Forum RP du fantastique et du paranormal
Bienvenue sur ce forum de roleplay dédié au fantastique et au paranormal.

Vous êtes bien sûr libre de visiter les lieux, mais sachez que le contenu est à réserver à un public adulte en raison des thématiques sombres et parfois violentes, si nous étions dans un jeu vidéo, il serait classé PEGI 18.

Merci de respecter cet avertissement !

Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Forum RP du fantastique et du paranormal
Bienvenue sur ce forum de roleplay dédié au fantastique et au paranormal.

Vous êtes bien sûr libre de visiter les lieux, mais sachez que le contenu est à réserver à un public adulte en raison des thématiques sombres et parfois violentes, si nous étions dans un jeu vidéo, il serait classé PEGI 18.

Merci de respecter cet avertissement !
Forum RP du fantastique et du paranormal
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

As you got long teeths, little Rat !

Aller en bas

As you got long teeths, little Rat ! Empty As you got long teeths, little Rat !

Message par Karess Mer 25 Aoû - 14:49

Ah, Shôra… Ou dois-je dire "Capitaine Neldoreth" ?
J’ai virevolté. Mon coude qui frappe le flanc sous les côtes sans retenir le coup.
Et j’ai récupéré mon épieu, avant de foncer coûte que coûte. Commencer l’combat, t’as raison, Shôra. Ce combat n’éclatera pas sans la petite impulsion primaire du berserker…
Narion a-t-il vraiment tenté de m’abattre comme un "sale rat", sans le moindre état d’âme ? Je l’sais pas, et j’m’en fous. A bonds de fauve, torche, épieu et ma concoction portés tel un bric-à-brac, j’ai regagné le seuil de la caverne. "Vénère et déterr". J’ai allumé la mèche.
Ça se réveille, chez les ordures. Les Wargs ont reniflé les odeurs intruses et se relèvent vivement, leurs aboiements hystériques de bêtes surprises dans leur sommeil. Tirés du sommeil à la dure, les gars beuglent, se hâtent gauchement de bondir sur leurs jambes, tirer les armes. Ils beuglent encore. De surprise, à la trahison. « Où sont les Hommes ? Où est le snaga ? »
Ça se perd dans le hululement guerrier de la masse gobeline qui submerge la grotte et les accule. Toute une horde de rats nus, armes primitives dans les mains griffues, qui les assaillent de leur nombre et de leurs cris. Ils entrent en phase d’intimidation. Ca jette des caillasses sur le groupe. Les gars sont hargneux, mais ont-ils l’audace qu’il faut ? L’audace de charger frontalement un Uruk et deux gros Wargs qui se ressaisissent immédiatement, qui transforment déjà leurs cris de surprises en des grognements de défis ? Moi, avec ma grenade qui se met à vomir son brouillard de fumée, l’audace, je l’ai. Laissez-moi juste le temps de bien irradier le sol, qu’aucun Warg ou renifleur ne puisse plus flairer l’accès du tunnel sans se choper la bronchite du siècle… Sur les arrières de la horde, j’en repère les spécimens les plus sérieux, demeurés en retrait de cette première ruée en bons prédateurs, ils observent, et ils préparent les épieux, les armes les plus sérieuses de la horde pour venir tuer les bêtes.
Et sans surprise, j’en ai pour mon compte également. Avec mon p’tit cirque, les plus vils de la bande, ceux qui fayottent en arrière aux côtés de leurs dominants me repèrent. Voient en moi la proie facile. L’excuse pour se targuer de prendre part à l’effort de guerre sans aller mourir en avant sur l’Uruk et les Wargs.
Sauf qu’au lieu de battre en retraite en couinant, je viens directement à leur rencontre, leur foutant la bombe en pleine gueule…
« Tu r’cules, toi !Tu recules ! » Ca recule en toussant. Ceux qui suivent hésitent à attaquer, soudain. Délicieuse fumée poivrée et brûlante, dans laquelle je me tapis, la laissant m’envelopper. Comme j’en savoure la brûlure, la toux dans mes poumons et dans les yeux... Pas vous les gars ? Les émeutes, ça m’connaît au-delà de mon enfance, depuis vie antérieure. Sous l’uniforme Mordorien, j’ai eu le plaisir de m’adonner à ce plaisant sport des deux côtés du bouclier et d’la pique. Côté milice et armée de Baltog quand on a à faire dans les bas-fonds. Côté racaille et fouteurs de bordel quand on n’a rien à faire dans les bas-fonds, manière d’avoir quelque chose à faire. Quand y a pas les Nains, faut bien qu’on s’occupe, qu’on garde la main…
Les gaz du Maître des Fumées, tu peux m’croire, l’ami, c’est mon atmosphère et mon climat naturel. J’ai fais pivoter la grenade en un arc de cercle. Du gaz, y en aura pour tout le monde, et vous allez vomir du sang dans cette chape de poix épaisse. Je me déleste de l’objet en fin de vie en le jetant derrière moi dans la cavité. Gazage du tunnel, la seule issue condamnée par l’enfer. Pas de retraite pour les prochaines minutes. Pas de voie de fuite pour vous, mes agneaux. Juste vous, eux, et moi dans cette arène pour votre survie. Alors que dans le ventre de la grotte ça commence à s’écharper, ici, ça crache ses poumons et ça pleure alors que la fumée s’étend.

