La maison des fous
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La maison des fous
Un squat miteux où pourrissent des junkies, perdus dans les tourments de leurs hallucinations cauchemardesques et de leurs états seconds. Le bloc d’habitation déchu 71 de Bedlam est un donjon lugubre où les hurlements des déments en proie à la drogue raisonnent au travers des étages, se répercutant sur un silence de crypte.
Dans les étages, ils communient comme des sectaires dans leurs trips. Empoignant religieusement crans d’arrêts, tuyaux rouillés et tessons de bouteilles. Certains se scarifient de concert dans une ferveur quasi rituelle… Des sectaires, c’est bien ce qu’ils sont. « La Secte ». « Le Culte »… « La Meute »…
Mildred est pris de tremblements et de sueurs froides. La sueur perle le long de son crâne chauve, s’écoule sur son front, le long de son visage glabre, telle des larmes. Les dents serrées, il presse la lame de scalpel qu’il fait descendre le long de son avant-bras droit squelettique. Son Maître verra comme Il lui est dévoué à ses cicatrices, comme il saigne en Son Nom. Le sang s’écoule de sa plaie auto-infligée, goutte à gros bouillons sur le plancher poussiéreux de cette ruine urbaine, Son Domaine où lui et la Meute montent la garde...
Les tremblements tournent à la vague de spasmes. La douleur est infernale. Glaçante. L’espace d’un instant, Mildred se sent défaillir, sur le point de céder. Puis il vient à eux. Le rat qui galope sur le plancher de la pièce, jusqu’à son pied nu, qu’il vient flairer en lâchant un couinement. A son passage, Mildred et la demi-douzaine de zélotes scarifiés présents dans l’espace de l’antique studio désaffecté frémissent. Le rat reprend sa course, traverse la pièce. Suivi bientôt d’un déferlement de ses congénères qui se déversent entre leurs pieds, arrachant des couinements de jubilations animaux aux camés, qui louent un nom qui révulse l’estomac de quiconque a conservé une once de santé mentale dans le squat…
- Hrp:
- Franchement la suite est complètement ouverte à quiconque se sent inspiré par cette ouverture, on peut partir dans ce que vous voulez...
Karess- Messages : 194
Date d'inscription : 30/09/2016
Re: La maison des fous
Les visages grotesques de ses hallucinations spectrales demeurent gravés dans ses rétines même quand s’estompe le trip de Mildred. Mort-vivant squelettique pourrissant au milieu de ses propres déchets, ses seringues usagers jamais loin de lui. Etincelle de rationalité dans son cerveau ravagé, possédé par la drogue, celui-ci commande à Mildred de manger. Assis sur le plancher à même les ordures et la crasse, Mildred s’attrape et s’ouvre méticuleusement une des conserves de raviolis supposément périmée, récupérée dans une poubelle de bourge ou dans les bennes des grandes surfaces par la Meute. Ouverte, il mange directement à la main, s’entaillant trois-quatre fois la paume et les doigts sur les arêtes de l’ouverture de la boîte métallique.
Il a toujours eu un faible pour les raviolis. Entre deux bouchées, il pose la conserve par terre et prend le temps de prier, remerciant le divin, quel qu’il soit, de lui donner aujourd’hui son pain de ce jour. Au-dehors de la piaule au plancher cratérisé et jonché de débris tombés du plafond béant, les hurlements de crise de ses congénères qui se répercutent depuis les sections inférieures de l’immeuble ne le distraient guère. Mildred a la chance d’avoir des colocataires plus calmes pour cette fois, plus respectueux du silence. A moins qu’ils soient juste clamsés d’overdose, il n’a pas pris la peine de vérifier et ne les a guère vus bouger, guère vus animés d’un quelconque soubresaut.
Filtrant à travers les planches aux fenêtres, la lumière des rayons aveuglant du soleil qui frappent au-travers de la piaule jusqu’à son centre, crépite telle de vieux néons. Les ombres dans la pièce semblent s’opacifier. Mildred se stoppe dans son mâchonnement de raviolis dégoulinants du menton et épie la pièce d’un point à l’autre, dans une attention grave.
