Un visiteur inattendu
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Un visiteur inattendu
Grim dégustait sa pipe sous les étoiles. Les reflets incandescents du feu de camp se refléchissaient sur ses joues jadis brûlées par un feu simillaire, marquant au fer rouge l'ostracisme de son peuple. Assis sur un tronc d'arbre couché, il écoutait pensivement les bruits de la nuit environnante, et le glougloutement régulier de la marmite. Derrière le feu de camp se trouvait une vieille masure de pierre, dont le bois pourri des fenêtres et de la porte étaient recouverts de moisissures et de champignons colorés.
« Allonc donc Rogar, tu va faire attendre Grim encore longtemps ? »
La voix féminine et perçante d'Herma fit sursauter le nain. Assise en face de lui, de l'autre côté des flammes, la jeune vampire affectait un air railleur. Les jambes croisées, une mèche rebelle sur le front, les lèvres rouges, elle avait constamment ce sourire provoquant qui rendait fous les hommes de l'autre monde, celui des humains. Elle y partait en chasse régulièrement, et ce soir avait dû être un bon jour car elle semblait de très bonne humeur.
« Ca arrive, ça arrive.. » Répliqua Rogar en sortant de la maisonnette les bras chargés de plantes. L'homme rat décharné, habillé de loques, faisait peine à voir au premier abord. Il déchargea le contenu dans la marmite et se mit à touiller allègrement la mixture. Son regard alla vers Aaron et une flamme apparu dans ses yeux, tandis qu'un sourire carnassier révélait ses canines luisantes.
« Comment je pourrai.. (il aspira bruyamment la salive qui dégoulinait de ses babines).. comment j'pourrai décevoir un aussi bon client qu'toi hein ? J'ai b'soin de sous moi, héhé.. »
Il se gratta longuement l'échine de sa patte arrière en poussant des soupirs de satisfaction, puis sortit une louche fumante de préparation avant de l'avaler bruyamment.
« Aaah, c'est bientôt prêt.. »
Le nain avait replongé dans ses pensées, savourant la quiétude d'un soir sans ennuis. Il étaient, Herma, Rogar et lui, des parias dans le monde magique. En plus d'être rejetés du monde des humains de par leur nature étrange. Celà faisait d'eux les créatures les plus seules au monde.
Voilà pourquoi, bien à l'abri de la civilisation, à des centaines de kilomètre de toute créature intelligente, le nain se sentait en sécurité au fin fond du monde magique.
« Allonc donc Rogar, tu va faire attendre Grim encore longtemps ? »
La voix féminine et perçante d'Herma fit sursauter le nain. Assise en face de lui, de l'autre côté des flammes, la jeune vampire affectait un air railleur. Les jambes croisées, une mèche rebelle sur le front, les lèvres rouges, elle avait constamment ce sourire provoquant qui rendait fous les hommes de l'autre monde, celui des humains. Elle y partait en chasse régulièrement, et ce soir avait dû être un bon jour car elle semblait de très bonne humeur.
« Ca arrive, ça arrive.. » Répliqua Rogar en sortant de la maisonnette les bras chargés de plantes. L'homme rat décharné, habillé de loques, faisait peine à voir au premier abord. Il déchargea le contenu dans la marmite et se mit à touiller allègrement la mixture. Son regard alla vers Aaron et une flamme apparu dans ses yeux, tandis qu'un sourire carnassier révélait ses canines luisantes.
« Comment je pourrai.. (il aspira bruyamment la salive qui dégoulinait de ses babines).. comment j'pourrai décevoir un aussi bon client qu'toi hein ? J'ai b'soin de sous moi, héhé.. »
Il se gratta longuement l'échine de sa patte arrière en poussant des soupirs de satisfaction, puis sortit une louche fumante de préparation avant de l'avaler bruyamment.
« Aaah, c'est bientôt prêt.. »
Le nain avait replongé dans ses pensées, savourant la quiétude d'un soir sans ennuis. Il étaient, Herma, Rogar et lui, des parias dans le monde magique. En plus d'être rejetés du monde des humains de par leur nature étrange. Celà faisait d'eux les créatures les plus seules au monde.
Voilà pourquoi, bien à l'abri de la civilisation, à des centaines de kilomètre de toute créature intelligente, le nain se sentait en sécurité au fin fond du monde magique.
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: Un visiteur inattendu
Une silhouette solitaire entre les arbres. Ses pas lents bruissent dans les feuilles et les broussailles. Plus loin, dans la clairière, un feu. Les murs miteux d’une petite maison de pierre par intermittence dans la lueur des flammes. Éclats de voix. Une femme, narquoise, suivie d’un timbre masculin traînant, aigre, mesquin.
La silhouette se campe à la lisière du bois, encore cachée entre les troncs. Observe les convives disparates qui entourent un chaudron glougloutant. La forme tordue d’un homme-rat remue une louche dans le liquide bouillonnant.
« Aaah, c’est bientôt prêt... »
Éclat d’un briquet dans la pénombre du sous-bois. La flamme orangée éclaire un visage long, ridé, las. Braise d’une cigarette, qui émerge à présent du couvert des arbres jusqu’à ce que la lumière du feu vienne sortir son porteur des ombres. Que les convives aient remarqué sa présence ou non, sa voix s’élève dans un souffle de fumée, feutrée :
« Nous avons cela de commun, vous et moi. Le goût des ténèbres. De l’isolement. Du secret. Ou plutôt devrais-je dire, la nécessité. »
Il se tient là debout, un homme dans la soixantaine en tenue de randonnée. Son attitude ne marque aucune agressivité, aucune hostilité. Regard rivé sur Aron Grim, il poursuit :
« Il n’a pas été facile de vous retrouver. Vous semblez meilleur que moi à ce jeu. C’est la raison pour laquelle je souhaiterais vous parler. »
La silhouette se campe à la lisière du bois, encore cachée entre les troncs. Observe les convives disparates qui entourent un chaudron glougloutant. La forme tordue d’un homme-rat remue une louche dans le liquide bouillonnant.