J’empoigne mon épieu et m’extirpe en titubant et en toussant moi-même du brouillard, les yeux qui piquent et la peau férocement irradiée qui brûle. Mais la force de l’habitude, je suis moins à la ramasse que mes adversaires directs. Et je m’éclaircis la gorge dans un râle guerrier, tandis que mon épieu frappe dans un proche ventre. Les yeux qui piquent. Mon pied qui dégage la pointe de l’arme d’intestins en envoyant choir le mourant, avant de pivoter l’épieu à la rencontre d’un gros dominant beuglant à la charge.
Dévier son arme. La mienne mord dans ses entrailles. Mon monde se brouille... Se déroule en images par intermittences... Je cligne des yeux en repoussant le gros blessé, qui chancelle en arrière.
Putain, elle brûle bien les poumons, cette fumée ! Deux gars asphyxiés sur mes arrières s’efforcent de se reprendre, de se jeter à moitié aveugles sur mon flanc droit, tandis qu’un p’tit gars, rachitique comme moi, colle la paroi à moitié inconscient. Pas d’panique, petit Rat. Mes poumons, mes yeux ne répondent pas à l’appel, mais mon corps lui, se souvient de l’entraînement du Maître des Fumées à lutter dans son élément. Je joue des prises de contrôle des foules de Charir pour accueillir le premier, le faisant basculer à plat ventre en lui bloquant un bras. Tel un sac à ma merci. Frappant son copain par-dessus lui en pleine cuisse. Le gaz s’étend sur la grotte, nous enveloppe à nouveau de sa caresse poivrée. Même blessé et en train de s’étouffer, ils jouent les brutes et luttent, cherchant à frapper et à empoigner dans le brouillard. .
Ces gars sont à peine plus âgés que moi.
Délaissant mon épieu inadapté dans une telle lutte, ma main droite plonge sur la dague en os que je gardais en réserve, et je frappe. Frappe. Frappe dans cette frénésie saccadée dans la fumée. J’entaille une gorge. Celle du blessé à la cuisse, qui chancelle en arrière et se perd dans la brume. Plonge la lame en os dans une plaie ventrale que j’ai causé dans la panse de l’autre. Je m’emploie à faire remonter la lame, creuser un sillon dans la viande, la panse de mon adversaire, qui meurt salement par terre avec ses viscères qui lui sortent du corps et se répandent sur le sol, son sang noir qui me gicle dessus. Même moi, parmi la toux, j’en réprime une nausée…
Je me dégage pour bondir sur mon épieu, mauvais et sur le qui-vive : Là, tel un fantôme, le blessé à la cuisse boite dans le gaz, perdu et sans pouvoir respirer. J’ai loupé l’entaille sur sa gorge, elle est superficielle et il survivra, mais il flippe et il étouffe. Comme lui, je râle profondément, crachant de la salive poivrée. Hors-jeu celui-là. Ils le sont tous dans ma proximité immédiate, ou tournés dans la mauvaise direction, vers la castagne. Mon attention se reporte sur les cadavres de mes victimes : ces gars sont plus que de moitié à poil, mais ils ont des symboles et des cosmétiques tribaux. J’empoigne le masque de peau facial de l’éviscéré, exhibant sa gueule de chien clamsé de dessous cette pièce écarlate, évoquant des mâchoires blanches avec des défenses. Je m’affaire à en couvrir mon propre visage.
Le petit.
Je m’interromps vivement et relève mon épieu que je pointe vers le petit de tout à l’heure, Toujours paumé, collé à sa paroi. Tétanisé de terreur face à moi.
— Allez, dégage de là avant de crever, que je lui tousse avec hargne en achevant de serrer le tissu autour de mon visage, venant ensuite l’empoigner sans ménagement pour l’éjecter hors du brouillard.
Avant de me détourner pour venir me joindre à la masse belliqueuse.