C’est Lui, pas vrai ? Il est ici, avec lui, Son élu. Il vient lui donner une mission…
Devant le cadre de porte de la piaule, un canidé galeux, aussi décomposé et glabre que Mildred lui-même, qui passe son chemin en le lorgnant avec un large… Sourire.
Mildred frémit de fierté mêlée d’une certaine gêne.
Ses pattes produisent comme des sons d’ossements.
Il a toujours eu un faible pour les raviolis. Entre deux bouchées, il pose la conserve par terre et prend le temps de prier, remerciant le divin, quel qu’il soit, de lui donner aujourd’hui son pain de ce jour. Au-dehors de la piaule au plancher cratérisé et jonché de débris tombés du plafond béant, les hurlements de crise de ses congénères qui se répercutent depuis les sections inférieures de l’immeuble ne le distraient guère. Mildred a la chance d’avoir des colocataires plus calmes pour cette fois, plus respectueux du silence. A moins qu’ils soient juste clamsés d’overdose, il n’a pas pris la peine de vérifier et ne les a guère vus bouger, guère vus animés d’un quelconque soubresaut.
Filtrant à travers les planches aux fenêtres, la lumière des rayons aveuglant du soleil qui frappent au-travers de la piaule jusqu’à son centre, crépite telle de vieux néons. Les ombres dans la pièce semblent s’opacifier. Mildred se stoppe dans son mâchonnement de raviolis dégoulinants du menton et épie la pièce d’un point à l’autre, dans une attention grave.
C’est Lui, pas vrai ? Il est ici, avec lui, Son élu. Il vient lui donner une mission…
Devant le cadre de porte de la piaule, un canidé galeux, aussi décomposé et glabre que Mildred lui-même, qui passe son chemin en le lorgnant avec un large… Sourire.
Mildred frémit de fierté mêlée d’une certaine gêne.
Ses pattes produisent comme des sons d’ossements.
Karess- Messages : 194
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Re: La maison des fous
Le martèlement entêtant de l’otite, calqué sur les pas osseux du chien devant sa piaule. Un marteau d’ouvrier et un surin rouillé dans les mains, revêtu d’une vieille veste à capuche kaki, de lunettes de plongées et d’un demi-masque évoquant une mâchoire squelettique démoniaque blanche sur noir, Mildred arpente les ruelles de Rage City aux côté d’une dizaine de ses congénères de la Meute. Bande de camés qui parcourent les allées sombres tels des goules. A leur vue, les rebuts qui pourrissaient dans la rue se lève vivement sur leurs pieds et détalent à l’opposé. Quand ils croisent un groupe délirant et colérique comme eux, et assez nombreux pour leur tenir tête, ils s’élancent en poussant des hululements d’animaux et des cris de bêtes. Une mêlée brutale et vicieuse éclate entre les deux groupes. Létale. Les coups visent à casser les os et à lacérer gorges, artères et organes. Pas une seconde Mildred ne s’interroge sur le sens profond de ce combat. L’entité qu’il vénère veut du sang, des sacrifices, des combats en son honneur, et Mildred jubile de plaquer l’un des clochards à terre avec deux de ses camarades et de le marteler à mort en pleine rue. Juste avant d'avoir l'Illumination avec son premier shoot de Valkyrie, Mildred faisait partie d'un groupuscule de skinheads. Ils faisaient couramment des descentes dans les tanières de clochards pour faire cramer tout ce qu'ils trouvaient, les biens comme les déchets de l'humanité. Le clochard qu'il martèle au sol a la gueule d'Anderson, son cousin grand et fort qui menait le groupuscule.
Deux des leurs se sont fait salement planter pendant le combat. Mildred et la Meute les laissent simplement derrière eux à l’agonie parmi les dépouilles au milieu de l’allée, tandis qu’ils se mettant en quête d’une autre confrontation meurtrière.
Plus tard dans la journée, quand le vent leur rapporte qu'une émeute vient d'éclater à la périphérie de Bedlam, Mildred et la Meute se joignent avec un enthousiasme enfantin au mouvement.