« Aaah, c’est bientôt prêt... »
Éclat d’un briquet dans la pénombre du sous-bois. La flamme orangée éclaire un visage long, ridé, las. Braise d’une cigarette, qui émerge à présent du couvert des arbres jusqu’à ce que la lumière du feu vienne sortir son porteur des ombres. Que les convives aient remarqué sa présence ou non, sa voix s’élève dans un souffle de fumée, feutrée :
« Nous avons cela de commun, vous et moi. Le goût des ténèbres. De l’isolement. Du secret. Ou plutôt devrais-je dire, la nécessité. »
Il se tient là debout, un homme dans la soixantaine en tenue de randonnée. Son attitude ne marque aucune agressivité, aucune hostilité. Regard rivé sur Aron Grim, il poursuit :
« Il n’a pas été facile de vous retrouver. Vous semblez meilleur que moi à ce jeu. C’est la raison pour laquelle je souhaiterais vous parler. »
Re: Un visiteur inattendu
Au premier cliquetis du briquet contre le doigt du visiteur, l'homme rat avait retroussé les babines, poussé un feulement rauque. Replié sur lui même, le poil hérissé, les yeux brillants, il s'était faufilé hors du cercle de lumière, derrière la maison.
Le nain, assit sur le tronc d'arbre, avait pâli et était resté interdit.
Ce fut Irma qui brisa le silence, en se levant et en s'approchant de l'étranger. Elle semblait parfaitement à l'aise avec la situation, appuyant son déhanché, rammenant sa mèche en arrière, ses yeux de biches rivés sur ceux de son nouveau jouet. Son demi sourire narquois laissait apparaître entre ses lèvres charnues deux canines blanches qui étincellaient.
Elle tourna autour de lui, approcha son visage très près du sien, tandis qu'elle semblait l'inspecter minutieusement, balladant ses mains délicates sur son manteau, son dos, ses épaules. Elle inspira profondément et lâcha un soupir de plaisir.
« Hmm.. une chair si mature.. fumée par le tabac. Ferme et goûteuse à la fois.. »
Elle se lova contre l'inconnu, attrapant la cigarette qu'il fumait et la portant à ses lèvres
« Alors mon grand ? On s'est perdu ? » dit-elle en recrachant des volutes de fumée sur son visage.
Le nain, assit sur le tronc d'arbre, avait pâli et était resté interdit.
Ce fut Irma qui brisa le silence, en se levant et en s'approchant de l'étranger. Elle semblait parfaitement à l'aise avec la situation, appuyant son déhanché, rammenant sa mèche en arrière, ses yeux de biches rivés sur ceux de son nouveau jouet. Son demi sourire narquois laissait apparaître entre ses lèvres charnues deux canines blanches qui étincellaient.
Elle tourna autour de lui, approcha son visage très près du sien, tandis qu'elle semblait l'inspecter minutieusement, balladant ses mains délicates sur son manteau, son dos, ses épaules. Elle inspira profondément et lâcha un soupir de plaisir.
« Hmm.. une chair si mature.. fumée par le tabac. Ferme et goûteuse à la fois.. »
Elle se lova contre l'inconnu, attrapant la cigarette qu'il fumait et la portant à ses lèvres
« Alors mon grand ? On s'est perdu ? » dit-elle en recrachant des volutes de fumée sur son visage.
Aron Grim- Messages : 39
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Localisation : Monde des humains
Re: Un visiteur inattendu
Tirant une nouvelle cigarette de l’étui, il l’allume aussitôt, comme si la vampire ne se tenait pas tout contre lui, semblant l’ignorer parfaitement.
Sa nouvelle cigarette allumée entre deux doigts, il répond enfin à l’attention de la jeune femme :
« Prenez garde au choix de vos proies, mademoiselle. Les accords que j’ai fait signer à vos ancêtres de la lignée des Tepes pour leur accorder asile politique à l’effondrement du Bloc soviétique ont encore besoin d’être défendus en interne, et nous ne sommes guère nombreux à encore soutenir ces traités.. »
Puis, tout en tirant une longue bouffée de tabac, il joue doucement des épaules pour se dégager de son étreinte, s’avançant en même temps vers le nain resté silencieux.
« Pour l’heure, si vous le permettez, je souhaiterais m’entretenir avec notre ami commun, ici présent. »
Sa nouvelle cigarette allumée entre deux doigts, il répond enfin à l’attention de la jeune femme :
« Prenez garde au choix de vos proies, mademoiselle. Les accords que j’ai fait signer à vos ancêtres de la lignée des Tepes pour leur accorder asile politique à l’effondrement du Bloc soviétique ont encore besoin d’être défendus en interne, et nous ne sommes guère nombreux à encore soutenir ces traités.. »
Puis, tout en tirant une longue bouffée de tabac, il joue doucement des épaules pour se dégager de son étreinte, s’avançant en même temps vers le nain resté silencieux.
« Pour l’heure, si vous le permettez, je souhaiterais m’entretenir avec notre ami commun, ici présent. »
Re: Un visiteur inattendu
Le nain s'était ressaisit, relevé de son séant et fixait le visiteur, la mâchoire serrée et un éclat inhabituel dans les yeux.
Irma, confrontée à l'indifférence de sa proie, était devenue très pâle. Deux profondes rides se formèrent entre ses sourcils. D'un geste agressif, elle repoussa son interlocuteur en arrière et s'avança:
« Aron ? Est ce que c'est vrai ? »
La question subsidiaire, au vu de ses canines saillantes et de l'expression carnassière de son visage était : « Est ce que je peux le tuer ? ».