Comme l’un des leurs, mais le plus audacieux et déterminé des leurs.
Je me faufile, me ménage un passage vers l’avant des combat. Irradiant le gaz, les sauvages proches toussent, sont pris d’allergies violentes et s’écartent à mon passage. Étrange paradoxe contre-nature, des mouches de Morgai qui ont élu domicile dans ces cavernes sont attirées par le poivre et me tournent autour, leurs dards piquants… Progresser parmi cette masse de muscles, d’os et de gras qui assaille le groupe. A moins que ce ne soit le groupe qui assaille la horde. Golgoth, les Wargs et j’imagine le Nain, face à ces va-nu-pieds grognant, ils ont pris l’initiative et ont contre-attaqué les premiers, j’imagine. Dans les deux cas, ça revient au même. Il y a des morts, des mourants, des gars qui s’efforcent de récupérer des épieux tombés, de garder la horde soudée pour la renvoyer à l’assaut, et moi j’évolue fondu de la même manière parmi la horde, comme l’un des leurs, mais celui qui veut plus que nul autre aller au-devant des combats, pas juste caillasser et hululer.
Et je me retrouve au cœur du mouvement de foule qui recule avec grande crainte, de ce côté de la horde, à lutter âprement pour ne pas être renversé et piétiné, cramponné sur mon épieu. Ici, les Wargs attaquent. Leurs précédentes victimes éviscérées pour appuis dans leur vélocité. Leurs pattes puissantes broient mes congénères au sol et disloquent l’attroupement en une cohue apeurée. J’échoue à rester debout et tombe au sol. Les Wargs ne me grillent pas, claquant leurs mâchoires sur d’autres malheureux. Alors je me relève doucement, l’arme toujours fermement empoignée entre mes mains. Me relever doucement, faire profil bas.
Là...
Le Warg attaque avec la conscience arrogante qu’il terrorise cette vulgaire masse d’Orques des cavernes, la conscience qu’il a mis en pièces les dominants et les audacieux du groupe et éparpillé les porteurs d’épieux dans sa charge. Oh, il me terrorise moi aussi, alors que je me redresse sur ses arrières, parmi ses victimes. L’espace d’un instant, je songe à juste laisser tomber tant qu’on peut reculer, tourner les talons et fuir.
Mais non. "Yolo", comme on dit. Et celle-là, il ne la voit pas venir.
En pleine éviscération de sa prise à titre d’exemple pour les autres, il ne s’attend pas à ce que le petit Rat Blanc, revanchard, soit ici sur ses arrières. Tout mon être voué à venir l’empaler en plein anus.
Crois-moi, si cette bête pousse un hurlement de douleur qui n’a déjà rien de drôle, l’autre bête pousse le cri le plus horrible et le plus triste de sa vie, celui de la conscience que son ami vient d’encaisser un coup mortel et va mourir ici. Cramponné à mon épieu, j’ai volé dans les cabrements de l’animal, entraîné d’un côté et de l’autre, avant de perdre prise et de faire un beau baptême de l’air. Alors que je tombe sur mes pattes en toussant, la horde, chauffée par mon coup au but et par la souffrance, la désorientation manifeste de la bête, lui fond dessus tel un essaim pour l’achever. Une sauvagerie délivrée de tout courage. Moi, prenant quelques battements de coeur à observer la mise en charpie, je ramasse distraitement un autre épieu dans la poussière.
Pourquoi j’ai insisté comme ça à récupérer mon arme alors qu’il n’y a qu’à se baisser pour en ramasser d’autres ?
Bien m’en fais, car l’autre chien m’a vu, a vu ce que j’ai fais, et je réalise qu’il me fonce droit dessus. De haine, n’ayant d’yeux que pour moi. Indifférent à mon épieu pointé sur lui, broyant des Gobelins sans plus les voir. La plupart fuiraient en couinant. Moi pas. Tous les sens braqués sur les muscles de l’animal. J’anticipe. J’esquiver ses charges. La rancune me pousse même un instant de folie à contre-attaquer sur le flanc de la bête. Mille morts brutales, qui me sont promises dans sa langue animale…
Alors qu’il se cabre pour revenir à la charge, nos regards qui plongent l’un dans l’autre. Ses yeux brûlants dans mes yeux emplis d’une ardeur froide…
C’est une bonne chose, toute cette rage teintée de haine, Warg. C’est une bonne chose, car ça a chassé tout mépris de ton regard de canidé. Enfin, tu me regardes d’égal à égal, Warg…
Une mouche de Morgai vient piquer en plein sous son œil, lui arrachant un râle de protestation furieux.
Survient alors un autre cri animal, déchirant. L’autre Warg en train de passer à la découpe à vif. Tiré de sa transe qui se mue en une pure détresse et panique, le Warg m’a oublié instantanément, plus mû que par le vain espoir d’aller dégager son compagnon de cet essaim de couteaux, de gourdins et de dents.
Moi je replonge dans la masse. Tuer l’animal était purement utilitaire, manière d’affaiblir le groupe pour le futur. Je n’suis pas revenu ici pour les Wargs…