Deux des leurs se sont fait salement planter pendant le combat. Mildred et la Meute les laissent simplement derrière eux à l’agonie parmi les dépouilles au milieu de l’allée, tandis qu’ils se mettant en quête d’une autre confrontation meurtrière.
Plus tard dans la journée, quand le vent leur rapporte qu'une émeute vient d'éclater à la périphérie de Bedlam, Mildred et la Meute se joignent avec un enthousiasme enfantin au mouvement.
Karess- Messages : 194
Date d'inscription : 30/09/2016
Re: La maison des fous
Dans le salon déchu d’une piaule délabrée, perdue dans un étage quelconque du bloc d’habitation 71 de Bedlam. Mildred ceinture un congénère de la Meute de stature égale dans le dos en crachant un torrent inintelligible de consonnes injurieuses. Le jette à terre en le rouant de coups de pieds, mais le sale voleur est combattif. Il roule entre ses coups de pied et se relève avec une vivacité de possédé en se jetant sur lui, dégainant un surin. Mildred a déjà le sien empoigné. Une lutte frénétique et gratuite éclate dans la piaule.
« SALE VOLEUR !! » Hurle rageusement Mildred en frappant et lacérant. Lui-même reçoit plusieurs coups et lacérations à travers l’abdomen, le sang commence à dégouliner de leurs plaies et à les rendre glissant, gluants aux empoignades.
Mildred se courbe. Élance son bras en arrière. Porte un coup brutal dans l’intestin du voleur, qui tressaille sous le coup. Sans merci, Mildred, l’empoigne au cou et le redresse juste pour le planter avec hargne une seconde fois. Puis une troisième. Puis une quatrième. Avant de le cogner dans la mâchoire pour le mettre à terre.
Il respire lourdement au-dessus du mourant, une carcasse parcourue de spasmes, la main crispée sur le surin maculé de sang… Le sale voleur… Il a a volé... Il a pris… Attend, qu’a-t-il pris déjà ? Mildred a un trou de mémoire… Sa Valkyrie ? Ses raviolis ?
Derrière lui, tassées contre l’un des murs, les deux filles présentes poussent de petits ricanements étouffés et moqueurs. Mildred leur jette un regard noir. Elles ont des cheveux bruns rêches, des visages scarifiés au teint cadavérique, des yeux vitreux. Des chemises de nuit à la blancheur souillée de crasse. Elles continuent de le regarder, en ricanant nerveusement.
L'une d'elle ressemble comme deux gouttes d'eau à Lauren, la petite soeur qu'il avait dans sa vie antérieure...
Mildred finit par se détourner. Ses tympans continuent de le marteler avec insistance. Ne parvenant pas à se souvenir de ce qu’il est venu récupérer ici, il pille trois ou quatre conserves et possessions du macchabée, avant de gagner la porte de la piaule pour marcher chargé à travers un couloir tortueux et sombre.
« SALE VOLEUR !! » Hurle rageusement Mildred en frappant et lacérant. Lui-même reçoit plusieurs coups et lacérations à travers l’abdomen, le sang commence à dégouliner de leurs plaies et à les rendre glissant, gluants aux empoignades.
Mildred se courbe. Élance son bras en arrière. Porte un coup brutal dans l’intestin du voleur, qui tressaille sous le coup. Sans merci, Mildred, l’empoigne au cou et le redresse juste pour le planter avec hargne une seconde fois. Puis une troisième. Puis une quatrième. Avant de le cogner dans la mâchoire pour le mettre à terre.
Il respire lourdement au-dessus du mourant, une carcasse parcourue de spasmes, la main crispée sur le surin maculé de sang… Le sale voleur… Il a a volé... Il a pris… Attend, qu’a-t-il pris déjà ? Mildred a un trou de mémoire… Sa Valkyrie ? Ses raviolis ?
Derrière lui, tassées contre l’un des murs, les deux filles présentes poussent de petits ricanements étouffés et moqueurs. Mildred leur jette un regard noir. Elles ont des cheveux bruns rêches, des visages scarifiés au teint cadavérique, des yeux vitreux. Des chemises de nuit à la blancheur souillée de crasse. Elles continuent de le regarder, en ricanant nerveusement.