L’intéressé ne répondit d'abord pas, mais son poing tremblait.
« Je ne le connais pas. » dit-il simplement.
Un court moment de silence accueillit cette déclaration. La nuit retenait son souffle.
C'est alors que la vampire se retourna vers le voyageur avec un sourire mauvais.
Irma, confrontée à l'indifférence de sa proie, était devenue très pâle. Deux profondes rides se formèrent entre ses sourcils. D'un geste agressif, elle repoussa son interlocuteur en arrière et s'avança:
« Aron ? Est ce que c'est vrai ? »
La question subsidiaire, au vu de ses canines saillantes et de l'expression carnassière de son visage était : « Est ce que je peux le tuer ? ».
L’intéressé ne répondit d'abord pas, mais son poing tremblait.
« Je ne le connais pas. » dit-il simplement.
Un court moment de silence accueillit cette déclaration. La nuit retenait son souffle.
C'est alors que la vampire se retourna vers le voyageur avec un sourire mauvais.
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: Un visiteur inattendu
Le vieil homme se laisse repousser sans résistance, reculant de quelques pas, docile. Il continue de fixer le nain, derrière la vampire qui s’avance, menaçante.
« Votre colère est légitime. Vous n’êtes pas encore en mesure de comprendre les raisons de la mort du jeune Martin Baxter, qui était malheureusement… inévitable. »
Il tire sur sa cigarette, rapidement, et continue :
« Mais aujourd’hui, c’est une autre vie innocente qui est en jeu. Je ne parle bien sûr pas de moi. (Un sourire sans joie à ces mots, infiniment las.) Mon existence est damnée depuis longtemps pour les actes que j’ai commis. Non, celle qui est menacée aujourd’hui… »
Sa voix s’enroue un peu, quelque chose passe dans son regard, l’espace d’un instant. De la peur.
« C’est la vie de ma fille. »
La cigarette rougeoie à nouveau, plus nerveusement qu’à l’ordinaire. Puis ces mots, dits tout bas, dans un nuage de fumée :
« J’ai besoin de votre aide. »
« Votre colère est légitime. Vous n’êtes pas encore en mesure de comprendre les raisons de la mort du jeune Martin Baxter, qui était malheureusement… inévitable. »
Il tire sur sa cigarette, rapidement, et continue :
« Mais aujourd’hui, c’est une autre vie innocente qui est en jeu. Je ne parle bien sûr pas de moi. (Un sourire sans joie à ces mots, infiniment las.) Mon existence est damnée depuis longtemps pour les actes que j’ai commis. Non, celle qui est menacée aujourd’hui… »
Sa voix s’enroue un peu, quelque chose passe dans son regard, l’espace d’un instant. De la peur.
« C’est la vie de ma fille. »
La cigarette rougeoie à nouveau, plus nerveusement qu’à l’ordinaire. Puis ces mots, dits tout bas, dans un nuage de fumée :
« J’ai besoin de votre aide. »
Re: Un visiteur inattendu
« Ooh, un autre humain à la clef, comme c'est excitant ! » s'extasia Irma en continuant à se rapprocher. « Est-elle savoureuse ? Personnellement j'adore le goût de la peur.. si touchant et si pitoyable.. Vous savez, être un paria parmi les siens a au moins l'avantage de vous libérer de toutes ces conventions inutiles telles que la diplomatie et le respect des règles... »
(elle lui chuchota à l'oreille) « J'ai été bannie parce que j'étais trop dangereuse, étonnant n'est ce pas ? »
Soudain, une silhouette sombre et longiline se faufila entre la vampire et sa proie.
« Eh oh ! Faudrait pas tout garder four toi ma jolie.. » cracha l'homme rat avec un sourire mauvais. « Tu sais tout le mal que j'ai à trouver des matières premières pour mes pofions… Tu sais celles dont tu raffoles… Il me le faut entier pour pouvoir le défecer à mon aise.. c'est une mine de froduits de première nécessité.. »
Tout en parlant il avait sortit ses griffes et reniflait avidement le pan du manteau de l'étranger, en arrachant un bout, le goûtant, puis tirant quelques cheveux à qui il fit subir la même série de test, enfin il s'attaqua au contenu des poches et des autres contenant éventuels, dont il répandit le contenu sur le sol avec de petits cris de satisfaction.
(elle lui chuchota à l'oreille) « J'ai été bannie parce que j'étais trop dangereuse, étonnant n'est ce pas ? »
Soudain, une silhouette sombre et longiline se faufila entre la vampire et sa proie.
« Eh oh ! Faudrait pas tout garder four toi ma jolie.. » cracha l'homme rat avec un sourire mauvais. « Tu sais tout le mal que j'ai à trouver des matières premières pour mes pofions… Tu sais celles dont tu raffoles… Il me le faut entier pour pouvoir le défecer à mon aise.. c'est une mine de froduits de première nécessité.. »
Tout en parlant il avait sortit ses griffes et reniflait avidement le pan du manteau de l'étranger, en arrachant un bout, le goûtant, puis tirant quelques cheveux à qui il fit subir la même série de test, enfin il s'attaqua au contenu des poches et des autres contenant éventuels, dont il répandit le contenu sur le sol avec de petits cris de satisfaction.
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: Un visiteur inattendu
Une lueur étrange, presque narquoise, passe un instant dans son regard comme il toise la vampire approchant de lui. Mais la lassitude revient aussitôt, et c’est ce qui domine sa voix quand il commence :
« Vous résumez ici ce qui fait la triste ironie de notre monde… et du vôtre. Chacun se pense, en quelque sorte, dans une bulle, flottant dans le contexte fini, limité, rassurant de sa propre existence. Rares sont ceux qui osent voir au-delà... »
Il laisse l’homme-rat lui faire les poches, tombent au sol un portefeuille, la clé électronique d’une chambre d’hôtel, un paquet de cigarettes vide. Le vieil homme ne réagit que pour intercepter le paquet de Morley encore plein et son briquet, tirant une nouvelle cigarette, puis tend le reste à l’homme-rat sans même le regarder.