J’évolue dans la masse belliqueuse à pas d’enfant, le coeur presque… Léger, porté par la frénésie et le hululement. Conscience fantomatique et invisible dans ce champ de frénésie, de cris sauvages et de ce brouillard bouffi et brûlant qui continue de croître, immergeant la moitié de la place, condensation de poison dans cet environnement souterrain... L’un des leurs. L’un d’eux est peut-être bel et bien mon géniteur d’ailleurs… Ici, c’est un peu comme un étal de marché dans lequel je fouine à pas lents, flânant. Observant et évaluant les combats…
Ici, je vois l’Gazat. Farouche et meurtrier. Le contraire aurait fait honte aux Nains, diraient mes frères Uruk-Haï. Sa hache qui frappe pour tuer sans une once de remord, c’est un euphémisme. Je parie que dans sa tête, il a le sentiment viscéral de faire "le Bien" à chaque coup qui entraîne la mort d’un de mes semblables. Petite pourriture fanatique… Fais-moi le plaisir de survivre à ce foutoir, je me délecte de pouvoir m’occuper de ton cas dans les règles de l’art…
Plus loin, entouré d’ennemis, le gros Golgoth gronde. Fidèle à ce qu’il est, tas-de-muscles règne en maître sur son domaine, la masse ennemie dans laquelle il a porté lui-même le combat, et ses adversaires dont les meneurs gisent en pièces détachées, se font timides…
Dans le sillage du Gazat, je vois s’agiter Trois-Doigts… Mon cher Trois doigts ! La mine déconfite, en proie à une peur panique tandis qu’il défend chèrement sa peau tannée, assailli de toutes parts par la multitude qui l’a identifié comme l’adversaire le plus facile à abattre dans ce groupe. Mes mains cajolent l’épieu… Pour un lâche, je suis surpris qu’il fasse front commun aux côtés du Nain aussi longtemps, me dis-je. Avant de jeter mon dévolu sur ma prochaine victime. Prenant mon élan. Je fends la foule sous les ceintures et les pagnes, tel le Rat que je suis. Je ne frapperai pas avec honneur. L’Honneur, c’est la Victoire. J’opte pour un angle d’attaque en traître. Surgissant des irrésolus et des couards, je charge sans cri de guerre et frappe.
Pas avec honneur, mais avec le résultat.
Mon épieu embroche Golgoth en pleine cheville gauche.
L’arme acérée fend l’os et lui traverse le membre, pour rejaillir rougie et se planter dans le sol terreux. Le colosse de muscles mugit et tombe sur ses genoux en moulinant, mais cette fois j’ai reculé aussi net, abandonnant mon arme, très bien où elle est calée dans son pied.

Efforce-toi de rester combatif, de rester dressé sans t’évanouir, Golgoth. Cherche celui qui t’as fait ça de ton regard embrouillé de douleur. Je vais t’aider à le repérer, ce p’tit gars. En restant à l’avant de ce groupe, et en abaissant mon masque de peau pour dévoiler ma trogne à ta vue. Repère-moi bien et fais-moi face maintenant, surtout.
Moi, qui me pioche tranquillement une nouvelle arme, qui ramasse la hache d’un dominant mort à quelques pas. L’air d’être absent, ailleurs, chez l’ferronnier, alors que je tâte le fer de ma nouvelle acquisition pour en apprécier la qualité… Je hoche la tête en ramenant le regard vers toi, Golgoth. Usagère et de mauvaise facture avec son fer rouillé, mais ça fera l’affaire. T’es d’accord avec moi ? Après tout, c’est toi qui va te la manger, cette hache… Laisse-moi prendre ta grimace aigrie pour un assentiment, rentrons dans le vif du sujet…