L'une d'elle ressemble comme deux gouttes d'eau à Lauren, la petite soeur qu'il avait dans sa vie antérieure...
Mildred finit par se détourner. Ses tympans continuent de le marteler avec insistance. Ne parvenant pas à se souvenir de ce qu’il est venu récupérer ici, il pille trois ou quatre conserves et possessions du macchabée, avant de gagner la porte de la piaule pour marcher chargé à travers un couloir tortueux et sombre.
Karess- Messages : 194
Date d'inscription : 30/09/2016
Re: La maison des fous
Des insectes qui grouillent dans les murs, leurs grattements dans le silence.
Étalé de tout son long sur le flanc contre le plancher miteux, Mildred est méditatif.
Pourquoi les forces auxquelles il se voue ramènent-elles sa sœur à son attention ? Est-ce un message ? L'exigence d'un nouveau sacrifice en échange de son élévation à un rang supérieur parmi Leurs Élus ? Lauren est insignifiante et appartient à un passé depuis longtemps enterré.
Face à lui, la dose de Valkyrie dans le creux de sa main joue des reflets luisants d'une lumière à la provenance inconnue, au milieu de cette grande pièce vide aux fenêtres cimentées. Dans les murs, les grattements des insectes semblent se saccader, se muer en une percussion organique, qui se calque sur le martèlement de l'otite qui lui revient dans les oreilles.
Sa main qui soupèse en douceur la dose d'illumination, comme pour la bercer...
En fait, l'idée lui a déjà traversé l'esprit à quelques reprises et lui plaît bien. De retrouver sa chère petite sœur, de l'initier à ce qu'est le Vrai Pouvoir. La délivrer du morne et du figé de cette société merdique pour lui offrir l'exaltation de la vie dans la Meute...
Pour l'heure, cette dose est pour lui. Pour lui offrir la clairvoyance sur son futur...
Étalé de tout son long sur le flanc contre le plancher miteux, Mildred est méditatif.
Pourquoi les forces auxquelles il se voue ramènent-elles sa sœur à son attention ? Est-ce un message ? L'exigence d'un nouveau sacrifice en échange de son élévation à un rang supérieur parmi Leurs Élus ? Lauren est insignifiante et appartient à un passé depuis longtemps enterré.
Face à lui, la dose de Valkyrie dans le creux de sa main joue des reflets luisants d'une lumière à la provenance inconnue, au milieu de cette grande pièce vide aux fenêtres cimentées. Dans les murs, les grattements des insectes semblent se saccader, se muer en une percussion organique, qui se calque sur le martèlement de l'otite qui lui revient dans les oreilles.
Sa main qui soupèse en douceur la dose d'illumination, comme pour la bercer...
En fait, l'idée lui a déjà traversé l'esprit à quelques reprises et lui plaît bien. De retrouver sa chère petite sœur, de l'initier à ce qu'est le Vrai Pouvoir. La délivrer du morne et du figé de cette société merdique pour lui offrir l'exaltation de la vie dans la Meute...
Pour l'heure, cette dose est pour lui. Pour lui offrir la clairvoyance sur son futur...
Karess- Messages : 194
Date d'inscription : 30/09/2016
Re: La maison des fous
La Valkyrie s'est répandue dans ses veines et tout est devenu clair pour Mildred, qui s'est relevé submergé par une vigueur renouvelée !
Il a été choisi pour scribe ! Ils l'ont choisi ! Il doit se montrer digne de la tâche qui lui est donnée !
Le problème c'est que Mildred n'a plus ni papier ni de quoi écrire. Qu'à cela ne tienne, se dit-il avec ironie tandis qu'il bondit dans l'une des cages d'escalier de l'immeuble où son chantonnement se répercute en écho.
Montant les marches quatre à quatre, Mildred remonte dans les étages en quête du gars qu'il a trucidé quelques heures auparavant sous le regard amusé et complice de Lauren et de ses copines...