Il reprend, soufflant la fumée vers la nuit étoilée :
« Votre ciel nocturne, si serein, est sillonné par les drones de onze états-nations. Bientôt douze, l’Iran veut aussi jouer sa part dans ce nouvel horizon secret. En l’espace d’un an, les exportations de munitions à charge d’argent active se sont vues multipliées par trois, l’Allemagne, les États-Unis et la France en tête de ces ventes… transmondiales. Le premier lancement d’un satellite de télécommunication est en négociation avec les royaumes Kobold, les accords devraient se conclure l’an prochain. Satellite qui sera équipé de systèmes d’interception fournis par une société privée, et les flux vendus à quatre États différents, soit quinze agences gouvernementales en tout. »
Il baisse le regard vers la vampire, les yeux plissés, la braise rougeoyant comme il tire une longue bouffée.
« Avez-vous récemment… bu quelqu’un en Russie, en Amérique du Nord, ou en Chine, ma chère ? Leur dernière campagne de vaccination s’est vue enrichie du résultat d’un programme développé en partenariat disons, relatif, entre différents laboratoires de nanotechnologies. Le rêve de tout gouvernement : chaque citoyen localisable à souhait, ses données biométriques comme autant d’identifiants unique enregistrées et émises en permanence par des hématies hybridées de circuits électroniques vivants. »
Il souffle la fumée sans chercher à s’écarter du visage de la jeune femme.
« J’ai vu moi-même les captures d’écran sur les rapports qui faisaient état de dysfonctionnements… Un individu présentant les signes d’une mort clinique, mais pourtant toujours en mouvement. Et même, encore plus troublant, ses nanocapteurs se trouvant rejoint le lendemain par ceux qu’un autre citoyen… puis d’un autre, et encore d’un autre... »
Il marque une courte pause, l’air encore plus las.
« Ces chercheurs n’avaient pas le niveau d’accréditation requis pour comprendre. Faire disparaître ces éléments n’a pas été chose aisée. Le gouvernement russe est un partenaire sensible. Les accords sont de plus en plus difficiles à trouver. »
Il observe un instant son portefeuille tombé ouvert par terre, révélant un badge aux couleurs des Nations unies, parmi d’autres éléments anodins, cartes de crédit, carte d’identité, une photo pliée.
« C’est une nouvelle guerre froide qui se dessine, dans un territoire qui ne sera pas le ‘cyberespace’ comme tant craignaient. C’est la connaissance et le contrôle de votre monde qui est à présent sur la table. »
Sa voix s’estompe, comme la fumée qu’il souffle :
« Vous l’ignorez, tout comme la plupart de mes congénères. Les négociations sont déjà en cours. Et les moyens en oeuvre… illimités. Ceux qui portaient la voix d’une unité, d’une entente, seront les premiers à tomber. Le temps des négociateurs de l’ombre se passe, peu à peu. À présent les petits tyrans hurlent leur colère au grand jour, et les armées de hackers d’État changent au dernier moment ce qui avait été planifié si minutieusement à l’avance. »
Ses yeux de vieil aigle fatigué repassent sur le nain. L’homme semble avoir vieilli de dix ans.
« Les temps ont changé, et je suis vieux. Peu importe si je tombe, et je ne doute pas que ce jour viendra, il approche toujours un peu plus. Je ne vous demande pas de m’aider, moi. Je vous demande de l’aider, elle. »
Entre les herbes, le vent agite la photo tombée du portefeuille, encore à demi pliée, où se distinguent deux silhouettes, l’une grande, adulte, sombre, l’autre enfantine et claire.
« Vous résumez ici ce qui fait la triste ironie de notre monde… et du vôtre. Chacun se pense, en quelque sorte, dans une bulle, flottant dans le contexte fini, limité, rassurant de sa propre existence. Rares sont ceux qui osent voir au-delà... »
Il laisse l’homme-rat lui faire les poches, tombent au sol un portefeuille, la clé électronique d’une chambre d’hôtel, un paquet de cigarettes vide. Le vieil homme ne réagit que pour intercepter le paquet de Morley encore plein et son briquet, tirant une nouvelle cigarette, puis tend le reste à l’homme-rat sans même le regarder.
Il reprend, soufflant la fumée vers la nuit étoilée :
« Votre ciel nocturne, si serein, est sillonné par les drones de onze états-nations. Bientôt douze, l’Iran veut aussi jouer sa part dans ce nouvel horizon secret. En l’espace d’un an, les exportations de munitions à charge d’argent active se sont vues multipliées par trois, l’Allemagne, les États-Unis et la France en tête de ces ventes… transmondiales. Le premier lancement d’un satellite de télécommunication est en négociation avec les royaumes Kobold, les accords devraient se conclure l’an prochain. Satellite qui sera équipé de systèmes d’interception fournis par une société privée, et les flux vendus à quatre États différents, soit quinze agences gouvernementales en tout. »
Il baisse le regard vers la vampire, les yeux plissés, la braise rougeoyant comme il tire une longue bouffée.
« Avez-vous récemment… bu quelqu’un en Russie, en Amérique du Nord, ou en Chine, ma chère ? Leur dernière campagne de vaccination s’est vue enrichie du résultat d’un programme développé en partenariat disons, relatif, entre différents laboratoires de nanotechnologies. Le rêve de tout gouvernement : chaque citoyen localisable à souhait, ses données biométriques comme autant d’identifiants unique enregistrées et émises en permanence par des hématies hybridées de circuits électroniques vivants. »
Il souffle la fumée sans chercher à s’écarter du visage de la jeune femme.