J’approche à petits pas du monstre, bien en garde ça, tu peux m’croire. Même blessé et déjà mort, Golgoth, je ne le sous-estime pas, moi. Autour de nous, les autres petits salopiauds de la horde sont toujours là, et… Qu’ils aient compris que je suis étranger à leur attroupement ou pas, pourquoi viendraient-ils me laminer moi, alors que je viens de mettre le monstre qui les domine et les massacre à genoux, une proie aussi prestigieuse ou juste leur prochain festin de viande fraîche, là à leur merci ?
Golgoth les repère aussi, trace des arcs de cercle de sa lame pour défendre son périmètre de sécurité, mais les gars sont de plus en plus confiants, et lui à devoir guetter toutes les directions, il galère à se ménager un nouvel équilibre sur ses jambes défaillantes, l’épieu fiché dans sa cheville. Moi, Sergent en herbe, je siffle le signal, et les gars se jettent sur lui de concert, m’ouvrant le chemin. Il frappe grièvement le premier avant que son arme ne lui soit arrachée des mains. Sans l’intervention salvatrice du Nain venu à la rescousse de son compagnon, Golgoth aurait fini taillé en charpie comme le Warg avant lui. Il m’a senti venir évidemment. L’une de ses paluches m’attrape un bras. Ca ne m’empêche pas en retour de continuer à venir à sa rencontre et d’abattre ma hache sur son faciès. L’impact est violent, jouissif. Je ramène le bras armé en arrière pour l’abattre encore. Et encore. Sous mes coups, ce ne sont pas deux dents, mais toute une explosion de dents et de sang. La hache a déchiré une ouverture béante au grand jour sur l’intérieur de la gueule du gros vert.
A cracher sang et dents, j’aurais pensé qu’il aurait eu son compte. Mais à ma surprise, même en mugissant de douleur sous les impacts, le monstre parvient à se reprendre et à me saisir de son deuxième bras, expulsant la hache dans la foulée. Un simple snaga serait mort, totalement à sa merci. Mais tu n’as toujours pas compris, Golgoth : je ne suis pas un snaga.
Au lieu de paniquer et de chercher à me dégager frénétiquement, à fuir à tout prix la saisie, je fonds sur lui. Ma main droite qui passe au-dessus de ses bras massifs, venant saisir sa nuque. Et le coude gauche qui décolle, lui broyant la trachée.
Golgoth s’étrangle.
Sa prise se crispe, sans lendemain. Je m’en extirpe non sans une pointe acérée de mépris, tenant à le regarder les yeux dans les yeux. Même sur le seuil de la mort, sa mort imagée de guerrier Uruk car je sens qu’il a le cou assez large pour survivre, ses yeux restent dur. Ouais, t’es un vrai dur, Golgoth, j’le reconnais. Ça forcerait l’admiration, si tu ne t’étais pas mis en porte-à-faux de manière aussi minable… Dans cette vomissure de sang mêlée de salive au sol, une belle petite poignée de dents que je collecte à ta face. Les fourrant dans ma propre bouche, faute de récipients.
Crois-moi, quand je te dis que j’aurais écrasé sa nuque de mon pied pour l’achever.
Mais à quelques pas, le Nain qui m’injurie en toussant, à l’orée de la fumée croissante, qui cherche à venir pour moi.
Sans compter le deuxième Warg qui revient à la charge.
Paradoxalement, à gagner l’espace de la grotte comme elles le font, les fumées de ma grenade vont lui sauver la peau, à ce con de Nain ! Il va pour me charger, mais une flèche jaillie des hauteurs l’a frappé dans le bras, le clouant sur un rictus aigri.
Je lui adresse un ricanement de pure moquerie, juste pour l’énerver. Et un dernier majeur, pour la route.
Et je replonge dans ce qu’il reste de la horde, disparaissant comme je suis venu. Retourne dans le gaz, sa brûlure et la toux…
Une pensée solennelle à mes adversaires, du Mangeur d’Epée à ces sauvageons dont j’enjambe les corps, tandis que je crache des dents de Golgoth pour les ramener à ma sacoche... Merci à vous mes adversaires de me faire prendre conscience de ma véritable force, quand le monde des adultes et des tocards tente de m’inhiber, de m’humilier, de faire de moi un "snaga"…

On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid…
A d’autres…
Moi la vengeance, je l’aime bien chaude…
… Je l’aime chauffée à blanc...