Sur le palier de l'étage, il passe à côté d'un chien galeux, carcasse squelettique littéralement écorchée, affairée à dévorer une autre carcasse d'un de ses semblables, ses pattes tapant sur le sol dans un bruit d'ossement pour prendre appui tandis qu'il tire à pleines dents sur la chair rosâtre.
Indifférent et enthousiaste, Mildred passe son chemin, traverse le couloir ténébreux de l'étage jusqu'à la bonne porte, s'engage dans l'appartement en ruine, dans la pièce de vie déchue.
Le cadavre y pourrit toujours dans le centre.
Mildred grince des dents et geint sous l'effort tandis qu'il redresse le sac de viande, le soulève sous les aisselles. Entreprend de le traîner à travers le couloir, puis à travers l'escalier.
A son passage, le canidé se détourne de son repas pour lorgner sa prise avec intérêt. Mildred feule à son attention.
Dégage !
C'est le mien !
A moi seul !
Dans l'escalier, sa prise lui échappe et Mildred manque de basculer, se rattrapant à la rambarde de tout son poids. Le cadavre pour sa part dévale l'escalier en boule, dégringolant sur les marches jusqu'au palier intermédiaire.
Hé ! C'est pas si bête que ça en fait, se dit Mildred. Ça lui ménagera le dos sur les deux étages et demi qu'il lui reste. Relevant péniblement le macchabée, Mildred lutte pour le redresser sur ses jambes en position debout et l'amener parfaitement droit face à la volée d'escaliers suivante, dans laquelle il le jette pour le faire rouler. Et ainsi de suite à travers les étages...
Parfois le cadavre ne roule pas mais glisse plutôt le long des marches, agité des soubresauts des chocs, son cou tordu en un angle improbable. Parfois le corps se tord en position latérale, roule sur le côté quelques marches avant de se stopper à intervalles. Mildred doit alors l'enjamber, l'agripper par les bras et le tirer en luttant sur le reste des marches.
Son passage à travers laisse une piste de sang et de détritus charnels dont Mildred se fout royalement.
« Pas un pour m'filer un coup de main dans cette piaule pourrie ! » Grogne-t-il hargneusement.
Finalement, il parvient à son étage. Mildred traîne le corps jusqu'à sa piaule et le redresse sur son séant en position assise. Mildred ramène un tabouret, antique chaise de bois trouée au dossier pété, et soutient le sac de viande chancelant contre ses genoux tout en appuyant de sa main gauche sur sa nuque.
S'équipant de son fidèle surin dans sa main droite, Mildred entreprend l'oeuvre fastidieuse et méticuleuse de dépecer le cuir afin de constituer le support d'écriture de sa Bible. Sa Bible. A Lui.
Le lien avec Lauren ? Aucun. Mildred ne se souvient même pas de ses réflexions à son sujet quelques minutes plus tôt, enfermé à jamais dans l'instant présent sans passé ni avenir de son shot de drogue
Parfois, les « forces occultes » qu'il adule font bel et bien partie de cet instant présent. Un camé est toujours un pion servile pour le premier esprit malveillant venu, car c'est dans ce genre d'esprit ravagé que raisonnent le mieux leurs injonctions les plus simples. Il arrive parfois qu'elles viennent se contenter d'observer Mildred, quelque peu amusées par ses délires et déraillements bouffons produits par la Valkyrie et le cocktail d'autres psychotropes divers et variés qu'il s'injecte à longueurs de journées.
Mais la plupart du temps, elles passent leur chemin sans lui prêter attention, lassées et légèrement agacées par son "spam" sans queue ni tête de prières, d'invocations et d'idolâtries, tandis qu'elles cherchent un véritable Élu, dont Mildred et la Meute ne seront que les suiveurs serviles, les animaux de compagnie, des canidés squelettiques errant et s'entre-dévorant dans son sillage.
Il a été choisi pour scribe ! Ils l'ont choisi ! Il doit se montrer digne de la tâche qui lui est donnée !
Le problème c'est que Mildred n'a plus ni papier ni de quoi écrire. Qu'à cela ne tienne, se dit-il avec ironie tandis qu'il bondit dans l'une des cages d'escalier de l'immeuble où son chantonnement se répercute en écho.