« J’ai vu moi-même les captures d’écran sur les rapports qui faisaient état de dysfonctionnements… Un individu présentant les signes d’une mort clinique, mais pourtant toujours en mouvement. Et même, encore plus troublant, ses nanocapteurs se trouvant rejoint le lendemain par ceux qu’un autre citoyen… puis d’un autre, et encore d’un autre... »
Il marque une courte pause, l’air encore plus las.
« Ces chercheurs n’avaient pas le niveau d’accréditation requis pour comprendre. Faire disparaître ces éléments n’a pas été chose aisée. Le gouvernement russe est un partenaire sensible. Les accords sont de plus en plus difficiles à trouver. »
Il observe un instant son portefeuille tombé ouvert par terre, révélant un badge aux couleurs des Nations unies, parmi d’autres éléments anodins, cartes de crédit, carte d’identité, une photo pliée.
« C’est une nouvelle guerre froide qui se dessine, dans un territoire qui ne sera pas le ‘cyberespace’ comme tant craignaient. C’est la connaissance et le contrôle de votre monde qui est à présent sur la table. »
Sa voix s’estompe, comme la fumée qu’il souffle :
« Vous l’ignorez, tout comme la plupart de mes congénères. Les négociations sont déjà en cours. Et les moyens en oeuvre… illimités. Ceux qui portaient la voix d’une unité, d’une entente, seront les premiers à tomber. Le temps des négociateurs de l’ombre se passe, peu à peu. À présent les petits tyrans hurlent leur colère au grand jour, et les armées de hackers d’État changent au dernier moment ce qui avait été planifié si minutieusement à l’avance. »
Ses yeux de vieil aigle fatigué repassent sur le nain. L’homme semble avoir vieilli de dix ans.
« Les temps ont changé, et je suis vieux. Peu importe si je tombe, et je ne doute pas que ce jour viendra, il approche toujours un peu plus. Je ne vous demande pas de m’aider, moi. Je vous demande de l’aider, elle. »
Entre les herbes, le vent agite la photo tombée du portefeuille, encore à demi pliée, où se distinguent deux silhouettes, l’une grande, adulte, sombre, l’autre enfantine et claire.
Re: Un visiteur inattendu
Au fur et à mesure que l'étranger parlait, Irma comme Rogar avaient cessé progressivement leur premier mouvement (manger pour l'une, piller pour l'autre) et avaient fixé l'homme avec un mélange de stupeur et d'amusement. Il était évident qu'ils pensaient assister à un spectacle, comique par le contexte, futuriste par le discours. Et alors qu'ils étaient tous deux figés, Aron fit un pas en avant, très calme, avec une flamme dans le regard qui fit reculer ses deux compagnons.
« Quel age a votre fille ? » demanda-t-il.
« Quel age a votre fille ? » demanda-t-il.
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: Un visiteur inattendu
Le vieil homme regarde le nain approcher, aspirant lentement une nouvelle bouffée. Rougeoiement de braise. La fumée monte avec sa réponse, la voix lasse, tristesse calme :
« Roxane aura treize ans dans quelques mois. »
« Roxane aura treize ans dans quelques mois. »
Re: Un visiteur inattendu
Irma répliqua du tac au tac :
"Roxane ? Quelle nom idiot ahah.." Elle gloussa au visage de l'étranger avant de s'apercevoir que personne ne réagissait à sa blague. Elle blêmit, et se retira prudemment en arrière, dans la pénombre.
Le nain se tenait le menton, semblait réfléchir.
"Installons nous prês du feu vous voulez bien ? Nous allons discuter.."
Pendant ce bref laps de temps, les plus vigilants purent apercevoir Rogar, en arrière de la scène lui aussi, essayer d'attraper discrètement le portefeuille tombé à terre.
"Roxane ? Quelle nom idiot ahah.." Elle gloussa au visage de l'étranger avant de s'apercevoir que personne ne réagissait à sa blague. Elle blêmit, et se retira prudemment en arrière, dans la pénombre.
Le nain se tenait le menton, semblait réfléchir.
"Installons nous prês du feu vous voulez bien ? Nous allons discuter.."
Pendant ce bref laps de temps, les plus vigilants purent apercevoir Rogar, en arrière de la scène lui aussi, essayer d'attraper discrètement le portefeuille tombé à terre.
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: Un visiteur inattendu
L’homme répond dans un nouveau souffle de fumée, le soulagement, et peut-être un éclat d’espoir illuminant un instant ses traits avachis. Sa réponse au nain est calme, la voix toujours feutrée :
« Merci. »
Ignorant totalement la vampire et sa réflexion, tout comme l’homme-rat qui se livre au pillage des effets tombés à terre, il s’avance lentement près de l’âtre, attendant l’invitation du nain pour prendre place.
« Merci. »
Ignorant totalement la vampire et sa réflexion, tout comme l’homme-rat qui se livre au pillage des effets tombés à terre, il s’avance lentement près de l’âtre, attendant l’invitation du nain pour prendre place.
Re: Un visiteur inattendu
Le nain désigna le feu au-dessus duquel bouillait une énorme marmite en fonte. Autour du foyer, étaient disposées deux portions de troncs couchés, ainsi qu'une vieille souche qui avait dû être coupée au moment de la construction de la maison. L'ensemble était très agréable à la vue, rappelant des souvenirs de colonie, de soirées près du feu à se raconter des histoires. On aurait presque pu oublier le contexte anxiogène de la situation. En effet, la nuit était douce, claire, et seule une légère brise tiède soufflait, juste assez pour que la douce mélodie du vent dans les feuilles puisse arriver aux oreilles des personnages.