De retour au tunnel de l’abîme, plongé dans les vapeurs empoisonnées. J’y progresse en aveugle asphyxié initié parmi des aveugles asphyxiés non-initiés…
Une pensée au dernier Warg qui va perdre le flair pour les prochaines heures avec le concentré poivré qui lui assaille les naseaux. Impossible de guider Golgoth et le Nain hors de la grotte ni même de nous flairer pour un bon bout de temps...
Si y a un truc que j’ai pas laissé au hasard dans ma petite attaque, c’est bien ce point là...
J’émerge du brouillard en toussant. Commence à courir, torche et sacoche récupérées.

Et je tique. Fais halte, puis reviens sur mes pas, passant à côté de plusieurs gars perdus :
Alors, ça !
Quelle !
Surprise !
Là, à côté de mon précédent adversaire blessé à la cuisse qui boite hagard en se tâtant l’entaille à la gorge, je repère Trois-Doigts ! Comme tous les autres, il pleure de l’irritation oculaire et s’étouffe dans des râles d’agonie contre la paroi. Son couteau en main.
Me délestant de la torche, j’arrive sur lui en expédiant mon genou dans son ventre déjà plié, et en le désarmant du couteau.
Fondant sur son dos, je le ceinture du bras par derrière, appui d’un pied sur le creux du genou pour le faire basculer à ma merci. Pour le jeter hors de la proximité du brouillard. Trois-Doigts à la ramasse cligne des yeux, s’efforce de capter ce qu’il a devant lui. Assimile à qui il a à faire, qui le tient sous la menace de son propre couteau à la lueur de cette torche au sol…
– N’y pense même pas ! Je râle en crachant.
Mais il y pense, ce crétin. Il tente de m’attaquer. Bondissant en arrière, de ma main libre, je lui chope deux des derniers doigts de sa main mutilée. Torsion. Le cri de Trois-Doigts me surprend et viendra même me pincer le coeur quand j’y repenserai, miaulement de chat pathétique…
Sur le coup, chauffé comme je l’suis, j’n’ai aucune pitié pour lui et j’enchaîne dans le répertoire de coups inculqués à l’instruction. D’une clé de bras, je lui ai déboité l’épaule.
Après quoi je l’empoigne par les cheveux, enroulant sa natte guerrière à mon poignet. De l’autre main, je lui fous le pointu de sa propre arme à l’orée de son œil :
– Tu bouges pas maintenant ! Tu bouges pas ! TU BOUGES PAS !
Il tente de lutter, de me frapper mollement de son bras invalide même, alors je tire sur ses cheveux pour le foutre à terre. Genoux sur sa nuque, le couteau menaçant plus fermement l’oeil que jamais. Mon pied empêche sa main tâtonnante d’atteindre la torche :
– J’te préviens ! Si tu n’veux pas m’écouter, tu le vois ton couteau ? J’m’en sers pour t’arracher un oeil, et j’te tranche la gorge ! T’as compris ? Allez, relève-toi !
Tenu en laisse par sa chevelure. Le couteau sur la paupière Entre courir et ramper misérablement, j’oblige Trois Doigts à me suivre jusqu’à un trou…
– Dans l’trou d’souris ! Que je grogne en l’y jetant et l’y bourrant d’un coup de pied. Je retourne d’un bond sur mes pas agripper la torche, avant de revenir plonger à sa suite. Je l’invective. Lui grogne d’avancer. On n’laisse le moindre répit à la racaille, quand on la dresse. Le menaçant du feu et du couteau pour le contraindre à ramper avec empressement, sans se poser de questions :