Montant les marches quatre à quatre, Mildred remonte dans les étages en quête du gars qu'il a trucidé quelques heures auparavant sous le regard amusé et complice de Lauren et de ses copines...
Sur le palier de l'étage, il passe à côté d'un chien galeux, carcasse squelettique littéralement écorchée, affairée à dévorer une autre carcasse d'un de ses semblables, ses pattes tapant sur le sol dans un bruit d'ossement pour prendre appui tandis qu'il tire à pleines dents sur la chair rosâtre.
Indifférent et enthousiaste, Mildred passe son chemin, traverse le couloir ténébreux de l'étage jusqu'à la bonne porte, s'engage dans l'appartement en ruine, dans la pièce de vie déchue.
Le cadavre y pourrit toujours dans le centre.
Mildred grince des dents et geint sous l'effort tandis qu'il redresse le sac de viande, le soulève sous les aisselles. Entreprend de le traîner à travers le couloir, puis à travers l'escalier.
A son passage, le canidé se détourne de son repas pour lorgner sa prise avec intérêt. Mildred feule à son attention.
Dégage !
C'est le mien !
A moi seul !
Dans l'escalier, sa prise lui échappe et Mildred manque de basculer, se rattrapant à la rambarde de tout son poids. Le cadavre pour sa part dévale l'escalier en boule, dégringolant sur les marches jusqu'au palier intermédiaire.
Hé ! C'est pas si bête que ça en fait, se dit Mildred. Ça lui ménagera le dos sur les deux étages et demi qu'il lui reste. Relevant péniblement le macchabée, Mildred lutte pour le redresser sur ses jambes en position debout et l'amener parfaitement droit face à la volée d'escaliers suivante, dans laquelle il le jette pour le faire rouler. Et ainsi de suite à travers les étages...
Parfois le cadavre ne roule pas mais glisse plutôt le long des marches, agité des soubresauts des chocs, son cou tordu en un angle improbable. Parfois le corps se tord en position latérale, roule sur le côté quelques marches avant de se stopper à intervalles. Mildred doit alors l'enjamber, l'agripper par les bras et le tirer en luttant sur le reste des marches.
Son passage à travers laisse une piste de sang et de détritus charnels dont Mildred se fout royalement.
« Pas un pour m'filer un coup de main dans cette piaule pourrie ! » Grogne-t-il hargneusement.
Finalement, il parvient à son étage. Mildred traîne le corps jusqu'à sa piaule et le redresse sur son séant en position assise. Mildred ramène un tabouret, antique chaise de bois trouée au dossier pété, et soutient le sac de viande chancelant contre ses genoux tout en appuyant de sa main gauche sur sa nuque.
S'équipant de son fidèle surin dans sa main droite, Mildred entreprend l'oeuvre fastidieuse et méticuleuse de dépecer le cuir afin de constituer le support d'écriture de sa Bible. Sa Bible. A Lui.
Le lien avec Lauren ? Aucun. Mildred ne se souvient même pas de ses réflexions à son sujet quelques minutes plus tôt, enfermé à jamais dans l'instant présent sans passé ni avenir de son shot de drogue
Parfois, les « forces occultes » qu'il adule font bel et bien partie de cet instant présent. Un camé est toujours un pion servile pour le premier esprit malveillant venu, car c'est dans ce genre d'esprit ravagé que raisonnent le mieux leurs injonctions les plus simples. Il arrive parfois qu'elles viennent se contenter d'observer Mildred, quelque peu amusées par ses délires et déraillements bouffons produits par la Valkyrie et le cocktail d'autres psychotropes divers et variés qu'il s'injecte à longueurs de journées.
Mais la plupart du temps, elles passent leur chemin sans lui prêter attention, lassées et légèrement agacées par son "spam" sans queue ni tête de prières, d'invocations et d'idolâtries, tandis qu'elles cherchent un véritable Élu, dont Mildred et la Meute ne seront que les suiveurs serviles, les animaux de compagnie, des canidés squelettiques errant et s'entre-dévorant dans son sillage.
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