Aron s'assit sur un des troncs couchés. Il semblait ailleurs, les mains jointes, les genoux serrés, les pieds vers l'intérieur : on aurait pu difficilement dire qui était celui qui avait vraiment besoin d'aide dans cette situation.
Puis il revint à lui, regarda l'homme en noir avec un éclat étrange dans les yeux, un éclat où on pouvait lire un réel intérêt et de la compréhension. Le nain s'adressait à une créature vivante et sensible, et non plus à un vieil ennemi.
« Racontez-moi tout, depuis le début. »
Aron s'assit sur un des troncs couchés. Il semblait ailleurs, les mains jointes, les genoux serrés, les pieds vers l'intérieur : on aurait pu difficilement dire qui était celui qui avait vraiment besoin d'aide dans cette situation.
Puis il revint à lui, regarda l'homme en noir avec un éclat étrange dans les yeux, un éclat où on pouvait lire un réel intérêt et de la compréhension. Le nain s'adressait à une créature vivante et sensible, et non plus à un vieil ennemi.
« Racontez-moi tout, depuis le début. »
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: Un visiteur inattendu
S’avançant près du feu, l’homme en noir prend place sur l’un des troncs, laissant un espace non pas méfiant, mais plutôt respectueux, avec le nain.
Il observe les flammes un moment, dans le silence. La fumée de sa cigarette rejoint celle du foyer, emportée par la brise.
Sa voix est douce et calme quand il prend la parole, presque songeuse :
« Disons que les négociations ne tournent pas à l’avantage de ceux qui espéraient encore une cohésion entre les gouvernements sur le sujet de ce nouveau ‘’Nouveau monde’’. C’est le fruit un long effort qui s’écroule, depuis la Seconde guerre mondiale. Les Nations unies devaient assurer la paix dans le monde que connaissent tous les êtres humains. Nous devions assurer que la découverte de votre monde ne serait pas un nouveau motif de déchirement entre les nations. La constitution d’un nouvel espace international, à l’instar des glaces antarctiques… »
Un sourire sans joie étire ses lèvres, un instant. Il jette la cigarette consumée dans les flammes, tâte ses poches sans doute pour en prendre une nouvelle, mais ne trouvant pas le paquet, il se penche, les coudes sur les genoux, les mains en clocher.
« Je dois reconnaître que dès le départ, la question des… populations locales, n’était guère au cœur des préoccupations de notre groupe. Votre connaissance, votre magie, vos plantes, vos ressources spécifiques étaient l’objet de toutes les attentions. Bien plus que la possession du territoire, qui tend de plus en plus à devenir un concept dépassé, hormis quelques velléités nationalistes d’un autre âge. »
Il lève les yeux vers le nain, et son expression redevient sérieuse, sinon sombre.
« Croyez-le ou non, je fus parmi les principaux défenseurs de l’importance de maintenir votre existence aussi… secrète, que possible, non pour protéger mes congénères de votre emprise, mais bien l’inverse. La section spéciale dont j’ai la direction n’a pas pour but de traquer les entités surnaturelles. Ce sont les traces de votre passage que nous couvrons. Quoi que vous en pensiez, pour votre propre protection. »
Son regard se baisse à nouveau vers les flammes, il plisse les paupières.
« Mais je devrais en revenir au fait qui nous intéresse. L’espoir que représentait notre Comité se délite. L’entente pour se partager les parts de votre monde n’est plus qu’un souvenir. Chaque État lance ses propres campagnes. Les Russes vous vendent leurs armes et leur pétrole, la Chine déverse ses biens manufacturés, et les États-Unis essayent de vous soutirer vos ressources, chacun y va de ses intérêts, de ses atouts à faire jouer. Les contrats se signent dans le secret des tours de vos châteaux, derrière les soupirails de vos retraites souterraines, dans les nécropoles de vos anciens nobles. Nous savions que ces efforts de sape s’étaient amorcés alors même que les chefs de gouvernements se rencontraient et signaient les traités que nous proposions. Je crois qu’au fond, j’ai toujours su que la cause était perdue d’avance. Quant à savoir les motifs qui poussent une personne à poursuivre malgré tout les efforts, les sacrifices... »
Il hausse les épaules, vieux, infiniment las.
« Peu à peu, ils nous ont rongés, ils nous ont gagnés de l’intérieur. Le lobbying n’est pas punissable en tant que corruption. Les accords de neutralité sont à présent sur la corde raide, au milieu du gouffre de l’Histoire. Ils seront soumis au vote, un vote qui exige l’unanimité. Ils sont en train d’œuvrer à l’acquérir. La disparition de l’une des électeurs mettrait un terme à la résolution, ce qu’ils veulent éviter à tout prix, car cela retarderait considérablement leurs agendas. »
Sa voix se fait plus ténue, le chagrin ternit ses traits.
« Les proches des votants n’étant, en revanche, pas concernés par cette protection, vous avez tout loisir d’imaginer les formes que prennent la pression exercée sur les derniers opposants. »
Il observe les flammes un moment, dans le silence. La fumée de sa cigarette rejoint celle du foyer, emportée par la brise.
Sa voix est douce et calme quand il prend la parole, presque songeuse :
« Disons que les négociations ne tournent pas à l’avantage de ceux qui espéraient encore une cohésion entre les gouvernements sur le sujet de ce nouveau ‘’Nouveau monde’’. C’est le fruit un long effort qui s’écroule, depuis la Seconde guerre mondiale. Les Nations unies devaient assurer la paix dans le monde que connaissent tous les êtres humains. Nous devions assurer que la découverte de votre monde ne serait pas un nouveau motif de déchirement entre les nations. La constitution d’un nouvel espace international, à l’instar des glaces antarctiques… »
Un sourire sans joie étire ses lèvres, un instant. Il jette la cigarette consumée dans les flammes, tâte ses poches sans doute pour en prendre une nouvelle, mais ne trouvant pas le paquet, il se penche, les coudes sur les genoux, les mains en clocher.