– Tu veux tenter ta chance et m’botter la gueule ? Vas-y ! Mais t’as intérêt à n’pas t’louper mon gars ! Car si tu t’loupes, je te sectionne les tendons !
« Avance ! Que j’aboie. Allez ! Plus vite que ça !
Il rampe craintivement avec moi derrière lui. On arrive dans une cavité caillouteuse où deux silhouettes de congénères sauvageons qui ont fui les combats se figent face à nous. Je jette Trois-Doigts contre la paroi, hors de mon chemin :
— Tu attends ici.
Avant de marquer bonds vers les deux sauvageons. Immédiatement et sans réserve, les deux p’tits gars se jettent à genoux en implorant d’un geignement uni, présentant patte blanche et baissant la tête.
— C’est bien... Eux ils sentent tout de suite en présence de qui ils sont. La vie ne les a pas rendu crétins comme vous autres…
A nouveau je pose ma torche au sol, sa lumière qui fait rougeoyer la cavité ténébreuse... Je reviens droit sur Trois-Doigts. L’empoignant par le cou et le bras encore valide pour le jeter au coeur de cette cavité, l’étalant dans les cailloux. Il geint, prostré sur ses doigts brisés, il rampe et cherche à se redresser sur ses genoux misérablement, pour s’apprêter à parler :
– NON ! Soumets-toi, sale chien ! Que je lui hurle… Plus bas ! Tu baises le sol !
Il obtempère parce qu’il n’a pas le choix, les deux autres jeunes pour jurés le jour de son jugement… Bien. Je laisse se rétablir un peu de silence. Mon souffle lourd de Loup-garou…
Je ravale mon ardeur, mais elle n’est pas loin, flirtant avec les ténèbres de la cavité. Longeant le flanc de Trois-Doigts pour lui tourner autour un coup, non sans lui botter un coup les côtes au passage :
« Mains sur la tête… J’m’en contrefous de qui de Golgoth ou du Nain m’a pété les dents. Ca pourrait être Simo, la grosse révélation que j’aurais pas vu venir, j’m’en tape. Le responsable de cette schräkerie, c’était Golgoth. C'était lui l'Uruk. Maintenant il n'est plus rien. Je ne suis pas un snaga, l’ami. Je suis un Orque de Ses Légions. Tu le savais, tu le leur avais dis en plus. Et c’est pas faute de vous avoir prévenus.
« Tes mains !
Que je grogne en revenant lui botter la gueule. Dans ton propre intérêt, n’me fais pas me demander si tu caches quelque chose. Et maintenant tu fermes ta gueule, et tu écoutes…
Reste à savoir ce que je vais lui dire exactement, tandis que je reprends ma respiration, m’éclaircissant la gorge et commençant à farfouiller dans la sacoche, entre mes gencives aussi, pour en extraire les dents de l’autre… Mille répliques se bousculent dans mon crâne, certaines contradictoires, d’autres débonnaires… Le silence plane dans la cavité ténébreuse. Longtemps... J’ai senti quelque chose bouger et s’agiter dans la sacoche, contre mon flanc. Là, parmi les dents de Golgoth, le rat que j’ai trouvé vient de se ranimer ! Immaculé et humant l’air, ma peau de ses moustaches ! J’ai pris le temps de le cajoler un peu, lui flatter le museau du doigt, le laissant mordiller… Ce retour à la vie me donne pleine confiance dans ce que je m’apprête à entreprendre…
J’ai continué de farfouiller, empoignant les crocs d’Uruk. Du creux de ma main, ils passent à l’essai deux par deux à l’intérieur de ma bouche. Rangeant patiemment ceux qui ne font pas l’affaire dans la besace ; ils feront toujours de bons trophées. J’étais confiant…

