Ressentir que tu n'es liée, emprisonnée par aucun Pacte...
La seule prison dans laquelle tu peux t'enfermer avec moi, c'est celle du regard que tu pourrais porter sur toi-même, jeune Stacy...
Le ressens-tu, jeune Stacy ? Sens-tu comme j'essaie de briller, tel un Ange Gardien ?

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