« Je dois reconnaître que dès le départ, la question des… populations locales, n’était guère au cœur des préoccupations de notre groupe. Votre connaissance, votre magie, vos plantes, vos ressources spécifiques étaient l’objet de toutes les attentions. Bien plus que la possession du territoire, qui tend de plus en plus à devenir un concept dépassé, hormis quelques velléités nationalistes d’un autre âge. »
Il lève les yeux vers le nain, et son expression redevient sérieuse, sinon sombre.
« Croyez-le ou non, je fus parmi les principaux défenseurs de l’importance de maintenir votre existence aussi… secrète, que possible, non pour protéger mes congénères de votre emprise, mais bien l’inverse. La section spéciale dont j’ai la direction n’a pas pour but de traquer les entités surnaturelles. Ce sont les traces de votre passage que nous couvrons. Quoi que vous en pensiez, pour votre propre protection. »
Son regard se baisse à nouveau vers les flammes, il plisse les paupières.
« Mais je devrais en revenir au fait qui nous intéresse. L’espoir que représentait notre Comité se délite. L’entente pour se partager les parts de votre monde n’est plus qu’un souvenir. Chaque État lance ses propres campagnes. Les Russes vous vendent leurs armes et leur pétrole, la Chine déverse ses biens manufacturés, et les États-Unis essayent de vous soutirer vos ressources, chacun y va de ses intérêts, de ses atouts à faire jouer. Les contrats se signent dans le secret des tours de vos châteaux, derrière les soupirails de vos retraites souterraines, dans les nécropoles de vos anciens nobles. Nous savions que ces efforts de sape s’étaient amorcés alors même que les chefs de gouvernements se rencontraient et signaient les traités que nous proposions. Je crois qu’au fond, j’ai toujours su que la cause était perdue d’avance. Quant à savoir les motifs qui poussent une personne à poursuivre malgré tout les efforts, les sacrifices... »
Il hausse les épaules, vieux, infiniment las.
« Peu à peu, ils nous ont rongés, ils nous ont gagnés de l’intérieur. Le lobbying n’est pas punissable en tant que corruption. Les accords de neutralité sont à présent sur la corde raide, au milieu du gouffre de l’Histoire. Ils seront soumis au vote, un vote qui exige l’unanimité. Ils sont en train d’œuvrer à l’acquérir. La disparition de l’une des électeurs mettrait un terme à la résolution, ce qu’ils veulent éviter à tout prix, car cela retarderait considérablement leurs agendas. »
Sa voix se fait plus ténue, le chagrin ternit ses traits.
« Les proches des votants n’étant, en revanche, pas concernés par cette protection, vous avez tout loisir d’imaginer les formes que prennent la pression exercée sur les derniers opposants. »
Re: Un visiteur inattendu
Le nain écouta attentivement la litanie de l'homme en noir. Ses yeux s'écarquillaient et ses sourcils se fronçaient au fur et à mesure du récit.
"Je ne comprends pas" fini-t-il par dire.
"Irma" commença-t-il, "a été bannie de son ordre il y a de cela quelques années. Elle a commencé à vous souffler la raison de cet ostracisme, mais je vais me permettre de compléter. Elles étaient deux sœurs, deux sœurs à l'appétit vorace. Elles avaient grandi ensembles, avaient fait leurs premiers pas dans votre monde ensemble, "chassaient" ensemble... C'était, je pense, une relation très précieuse et complémentaire pour les deux créatures. Et puis un jour, elles sont tombées sur un humain tout à fait normal en apparence, mais avec une noirceur intérieure bien plus terrible que la pire des bêtes tapies dans ce monde-ci. Un dément perverti aux plaisirs les plus ignobles, que ni force gouvernementale ni créature magique n'est préparé à affronter. Seule Irma en réchappa, traumatisée, blessée, et ayant perdu à jamais son appui en ce monde. Ce fut seule qu'elle se remit sur pied, seule qu'elle découvrir l'identité et les motivations du tueur, seule qu'elle remonta la piste jusqu'à un groupe d'individus détraqués. Seule, enfin, elle se vengea…
Le soutien qu'elle reçut, en voici le résultat. Elle est isolée, au ban de la société, dépendante de mes drogues pour ne pas terminer sa vie immortelle dans le bain de son propre sang. »
La voix du nain s'était faite sèche, cinglante. Son regard était ferme et déterminé. Une grande force, invisible jusque-là, se révélait derrière cet être en apparence anodin.
« Quant à Rogar.. Non, vous savez quoi ? Vous connaissez déjà son histoire ainsi que la mienne, ce n'est qu'acharnement du sort, rejet, douleur, faiblesse. Et vous savez pourquoi je voulais vous le raconter ? Pour vous demander pourquoi vous avez fait tout ce chemin dans une situation aussi problématique que la vôtre, pour nous voir à nous ? Nous qui n'avons pas pu satisfaire notre besoin primaire d'appartenance, qui n'avons nul part où aller… Qu'est-ce qu'il vous est passé par la tête pour venir nous demander notre aide ? Je peux, tout au plus, vous accueillir parmi nous, ceux qui n'ont nul part où aller sont les bienvenus ici.. ! Nous ne pouvons rien pour votre petite fille.. »
"Je ne comprends pas" fini-t-il par dire.
"Irma" commença-t-il, "a été bannie de son ordre il y a de cela quelques années. Elle a commencé à vous souffler la raison de cet ostracisme, mais je vais me permettre de compléter. Elles étaient deux sœurs, deux sœurs à l'appétit vorace. Elles avaient grandi ensembles, avaient fait leurs premiers pas dans votre monde ensemble, "chassaient" ensemble... C'était, je pense, une relation très précieuse et complémentaire pour les deux créatures. Et puis un jour, elles sont tombées sur un humain tout à fait normal en apparence, mais avec une noirceur intérieure bien plus terrible que la pire des bêtes tapies dans ce monde-ci. Un dément perverti aux plaisirs les plus ignobles, que ni force gouvernementale ni créature magique n'est préparé à affronter. Seule Irma en réchappa, traumatisée, blessée, et ayant perdu à jamais son appui en ce monde. Ce fut seule qu'elle se remit sur pied, seule qu'elle découvrir l'identité et les motivations du tueur, seule qu'elle remonta la piste jusqu'à un groupe d'individus détraqués. Seule, enfin, elle se vengea…
Le soutien qu'elle reçut, en voici le résultat. Elle est isolée, au ban de la société, dépendante de mes drogues pour ne pas terminer sa vie immortelle dans le bain de son propre sang. »
La voix du nain s'était faite sèche, cinglante. Son regard était ferme et déterminé. Une grande force, invisible jusque-là, se révélait derrière cet être en apparence anodin.
« Quant à Rogar.. Non, vous savez quoi ? Vous connaissez déjà son histoire ainsi que la mienne, ce n'est qu'acharnement du sort, rejet, douleur, faiblesse. Et vous savez pourquoi je voulais vous le raconter ? Pour vous demander pourquoi vous avez fait tout ce chemin dans une situation aussi problématique que la vôtre, pour nous voir à nous ? Nous qui n'avons pas pu satisfaire notre besoin primaire d'appartenance, qui n'avons nul part où aller… Qu'est-ce qu'il vous est passé par la tête pour venir nous demander notre aide ? Je peux, tout au plus, vous accueillir parmi nous, ceux qui n'ont nul part où aller sont les bienvenus ici.. ! Nous ne pouvons rien pour votre petite fille.. »
Aron Grim- Messages : 39
Date d'inscription : 11/10/2016
Localisation : Monde des humains
Re: Un visiteur inattendu
Il écoute, sans rien dire, hochant simplement la tête. Lorsque le nain semble avoir achevé, il reprend la parole, en douceur, le timbre un peu voilé.
« C’est hélas bien le drame de votre situation, à tous les trois, qui fait que j’en viens à solliciter votre aide. Vous êtes hors circuit. Coupés du monde. Vous retrouver a été très difficile. Je suis vieux… Mes réseaux de contacts sont immenses. Et malgré ces ressources, vous étiez pour ainsi dire… des fantômes. Vous m’offrez l’accueil. Et je vous en remercie, car c’est précisément ce que j’espérais. Non pour moi. Mais pour Roxane. Qu’elle disparaisse des radars pour un temps. Combien… je l’ignore… Et j’en suis profondément navré. »
Il plisse les yeux, résigné.
« Dans la situation actuelle, je n’ai hélas guère à offrir en compensation de votre assistance précieuse. Mais je peux vous assurer que, si les choses venaient à s’améliorer, je ferais tout en mon pouvoir pour essayer de satisfaire à ce que vous souhaiteriez obtenir. Quoi que ce soit. »
« C’est hélas bien le drame de votre situation, à tous les trois, qui fait que j’en viens à solliciter votre aide. Vous êtes hors circuit. Coupés du monde. Vous retrouver a été très difficile. Je suis vieux… Mes réseaux de contacts sont immenses. Et malgré ces ressources, vous étiez pour ainsi dire… des fantômes. Vous m’offrez l’accueil. Et je vous en remercie, car c’est précisément ce que j’espérais. Non pour moi. Mais pour Roxane. Qu’elle disparaisse des radars pour un temps. Combien… je l’ignore… Et j’en suis profondément navré. »
Il plisse les yeux, résigné.
« Dans la situation actuelle, je n’ai hélas guère à offrir en compensation de votre assistance précieuse. Mais je peux vous assurer que, si les choses venaient à s’améliorer, je ferais tout en mon pouvoir pour essayer de satisfaire à ce que vous souhaiteriez obtenir. Quoi que ce soit. »
Re: Un visiteur inattendu
Irma s'était petit à petit approché au fur et à mesure que la conversation entre les deux hommes se prolongeait.
Lorsqu'elle entendit la demande de l'étranger, elle eu un petit sursaut :
"Une petite fille ? Ici ? Oh, Aron, dis oui.."
Sa voix et son attitude se trouvaient radicalement changés depuis que le nain avait révélé son histoire, comme si une barrière de protection était tombée à partir du moment où sa vulnérabilité s'était révélée au grand jour. Elle semblait calme, désireuse de s'occuper, de protéger quelqu'un.
Le nain resta quelques instants pensif, les sourcils froncés. Puis il prit la parole :
"Comme je l'ai dit tout à l'heure.. Nous acceptons toute personne qui n'a nul part où aller. Votre fille a donc sa place parmi nous."
La vampire sourit, révélant ses deux canines étincelantes.
Lorsqu'elle entendit la demande de l'étranger, elle eu un petit sursaut :
"Une petite fille ? Ici ? Oh, Aron, dis oui.."
Sa voix et son attitude se trouvaient radicalement changés depuis que le nain avait révélé son histoire, comme si une barrière de protection était tombée à partir du moment où sa vulnérabilité s'était révélée au grand jour. Elle semblait calme, désireuse de s'occuper, de protéger quelqu'un.
Le nain resta quelques instants pensif, les sourcils froncés. Puis il prit la parole :
"Comme je l'ai dit tout à l'heure.. Nous acceptons toute personne qui n'a nul part où aller. Votre fille a donc sa place parmi nous."
La vampire sourit, révélant ses deux canines étincelantes.
Aron Grim- Messages : 39
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