Comme tu as de grandes dents, petit Rat !

Je souris… Je me rapproche de Trois-Doigts, exhibant le flanc de ma dentition...
« Les faveurs de mon Maître !
Je le laisse digérer ce dont il est témoin, satisfait…
— Toi par contre, t’es à court de points de Destin…
Avec une tendresse et une gentillesse sans raccord avec mon aigreur du moment, je cale le rat ressuscité dans la sacoche, dont il ne cherche pas à fuir…

— J’ai tué l’un de tes chiens dans la mêlée, ai-je finalement lâché…
J’ai laissé planer le silence sur cette mise au point, étudiant la réaction de Trois Doigts. La manière dont il l’encaisse influant sur le ton que j’ai pris…
— Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Et Golgoth… J’ai mis Golgoth dans un tel état, que même en supposant que Grincheux le Nain ait la bonté d’âme de le traîner hors du Chemin de Souillures, tout ce qu’il sera bon à faire pour le restant de sa misérable vie, c’est mendier pour de la soupe. C’est tout ce qu’il mérite. Golgoth m’a démoli l’portrait, ou pire, il a laissé faire l’Ennemi, le Nain, en totale complicité. Vous avez ri ? Mais avez-vous pris la mesure qu’à-travers moi, vous nous avez outragé Nous ? Il encourt une réprimande sévère, celui qui dégrade la propriété de l’Unique. Ce que Nous ses Orques d’armes, nous sommes, figure-toi… Et que ce soit sous la juridiction de Sa légion, ou sous celle du Roi Baltog, quand ton chef d’accusation dit : "Outrage et violence sur dépositaire de l’autorité publique", crois-moi : ce qui se cache dans le noir d’un tunnel pourri, ça devrait être le cadet de tes soucis...
« Sans compter la désertion flagrante, la connivence avérée avec des ennemis du Royaume, vos petits échanges d’informations… Et vous avez l’culot de me taxer de traître ? Franchement l’ami, je te plains… Où tu crois aller comme ça, au juste? Quand bien même vous parvenez à aller enfouir vos têtes dans la neige d’Angmar, on va vous chercher, et on va vous trouver avant l’aube…La Légion a des Cohortes dans tous les bastions, et des chefs de clans qui nous sont affiliés maraudent sur chaque territoire. Et Baltog… Si tu crois que son bras ne porte pas au-delà des monts brumeux, c'est que tu es bien naïf... Tu crois vraiment qu’avec ton Uruk paria, deux Wargs et ton Nain paria lui aussi, vous faites le poids contre nous ?


Mon ton grince comme de l’acier noir… Je me suis levé, venant me tenir devant les deux petits gars, soumis et sages comme des statues. Avec solennité, je leur ai relevé la tête, les invitant à me regarder dans les yeux. Avec le couteau, je me suis appliqué à leur scarifier l’Oeil sur le coeur…

« Tu sais, tu as tort de nous craindre… Shôra, qui te dit c’que tu as envie d’entendre pour te pousser à déserter, c’est un ennemi… Le Nain, c’est un ennemi… Des ennemis mortels. Nous ? Nous la Légion de l’Oeil, nous sommes venus à Gundabad pour protéger les nôtres, et notre futur. Toute notre raison d’être, de perdurer, c’est de protéger et servir. Tu te gausses et tu te moques de moi devant les autres en croyant que ça te fait prendre l’ascendant. Mais tout ce que tu fais, c’est nous dévoiler à tous à quel point tu es
gravement,
désespérément,
irrémédiablement…
Amputé. Amputé, et mort de trouille à l’idée d’être fini... Et ce Nain, il t’entraîne vers le fond... Aüle l’a renié, et il le sait ; son fëar est voué à l’Enfer. Mais toi…
« Mon corps a rampé vers toi, cette nuit. Du fait de mes maîtres… Mes Maîtres t’ont parlé à leur manière ; ils t’ont tendu la main, racaille. Ils t’ont donné une mission. La mission d’être un protecteur…

J’ai finalisé mon œuvre sur les torses des deux p’tits gars.
Bientôt ils seront des nôtres.
Je suis venu me tenir au-dessus de mon cher crétin à trois doigts. M’attelant à lui remettre l’épaule en place…
« Il me plait de t’appeler "Tarkù". Ca veut dire "crétin", dans la langue tribale de nos clans d’origine… La question, Tarkù, c’est de savoir de quelle manière tu vas me protéger : en frère d’armes, ou "dans le bataillon de première ligne"… J’appuie, et Trois-Doigts geint…
« Là… Tant qu’t’as mal, tu sais qu’tu n’es pas mort ! Remets-toi sur tes pieds maintenant, rampe dans ces galeries. Plus vite on sortira, plus vite t’auras de la glace pour tes doigts.
« Que les choses soient claires : je t’ai à l’œil. Ne me fais pas le coup qu’tu pourrais pas passer en largeur dans le trou d’souris. Si je crois flairer la moindre fourberie, j’me pose pas de questions, je te tue, c’est tout. Tu la mets en veilleuse, et tu avances. Les An-aï n’ont pas pu aller bien loin. On les retrouve, et on sort d’ici. »
Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

As you got long teeths, little Rat ! Empty Re: As you got long teeths, little Rat !

Message par Karess Mer 25 Aoû - 14:51

Ceci est un archivage d'un autre rp. Le dernier post "RP" de Snardat en-dehors de ce forum ? Possible... En tout cas, si le post est supprimé du forum en question, je le garde ici à titre de "revanche", cassant tout destin néfaste qui frapperait Snardat.

Nous seuls sommes Eternels.
Karess
Karess

Messages : 192
Date d'inscription : 30/09/2016

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum